Occupation : Ancien homme de main & homme à tout faire, facteur de Dödskalle
DC : Yngve l'amoureux des cadavres et Saria, l'amoureuse de la propreté.
Feuille de personnage Dispo RP: Disponible Son rêve: Il ne l'a pas encore fait, il est en ville depuis trois ans. Relations:
Sujet: For Reasons Unknown — Timothy Dim 3 Aoû - 12:06
My heart wont look the same Or feel the same Or beat the same way Because you looked at me
Septembre 2011
« Maybe we should go out, you and I … like I could buy you lunch, the one day you’re not working…Maybe. »
Haussement d’épaules.
Oui, il avait haussé les épaules comme si tout ceci n’avait pas d’importance dans le fond et que la réponse de Timothy n’avait pas la moindre incidence. Noah se mentait, il se mentait à lui-même et surtout il mentait à Timothy en prétendant qu’il n’avait pas envie de ça, précisément ça, juste une excuse pour pouvoir contempler l’autre homme et peut être même se pencher et passer une main dans les boucles blondes de ce dernier. Peut être. Noah ne savait pas… Non, c’était également un problème, il ne savait pas, il avait été dérouté la première fois qu’il avait mis les pieds dans le seul restaurant de la ville et qu’il avait fini par oubli son estomac qui criait famine en posant ses yeux bleus sur lui.
Timothy.
La première chose qu’il avait remarqué c’était ses doigts qui se déplaçaient sur les touches du piano, avec aisance, avec facilité comme si l’instrument et lui ne faisaient qu’un dans le fond et que Timothy suppliait presque, demandait gentiment et patiemment au piano de chanter quelque chose de doux et d’agréable pour lui. L’air était familier, et le morceau avait frappé Noah, le renvoyant tellement… Loin. Il s’était vu plus jeune, sur les genoux de sa grand mère, les mains ridées posées sur les siennes si petites tandis qu’elle le guidait pendant les accords de Chopin, essayant de lui transmettre son savoir. Ce n’était pas la même chose avec Timothy, il avait l’air libre, il avait l’air ailleurs. Les yeux à moitié clos et penché au dessus de l’instrument... Libre. Noah avait levé les yeux vers ce beau visage et il avait souri sans vraiment s’en rendre compte. Rien ne pouvait atteindre le pianiste, il n’était même pas présent, quelque part, il n’était même pas humain et il faisait parti du décor et il s’effaçait, ne laissant que pour trace sa musique et les notes qui résonnaient dans les airs. Et même un novice de musique classique comme Noah pouvait apprécier le talent de l’autre homme.
Mais il n’avait pas osé aller lui parler la première fois, les compliments étaient morts dans sa gorge et il s’était dirigé vers sa table habituelle, ne prêtant guère attention à Sanja ou même à Guillaume qui déjeunait là aussi. Dans une ville comme Dödskalle, il n’y avait pas vraiment d’endroit où se cacher et pourtant Timothy avait réussi et quelque part…Noah l’admirait pour sa capacité à faire cela. Mais il n’avait rien dit, il l’avait observé silencieux et avait constaté les changements entre l’homme devant son piano et l’homme dans la vie de tous les jours. Dire que Timothy Carrington avait peur de tout y compris son ombre était très certainement un euphémisme. Cela avait fait sourire Noah et pour une fois, il n’y avait pas vu une faiblesse, non, il avait vu quelque chose de bon, quelque chose de pur que Noah voulait à tout prix protéger. Il avait bien conscience que personne ne le lui avait demandé et que Timothy avait eu une vie avant lui et observer quelqu’un de loin n’était probablement pas assez pour prendre une décision mais tant pis. Ce n’était pas rationnel, ce n’était pas logique…
