Sujet: And when the saints, go marchin'in - Damian & Drew Mer 11 Mar - 22:47
And when the Saints, go marchin'in
Damian & Drew
Rencontre autour d'une pinte
Le foot. Le foot américain plus précisément. Un des rares trucs que j’aime bien dans le sport. Parce qu’à part ça, je trouve ça royalement chiant. Le foot normal, déjà, je trouve que c’est une bande de poseurs qui passent plus de temps à feindre les chutes qu’à marquer des buts. Le rugby et le foot américain, ça c’est un vrai sport. Les gars font pas semblant, ils continuent de jouer même la gueule en sang, et ça je trouve ça cool. Respect.
A Londres, je regardais souvent des matchs en direct sur internet, ou parfois au pub avec les quelques amis que je m’étais faits sur place, mais depuis mon arrivée dans ce trou…je pensais que tout ça était terminé. Que j’allais devoir faire une danse de la pluie à poil enroulé dans des feuilles de saule autour de la baraque pour tenter de capter une retransmission, ou trouver un site assez planqué pour me tenir au courant de ce qui se passait Outre-Atlantique. Et au final…la surprise du siècle. Du millénaire même. Quelques semaines après mon arrivée, alors que j’étais en plein dans les travaux de la baraque, je passais en ville, un stock de pots de peinture et une perceuse neuve sous le bras quand je suis tombé sur la pancarte du seul bar de la ville, indiquant des matchs de rugby les mercredi.
Et j’ai halluciné. Planté comme un con, en jean déchiré et tshirt dégueulasse de peinture, à voir que le gars proposait tous les soirs des retransmissions d’un sport différent. Et là, quand j’ai vu que le mercredi c’était le soir du rugby, ancêtre européen, j’ai presque senti le rayon de lumière divin se poser sur ma crasseuse personne. Parce que pour un type ermite, à tendance parano comme moi, ce genre de trucs, c’est juste l’occasion de pouvoir sortir un peu de la maison, des travaux, de…ma solitude, sans avoir forcément à parler à des gens. Juste…profiter de la bonne ambiance. Une bonne bière, gueuler comme un porc avec les autres à propos des actions, et critiquer les décisions de l’arbitre.
Alors, depuis quasiment cinq ans, c’est devenu un peu ma routine du mercredi. Pas religieusement non, si j’ai trop la flemme, trop à la bourre pour envoyer des planches à l’éditeur ou autres, je reste chez moi, mais ça m’arrive souvent de me pointer au pub, tranquille. A force, entre habitués, on se connaît, et on se salue simplement d’un petit signe de tête, on échange quelques mots, mais rien en dehors du match. Une sorte de règle. Comme si on laissait tous nos emmerdes, notre train-train devant la porte.
Ce soir, je me rends donc au bar, pour mon match de la semaine. Même si on est loin de l'ambiance des stades. Et que c'est pas les grandes équipes américaines. Je me rappelle quand j'avais découvert ce sport : c'était quand j’ai commencé à être connu et que mon manager m’avait fait me rendre à une convention à la Nouvelle Orléans. J’étais arrivé la veille et j’avais décidé d’aller voir un match en vrai, dans le stade de la ville. Moi le petit anglais au pays du bayou. Et c’est là que j’ai accroché au foot. Et surtout aux Saints. Alors je pousse la porte du pub, renifle l’atmosphère humide et qui sent la bière, et ôte ma parka avant de la suspendre dans l’entrée. Après tout, c’est un peu comme la maison. Je salue les autres, on échange quelques mots en suédois, et le taulier nous dépose des trucs à grignoter, et nos commandes habituelles sans qu’on ait à échanger un mot. Guiness, pour moi, évidemment.
Le match est sur le point de commencer quand un type entre à son tour. Un nouveau, que j’ai jamais vu avant. Et à le regarder rapidement, il a pas l’air de venir d’ici. Il ôte aussi sa veste, et s'installe près de moi. Je le salue d'un rapide signe de tête, sans rien ajouter de plus, et c'est parti. Le jeu commence, et certains commentaires commencent à s'élever dans la vieille pièce sombre et enfumée. Jusqu'au moment où le type commence à râler un peu. Et je tique, me tournant un peu vers lui quand je reconnais de l'anglais. J'avais raison. Il est pas d'ici. Et il a l'air de préférer le...football américain. Je souris en coin et lance simplement, en anglais.
