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Sujet: Don't you let me drown — Damian Lun 3 Nov - 14:06
Don't you let me drown Timothy L. Carrington & Damian A. Beauchamp
Timothy avait essayé de fermer les yeux l’espace d’une brève seconde, simplement pour tenter de chasser les images qui polluaient sans cesse son champs de vision depuis qu’il était rentré chez lui après… Le cauchemar ? Non, c’était trop facile de ranger cette soirée dans la catégorie des choses qui ne s’étaient jamais produites. Ce n’était pas un vulgaire songe dont Tim aurait pu se remettre facilement, pas un rêve affreux auquel il aurait pu remédier en laissant la lumière allumée lorsque la lune serait enfin de sortie. Tout ceci s’était bel et bien produit, cela avait été réel, tangible, et Timothy se souvenait encore avec précision de la tiédeur du sang qui coulait doucement sur lui tandis qu’il s’était réfugié dans un coin de l’ancienne piscine municipale de la ville. Et rien que d’y penser, il était immédiatement parcouru d’un frisson. Un frisson macabre, horrible. La sensation soudaine que la mort se trouvait juste derrière lui, dans chacun de ses pas, qu’elle respirait le même air que lui et qu’elle se chargeait de lui arracher la moindre de ses expirations pour le regarder mourir lentement ; lentement mais sûrement. Elle semblait prendre un malin plaisir à le torturer une fois de plus, à le regarder souffrir et se torturer sans jamais lui offrir la paix éternelle qu’il espérait pourtant depuis ce qui semblait être des décennies. Elle finirait par l’avoir, à petit feu, quand la folie se serait sournoisement glissée dans les méandres de son esprit désespéré. Mais après tout, c’était bien ce que Tim était venu chercher à Dödskalle pas vrai ? La fin. Qu’elle l’arrache à la vie, mais par pitié, qu’elle le fasse rapidement et sans douleur. Pas comme ça. Pas de cette façon. Pas comme ce soir-là.
Ses paupières closes ne semblaient pas occulter le souvenir et ce dernier continuait de défiler devant ses yeux, aussi distinctement que s’il n’avait jamais quitté cette pièce lugubre qui s’était mise à pleurer des larmes de sang, le liquide pourpre roulant sur les murs et envahissant le bassin resté vide depuis bien trop longtemps. La piscine avait soudainement pris des allures d’Enfer, et Timothy essayait encore de comprendre comment il avait réussi à sortir de là vivant. Ou peut-être qu’il ne l’était déjà plus après tout. Peut-être qu’il se contentait d’errer dans son appartement, les volets toujours clos, le rembourrage imposant de ses chaussettes en coton lui permettant de passer incognito et de laisser croire qu’il n’habitait même plus dans cet immeuble. Personne ne pouvait le voir ni même l’entendre. Personne ne pouvait se douter qu’il était encore bel et bien ici, qu’il n’avait pas quitté Dödskalle. Il n’avait pas mis les pieds au boulot depuis un mois maintenant et il n’avait pas non plus pris la peine de répondre aux messages de Noah parce qu’il n’était tout simplement pas encore prêt à le faire ; mais aussi et surtout parce qu’il était intimement persuadé qu’il n’en valait plus la peine, que tout avait été gâché, que Noah ne trouverait plus rien d’intéressant chez lui, son mutisme et son envie d’être rayé de la surface de la planète d’un coup sec reprenant le dessus sur les rares moments où il avait montré un tant soit peu d'optimisme…
Timothy avait toute la peine du monde à s’alimenter, mais ce n’était sans doute pas le pire. Chaque verre d’eau le terrifiait, même lorsqu’il provenait directement d’une bouteille scellée. Il suffisait d’un moment d’inattention pas vrai ? Une autre brève seconde au cours de laquelle il aurait tenté de fermer les yeux pour se rassurer et se convaincre que rien de tel n’allait se reproduire entre les quatre murs de sa modeste demeure, et tout pouvait basculer. Il suffisait d’un instant pour que l’Enfer vienne à nouveau frapper à sa porte et que l’eau se change en quelque chose de plus épais, de plus pourpre, et dont le goût ferrugineux viendrait hanter les papilles de Tim pour le restant de ses jours. Le pianiste sentait son coeur marteler ses côtes à chaque fois qu’il se pinçait le nez pour se forcer à boire un verre, juste de quoi rester hydraté pour éviter les migraines. Il s’efforçait également de faire chauffer l’eau minérale pour pouvoir procéder à une toilette rudimentaire mais évidemment nécessaire. Autant dire qu’il vidait un paquet de bouteille assez ahurissant, les consommant en quantité industrielle… Ainsi, le propriétaire de l’épicerie du coin semblait être la dernière personne à savoir que le jeune Timothy Carrington était encore en vie, qu’il s’aventurait dans son magasin tous les deux jours pour venir se charger de toutes les bouteilles qui se trouvait à sa portée, avant de disparaitre à nouveau. Un gros sac sur le dos et les bras chargés de bouteilles, Timothy rentrait alors péniblement, s’arrêtant en route quand son corps ne suivait plus et qu’il le suppliait de s’asseoir sur le premier banc qui se trouvait sur son chemin.
Ce jour-là, Timothy avait donc finit par céder, ses jambes ne tenant plus le choc, se reposant un instant, épuisé et les joues rouges en raison de l’effort qu’il venait de faire. Respirant difficilement, le blondinet leva les yeux au ciel, priant pour que la nuit ne se mette pas à tomber. Ou pour que la mort vienne enfin le chercher ici. Pour l’achever.
Damian A. Beauchamp
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Sujet: Re: Don't you let me drown — Damian Dim 9 Nov - 18:01
Souviens toi que t’es pas tout seul
Si tu te sens glisser, y'a des mains pour te rattrapper.
Timothy & Damian
Alors les piscines de sang, les suicides, à la limite c'était marrant voyez-vous, parce que bon… Ok c'est jamais drôle lorsque ça implique des gens qui meurent, mais chez moi on a un drôle de raisonnement : tant que c'est d'autres qui meurent, y'à toujours matière à se marrer. Oui je sais, mais vous savez, à la Nouvelle-Orléans avec toutes ses idées de vaudous et tout, on a rapidement un humour assez noir et une idée de la mot assez… Vague. Ouais ok, on va tous devoir y passer, c'est sûr, mais eh, pas la peine de s'angoisser, tant qu'on est en vie, pas besoin d'angoisser sur sa mort. On s'en préoccupera au moment venu. Bref. Tout ça pour dire que, tant que ce n'était que des morts suspectes… Ben, la vie pouvait continuer, malgré le malaise qui gentiment c'était installé dans la ville et dans le coeur des habitants… Mais là. Wow. Même moi ça commence à doucement me faire angoisser. Voilà que l'eau est désormais impropre à la consommation. Génial. Manquait plus que ça pour déchaîner la terreur au sein des citoyens. Comme si ils avaient besoin de ça. Quand à moi… Les gars, je suis un américain, pur jus, les histoires de contamination ou de choses dans le genre… Bah c'est un peu notre bête noir. Le truc qui nous met terriblement mal à l'aise. Mais genre, sévère. Imaginez-vous, à ne plus pouvoir boire l'eau du robinet, alors ok, heureusement qu'il nous reste l'eau minérale… Mais tout de même. Il manquerait plus qu'on vienne à en manquer… Je n'ose même pas y songer. Du coup, j'avoue que ça me gêne un peu de savoir que je ne peux pas vraiment faire confiance à l'eau courante. Bon heureusement, on peut toujours voire autre chose que de l'eau… Mais tout de même.
Alors en cette journée de Novembre, me voilà en train de me préparer, tout frais à la sortie de la douche, pour aller me dégourdir les pattes. Oui, malgré ce froid. Mais là je suis équipé, j'ai un pull, une écharpe, un manteau… Bref tout ce qu'il faut pour que la créature à sans chaud, ne décède pas dans le froid de ce pays inhospitalier d'Europe. J'attrape les clés de mon appartement avant de filer, histoire de profiter de l'impression de beau temps que l'on a aujourd'hui. Comme je le disais, j'ai besoin de me dégourdir les pattes régulièrement, genou douloureux ou pas, parait qu'il faut que j'entretienne l'articulation sous peine de me retrouver de nouveau avec des heures et des heures de rééducation… Et croyez-moi, je ne veux pas retourner à l'époque où je passais mes journées chez le kiné' à faire des exercices à la con. Alors même si ce froid me donne envie de retourner me terrer sous mes draps avec mon ordinateur, le tout devant un bon film, faut que j'aille faire quelques pas en ville. Quitte à trouver le courage d'aller jusqu'au restaurant… Juste pour boire une tasse de café, histoire de… Bref.