« Excuse me but... »
Il avait vu le regard de Timothy pour la première fois et il avait été incapable de finir sa phrase, il avait fini par se taire tout simplement, gardant pour lui cette petite confidence. Timothy avait fait tomber quelque chose, peu importe, c’était bien ce quelque chose qui avait guidé Noah devant la porte du jeune homme et il avait toqué, lui rendant enfin ce qui lui appartenait. Il ne le regardait pas comme les autres, non le regard de Timothy avait quelque chose de différent, il n’avait probablement jamais vu quelqu’un comme Noah et c’était tant mieux, Noah n’avait jamais vu quelqu’un comme Timothy. Is it okay if I want to kiss you? Noah s’était retenu de poser la question, ne sachant pas quoi faire de ses mains tandis qu’il se laissait tomber sur le canapé de Timothy, ce dernier parti faire du thé. Il avait hoché la tête, il avait eu besoin d’une cigarette, quelque chose pour l’empêcher de se sentir putain de faible face à ce regard. Il ne comprenait vraiment pas, Noah et les hommes? C’était de l’histoire ancienne, il avait déjà essayé dans une autre vie et il avait toujours trouvé le contact étrange, les baisers n’étaient pas les mêmes, la chaleur n’était pas la même et… Il ne savait jamais où mettre ses mains, avec Timothy il se disait que cela ne saurait pas un problème, il mettrait probablement ses mains sur ses hanches pour l’écouter parler. Quelques mots, ces quelques mots qu’il avait dit pour Noah alors qu’on le disait muet. Le blond avait souri et voilà pourquoi il l’avait fini par l’inviter, sur son lieu de travail mais au moins, Timothy n’avait aucune raison de fuir.
Noah était arrivé en avance, bien en avance, assis de tout son long sur une chaise, ses cheveux détachés, sa chemise partiellement ouverte, toujours pied nu sous la table. Et il attendait. Se disant que peut être Timothy ne viendrait pas, il n’avait aucune raison de le faire, il ne devait rien à Noah, il pouvait très bien continuer sa vie. Noah lui irait probablement boire ce soir-là et qu’il trouverait quelqu’un d’autre, une femme, facile, agréable… Il ne savait même pas pourquoi il s’aventurait en terrain inconnu, prendre des risques? Il allait se brûler les ailes. Il sourit bêtement, son regard fixé sur un serveur, le blond amusé par sa propre métaphore. Il n’avait pas d’ailes et s’il en avait eu un jour, papa les avait brûlées et à présent il ne restait plus que sa peau à vif et cette salle impression de toujours être affreux, immonde, marqué.
C’était juste un déjeuner, Timothy ne pouvait pas changer ça… Pas vrai?
Timothy L. Carrington
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Sujet: Re: For Reasons Unknown — Timothy Dim 3 Aoû - 22:58
Timothy avait rougit, baissant timidement la tête, son regard fuyant celui de l’autre homme. « Why not. » avait-il d’abord répondu, dans un soupir presque inaudible, une sorte de confession à demi mot. Le pianiste s’était éclaircit la gorge, n'osant pas relever les yeux vers le grand blond, s’exprimant à peine plus distinctement. « Yes, that sounds nice. » Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine, cognant ses côtes à un rythme fou, une sorte de symphonie que lui seul pouvait sentir pulser dans chacun de ses membres.