C'est sûr que c'est pas les Saints mais...on peut pas espérer mieux dans ce trou!
Dernière édition par Andrew Gustaffson le Ven 27 Mar - 18:33, édité 1 fois
Damian A. Beauchamp
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Sujet: Re: And when the saints, go marchin'in - Damian & Drew Ven 27 Mar - 3:14
And when the Saints
Règle n°1 au football : l'arbitre est un crétin Δ Personne
Le mal du pays. C'est quand même étrange comme sensation… Le moindre truc vous fait repenser à votre pays qui vous a vu naître et voilà que vous avez un moment nostalgie et mélancolie à vous dire que quand même… La maison vous manque. Et entre nous, je déteste cette sensation. Je veux dire… Ok je n'ai pas pu rentrer pour les fêtes de fin d'année chez moi, histoire de revoir mes potes, mes parents… Mais j'ai eu le plaisir d'être avec Sanja, et de partager avec plus qu'une simple soirée, alors pourquoi cette sensation ? C'est con. Mais j'ai une simple envie de retrouver le climat chaud de la Nouvelle-Orléans, de retrouver mon appartement un peu bordélique et de simplement aller boire une bonne bière bien américaine avec quelques amis et mater un vrai bon match des Saints. Et pas l'espèce de sport bizarre et barbare auxquels ils semblent se livrer. Non mais sérieusement… Les joueurs ont quasiment pas de protections alors qu'ils passent la moitié du temps à faire méchamment brouter l'herbe aux autres joueurs… Et les gars portent pas plus qu'un simple maillot et un protège-dent. Sérieux. C'est quoi leur problème aux européens ? Ils aiment souffrir ou c'est la vue du sang qui leur fout des palpitations ? Pour être franc, je ne préfère pas savoir, si ça les éclate de voir des mecs se faire massacrer pour un ballon, tant mieux pour eux. Alors pourquoi aller au bar alors que je sais pertinemment que ce soir, c'est le soir du rugby ? Peut-être parce que je ne sais pas quoi faire de ma soirée et que je n'ai pas envie de la passer à ruminer mes idées noirs et mon envie de revoir ma Nouvelle-Orléans natale. Alors pourquoi ne pas aller ronchonner dans le bar du coin, à simplement descendre une bière que je trouve bien trop épaisse pour ne pas être de la soupe au milieu de suédois qui me prenne encore pour une douceur exotique qui n'est pas à sa place. Étonnez-vous après que j'ai le mal du pays… Quand tout le monde passe son temps à vous rappeler que vous n'êtes pas du coin, y'a de quoi vous donner envie de rentrer chez vous.
Alors c'est peut-être pour ça que je me retrouve à pousser la porte de ce bar que je commence à bien trop connaître. C'est dingue. Je commence même à connaître les piliers de bar… Chose qui m'inquiète l'air de rien, parce que c'est le signe qui indique que je passe trop temps ici ou alors qu'eux passent vraiment trop de temps ici. Je pousse un soupir alors que je m'approche lentement du comptoir, défaisant la lourde écharpe autour de mon cou. Dieu… Je jure que ce froid va finir par me tuer… Enfin si mon genou ne se charge pas de m'achever avant. Alors que l'écran de télévision diffuse un match dont je me désintéresse déjà. Deux équipes que je ne connais pas… Je ne vais pas les soutenir en plus. Enfin, je serais de meilleur humeur, je dois avouer que je le ferais bien, mais là je suis juste bon à siroter une bière aussi épaisse qu'un bol de muesli. Je remercie du bout des lèvres le barman alors qu'il pose le verre face à moi et que mes doigts se referment sur le verre étrangement tiède. Je lève rapidement les yeux sur l'écran avant de tremper mes lèvres dans le breuvage alcoolisé.