Heureusement, aujourd'hui il semblerait que le froid se fait plus clément avec ma personne, à tel point que je n'éprouve aucune douleur, mon genou restant sage. Tant mieux. Finalement, je vais peut-être pousser cette sortie jusqu'au restaurant, histoire d'aller embêter Sanja… Tout dépends de si j'ai envie ou non de prendre un coup de morue séchée ou non… Seulement, alors que je déambule dans les rues de la ville, une chanson de Journey en tête, voilà que j'aperçois un visage familier assis sur un des bancs, non loin d'une des épiceries du quartier. Je ne peux m'empêcher de m'approcher de cette silhouette que je n'ai pas eu la chance de revoir depuis un long moment. J'arrive au niveau du frêle et timide pianiste, qui semble avoir bien du mal avec les nombreuses bouteilles d'eau qui l'entoure. Pour être franc, je commençais à croire qu'il avait quitté la ville, cela faisait bien un moment que je ne l'avais plus vu au restaurant. Je le croisais bien certains soir, s'occupant de meubler le silence par une musique des plus délicates, même si par moment j'étais peut-être un peu trop occupé avec Noah à rouler sous la table… Mais eh, se soûler sur un fond musicale, c'est pas mal non plus, regardez les filles qui se soûlent en solitaire avec du rhum pas cher en écoutant du Lana Del Rey… Alors bon, tout ça pour dire, que depuis les récents événements, le piano était désormais bien seul sans la présence du talentueux mais néanmoins très discret pianiste. Il manquait à bien du monde, outre les clients, moi-même je commençais à m'inquiéter de cette absence. J'avais eu la chance d'échanger quelques mots avec lui, même si la plupart du temps je parlais pour deux, et franchement, il était d'une compagnie aussi délectable que sa musique.
C'est donc sans la moindre gêne, poussé autant par l'inquiétude de ne pas l'avoir vu depuis, ce qui me semble être une éternité, que par l'allégresse de le savoir en vie et toujours parmi nous. D'une foulée souple et légère j'arrive jusqu'à lui, un immense sourire dessiné sur mes lèvres, venant me poster en face de lui, mes yeux passant des bouteilles d'eau à lui.
"Hey ! La vache, un revenant ! Je commençais à avoir peur que tu ai quitté le pays sérieux… 'Fin en tout cas, c'est sympa de te revoir…"
C'est toujours plaisant de parler avec lui, vous savez pourquoi ? Parce que mon anglais ne le dérange jamais, même avec cet accent qui le teinte salement. Lui il s'en fout. Mieux, ça ne le gêne pas de m'écouter parler, et croyez-moi, c'est toujours agréable de se sentir écouté par quelqu'un qui adore vous entendre parler. Non mais à part ça… Je ne me la raconte pas hein. C'est donc sans trop attendre que je reprends, mes yeux se posant sur les bouteilles d'eau qu'il semble transporter. Un sifflement m'échappe.
"Si je puis me permettre, et je vais me le permettre, mais ça fait un paquet de bouteilles pour un seul homme… Je suppose que t'essayes d'éviter la déshydratation, mais là… T'en as de quoi remplir une baignoire avec tout ça… Sans compter que… Tu fais comment pour porter ça tout seul ? Même moi j'y arriverais pas…"
Je compte les bouteilles. Ouais faudrait presque deux personnes pour porter tout ça… Oh tiens, ça tombe bien non ? Voilà que je suis là. Un autre sourire m'échappe tandis que je reporte mon attention sur lui.
"Mais, heureusement pour toi, je suis là pour t'aider à transporter tout ça…. Oh et je te vois arriver, non n'est pas une réponse et je n'accepterais aucun refus, alors… Je vais t'aider à porter tout ça."
Timothy L. Carrington
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Sujet: Re: Don't you let me drown — Damian Ven 28 Nov - 4:38
Le problème avec Timothy, c’était que les gens l’appréciaient principalement pour sa timidité, son silence, sa discrétion, et sa façon si réservée de regarder les autres comme si cela allait les déranger. En tout cas, c’était exactement ce que le jeune homme se disait à chaque fois qu’il se retrouvait seul et qu’il essayait d’expliquer les raisons pour lesquelles certaines personnes s’étaient arrêtées sur lui depuis qu’il était arrivé à Dödskalle. En vérité, il n’avait jamais autant parlé de sa vie, et même s’il s’agissait de la ville la plus lugubre et la plus affreuse qui soit, Tim s’y était sentit relativement à l’aise avant que le sang ne se mette à couler contre les murs de la piscine municipale alors que les habitants s’y étaient réunis sur invitation du maire… Il ne comprenait pas ce qui s’était produit pour qu’on s’attache subitement à lui, comme s’il s’agissait là d’un véritable miracle. Sanja s’était inquiétée, elle était même arrivée chez lui avec tout un tas de victuailles pour tenter de lui remonter le moral. Quant à Noah… Est-ce qu’il était utile d’en parler ? Peut-être pas dans le fond, car plus les jours passaient et plus Timothy réalisait à quel point il avait tout gâché en ne répondant plus aux nombreux messages du grand blond qui cherchait simplement à s’assurer qu’il allait bien. Oui mais la même question revenait alors sans cesse dans l’espace confiné qui contenait les pensées du pianiste : pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’un homme comme lui s’attardait-il sur un être comme Tim ? Et la réponse se trouvait certainement dans la question, mais le blondinet refusait de le voir et d'y croire. Il continuait inlassablement de se persuader qu’on l’appréciait justement parce qu’il s’effaçait, qu’il n’était pas grand chose, pas même rien, et que tout ce beau monde finirait par l’oublier d’ici quelques semaines, s’il tenait jusque là sans se manifester…
Manque de chance, ou bien au contraire, heureux hasard, Damian venait justement de le repérer alors qu’il reprenait tout juste son souffle, quelques bouteilles trônant fièrement sur ses genoux tandis que ses joues étaient teintées d’un rouge caractéristique de l’effort considérable qu’il venait de faire pour atteindre ce banc. L’autre homme l’ayant extirpé subitement de ses songes, Timothy releva rapidement la tête pour croiser son regard, n’osant pas sourire dans un premier temps, encore un peu surpris de cette rencontre inattendue. Damian lui faisait alors remarquer qu’il commençait à s’inquiéter de savoir si le pianiste n’avait pas tout simplement quitté le pays, ce à quoi Timothy ne répondit rien, baissant légèrement la tête, embarrassé de s'être autant éloigné de tout et de tout le monde, au point d’en oublier que même le journaliste finirait par chercher à savoir ce qu’il était devenu. Une chance cependant que ce dernier ne soit pas en compagnie de Noah ce soir-là, sans quoi la situation aurait rapidement pu devenir gênante, et Tim n’aurait sans doute pas osé affronter le regard des deux autres hommes, prenant ses jambes à son cou aussi rapidement que la dizaine de litres qu’il avait dans les bras le lui aurait permis. Justement reparti dans ses pensées et oubliant que Damian se trouvait encore face à lui, il fut presque surpris de l’entendre parler à nouveau, arrachant cette fois-ci un sourire au blondinet, le cajun ne croyant pas si bien dire. Le maire avait rassuré la population quant à l’utilisation de l’eau courante pour se laver, mais Tim était tellement angoissé à l’idée de voir du sang couler sur lui qu’il refusait catégoriquement d’ouvrir le moindre robinet. Alors oui, une partie de cette eau lui servirait sans doute pour faire sa toilette, mais il n’allait tout de même pas l’avouer à Damian qui pensait simplement faire une bonne blague en le voyant ainsi surchargé.
Visiblement, le journaliste le connaissait bien, en tout cas suffisamment pour lui faire comprendre par la suite que son aide ne saurait tolérer aucun refus. Un peu plus, et Tim se serait mis à rougir. Le pianiste l’observa alors un instant, presque agacé par le fait qu’il n’avait tout simplement pas le droit de dire non quand il en mourrait pourtant d’envie. Mais après tout, n’était-ce pas l’histoire de sa vie ? Timothy avait déjà accepté bien des horreurs par le passé ; il n’allait quand même pas cracher sur l’aide de l’autre homme dont les bras bien plus costauds et musclés seraient nettement plus rapides et efficaces que les fines et misérables baguettes qui lui servaient de biceps, pas vrai ? Il sourit une fois encore, son regard ne quittant pas celui de Damian, comme s’il s’attendait à ce que cela ait une quelconque incidence sur la décision que le cajun venait de prendre, ou que cela l'incite à rebrousser chemin sur le champs, sans avoir aider Tim. S’avouant pourtant vaincu sans avoir réellement pris le temps ni la peine de mener une véritable bataille, Tim finit par prendre la parole, la voix quelque peu enrouée à force de garder le silence. « D’accord. » Il tendit une ou deux bouteilles d’eau à son interlocuteur pour qu’il puisse se relever plus aisément, avant de reprendre. « Je ne refuse pas ton aide, mais seulement si tu me laisses t’offrir un verre. C’est la moindre des choses. Et puis sinon je vais culpabiliser de t’avoir réquisitionné pendant des mois. » Timothy parlait, peut-être même plus que d’ordinaire. Mais puisqu’il osait faire entendre le son de sa voix, il prenait soin d’éviter le regard de Damian, s’affairant à répartir les charges pour que chacun ne soit pas trop encombré. Et naturellement, ses joues se teintaient à nouveau, seeulement le froid et l’effort n’y étaient pour rien cette fois. C’était bien sa timidité légendaire qui reprenait maintenant le dessus ; et s’il avait pu s’en débarrasser pour de bon, Tim n’aurait pas hésité un seul instant.