Pourquoi est-ce que Tim avait accepté cette invitation ? Il n’aurait pas su l’expliquer lui-même. Sans doute parce que l’idée de ne pas se rendre à ce rendez-vous aurait été encore plus effrayante et douloureuse que l’angoisse qui se saisissait de lui tandis qu’il se préparait avec le plus grand soin. Il était parfois contraint de s’asseoir l’espace d’un instant quand il pouvait sentir ses mains trembler, juste le temps de reprendre ses esprits. Si on lui avait dit qu’un jour ce genre d’occasion se présenterait à lui, il ne l’aurait certainement pas cru. Non, sa vie été finie, terminée, il n’y avait pas de chapitre suivant à écrire, pas d’autres pages à noircir, rien d’autre que le néant qui l’attendait. Timothy savait pertinemment qu’il ne méritait pas cette attention, qu’il n’en valait pas la peine, et que les intentions de Noah étaient sans doute bien plus malsaines qu’il n’y paraissait. Alors pourquoi s’était-il délibérément jeté dans la gueule du loup ? Espérait-il secrètement que ce dernier soit clément avec lui, qu’il l’épargne, qu’il le protège en attendant qu’une chose plus cruelle encore vienne s’emparer de lui pour de bon ? Timothy ne savait pas, il ne comprenait rien. Il avait beau retourner le problème dans tous les sens, son estomac se nouait littéralement à chaque fois qu’il osait y songer. Mais même dans ces moments-là, ses pensées restaient tournées vers Noah, ses yeux bleus posés sur lui tandis que ses doigts courraient sur les touches de son piano. Les deux blonds ne s’étaient jamais véritablement adressé la parole mais leurs regards s’étaient déjà croisés, les joues de Tim s’embrasant aussitôt, le pianiste faisant mine de ne pas avoir remarquer le sourire de Noah. Please, don’t look at me, keep pretending I'm not here. Timothy avait fuit à de maintes reprises, sentant son coeur et l’intégralité de son corps qui ne lui répondaient plus, sa respiration se faisant plus profonde. Oui, le musicien avait pris ses jambes à son cou lorsqu’il en avait eu l’occasion, lorsque les portes du restaurant s’étaient refermées sur lui et que personne ne pouvait plus être témoin de sa course. Il ne comprenait pas exactement pour quelle raison il avait soudainement besoin de s’essouffler, d’accélérer le pas jusqu’à ce que ses poumons lui donnent l’impression qu’ils allaient bientôt exploser. Peut-être parce que le regard de Noah faisait naitre en lui cette profonde envie d’exister, ce soudain élan qu’il avait toute la peine du monde à contenir dans un corps si maigre et si fragile, qui pouvait le dire avec certitude ?
Timothy avait tellement besoin de ce regard qu’il ne s’était pas posé davantage de questions lorsqu’il l’avait retrouvé sur le pas de sa porte, l’invitant à rester pour le thé afin de le remercier. Tim avait alors tenté de s’exprimer dans un suédois très vague, susurrant des « Mig Timotej » ou d’autres phrases encore plus incertaines, les joues rouges et la tête baissée, toujours baissée. Parce qu’il n’avait pas le droit de parler, pas vrai ? Les mots ne devaient pas quitter ses lèvres, les sons ne devaient jamais s’échapper de sa bouche. Tout ce qu’il pouvait dire était dépourvu d'intérêt, n’avait pas la moindre importance, et lorsqu'il se surprenait lui-même en transgressant cette règle, il réalisait bien que ses discours étaient communs, banals, et qu’il ne retiendrait l’attention de personne. Alors il s’était efforcé de rester discret, de ne pas importuner Noah tandis que ce dernier se trouvait pourtant sous son propre toit. À un moment cependant, Timothy avait relevé la tête avec un peu trop d'enthousiasme, les yeux écarquillés, ses lèvres s’étirant en un fin sourire. « Thank God, you speak English… » Réalisant qu’il s’était emporté, Tim s’était mordu la lèvre, sentant alors la honte venir réchauffer ses pommettes.