"Dieu que je hais ce sport…"
Je ronchonne en anglais avant de pousser un soupir, espérant simplement qu'aucun des ivrognes du coin ne m'ait entendu, de peur que l'un d'entre eux tente de me faire la peau pour ses paroles malheureuses… Et pauvre de moi, voilà que mon voisin de comptoir se penche vers moi pour me parler. Pendant une demi-seconde j'ai peur que ce dernier me réprimande d'une façon ou d'une autre mais voilà qu'il me répond dans un anglais charmant à l'oreille qu'en effet, ça ne vaut pas les Saints. Attends, attends… Tu connais les Saints, toi ? Je le regarde une petite seconde sans vraiment trop y croire avant de lui adresser un immense sourire. J'y crois pas, un autre compatriote ! C'est presque trop beau pour être vrai, à tel point que j'ai envie de le pincer simplement pour être sûr qu'il est réel. À la place je me contente de lui répondre dans le plus beau dialecte de mon cher pays : du cajun pur et dur.
"Tu m'étonnes ! Pourtant ça leur ferait pas de mal à tout ces européens…"
Seulement je constate bien rapidement qu'il ne comprend pas un mot de ce que je lui raconte. Il me regarde avec un air… On dirait que je suis en train de lui réciter du Led Zep' en néerlandais. Et je n'exagère pas. Je hausse un sourcil avant de prendre en anglais.
"Étrange. Tu connais les Saints mais t'es pas de la Nouvelle-Orléans… Comment est-ce possible ?"
Je conserve un sourire tandis que j'en oublie complètement le match pour me concentrer sur le gars à mes côtés.
Sujet: Re: And when the saints, go marchin'in - Damian & Drew Mar 31 Mar - 9:51
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Ce genre de soirée, c’est un pied dans la réalité, et la normalité, que je me force à garder. Histoire de pas me couper totalement du monde, de rappeler aux gens du patelin que j’existe et que je suis pas en train de dessécher, ou d’être grignoté par Pudding une fois que le stock de croquettes aura été terminé. Et aussi quitter de temps en temps mon monde de super héros, où tout le monde a des pouvoirs de malade et où il se passe des trucs de dingue. Comme avoir mal si je me cogne à la table basse. Ou mourir, si je traverse sans regarder.
Je descends une gorgée ou deux de bière avant d’apercevoir le nouveau, et de vite comprendre qu’il est pas enchanté par ce qui passe. Et j’attrape un peu d’anglais dans ce qu’il marmonne. Pour rire, je fais une allusion à une équipe que j’aime bien, et là on dirait un gosse un soir de Noël. Je vois ses yeux s’agrandir, plein d’espoir, comme si j’avais annoncé que j’avais trouvé un remède la faim dans le monde. Et au SIDA en même temps. Tout ça. Sauf que quand il ouvre à nouveau la bouche, c’est pas des mots qui sortent, c’est une espèce de potée informe de mots où je comprends rien. Mais rien du tout. Genre tu sais qu’il s’exprime, mais ça reste aussi épais que de la boue.
Mec j’ai strictement rien pigé à ce que t’as dit… Désolé hein mais…
Et son enthousiasme fond comme neige au soleil. Le pauvre garçon, on dirait que j’ai tué sa mère devant lui. Oui enfin on est en Suède là, et ce qui est sorti de sa bouche, c’est ni du suédois, ni de l’anglais. Pour le reste on m’oublie. Et encore, je trouve ça pas mal d’être bilingue. Heureusement il reprend, et c’est avec bonheur que je pige de nouveau ce qui sort de sa bouche. On aurait presque dit une radio qui passe du grésillement à une station claire et limpide.
Oh ! Je… c’est pas si compliqué ! Y’a deux ou trois ans je suis allé à la Nouvelle Orléans et par curiosité je suis allé mater un match. Genre ça faisait partie des trucs à faire absolument en ville. Et au final j’ai trouvé ça pas mal du tout. Alors en rentrant en Angleterre, j’ai continué à regarder des matchs. Y’avait un bar à Londres où ils passaient tout le championnat de la NFL alors j’ai pu piger un peu les règles, et devenir fan. J’aime bien les Packers et les Ravens aussi…
Je descends une gorgée de bière avant de reprendre. J’ai manœuvré ça à la cool, mais il faut toujours que je fasse super gaffe à ce que je dis, ce que je fais. Pas commette une bourde qui pourrait donner un indice sur les vraies raisons qui m’ont amené ici. Dans ce trou. Pas devoir tout recommencer ailleurs, encore une fois. Et pendant une seconde je flippe à l’idée que parler de Londres pourrait déjà être de trop. Enfin maintenant le mal est fait. Prions juste pour qu’il soit pas du genre fouineur professionnel.