Damian A. Beauchamp
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Sujet: Re: Don't you let me drown — Damian Dim 14 Déc - 19:17
Souviens toi que t’es pas tout seul
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Timothy & Damian
J'avais presque commencé à penser qu'il avait quitté la ville. Chose que j'aurais pu comprendre. Le climat est pas des plus accueillants et en plus, les habitants se montrent parfois des plus désagréable. Est-ce que je parle du charmant fossoyeur ? Bah. Oublions cet acariâtre homme qui passe son temps à retourner la terre. Ok, tout le monde n'est pas aussi désagréable que ça, y'en a qui sont presque sympa… Une fois qu'on apprend à les connaître. C'est dingue comme faut prendre le temps de les apprivoiser ses européens. C'est vrai que pour moi, pauvre américain sociable que je suis, c'est vrai que dans ce climat glacial, j'ai parfois l'impression que les habitants sont plus inhospitaliers que les trois mètres de neige.
Je regarde le jeune pianiste, considérant du regard toutes les bouteilles à ses pieds. J'ai fait une blague sur le fait qu'il devait prendre son bain dans toute cette eau minérale, mais quand je vois les litres d'eau… Je commence vraiment à me demander si ce n'est pas le cas. Bah au pire… Je peux comprendre, avec cette histoire d'eau non propre à la consommation, suffit d'être un peu paranoïaque pour commencer à paniquer pour le moindre truc. Et ça m'étonnerait pas tellement que le timide pianiste soit de ce genre là. Les deux mains dans mes poches, je l'observe, attendant que le jeune homme se décide à me répondre. C'est vrai que j'ai plus souvent l'habitude de combler le silence qu'autre chose, à point qu'à un moment je pensais parler seul. Et finalement, le jeune Tim finit par me faire entendre sa voix. Un sourire se dessine sur mes lèvres tandis qu'il finit par céder à ma proposition. Un rire m'échappe avant que j'attrape les bouteilles qu'il me tend.
"Oh je ne peux refuser alors… Surtout pour un verre. Et puis tu sais… Je ne peux pas non plus te laisser comme ça. En plus je pense qu'un peu d'aide n'est pas de trop, pas vrai ? Faut pas culpabiliser Tim, ça ne me dérange absolument pas de t'aider, en plus t'habites pas loin…"
Je le laisse faire la répartition des bouteilles avant de lever doucement les yeux au ciel. Sans lui laisser le temps de s'offusquer ou quoi je me charge un peu plus, récupérant une bonne partie de sa charge. Je l'entends bien râler mais je le fais taire, reprenant la parole d'un ton enjoué.
"Encore une fois, je te dis que ça ne me gêne pas, alors tu me laisses porter tout ça. Dis-toi que c'est pour le verre."
Je fais un pas, grimaçant un peu lorsque je prends appui sur mon genou droit. Ouch, ouch. Je serre les dents avant de continuer, faisant gaffe pour la suite de ne pas trop faire n'importe quoi avec mon articulation douloureuse. Putain de froid, climat à la con va. Je vous jure que ce pays va avoir ma peau, d'une façon ou d'une autre, et pour être franc, je dois vous avouer que quitte à claquer, j'aimerais mieux que ça arrive dans longtemps… Genre très longtemps. Même jamais tiens. Bon ok, ce serait trop beau. Mais on peut toujours rêver. Un silence s'installe entre nous tandis que nous marchons vers son appartement.
"Tu sais… Ça fait une paye que je ne t'ai pas vu au restaurant… Et tu sais, entre Sanja qui fait son dragon de cuisine et le reste des clients qui ne sont pas enclins à me décrocher le moindre mot… Je dois avouer que t'entendre jouer, ça me manque par moment. 'Fin du moins je trouve l'ambiance plus sinistre sans toi… Sans compter que les beuveries avec Noah sont moins fun sans toi pour les égayer."
Un sourire sur les lèvres je le regarde du coin de l'oeil. C'est vrai que subitement, suite à sa… "disparition", il manquait selon moi un petit quelque chose à l'établissement. Alors certes, je passais désormais énormément de temps avec Sanja, surtout en cuisine, histoire de parfaire autant mon suédois que mon talent pour la cuisine, mais son absence n'était pas réellement passée inaperçue. Aux yeux de toute le monde il s'était volatilisé, comme si d'un coup, il n'existait plus. Chose qui a fait paniquer bien du monde. Dont moi.
Timothy L. Carrington
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Sujet: Re: Don't you let me drown — Damian Mar 20 Jan - 2:20
Tim n’eut pas le temps de protester en voyant Damian récupérer quelques bouteilles de plus que lui pour le décharger encore davantage. Après tout, le journaliste avait sans doute raison. Ses épaules semblaient plus larges, plus habituées, plus aptes à soulever ce genre de fardeau, et les explications que ce dernier se chargea de donner au pianiste pour justifier son geste ne manqua pas de rassurer Timothy. Soit, ce serait pour le verre alors. Mais aussitôt, le musicien ne put s’empêcher de passer en revue les rares boissons qu’il possédait dans ses placards, et à part une ou deux bouteilles de jus de fruits certainement déjà entamées auxquelles il n’osait plus toucher, les litres d’eau minérale qui se trouvaient actuellement réparties entre leurs bras, et la bonne dizaine de thés différents qu'il possédait, Tim n’avait pas grand chose d’autre à proposer au gaillard qui lui prêtait main forte. Dans d’autres circonstances, le blond n’aurait pas hésité une seule seconde à faire demi tour pour retourner à l’épicerie histoire d’acheter un breuvage digne de ce nom qu’il pourrait ensuite proposer à son hôte une fois qu’ils auraient atteint sa demeure, mais il se doutait néanmoins que Damian ne le laisserait pas repartir dans l’autre sens alors qu’ils venaient tout juste de se mettre en route. Se répétant alors sans cesse que ce qu’il proposerait ferait sûrement l’affaire, il emboîta le pas du cajun, baissant légèrement la tête pour dissimuler une partie de son visage derrière son écharpe.
Timothy avait fini par se noyer dans les méandres dans ses pensées au point de ne plus vraiment se rendre compte que le silence s’était déjà installé entre eux quand Damian reprit la parole, extirpant le jeune homme de ses pensées, celui-ci relevant alors la tête brusquement… Effectivement, il n’était pas venu au restaurant depuis un certain temps. Sanja s’en était inquiété elle aussi et elle avait tout fait pour tenter de rassurer Timothy, mais le pianiste n’était toujours pas prêt à retrouver son instrument pour autant. Malgré tout, il pouvait facilement imaginer sa supérieure en train de jouer les dragons, et cette simple remarque de la part de Damian parvint à lui décrocher un maigre sourire qui se dissipa rapidement, surtout après que le prénom d’un grand blond ait franchit les lèvres du journaliste. Noah. Tim ne lui avait toujours pas répondu et plus les jours passaient, moins il osait le faire. Un peu comme s’il se sentait ridicule d’avoir mis autant de temps et qu’il ne parvenait plus à trouver les bons mots pour s’excuser de son éternel silence… Mais ce n’était pas vraiment le moment ni l’endroit de parler de tout ça, pas vrai ? Alors Tim se contenta de faire comme si ses joues ne venaient pas justement de rougir au point de faire croire qu’elles allaient bientôt s’embraser, s’éclaircissant discrètement la gorge avant de prendre la parole. « J’étais… Un peu malade ces derniers temps. Enfin… Je n’avais plus trop le coeur à sortir et… J’ai vu Sanja de toute façon, elle sait que je reviendrais bientôt. » Une fois encore, Timothy ne songeait qu’à son boulot. Damian venait tout juste de lui faire remarquer qu’il manquait au restaurant et à la clientèle de manière générale, mais le pianiste pensait uniquement à l’image que cela pourrait renvoyer de lui et au manque criant de professionnalisme que cela pouvait impliquer… Il s’était alors sentit obligé de se justifier en expliquant qu’il avait bien eu une conversation avec Sanja, et qu’il ne désertait pas tout simplement son poste par fainéantise ou par manque d’intérêt pour son boulot.