À présent, Timothy était bien trop occupé à essayer de se détendre en passant de longues minutes sous un jet d’eau fraiche, ne faisant plus attention à l’heure. Quand il sortit enfin de la douche, il avait plusieurs précieuses minutes de retard sur le planning strict qu’il s’était imposé, et tout en prenant garde de ne pas froisser sa chemise, il fut contraint de se vêtir à la hâte. Le pianiste avait opté pour un beau costume noir qui le mettait parfaitement en valeur, chose qu’il ne remarquait pourtant pas, convaincu que ses bras maigres et ses cheveux bouclés allaient sûrement déplaire à son… Date. Oh god, is he my date ? Is this a… No it’s just lunch, nothing more than that… Fuck, I’m late, I have no time for this. Dans un des placards que les anciens propriétaires n’avaient pas pris la peine de vider avant disparaitre, Timothy agrippa un flacon d’eau de toilette sans même prendre le temps de vérifier s’il s’agissait bien là d’une essence masculine. Tant pis. Si ce parfum fruité destiné à l'usage des jeunes femmes était la seule chose qui lui permettrait de se sentir un peu plus à l’aise, alors il ne voyait pas où était le problème. Et comme à chaque évènement important où il avait besoin de sentir son père à ses côtés pour lui porter chance, il accrocha la chaine de son géniteur autour de son cou avant de la dissimuler sous son col, ses doigts experts se chargeant ensuite de nouer son noeud papillon noir.
Timothy arriva au restaurant avec exactement trois minutes de retard, le coeur battant, cherchant Noah du regard, croisant les doigts pour que ce dernier ne se soit pas évaporé en voyant que le pianiste ne pointait toujours pas le bout de son nez. Il n’eut pas la moindre peine à le remarquer parmi les autres clients du restaurant. En vérité, il n’avait vu que lui. S’approchant discrètement, le musicien osa un sourire gêné. « Sorry… », dit-il simplement avant de réaliser qu’il parlait sans doute bien trop fort. « Sorry, I’m a bit late I… », reprit-il en chuchotant, seulement pour Noah, juste pour lui et personne d'autre, pour qu’il soit le seul à l’entendre. Timothy était sur le point de lui expliquer la raison pour laquelle il avait mis du temps à arriver jusqu’au lieu de rendez-vous, mais les mots restèrent coincés dans le fond de sa gorge. Who cares about that Tim ? He certainly dosen’t care about that. « I hope I didn’t keep you waiting for too long, I… Again, I'm sorry about that. » Peut-être qu’il aurait du promettre que cela ne se reproduirait plus ? Mais à quoi bon vraiment… C’était probablement la dernière fois qu’il voyait Noah de toute façon.
Noah Diesbach
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Sujet: Re: For Reasons Unknown — Timothy Mar 5 Aoû - 19:41
Peut être que Timothy n’allait pas venir. Peut être.
Noah n’allait pas lui en tenir rigueur, son invitation avait été plus que vague, ses yeux posés sur ses propres pieds, le blond trop lâche quelque part pour oser contempler le visage du pianiste. Le rejet n’était pas quelque chose que le Diesbach acceptait facilement… Sans doute car il n’avait jamais rien voulu dans sa vie, les regrets impliquaient forcément de se mettre en avant, presque d’avancer avec son coeur battant dans sa paume et prier que personne ne le bouscule et surtout que personne ne le piétine. Il détestait vraiment ce genre de sensation, il avait horreur de se sentir vulnérable, s’il avait été faible sur le plan physique, il aurait su quoi faire, aurait pensé à un quelconque replis stratégique pour éviter de prendre des coups… Mais là il ne s’agissait pas que de cela, il s’agissait de son coeur et quelque part… De son âme. Car dans le fond quel genre d’homme était-il s’il était lâche au point de ne pas pouvoir poser un pied à terre et dire haut et fort, c’est ça, c’est précisément ça que je veux. S’agissait-il de cela avec Timothy? Il était encore beaucoup trop tôt pour le dire et dieu ce que Noah avait besoin d’une cigarette, là tout de suite.