Et toi, fan des Saints pourquoi ? T’aimes d’autres équipes ? Et au fait, t’as dit quoi tout à l’heure ? C’était ni de l’anglais, ni du suédois…
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Sujet: Re: And when the saints, go marchin'in - Damian & Drew Lun 13 Avr - 16:59
And when the Saints
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Ce type est une drôle d'anomalie en soit… Un anglophone qui habite en Suède et qui a la chance de connaître la plus fabuleuse des équipes de football de mon merveilleux pays, je parle bien sûr des Saints de la Nouvelle-Orléans. Il est presque plus exotique que moi et c'est dire. Mais ce qui me fait réellement sourire, c'est l'explication qu'il me fournit. Voilà qu'il aurait fait un crochet par ma sublime ville natale, assisté à un match et depuis il serait tombé amoureux du sport. Mon sourire s'élargit. Tu m'étonnes. Ça vaut tout les matchs de rugby du monde. J'apporte rapidement le verre à mes lèvres, sirotant une gorgée de cette bière aussi épaisse que la soupe de poisson chat de ma mère, avant de plisser rapidement le nez, reposant la pinte face à moi. "T'oses faire des infidélités aux Saints ? Gars… Garde ça pour toi, de part chez moi y'en a qui te pendraient par l'élastique du slip."
Un léger rire m'échappe alors que j'y repense. Ouais, me semble qu'on avait fait un soir, avec des potes après un match. La vache, on avait salement bu ce soir-là… Enfin, je me souviens surtout d'un de mes potes qui au réveil c'était retrouvé nez à nez avec Marv dans le jardin. Le pauvre, il a eu la peur de sa vie ce jour-là. Mais bon, je l'avais prévenu qu'il fallait éviter de décuver dans ma pelouse… Mais bref. Tout ça pour dire qu'il vaut mieux éviter d'avouer qu'on fait des infidélités à son équipe de football sous peine de se retrouver couvert de goudron et de plumes. Je reporte mon attention sur le jeune anglais, chose évidente quand on prend le temps d'écouter son accent, ne pouvant refréner un rire alors qu'il me demande pourquoi les Saints… C'est comme si il venait de me demander pourquoi j'aime la glace à la fraise. Mais ce qui finit de m'achever, c'est quand il me demande dans quel dialecte j'ai eu la délicatesse de l'aborder. Oh gars… Mais tu sors d'où franchement ?
"Du cajun. C'est le dialecte que la plupart des gens parlent chez moi… Mais si t'as traîné à la Nouvelle-Orléans t'as dû en entendre un peu… Les vrais ne parlent que ça entre eux. Les autres se contentent de l'anglais…"
J'ignore délibérément de lui traduire ce que j'ai pu lui baragouiner un peu plus tôt, de peur que l'un des "européens" en question ne l'entendent et se décide subitement à me faire la peau. Déjà que j'ai l'impression que toute la population de cette ville me déteste, je vais pas en plus fâcher le peu qui m'ignore. Darwin dit que celui qui survit est celui qui s'adapte, personnellement, je pense surtout que c'est le plus malin et le plus discret qui s'en sort. Mes doigts tapotent doucement sur le verre avant que je ne reprenne, alors que le match lui atteint enfin la mi-temps. "Et si je puis me permettre, chez nous on apprécie qu'une seule équipe : celle de notre état chéri. Donc non, je ne suis fidèle qu'aux Saints. Y'a que les étrangers qui arrivent à s'enticher de plusieurs équipes. D'ailleurs, c'est amusant qu'un anglais se retrouve à la Nouvelle-Orléans… Comment ça se fait ? Le boulot ? Ou t'as de la famille dans le coin ?"
Sans trop m'en rendre compte, voilà que ma nature de journaliste reprend le dessus. Voilà que j'ai envie de savoir pourquoi il s'est retrouvé là-bas, non pas que j'essaye de lui faire passer un interrogatoire ou quoi, non c'est juste qu'à la manière d'un gosse je suis curieux à en crever. Et puis… C'est toujours plaisant d'entendre quelqu'un vous parler du pays, ça vous fait presque oublier que vous en êtes si loin. Je trempe à nouveau mes lèvres dans mon breuvage avant de reprendre, haussant vaguement les épaules.