Arrivé en bas du petit immeuble de trois étages où Timothy avait élu résidence, ils furent contraint de gravir les escaliers grinçants de cette bâtisse plus très moderne et où les voisins se faisaient de plus en plus rares. Au moins ici, malgré l’allure générale du bâtiment, Tim se sentait en sécurité, et les quatre murs qui composaient son appartement était devenus un véritable cocon, son repère, l'un des seuls endroits où il était à l'aise. Posant les bouteilles près de la porte le temps de sortir ses clés et de laisser Damian entrer avec son propre chargement, il n’eut pas vraiment besoin de lui indiquer l’endroit où se trouvait la cuisine, cette dernière étant justement incluse dans la pièce qui servait également de séjour. « Tu peux tout poser là, je m’en occuperais plus tard. D’abord dis-moi ce que tu veux boire. » Quittant sa veste et invitant Damian à en faire de même pour ensuite pendre leurs affaires sur le porte-manteau se tenant à côté de la porte, Tim s’empressa de lister les quelques rares boissons qu’il pouvait offrir au jeune brun. « Je n’ai vraiment pas grand chose à part du thé ou du jus de fruit… Désolé. » Et tandis qu’il avait le dos tourné pour préparer le verre de Damian, il en profita de ne plus avoir à croiser son regard pour poser une question qui lui trottait dans la tête depuis qu’ils avaient évoqué la personne que Tim avait certainement le plus envie de revoir ces derniers temps. « Au fait, est-ce que… Noah va bien ? » Peut-être que Damian n’avait pas envie d’évoquer l’allemand avec lui dans le fond. Et dans ce cas, Tim serait le premier à s’excuser d’avoir laissé son prénom franchir ses lèvres…
Damian A. Beauchamp
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Sujet: Re: Don't you let me drown — Damian Lun 9 Fév - 14:19
Souviens toi que t’es pas tout seul
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Timothy & Damian
Eh, j'ai réussis lui arracher un sourire, certes discret mais néanmoins existant, en évoquant Sanja et Noah. Bon point pour moi. Non pas que ça ne lui arrive jamais hein, mais ça ne fait pas une heure que je suis avec lui et je trouve qu'il est encore plus morose et mélancolique que d'habitude. Au point que je commence à me demander si il n'y a pas réellement quelque chose qui ne va pas. C'est donc pour cela qu'au moment où il m'annonce qu'il était un peu malade, j'ai grand peine à ne pas me montrer un poil sceptique. M'ouais, malade. Il a pas la tête du gars qui vient de passer des jours et des jours le nez dans un seau à tenter de ne pas rendre son goûter mais plutôt de celui qui reste enfermé dans son appartement à attendre que le temps se décide à passer. Mais bon, je me retiens du moindre commentaire, le laissant continuer. J'esquisse un sourire lorsqu'il évoque Sanja. Elle a beau dire avec ses airs de viking mal léché, elle est du genre à faire attention aux autres, à tel point que je me demande alors pourquoi avec moi elle semble vouloir rester distante… Peut-être parce que je suis réellement insupportable… Oh mon Dieu, ma mère avait-elle raison ? Suis-je réellement un gamin dans le corps d'un homme de trente ans… ? Non. C'juste qu'ils ont pas d'humour dans le coin...
"Bon si la patronne est au courant… Tu devrais donc éviter le lancer de hachoir, c'est déjà ça."
Je lui adresse un autre sourire alors que nous continuons à remonter sa rue en silence, avant de finalement arriver en bas de son immeuble. Dieu merci. Je me voyais pas remonter toute la ville avec ce chargement sur les bras. Non parce que c'est pas que c'est lourd, mais devoir marcher les bras chargés sans trop prendre appui sur mon genou, je dois avouer que je n'aurais pas pu le faire sur des kilomètres. Mais heureusement, nous arrivons plus vite que je ne le pensais à son appartement. L'immeuble en générale semble d'un autre temps et le voisinage bien trop calme pour être existant. Le genre d'endroit qui je dois avouer, me filerait pas tellement envie de rester. Je ne dis pas que j'ai besoin d'entendre mes voisins pour être à l'aise, mais avant de m'installer, j'aimerais être sûr de ne pas sécher dans un endroit qui semble être déserté par la population local. Simple question de principe. Je grimpe les escaliers en sa compagnie, avant de m'engouffrer dans son appartement à sa suite. Je hoche gentiment de la tête lorsqu'il me demande de tout poser dans la cuisine, m'indiquant qu'il s'occupera de cela plus tard. Il quitte sa veste avant de me proposer de faire de même, m'invitant l'air de rien à rester un peu, ne serait-ce que le temps de boire un verre avec lui. Je dépose ma veste à l'entrée avec de parcourir du regard le reste de son appartement et c'est lorsqu'il me demande ce je veux boire que je me retourne vers lui.
"Eh t'excuses pas… Du thé c'est parfait pour moi… Avec le froid qui règne dehors ça ne peut pas faire de mal."
Je frotte doucement mes mains l'une contre l'autre, qui malgré mon gant sont tout de même un peu engourdi. Pays à la con avec ce froid à la con. Au risque de me répéter, je sais que c'est ça qui va avoir ma peau. J'ai le sang chaud moi, j'viens d'une région où la chaleur règne et où il est rare qu'on doive enfiler un pull… Alors ici, je vous raconte ma souffrance, de la neige à plus savoir qu'en faire et un froid qui te donne envie d'aller embrasser ta plaque chauffante. C'est dire. Le dos tourné, alors qu'il prépare de quoi boire, voilà qu'il me demande comment va Noah. Je hausse un sourcil alors que je fais mine de réfléchir.
"Je ne sais pas trop… Honnêtement pour tout dire je ne l'ai pas vraiment croisé dernièrement… Enfin en tout cas, la dernière fois que je l'ai vu… Il avait l'air d'aller pas trop mal… Mais je ne savais pas que tu t'inquiétais autant pour lui… Je lui dirais que t'as pris de ses nouvelles si tu veux la prochaine fois que je le croise."
Timothy L. Carrington
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Sujet: Re: Don't you let me drown — Damian Lun 2 Mar - 10:33
C’était un fait quasiment indéniable, Damian avait le don de réussir à faire sourire Timothy. Même si cela ne durait qu’une brève seconde et qu’un vague éclat illuminait son visage pour disparaitre aussitôt, c’était déjà ça et le cajun avait effectivement de quoi s’en réjouir. Sa remarque sur Sanja n’avait pas manqué à la règle et Tim aurait certainement pu renchérir pour évoquer le caractère parfois impétueux de sa supérieure, mais il aurait eu bien trop peur d’ennuyer Damian avec tous ses récits qui concernaient les cuisines du seul restaurant de Dödskalle et de l’ambiance qui y régnait quelque fois. Oh, rien de bien méchant vraiment, cela aurait même été plutôt attendrissant et peut-être qu’en évoquant son lieu de travail, il aurait eu envie d’y remettre les pieds, ne serait-ce que pour retrouver ses collègues à qui il n’adressait pas la parole par extrême timidité mais dont la compagnie était agréable et le réjouissait souvent…
Les deux hommes étaient bien au chaud dans son appartement à présent, ce qui ne manquait pas de rassurer Tim qui avait de plus en plus peur à chaque fois qu’il mettait le nez dehors ces derniers temps. Certes, il n’avait jamais été très rassuré et le simple fait de devoir se rendre jusqu’à l’épicerie avait été un véritable parcours du combattant pour lui qui avait besoin de vérifier ses arrières toutes les dix secondes, mais ses angoisses n’avaient de cesse d’empirer depuis ce qui s’était produit dans l’ancienne piscine de la ville. À présent, il avait la sensation que tout était possible et que le pire pouvait survenir d’un moment à l’autre. Et mine de rien, même s’il avait élu résidence dans un quartier désert, le fait d’habiter à moins d’une minute du commissariat le rassurait grandement. C’était parfois loin d’être suffisant mais il parvenait tout de même à se raisonner et à s’apaiser quand il se rappelait que les officiers de police de la petite bourgade suédoise seraient là en un rien de temps si toutefois il lui arrivait quelque chose.