Le blond ne s’y risqua cependant pas et resta bien droit sur sa chaise, comme on le lui avait appris, les yeux rivés sur cette porte. Une silhouette, on poussait la porte et… Non. Timothy ne lui avait pas fait faux bond, l’expression de Noah ne changea pas, il conserva un visage neutre et impassible tandis que l’autre homme arrivait à sa hauteur. Et c’était peut être complètement stupide à dire mais… Il était beau. Noah n’était pas du genre à remarquer les caractéristiques physiques des gens non, pour lui les hommes étaient les hommes et les femmes, les femmes. Ce qui le séduisait généralement? C’était quelque chose de peu commun, quelque chose qui ne voyait pas chez les autres: un sourire particulier, le galbe formée par le cou chez une autre, une expression, une mèche de cheveux qui n’était pas immédiatement replacée derrière une oreille… N’importe quoi d’unique et qui lui faisait tendre la main et penser qu’il voulait ça, cette personne, pressée contre lui pour juste quelques secondes, quelques minutes et pourquoi pas… Pour tout le reste de la nuit ou même de toute une éternité.
Et qu’est-ce que c’était chez Timothy? Tout absolument tout et il le prouvait encore aujourd’hui, dans un costume qui mettait en valeur la silhouette de son corps et qui peut être lui permettrait de danser avec les rêves les plus fous de Noah.
Les yeux du blond s’attardèrent quelques secondes de trop sur ses jambes et il se surprit à se dire qu’il serait tellement facile de soulever Timothy et de l’emmener dans un lieu sûr, dans un lieu qui n’était qu’à eux, juste pour sentir ses jambes là enroulées autour de la taille de Noah tandis que ce dernier était en train de déposer des baisers sur les lèvres de Timothy… Sans se soucier de la valeur d’une minute, sans se soucier de la valeur de la nuit ou même juste en ignorant qu’il y avait quelque chose de cassé chez lui. En se focalisant uniquement sur Timothy. Noah se leva, sur ses deux pieds à présent, sans véritablement s’en rendre compte. Timothy s’excusait déjà et Noah fronça les sourcils, il n’avait guère fait attention à l’heure, il s’en moquait, Timothy était là. « Oh don’t worry about that… » marmonna Noah, une main déjà au dessus de sa tête, grattant à son crâne. Il en disait peu mais vraiment, Timothy n'avait d’inquiétude à se faire, il était là, le reste de cette heure-là pouvait continuer. « You look… Nice. Now I feel under dressed. » Noah ponctua sa phrase par un léger rire avant d’hausser les épaules, il était lui même quoi qu'il se passe et si Timothy le connaissait il se serait estimé heureux que le blond ait pris la peine de mettre cette chemise bleue claire sur ses deux épaules et se pantalon noir autour de sa taille.
Se disant que c’était sans doute mieux ainsi, Noah s’avança légèrement, tirant sa chaise à Timothy, lançant un bref « Here. » avant de la remettre à sa place quand le pianiste fut assis. Noah se réinstalla lui aussi et il réalisa à quel point tout ceci était réel. Ce n’était pas un quelconque déjeuner passé à ressasser un vulgaire détail ou même à veiller sur Yngve de loin, non, c’était autre chose. « Do you want to drink something before we actually order anything to eat…? » demanda le blond en tendant déjà son menu à Timothy. Ou peut être qu’il allait trop vite, qu’il aurait dû laisser à Timothy le temps d’enlever sa veste et de respirer. « Sorry I’m a bit rusty, I don’t usually do this… I mean dates, because yes, it is a date. I just thought I come out and say it so yeah… » Haussement d’épaules, Noah détestait les faux semblants et tout ce qui n’était pas clair et précis. Oui, il s’agissait d’un rendez vous, il ne pourrait définitivement jamais classer Timothy dans la catégorie ami, pas quand parfois il se surprenait à se dire qu’il voulait embrasser l’autre homme et passer tout une vie contre ses lèvres. C’était complètement idiot pas vrai?