"Oh puis au pire, c'pas grave. Le prend pas mal, c'est une déformation professionnel. Tout ça parce que je suis journaliste, voilà qu'au moindre truc qui capte mon attention, je me mets à poser des questions… La moitié du temps tu peux faire comme les habitants du coin et les ignorer. Je le prendrais pas mal… Mais disons que je me demande juste, vu que t'as précisé que tu rentrais en Angleterre… Je me demandais juste comment un anglais avait atterrit là-bas… Et ce qui m'intrigue le plus… C'est ce que tu viens faire ici. Oh… À moins que tu sois journaliste toi aussi… Mais ça m'étonnerait…"
Sans trop m'en rendre compte je repasse en cajun alors que je commence à réfléchir à haute voix, n'écoutant même plus les présentateurs qui commentent avec ferveur le match de rugby, indiquant très certainement quelle équipe ou quel joueur mène la danse dans ce premier quart-temps.
Sujet: Re: And when the saints, go marchin'in - Damian & Drew Mar 21 Avr - 17:07
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Je bois une gorgée de bière après m'être expliqué sur le pourquoi je suis tombé dans les protège-dents, les casques et les épaulettes. En reparler ça fait remonter certains souvenirs de ma tournée américaine. Les motels paumés, les obèses en espèces de charrettes au Wallmart, les flingues portés par un peu tout le monde. Enfin, pas partout heureusement, mais tout ça, je l'ai vu. Et j'ai eu des bonnes surprises aussi. Comme l'ambiance de certaines villes, des fans absolument dingues, la bouffe aussi, loin des clichés des fast-food et des trucs chimiques. J'ai ramené une pelletée de souvenirs extraordinaires avec moi, et j'en ai mis certains dans les aventures suivantes de Shadow Walker. Et je me mets à rire quand il se met dans tous ses états en entendant qu'il y a plusieurs équipes que j'aime bien dans le championnat. On dirait que j'ai offensé ses ancêtres sur au moins trois générations.
Ouais enfin c'est qu'un sport tu sais. Enfin pour moi. Pour toi, on dirait presque que c'est une religion!
Je lui souris, amusé de voir un fan hardcore de ce sport, là où moi je vois juste la beauté du jeu et de certaines actions. Je bois une nouvelle gorgée après lui avoir demandé dans quelle langue obscure il m'a abordé, avant de passer à l'anglais. Du cajun. Ca me dit quelque chose ouais.
Je m'en rappelle maintenant. J'en avais entendu parler quand j'étais sur place. Enfin, ça va te paraître con mais je pensais que c'était un truc de black quoi. De voir un blanc parler comme un créole ça fait bizarre en fait!
Bonjour les clichés, je sais, mais bon, jusqu'à présent on m'avait pas vraiment montré quelque chose d'autre, donc on peut pardonner que cette association rapide s'est faite dans mon crâne. Heureusement il a pas l'air de le prendre mal, et embraye sur son équipe. Me faisant gentiment comprendre que je suis presque un hérétique parce que je peux aimer suivre plusieurs équipes. Enfin ça reste dit de façon sympa et il est cool donc...je le prends pas mal. Je me marre même avec lui. Sauf qu'il commence à poser pas mal de questions. Je prends une seconde pour préparer ma réponse dans ma tête, pendant que je bois une gorgée de bière, avant de lui sourire et de lui répondre.
Oh non, j'étais avec des copains. A la base c'était pas la Nouvelle Orléans que je voulais voir à tout prix et jme suis rangé à la majorité. Au final j'ai beaucoup aimé ton coin. C'était fun. Exotique pour un londonien, mais fun!
Bon. Un sans faute. Tout se tient. Et puis pour certains trucs, c'est pas vraiment mentir. Je considère mon agent comme un ami, tout comme les fans que j'ai rencontrés sur place donc... ça se tient. Parfait. Je me détends un peu, et joue sans faire gaffe avec le verre en main pendant qu'il s'excuse d'être aussi fouineur. Et là le couperet tombe. Un putain de gratte-papier. Je manque de faire tomber le verre et tente de rester aussi calme que possible alors qu'à l'intérieur c'est le Vésuve. Mon coeur s'emballe et j'ai dû blanchir d'un coup. Déjà que je suis blanc comme un cachet d'aspirine...