Pour l’heure, il n’était pas question de songer à tout cela et Timothy préférait naturellement se concentrer sur le thé de Damian, ouvrant une bouteille d’eau minérale pour venir en verser dans une casserole qu’il posa ensuite sur le feu. Encore un peu gêné qu’il n’ait rien d’autre à proposer à son invité qui l’avait généreusement aidé à porter la bonne dizaine de litres d’eau qu’il s’était procuré à l’épicerie, le blondinet avait préféré changer de sujet rapidement, se concentrant maintenant sur la seule personne qui monopolisait la plupart des ses pensées dernièrement. Peut-être qu’il n’aurait pas du poser cette question à Damian dans le fond ? Le journaliste n’avait sans doute pas envie d’aborder ce sujet là avec lui et l’allemand ne faisait sûrement pas partie de ses sujets de conversation favoris… Mais peu importait maintenant, la question étant déjà posée, Damian y répondant après quelques secondes. À nouveau, Timothy sentit ses joues s’embraser comme si le feu qu’il venait d’allumer était en réalité destiné à le voir se consumer. Non vraiment, il allait sûrement bouillir avec l’eau qu’il venait de verser dans cette casserole s’il ne se concentrait pas immédiatement sur autre chose. Le silence s’installa l’espace d’un instant, certainement pour que Tim ait le temps de déglutir et de songer à une réponse digne de ce nom qui ne viendrait pas trop mettre la puce à l’oreille de Damian. Après tout, lui-même ne comprenait pas pourquoi il avait à ce point envie et besoin d’avoir des nouvelles de Noah alors qu’il ne répondait même pas à aux messages du facteur. C’était pour le moins stupide et assez hypocrite, et s’il avait été seul, il l’aurait certainement affirmé à voix haute tant il s’agaçait lui-même. « C’est que… Avec tout ce qui s’est passé récemment… C’était simplement pour savoir… » Conscient que ce qu’il venait de dire pouvait être mal interprété, il se reprit sans attendre. « Enfin, ce qui s’est passé en ville, pas spécialement entre lui et moi… Il n’y a rien de… De particulier. C’est juste… C’est Noah, tu comprends. » Est-ce qu’il était en train de perdre pied et de s’enfoncer littéralement dans sa maladresse pour finir par s’y enterrer tout entier ? Absolument.
Prenant une grande inspiration, il s’efforça de se calmer avant de reprendre plus sereinement. « Bref, pas besoin de lui dire que j’ai pris de ses nouvelles, c’est juste… C’est… Je lui dirais moi-même. » Ou peut-être pas. Le pianiste ne prévoyait pas de revoir Noah avant un certain moment et il n’aurait de toute façon pas le courage de lui adresser la parole… Jugeant qu’il valait mieux changer de sujet avant que la situation ne devienne encore plus embarrassante, Tim sortit deux tasses du placard afin de pouvoir les remplir, les posant ensuite sur un petit plateau où il prit soin de mettre sa boite à sucres et quelques boites de thé aux saveurs diverses et variées pour que Damian puisse se servir à sa guise et choisir le parfum qui lui donnait le plus envie. Il posa alors le tout sur la table basse du salon afin qu’ils puissent tous deux s’installer sur le canapé. « Je ne sais pas ce que tu aimes, je te laisse choisir. J’ai encore d’autres infusions si tu veux… » En bon petit anglais, Tim avait un tiroir entier réservé au thé dont il était particulièrement fier. Une fois assis, le pianiste priait pour que le rose sur ses joues ait disparu pour de bon, cherchant à le faire fuir une bonne fois pour toute en posant une autre question à Damian qui n’avait cette fois-ci plus rien à voir avec Noah de près ou de loin. « Et… le boulot ? »
Damian A. Beauchamp
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Sujet: Re: Don't you let me drown — Damian Mer 18 Mar - 16:06
Souviens toi que t’es pas tout seul
Si tu te sens glisser, y'a des mains pour te rattrapper.
Timothy & Damian
Y'a des choses comme ça, tu as beau vouloir les cacher… Y'a toujours un crétin pour les remarquer. Et malheureusement pour Tim, je suis le genre de crétin qui remarque toujours le truc que les autres tentent de cacher. Faut pas m'en vouloir, c'est une déformation professionnelle. Dès que quelque chose me chiffonne ou me fait tiquer, je ne peux pas m'en empêcher : faut que j'en sache plus. Quitte à devenir carrément lourd ou tout simplement bien trop curieux pour mon propre bien. Et là… quand je le vois s'emmêler les pinceaux pour simplement me répondre qu'il voulait simplement des nouvelles de Noah… Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire. Attends, attends… C'est moi ou… ? Non… Enfin si on ajoute ça aux rougissements de jeune fille en fleur… Je dois avouer qu'il y a moyen de se poser la question. Le jeune pianiste aurait-il… Un espèce de crush sur Noah ? Le sale gosse en moi à désespérément envie de savoir. Ouais je sais, ce ne sont pas mes affaires… Mais mettez-vous à ma place. Ce sont tout les deux vos amis et voilà que vous découvrez qu'un d'entre eux à peut-être, voir même éventuellement, un crush sur l'autre… Comment ne pas mettre son nez dans cette histoire pour savoir ce qu'il en est réellement… Sans compter que bon… Je suis assez bon entremetteur… Attends, qu'est-ce que je raconte ? Non, non. Je peux demander, mais ce ne sont pas mes affaires. Je demande juste et je les laisse dans leur coin. Wow. Va pas devenir marieuse professionnelle, Damian. Ta grand-mère, en plus d'être une vieille sorcière vaudou bien étrange, avait cette sale manie de vouloir se mêler des histoires de coeur des autres, dont les tiennes. Alors penses-y à deux fois. Ouais mais d'un autre côté… Dieu que j'ai envie de savoir. Complètement dans mes pensées, je lève les yeux vers lui alors qu'il me regarde, attendant très certainement une réponse à une question que je n'ai pas entendu.
"Euh…"
Je considère du regard le plateau qui trône sur la table basse avant de tenter de comprendre ce qu'il a pu me dire… Et vu les deux tasses d'eau chaude qui attendent bien sagement au milieu des boîtes de thés… Je pense qu'il me demandait ce que je voulais… Enfin, je crois. J'esquisse un sourire avant d'attraper la première boîte qui me passe sous la main. De toute façon, le thé, c'est pas vraiment ma came. Je suis le genre d'homme à tourner au café plutôt qu'à l'earl grey. Faut dire que bon, l'eau chaude aromatisée c'est sympa hein, mais ça tient pas vraiment son homme éveillé… Alors que je laisse le tout s'infuser bien gentiment, je lève le nez vers Tim qui tente de changer de sujet en me demandant ce qu'il en est de mon travail. Oh. Ça… Eh bien… Comment dire…. Disons que… Je mens à mon patron en lui disant que ouais j'ai un début d'article et que je lui envoi ça dans la semaine alors que dans les faits, je passe plus de la moitié de mon temps avec Sanja, autant à apprendre le suédois qu'à cuisiner… M'ouais, m'ouais… Mais à part ça… Je travaille hein. Je fais des "recherches"… En tentant de me rapprocher de la belle suédoise. Ce que je peux être pathétique par moment. Je laisse une petite minute s'écouler avant de finir par lui mentir avec un sourire.
"Le boulot ? Je dirais que ça va… J'avance doucement sur mon article… Tu sais ce que c'est… Tout le monde est pas vraiment du genre bavard dans le coin… Donc bon… Ça avance doucement."
Ou pas du tout. Bon je peux toujours me cacher derrière le fait qu'effectivement personne ne souhaite me répondre et que tout le monde semble trouver cela marrant de complètement m'éviter. Mais pour être franc, ce n'est pas comme si j'y mettais toute mon énergie… Ouais peut-être que je passe trop de temps en compagnie de Sanja… Mais eh… J'ai encore le temps pour mon article, c'est pas comme si je devais le rendre dans deux semaines ou quoi… Mon regard passe de l'eau qui infuse lentement à Tim. Bon et si on en revenait à l'essentiel ?
"Bref, rien d'important en soit… Revenons-en plutôt à Noah. Je lui dirais tout de même que t'as pris de ses nouvelles. Je suis sûr que ça va lui faire plaisir…"
Quel sale gosse que je suis. Dire que je fais cela juste pour le voir rougir à nouveau. Histoire d'être sûr avant de commencer à chanter "Noah and Tim sitting in the tree k-i-s-s-i-n-g…" Non mais franchement, à certains moment je me demande si je ne suis pas un gamin de seize ans dans un corps d'homme de trente ans. La vache. Je suis vraiment ce genre de pote qui te mâche pas quand il pense avoir une intuition sur la personne qui te fais chavirer. Ouais, je suis le genre dont on a furieusement envie de lui fracasser sa tasse ou son verre sur le coin du nez, juste histoire qu'il l'a ferme. Ouais. Un mec charmant. Mais quelque peu agaçant quoi. Bon après… Si ça ce trouve, je me raconte une belle histoire pour rien… Mais avouez que ce serait marrant si j'avais raison. Quoi qu'attendez. J'ai toujours raison pour ce genre de truc. J'ai meilleur oeil que cupidon en personne.