Je me force à l'écouter jusqu'au bout, l'air intéressé, et prends de nouveau une seconde pour finir, le temps d'achever ma bière. Déconne pas Drew. Déconne pas. Ces mecs-là c'est comme des requins avec un poisson blessé. Ils sentent le sang. Tu lui donnes un truc qui le fait tiquer, il va flairer l'embrouille et pas te lâcher.
Mon père est anglais, ouais, mais ma mère est suédoise. Et elle vient d'ici. Alors je connais quand même. Et ça fait quatre ans que je suis revenu habiter là après avoir été quelques années à Londres. Besoin de me changer, de me poser. En fait je suis traducteur de suédois/anglais. Le coup des deux parents ça aide... Donc bon, à partir du moment où j'ai une connexion internet et mes dicos, je peux bosser partout. Alors j'ai choisi ici.
Ouais bien le coup du traducteur, ça marche toujours. Ca explique pourquoi on s'enterre dans un coin perdu, pourquoi on passe ses journées enfermées et pourquoi on a pas d'horaires. Et c'est pas si loin que ça de la vérité. Dans un sens je traduis mes idées en images non? Bon allez Drew maintenant plie bagage avant qu'il se mette à cuisine ou qu'il sente la faille. Je fais genre je me rends seulement compte de l'heure qu'il est, et commence à me lever.
Merde! J'ai pas fait gaffe mais il faut que je décolle. J'ai un truc à chercher en ville avant que ça ferme. C'était cool de...pour le match. Ptet à une autre fois ici? A...allez bye!
Je dépose quelques pièces sur la table, qui devraient suffire pour nos deux bières, et enfile ma veste avant de me casser en vitesse. Putain de bordel de merde...ça pue, ça pue salement... Je presse le pas, j'ai hâte de rentrer à la baraque, de me terrer, de voir que tout est encore là. Mes mains tremblent tellement que j'ai du mal à allumer ma clope, et je tire dessus comme un dingue. Putain. Comment ils ont su? Comment ils m'ont retrouvé?
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Sujet: Re: And when the saints, go marchin'in - Damian & Drew Mer 13 Mai - 23:26
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J'aurais pu me fâcher quand il a osé me dire qu'il pensait pas que les blancs parlaient le créole, mais heureusement j'ai été bien élevé et je me suis contenté de reprendre comme si de rien n'était… Et franchement, il est pas désagréable à côtoyer le gamin. Sympa et ouvert… Pas comme la moitié des crétins qui composent ce bar, et en plus, il a du goût. Si c'est pas merveilleux ça. Alors pendant de longues minutes on discute tranquillement, sirotant un peu de bière alors qu'on ignore royalement le match qui tourne en fond. Et l'air de rien, ma nature de journaliste refait doucement surface, et même si je sais que certaines personnes détestent ça… J'y peux rien. Je me sens comme obligé de tout savoir. Bon après, rien n'oblige les autres à me répondre hein, mais je dois avouer que de connaître la raison qui a poussé ce type à se retrouver dans mon patelin d'origine, à divaguer au milieu de cajuns… Ah. Le pays quoi. Je serais lui, je serais allé boire un coup, dans l'espèce de pub qu'on a l'habitude de fréquenter avec mes potes… On se descend des bières jusqu'à avoir envie de descendre du rhum… Puis on serait aller s'échouer chez quelqu'un, à chantonner comme des idiots avant de décuver sur un canapé un peu défoncé, comme les ados que nous ne sommes plus. Mais eh… On fait de mal à personne… Mais lui, je suis curieux de savoir ce qu'il a fait. Alors les questions s'enchaînent, et s'en m'en rendre compte je deviens intrusif comme seul un américain un peu trop chaleureux sait l'être. Au point que je finis par lui arracher un début de réponse. Alors comme ça… Il est traducteur, et c'est parce qu'il a de la famille dans le coin qu'il se retrouve par ici… Je hausse un sourcil.
"Ouais enfin… Y'a sûrement des coins de Suède avec une connexion internet, qui sont plus chaleureux que ce bled."