Timothy L. Carrington
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Sujet: Re: Don't you let me drown — Damian Jeu 2 Avr - 4:46
Timothy pouvait se réjouir et respirer un bon coup. Il avait réussi à changer de sujet par l’opération du Saint-Esprit, distrayant tantôt Damian avec ses boîtes de thé avant de dériver sur autre chose qui n’avait plus rien à voir avec Noah. Se croyant donc à l’abris et rassuré à l’idée qu’il n’allait pas se remettre à rougir d’ici peu, il se permit de se détendre un instant, sirotant son breuvage en prenant garde à ne pas se brûler. Le thé infusait doucement, les vapeurs de ce dernier ne manquant pas de réjouir l’odorat du pianiste, le gratifiant d’un parfum presque sans pareil. Après tout il était anglais, il avait ça dans le sang. Ou peut-être était-ce l’inverse. Peut-être qu’il avait un peu d’hémoglobine au milieu de toute cette théine dont il était constitué depuis la naissance… Le musicien hocha donc la tête, buvant les paroles de son interlocuteur au passage, les propos de Damian lui arrachant un sourire. Il savait pertinemment ce que l'autre homme entendait par là, relativement conscient que la ville n’avait rien d’accueillant et qu’il fallait être fou pour venir s’égarer ici. Ou tout simplement obligé de venir se perdre dans le décor de Dödskalle, un peu comme le journaliste qui n’avait pas d’autre choix et… Tim. Enfin, maintenant qu’il était ici depuis un peu plus d’un an, il commençait à être un peu perdu. Certes, les évènements qui s’étaient produits dans l'ancienne piscine municipale ne l’avaient pas rassuré et il avait eu une franche envie d’en finir suite à tout cela après s'être souvenu avec précisions des raisons macabres qui l’avaient poussé à venir s’installer dans cette bourgade maudite. Mais au-delà de ça, il avait rencontré pas mal de gens qu’il avait appris à apprécier et avec qui il avait encore bien des choses à vivre. Après tout, Noah et lui s’étaient promis d’aller visiter les musées de la région et de faire une escale au cinéma de la grande ville la plus proche, sans parler de sa supérieure qui était des plus sympathiques, de Damian dont la compagnie ne l’effrayait pas et de bien d’autres encore. À vrai dire, il n’était plus vraiment sûr de vouloir attendre sagement que son tour arrive…
Mais alors qu’il s’égarait dans ses pensées, le cajun l’en extirpa bien vite en évoquant à nouveau le grand blond qu’ils avaient en commun. Timothy fit mine de ne pas réagir, feignant d’être parfaitement détendu en buvant une gorgée supplémentaire de son thé. La mascarade ne fut malheureusement pas suffisante et le pianiste sentait bien que ses joues ne s’étaient pas subitement enflammées à cause de la chaleur que dégageait sa boisson. Quelque chose lui disait que Damian se réjouissait intérieurement de cet échange, même s’il s’évertuait à ne lui donner aucune raison de le faire. En vain. Forcément, sinon ce n’était pas drôle. Si Tim en avait eu la force, il aurait sûrement soupiré. Pas par ennui ou contre la réflexion de son interlocuteur qui était pour le moins banale et qui n’avait strictement rien de dérangeant, mais bien parce qu’il s’exaspérait lui-même à ne pas réussir à dissimuler ses émotions comme certains pouvaient le faire sans difficulté. Il aurait aimé être sûr de lui, ne serait-ce qu’un instant pour pouvoir se débarrasser de cette conversation vite fait, bien fait, sans que ses joues ne virent au rouge vif et qu’il se mette à balbutier bien malgré lui. « Tu n'es pas obligé de lui dire… » Voilà ; une réponse normale, brève, concise qui avait été claire et à laquelle le pianiste n’avait rien besoin d'ajouter, pas vrai ? « Enfin… Tu… Tu penses vraiment que ça pourrait lui faire plaisir ? » Ses pommettes lui jouaient encore un mauvais tour en prenant la teinte caractéristique de l’embarras.
Essayant tant bien que mal de ne pas s’enfoncer, Tim fit tout son possible pour ne pas baisser la tête ou tenter de changer de position à ce moment précis, jugeant qu’il serait alors flagrant qu’il cherchait à dissimuler les pensées qui lui traversaient actuellement l’esprit. Mais il avait besoin de précision. Ou plutôt, il avait besoin de s’assurer que Damian n’irait pas trop vite en besogne en tirant de quelconques conclusions de son comportement. « Je veux dire, peut-être que ce serait mieux que ce soit moi qui lui dise directement plutôt non ? » Ses joues n’avaient définitivement pas retrouvées leur pâleur habituelle. « C’est parce que… Enfin… Comme je ne réponds pas vraiment à ses messages… Je ne voudrais pas non plus qu’il le prenne mal, tu comprends ? C’est… C’est sûrement bête… » Voilà exactement pourquoi le jeune homme avait passé la majeure partie de sa vie à s’exprimer par le langage des signes, préférant rester muet plutôt que de s’embourber de la sorte à chaque fois qu’il osait ouvrir la bouche. Autant essayer de se concentrer sur autre chose dans ces cas-là, et Tim se risqua justement à plonger son regard dans le fond de sa tasse en espérant qu’il y trouverait de quoi se sortir de cette affaire dans laquelle il était littéralement en train de se noyer. Dans tous les cas, tous les conseils semblaient bons à prendre dans sa situation. Il fallait bien avouer qu’il n’avait pas été capable de répondre à Noah jusqu’à présent et que… Le grand blond commençait à lui manquer.
Damian A. Beauchamp
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Sujet: Re: Don't you let me drown — Damian Jeu 16 Avr - 23:13
Souviens toi que t’es pas tout seul
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Timothy & Damian
Oh mon dieu j'en étais sûr. Bon sang, filez moi mon arc, mes flèches et mes ailes que je puisse poursuivre mon travail de "Love God". Non bon j'exagère… Mais eh, ne disais-je pas un peu plus tôt que j'étais bon entremetteur ? Me semble qui si… Bon, j'en étais où moi ? Ah oui, aux joues écarlates de Tim et à ses bredouillement d'ado amoureux, et pour être franc, je trouve ça adorable. Il suffit de parler de Noah et voilà qu'il semble encore plus confus qu'à l'habitude… Adorable je vous dis. À tel point que je peine à ne pas afficher un sourire d'idiot lorsque je croise son regard. Non mais sérieusement, je commence à me demander si ma mère n'a pas raison par moment, si je ne suis pas un gamin de seize ans dans un corps d'un homme de trente ans. Un gamin qu'a des airs de beau garçon, le permis et l'autorisation d'aller boire jusqu'à plus soif. C'est ce que rajouterait mon père. Mais passons. Je reste silencieux quelques instants à le regarder avant d'hocher vigoureusement de la tête, répondant à sa question qui reste en suspens depuis bien trop longtemps à mon goût.
"Mais ouais !"
Plus excité qu'un gosse, j'en oublie le thé, ne me concentrant que sur le jeune pianiste qui semble encore hésiter. Non mais je comprends, on se refuse aux joies de l'amour ? Eh pas de ça avec moi. J'suis un entremetteur de choix et quand mon instinct me dit qu'il y a quelque chose, c'est qu'il a raison. Dans notre famille, c'est comme ça qu'on avance dans la vie, avec de l'audace et de l'instinct. Je l'écoute me dire qu'il vaudrait peut-être mieux que ce soit lui qui fasse part de ça, hochant gentiment de la tête en acquiesçant vigoureusement. Oui, oui et oui. Va lui dire qu'il te manque. Et ensuite, tu lui offres un verre, vous discutez, l'air de rien la soirée se passe bien… Et puis la suite on la connait, hein. Tout le monde est heureux et moi je me fais embaucher comme marieur professionnel, ma grand-mère serait enfin fière de moi et je pourrais peut-être avoir une excuse pour porter des colliers de perles en dehors du carnaval. Euh attends… Qu'est-ce que je raconte moi ? Je me suis perdu quelque part… Ah oui. Tim, Noah, l'amour fou, le mariage… Ah ouais, je vois le dérapage. Bref. Ses joues demeurent toujours aussi écarlates alors qu'il continue m'avouant que ne répondant pas de façon régulière aux messages de Noah, il a peur qu'il le prenne mal. Je le regarde, laissant mon sourire se faner.