Non parce qu'autant se l'avouer. Cet endroit c'est un trou. On y est simplement parce qu'on a pas le choix ou parce qu'on cherche volontairement à se cacher du reste du monde… Alors qu'on essaye pas de me faire croire qu'on peut sciemment choisir de se perdre dans cette ville. Seulement j'ai pas le temps de prononcer un mot de plus que l'anglais se décide à me quitter presque brusquement, soit-disant parce qu'il a des trucs à chercher avant que ça ferme. J'hausse un sourcil, entrouvrant légèrement les lèvres. À cette heure-ci ? Mec, c'est un peu tard… Mais soit. Je le regarde filer, sentant que c'est sûrement à cause de mes questions qu'il a décidé de prendre la tangente… En même temps, je l'ai vu blêmir au mot "journaliste"… Meh. Je hausse les épaules avant de replonger le nez dans ma bière, levant rapidement les yeux vers l'écran avant de pousser un soupir. Ce que je donnerais pour un match de vrai football…. J'ai un sourire quand le barman me demande si mon "copain" paye pour moi et je me contente de boire une autre gorgée, croisant rapidement son regard.
"Semblerait écoute… Je vais pas me plaindre."
Même si c'est la première fois qu'un mec me paye un verre… D'habitude c'est plutôt moi qui paye des verres aux demoiselles… Mais bon. Une bière d'offerte… C'est pas dégueulasse.
Seulement, deux semaines ont bien passés, et pas une trace du jeune anglais. Au point que je m'en demandais si je n'avais pas tout simplement imaginé ce gars, entre deux pintes. Alors lentement, je commençais à l'oublier. À me dire que bon, ça arrive à tout le monde de se raconter des histoires autour d'un verre… Alors ce soir là, je pousse à nouveau la porte du bar, ne cherchant pas grand chose qu'un verre, quand je découvre au comptoir, et quasiment à la même place, mon étranger de la dernière fois. Non. Il était bien réel alors ? C'est avec un sourire que je m'approche, lui mettant une grande claque dans le dos alors que je m'assois à ses côtés.
"Eh ! T'as filé tellement vite la dernière fois, j'ai même pas eu le temps de te remercier pour le verre… Tiens, d'ailleurs ce soir, c'est pour moi. Histoire de te remercier."
Je lui adresse un sourire avant de faire signe au barman de me servir la même chose, me débarrassant tranquillement de ma veste alors que je reprends.
"Oh tiens d'ailleurs, t'as réussis à retrouver ce dont t'avais besoin la dernière fois ?"
Je remercie d'un sourire le barman avant de poser mes doigts sur le verre frais, le portant à mes lèvres pour en ravir une gorgée. Non parce que… À une heure pareille, je suis curieux de savoir si il a trouvé son bonheur.
Sujet: Re: And when the saints, go marchin'in - Damian & Drew Sam 23 Mai - 14:58
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Tout avait vraiment bien commencé. Un type sympa, un peu plus vieux que moi mais cool, qui partage ma passion pour le foot américain et que je rencontre dans le seul bar correct de ce trou. Surtout que les "jeunes", ça pululle pas vraiment par ici. Y'a bien la nana qui tient le restau, ma rescapée, Eija, le fossoyeur flippant et la pâtissière. A part eux... il y en a ptet d'autres, mais je les ai jamais vus. A part le facteur. Il est cool lui aussi. De temps en temps je lui offre un café quand il passe. Mais c'était trop beau. Il a fallu que ce type en question soit un de ces piranhas que je cherchais à fuir en m'enterrant ici. Et c'est ce qu'il me demande d'ailleurs. Heureusement pour ça, j'ai rien besoin d'inventer. La vérité passera parfaitement.
Ma mère est originaire d'ici. J'ai plus de famille dans le patelin mais on y retournait quand j'étais gosse... Et toi aussi, t'es bien venu t'enterrer là!
Ouais, avant qu'on t'accuse de meurtre, avant qu'elle ait honte de sortir avec toi en public, avant que tu te taillades les veines avec un bout de miroir, et avant que tu finisses par végéter dans un asile. Maintenant, on s'envoie une carte à Noël, et ça va très bien. On est débarrassés l'un de l'autre, même si parfois ça me bouffe de...de pas...avoir une mère normale. Vu que mon père a toujours été aux abonnés absents. Et le reste de la famille vaut pas mieux. Pour eux je suis le chiot pas fini, qui a une tare, et qu'il faut noyer. Heureusement j'ai mes amis, et mes fans. Savoir qu'ils aiment mon boulot, qu'ils suivent les petits messages que je poste sur mon site, qu'ils se lancent dans de grands débats par rapport aux conneries que je peux balancer...ça me donne l'impression d'être jamais vraiment seul. Si j'ai le cafard, j'ai juste qu'à signifier que je suis en ligne, et y'a des nuées de personnes qui viennent me parler de tout et de rien, et ça va tout de suite mieux.