"Mais justement alors ! Attrape ton téléphone, et envoie-lui un truc du genre "Oh je suis affreusement désolé de ne pas avoir répondu à tes messages, mais je ne t'oublie pas… blablabla" tu insères ce que tu veux et si tu le sens t'ajoutes carrément qu'il te manque ! Et là, c'est dans la poche !"
Dit l'homme qui rame actuellement avec Sanja, ne sachant pas réellement sur quel pied danser pour aborder la Viking qui semble encore prête à le passer au fil de son hachoir si le moindre mot lui déplait. Mais eh, faut dire qu'il parait qu'aussi charmant je peux l'être, suffit que je commence à parler pour devenir agaçant. Demandez à mes ex, mais il parait que par moment je ferais mieux de me taire. Mais passons. Impatient, presque extatique je regarde avec insistance le jeune pianiste, ne cessant d'insister comme ce pote bien énervant qui ne cesse de vous pousser jusqu'à ce que vous alliez parler à cette fille que vous croisez sans jamais oser aller la voir. Ouais, je suis ce mec là.
"Oh non mieux ! Propose-lui carrément de le voir ! Peu importe l'endroit ! Genre… Invite-le à prendre le thé ou aller boire un verre. Oh je sais ! Tu peux lui proposer ça pour te faire "pardonner" à propos des nombreux messages laissés sans réponse ! Vous passez un peu de temps ensemble et hop ! Bon la suite, je te l'explique pas… Parce que bon…"
Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je le regarde, arquant un sourcil. Voilà quoi. Je pense qu'il est assez grand pour comprendre, et entre nous, là, je ne peux rien pour lui. Je peux gentiment le pousser dans le dos pour le forcer à retourner vers Noah, mais mes talents de cupidons s'arrêtent là. Je le regarde, me retenant réellement de pas être plus insistant… Non parce que bon… Je voudrais pas non plus le gêner le garçon.
Timothy L. Carrington
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Sujet: Re: Don't you let me drown — Damian Mar 28 Avr - 21:41
Sa tentative pour changer de sujet s’était donc soldée par un échec pour le moins cuisant, et il pouvait justement sentir la chaleur se répandre sur ses joues, comme deux braises frémissantes. Tim aurait pourtant souhaité que le feu reste éteint et que sa peau reste aussi pâle que la cendre ; à croire que ses pommettes ne l’entendaient tout simplement pas de cette oreille… Mais à en juger par le sourire de Damian et l’intérêt non dissimulé de ce dernier pour leur conversation, le musicien n’avait certainement pas fini de se dandiner sur son canapé et de fuir le regard du journaliste pour tenter de garder son sérieux et ne pas se faire griller. Enfin, pour ça, c’était un peu trop tard apparemment, puisque le coeur de Tim s’emballait à son tour et si on ne lui jetait pas rapidement de l’eau sur le visage, il allait probablement s’embraser. Les cas de combustions instantanées avaient peut-être fait de nombreux dégâts par le passé, surtout dans cette fichue ville où tout semblait possible, mais le pianiste resterait sûrement dans les annales… Vu son embarras, il n’était pas improbable qu’il mette carrément feu à tout le quartier. Bon, c’était peut-être un peu exagéré, mais dans le fond, il ne pouvait pas maitriser ses réactions à chaque fois qu’on mentionnait Noah en sa présence et il ne parvenait toujours pas à se l’expliquer.
Face à l’enthousiasme de Damian, Tim resta cependant immobile, se perdant dans ses pensées en s’imaginant agir de la façon dont le journaliste lui conseillait justement. Pourquoi pas envoyer un message à Noah, oui. Après tout, il n’était sans doute pas encore trop tard et peut-être qu’il pourrait s’excuser et tenter de se racheter d’une façon ou d’une autre en invitant Noah à venir boire un thé chez lui. Il fallait bien avouer que ce n’était pas vraiment le genre du garçon de laisser qui que ce soit entrer chez lui, mais après tout ce qui s’était produit à la mairie, son appartement était finalement devenu le seul endroit où il se sentait suffisamment en sécurité. Ainsi, il avait déjà reçu Sanja, Damian et peut-être qu’il pourrait se permettre d’allonger cette liste déjà assez impressionnante pour lui en y ajoutant Noah ? Mais les grands esprits avaient certainement du se rencontrer à cet instant précis… Ou peut-être que le journaliste avait subitement été capable de lire dans les pensées de Tim, car déjà, il lui proposait de faire exactement ce à quoi il songeait depuis quelques secondes. Le musicien écarquilla alors de grands yeux, comme si la perspective qu’on puisse entendre ce qui pouvait se passer dans sa tête l’effrayait soudainement. À moins que ce ne soit plutôt l’idée qu’il puisse penser de la même manière que Damian qui l'interpellait ; et si cela n’était pas particulièrement inquiétant, c’était nouveau pour Tim qui n’avait jamais eu la sensation de réfléchir comme la plupart des gens qu’il côtoyait. Il était bien trop timide et pessimiste pour cela… Alors il fixa le cajun, interloqué et réalisant que ce dernier avait sans doute raison.
Hochant la tête distraitement, Tim songeait déjà à l’invitation qu’il allait donc envoyer dans les jours qui allaient suivre. Parce qu’il était tout bonnement hors de question de faire ça dans l’heure et de se précipiter sur son téléphone pour bâcler la chose. Non, Tim avait vraiment besoin de rester planté devant l’écran encore en noir et blanc de son vieux portable, et d’écrire environ dix brouillons de message avant de se décider à envoyer celui qui paraissait le moins pitoyable. Enfin, c’était tout de même la première fois de sa vie que le blondinet se lançait dans ce genre d’exercice et il fallait bien admettre qu’il était légèrement perdu. Pour ne pas dire complètement paumé. « Tu veux dire je… Je lui demande comment il va et si il veut venir pour que lui offre un thé et qu’il me pardonne et… » Timothy secoua rapidement la tête. « Mais il ne va jamais venir, si ? Il faut qu’il me pardonne d'abord, sinon il ne voudra pas mettre les pieds chez moi. Enfin je… Tu irais chez quelqu’un à qui tu n’as pas pardonné toi ? » Inutile de se poser la question à lui-même, le musicien ne rendait visite à personne même lorsqu’il n’était pas fâché alors son avis ne comptait pas vraiment. « Et puis… De quelle suite tu parles exactement ? » Il n’y pouvait rien, Tim n’avait jamais connu ce genre d’émoi par le passé, et même s’il se doutait un minimum de ce qui se passait dans un couple établi depuis un certain temps, il n’était pas certain de comprendre la subtilité dans la phrase de Damian. Est-ce qu’il parlait vraiment de… La chose ? Ou bien d’une réaction négative que Noah pourrait avoir ? Et malgré l'enthousiasme et le sourire du journaliste, il y avait de quoi se poser la question. « Enfin… On n’est pas obligé de… J’enverrais un message à Noah, je t’ai déjà assez embêté comme ça avec toutes ces histoires. » Tout aussi gêné et perdu qu’à son habitude, l’anglais se décida finalement à prendre une gorgée de son thé en priant pour que cette conversation vienne rapidement à son terme avant que ses joues décident littéralement d'exploser.
Damian A. Beauchamp
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Sujet: Re: Don't you let me drown — Damian Jeu 21 Mai - 22:50
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Je fronce légèrement les sourcils alors qu'il commence à me bafouiller je ne sais trop quoi, m'expliquant que Noah ne risque pas de venir pour un thé alors qu'il ne lui a pas pardonné. Hein ? Non, non mais faut arrêter de se faire des scénarios catastrophes mon grand. Si tu le lui envoies pas le texto, tu sauras jamais. Et je jure m'étouffer dans mon thé lorsqu'il me demande très sérieusement de quelle suite je parle… Euh. Sérieusement ? Je veux dire… J'étais suffisamment subtile… Enfin en même temps j'allais pas lui dire qu'ils allaient faire des choses bien sales sur le canapé… Mais je pense que dans l'idée c'est un peu ça non ? Oh j'en sais rien moi. Vraiment rien. Genre, je sens bien qu'il y a un truc entre les deux, mais quand à savoir à quel point ils en sont… J'en sais foutrement rien… Eh mais attends, au pire, on s'en fout. Le truc c'est que Tim n'a pas compris. Je repose doucement ma tasse sur la table alors que je me racle la gorge. Ok. On va reprendre depuis le début.
"Non mais ça m'embête pas… Ce serait le cas je pense que je serais pas là à avoir cette conversation avec toi. Mais tu sais, tu peux quand même lui envoyer un message… Tu vois il vient chez toi, et c'est justement parce que tu lui propose de passer à la maison qu'il te pardonne. Tu vois l'idée ? Parce que c'est sûr que si tu continues à l'ignorer… Il va pas apprécier."