Sauf que là ça craint. Un mauvais remake de mon désastre londonien, où on est passés près, très près, trop près de la catastrophe. Alors je peux pas. Je peux pas rester là. Pas le laisser me cuisiner, et risquer de tout perdre. A moins qu'il soit déjà au courant, et qu'il cherche juste des preuves? J'ai mille scénarios dramatiques qui se bousculent alors que je bredouille la première excuse à peu près correcte, avant de payer pour nos bières et de me barrer vite fait. Une fois dehors, j'ai besoin de m'adosser au mur du bar, et inspirer plusieurs fois l'air glacé avant de me mettre en route. Je cours presque jusqu'à chez moi, refermant la porte derrière moi, et je manque presque de coincer la queue de Pudding au passage, qui s'était glissé entre mes pieds pour rentrer. Et j'ai droit à un regard noir qui sous entendait lourdement "Assassin!" avant qu'il file grignoter quelques croquettes. Pour la première fois depuis des années, je mets le verrou, avant d'enlever ma parka, mes pompes et m'asseoir sur le canapé. Pendant un long moment je reste là, le regard vide, grillant cigarette sur cigarette. Et m'attendant au pire.
Pendant les jours, les semaines qui suivent, j'attends. J'attends des nouvelles du pire. A chaque fois que le téléphone sonne, j'ai peur que ce soit mon agent qui me dise que la nouvelle que je me terre en Suède est tombée. Que mon identité a été révélée et que des équipes de télé sont déjà en chemin. Et dans ma tête je prévois déjà le scénario catastrophe de devoir rassembler en un minimum de temps tout ce dont j'ai besoin, avant de fuir par la forêt parce que les fouineurs seront devant ma porte. Putain Drew tu arrêtes et tu respires. Enfin tu essaies, parce que ça peut servir. Au final les jours passent, et rien. Rien à la télé. Rien sur internet. Pas de coup de téléphone. Comme si... comme si de rien n'était. Bon... il faut croire que le journaleux de l'autre jour était pas là pour moi au final. C'est déjà une bonne nouvelle. Mais ça veut pas dire qu'il va pas enquêter sur moi si je lui donne de quoi le faire...
Et finalement, après presque deux semaines à être seulement sorti pour les courses, je me dis que sortir aller voir un match me fera du bien. Parce que même moi qui suis un ours, y'a quand même des moments où j'ai besoin de prendre l'air. Je m'équipe et je file, m'installant comme d'habitude à une table, saluant les autres habitués. Bien. Tout va bien. La vie a repris son cours et c'était une fausse alerte. Mais à peine j'ai bu une gorgée de bière que je sens qu'on me tape dans le dos et que je manque de m'étouffer avec ma bière. Oh non, le yankee. Je lève lentement les yeux de ma bière et tourne la tête alors qu'il s'installe près de moi.
Ouais...je... t'es pas obligé hein. T'as pas besoin de me retourner la faveur...
On dirait bien que si, vu qu'il commande une bière pour lui tout en ôtant sa veste, et se laisse retomber sur le tabouret à côté de moi, un immense sourire aux lèvres. Pas vraiment la mine de l'ennemi... Je déglutis quand il me pose une nouvelle question. Il a une bonne mémoire l'enfoiré.
Ouais ouais, c'était un truc que le facteur avait gardé chez lui parce que j'étais en ville au moment où il est passé. Et je voulais pas aller le récupérer trop tard non plus...
Ca se tient. Et Noah le fait vraiment. Garder des trucs chez lui et les gens qu'il connaît peuvent passer le prendre hors des horaires normaux. Je bois une gorgée de bière et lui demande à mon tour.
Et toi, toujours en ville on dirait! Tu es là pour quoi en fait? Ecrire un papier sur ce bled?