Je passe ma langue sur mes lèvres. Non mais je crois que je vais devoir lui expliquer. Je crois que je vais pas avoir le choix. Fantastique. Je prends une grande inspiration. J'arrive pas à croire que je vais devoir lui expliquer ça… Peut-être que je devrais laisser Noah faire ça avec lui autour d'une tasse de thé en fait. Ouais. Ce serait peut-être mieux, non ? Vu que c'est lui qui va… Voilà quoi. Ouais mais d'un autre côté…. Est-ce que ce serait vraiment une bonne chose de lâcher un Tim qui connaît rien de la vie… ? Damian. Stop. Ouais. Stop. C'est pas une question dont j'ai réellement de connaître la réponse. Non mieux, je vais même carrément éviter de m'aventurer sur ce terrain là.
"Euh… Et tu vois pour la suite… Non sérieusement, il faut que je te fasse la grande discussion de "Tu sais quand deux personnes s'aiment très fort et tout…" Non parce que… Si c'est le cas, je peux te donner les grandes lignes tu vois… Mais après pour les détails… Euh, disons que je ne suis pas sûr d'être la bonne personne à qui demander ça… Je pense que là, faudrait voir avec quelqu'un d'autre."
Et étrangement, je repense presque à quand j'ai eu cette discussion avec mes parents. Enfin, avec ma mère. Non parce que mon père lui disait qu'il fallait que jeunesse se fasse, et qu'au pire, j'apprendrais sur le tas. Donc ouais, j'avais eu cette discussion avec ma mère, après ma fameuse première fois. Gosh. Je me souviens que ses deux premières questions avaient été : "T'as pensé à mettre une capote ? Et t'as été doux avec la demoiselle ?" Je vous jure. C'était ses premières inquiétudes. Je vous jure. Le reste, c'est limite si elle s'en foutait. Donc, bon, c'est les joues rouges que j'ai du lui expliquer que oui, j'étais loin d'être con et que oui, ça c'était bien passé. Bon. C'était certes un poil étrange… Et pour une première fois, je dois avouer que j'aurais dû éviter le clique-clac de la mort… Oh gosh. Un monstre ce truc. À chaque coups de reins j'avais peur que le truc se décide à se refermer sur nous… En même temps, il était connu pour ça, avec mes potes, pendant les soirées, c'était un peu notre peur à tous… Et là, d'être avec Angie dedans… Wow. Donc bref, j'avais dû expliquer tout ça à ma mère qui c'était contenté d'éclater de rire avant de me dire que ça devrait aller alors. Ouais. Il est hors de question que j'ai cette discussion avec Tim. Du moins, je vais pas lui raconter ça. Non, non. Noah lui montrera au pire.
"Bref. Le plus important c'est que tu lui dise de venir passer une soirée ici. Vous vous réconciliez, vous parlez un peu… Et ensuite… Tu vois comment la situation évolue. Eh si ça ce trouve, ça te permettra de le revoir un autre jour et tout… Donc allez ! Attrape ton téléphone et texte-le !"
Timothy L. Carrington
Erre ici depuis : 20/07/2014
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Occupation : Pianiste & compositeur
DC : Emrik & Eija.
Feuille de personnage Dispo RP: 4 sujets en cours - Occupé Son rêve: N'a pas encore fait son rêve, est en ville depuis environ un an. Relations:
Sujet: Re: Don't you let me drown — Damian Sam 30 Mai - 2:43
Plus capable de rien faire à part hocher la tête, Timothy se contenta de ce simple mouvement pour faire comprendre à Damian qu’il avait bien entendu ce qu’il lui avait dit et qu’il ne doutait plus du fait qu’il n’embêtait pas le journaliste avec toutes ses questions. Certes, cela n’empêchait pas le pianiste d’être profondément gêné de l’avoir embarqué dans toutes ses histoires à dormir debout et qui ne tournaient qu’autour de Noah, mais près tout, ce n’était peut-être pas plus mal, et cette conversation avait au moins eu le don d’égayer un peu la journée de Tim. Ou plutôt sa semaine, voire même son mois entier qu’il avait passé reclus chez lui sans oser mettre le nez dehors de peur de revivre les mêmes évènements traumatisants que ceux qui s’étaient produits dans l’ancienne piscine municipale de la ville. Les visions de ce bassin de sang et des coulures pourpres qui roulaient sur les murs ne le quittaient plus et il était assez agréable de songer à autre chose en compagnie de Damian, même si le sujet de leur discussion n’avait de cesse de le faire rougir et de le mettre mal à l’aise. Au moins, il se concentrait sur leur échange et son esprit voguait ainsi vers le souvenir de Noah, celui de sa voix et des traits de son visage…
Mais pas question de se laisser aller pour autant et de ne plus écouter les paroles de Damian, Tim réalisant seulement maintenant qu’il avait sans doute faux sur toute la ligne. Plus il ignorait Noah et plus il aurait d’explications à lui fournir au moment où ils se retrouveraient finalement. Un cercle vicieux affreusement logique mais qui paraissait particulièrement angoissant pour Timothy qui se mordait subitement la lèvre en se demandant s’il n’était pas déjà trop tard avant de changer d’avis la seconde d’après en écoutant Damian. Le journaliste déclara ensuite qu’il n’était sans doute pas la personne la mieux placée pour lui expliquer ce qui pouvait bien se passer entre deux adultes qui s’appréciaient plus que de raison. En vérité, Tim avait failli plaquer ses paumes contre ses oreilles au moment où il compris enfin ce que Damian avait insinué plus tôt dans la conversation, déduisant avec stupeur qu’il avait mis les pieds dans le plat et qu’il n’avait franchement pas fait semblant de s’humilier par ses propres moyens. Heureusement que le cajun s’était décidé à ne rien dévoiler, sans quoi le musicien aurait sûrement fait une crise cardiaque ou une attaque digne de ce nom… C’était sans doute légèrement exagéré, mais Tim n’était absolument pas prêt à envisager un tel rapprochement avec Noah, tant et si bien qu’il se refusait même d’y songer ou de l’imaginer. Enfin dans tous les cas, il n’était sans doute pas plus mal que le brun délègue cette lourde tâche à un autre, et comme pour changer de sujet et ne plus perdre de temps, il hocha la tête pour la énième fois avant de suivre les conseils de Damian et de fouiller ses poches pour sortir son téléphone portable.
L’objet provenait directement d’un autre temps à en juger par sa forme et son épaisseur impressionnante. Les touches n’étaient pas usées pour autant, les lettres et les chiffres apparaissant toujours distinctement sur le plastique gris. Un bord était rayé et l’écran en noir et blanc devait avoir une résolution de vingt pixels par quinze. Le pianiste avait largement de quoi se payer un modèle dernier cri mais à quoi bon changer de téléphone ? Il n’y avait que depuis qu’il était arrivé à Dödskalle que le répertoire de Tim s’était rempli, de rares contacts rejoignant ainsi le numéro de sa mère qui avait longtemps été seule à être conservée précieusement dans les données du blond… Même sa boite de réception était à présent truffée de messages de Noah, une liste interminable de confidences qu’ils s’étaient fait avant qu’elles soient finalement gâchées par une soirée macabre. Pianotant rapidement les touches de son téléphone, il rédigea un premier message avant d’observer Damian l’espace d’une seconde. Il n’était pas nécessaire de lui montrer ce qu'il avait écrit, pas vrai ? Non, le pauvre homme avait déjà suffisamment subi aujourd’hui entre les bouteilles d’eau minérale à monter jusque chez Tim, puis les discussions embarrassantes et les aveux pour le moins intrigants, le journaliste avait sans doute bien mieux à faire que de faire la dicter au blond à présent. Alors ce dernier ne réfléchit pas davantage, envoyant le message avant de se laisser retomber sur le canapé, avouant à mi-mot et le coeur battant qu’il venait bel et bien de suivre le conseil de Damian. « Voilà. C’est envoyé. » Inspirant un grand coup pour se rassurer et tenter de dompter l’organe qui battait la chamade au creux de sa poitrine, il se redressa légèrement avant de reprendre. « Merci… De ton aide. Pour les bouteilles et puis pour tout le reste aussi… » Sans Damian, il était évident que Tim aurait continué de se murer dans son silence sans prendre la peine de s’expliquer auprès de Noah. « Je t’en dois une. » Il osa un sourire pour essayer de paraitre plus détendu mais il n’y avait rien à faire, Timothy était toujours crispé, impatient de lire la réponse que l’allemand lui enverrait. Peut-être…