Noah jeta un autre regard à Timothy, l’étudiant si soigneusement de ses yeux bleus, avant de reporter toute son attention vers le menu. Pour la première fois depuis trop longtemps, Noah prit la parole facilement, comblant le silence et se disant que quelque part, Timothy apprécierait ses efforts, il ne voulait pas que l’autre homme se semble… tout simplement pas à sa place. « The food here seems kinda silly if you ask me… It must be worse for you… Something tells me you’re probably from the United Kingdom… am I right? You’ve got that proper English accent and you offered me some tea the first time I was in your apartment so… And yeah I’ve got a thing for accent. » Nouvel haussement d’épaules tandis que le blond s’essayait au small talk. « I’m from Switzerland. »
Timothy L. Carrington
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Sujet: Re: For Reasons Unknown — Timothy Mar 5 Aoû - 23:57
Est-ce qu’on avait déjà fait remarquer à Timothy qu’il avait l’air… Mignon ? Non ce n’était sans doute pas le mot approprié, Tim s’emballait très certainement. Noah ne complimentait que ses vêtements, la fine couche de textile qu’il avait choisi de mettre sur son corps ce jour-là, déclarant au passage qu’il se sentait soudainement habillé de façon trop décontractée. No, you’re not underdressed, it’s fine. Mais l’Anglais n’ouvrit cependant pas la bouche, gardant pour lui la moindre de ses pensées, trop apeuré à l’idée de les partager. De toute manière, il était trop occupé à se concentrer sur autre chose, ses yeux effectuant de rapides aller-retours entre Noah et le piano qui trônait dans un coin dans la pièce, laissé à l’abandon puisqu’il ne pouvait se permettre de jouer dans un moment pareil. Pourtant il aurait peut-être dû, se sentant incapable d’engager une véritable conversation avec qui que ce soit, trop paniqué à l’idée de dire une bêtise, ou pire encore, d’être inintéressant et d’ennuyer Noah qui s’attendait sûrement à passer un bon moment. Certains se seraient attardés plus volontiers sur le col ouvert du grand blond, ou sur ses pieds nus, mais ce n’était pas le cas de Timothy. Est-ce qu’un peu de peau dévoilée et un léger manque de conformisme allaient l’empêcher de réfléchir convenablement ? Non, cela ne changeait pas la moindre chose. Le seul sentiment que cela pouvait éveiller chez le pianiste était l’admiration. Il aurait voulu lui demander comment il faisait pour se sentir aussi à l’aise, pour ne pas avoir peur des regards étrangers qui auraient pu se poser sur lui alors qu’il dévoilait un peu de son corps, un peu de sa chair qui devait rester à lui, rien qu’à lui, et qui ne devait appartenir à personne d’autre. Timothy aurait voulu apprendre à être aussi confiant au lieu de tirer bêtement sur les pans de sa veste pour s’assurer qu’elle n’avait pas soudainement rétrécie, au lieu de passer son temps à vérifier que le piano se trouvait encore dans la pièce, sûrement pour être certain que tout ceci était bien réel, qu’il n’inventait rien, qu’il ne le rêvait pas. Si les touches noires et blanches de cet instrument étaient bien palpables, alors Noah n’était pas un songe.
Tim allait s’asseoir par ses propres moyens quand Noah fit un pas en avant, tirant sa chaise et l’invitant à s’installer. Est-ce qu’on s’était déjà préoccupé de lui de cette façon ? Sans doute, mais le souvenir était trop lointain et trop douloureux pour que Tim n’ait pas délibérément choisi de l’occulter. La seule personne qui s’était un jour soucié de son bien-être était également celle qui avait entrepris de le détruire de la manière la plus infâme qui soit. Mais Timothy ne songeait plus à tout ceci, il se l’interdisait. Il refusait de souiller chaque lieu de ces pensées insoutenables, alors le geste de Noah était plein de bonnes intentions, il n’y avait pas d’autres explications à cela. Lui offrant un sourire pour toute réponse, Tim s’exécuta sans hésiter davantage, sentant son coeur s’emballer dans sa poitrine tandis qu’il observait Noah qui regagnait sa place. Sans dire un mot, Timothy se saisit de son menu, le posant bien à plat devant lui, essayant de faire abstraction de l’organe qui tambourinait violemment dans sa poitrine et de la sensation étrange qui lui retournait l’estomac. Il avait l’habitude de se sentir ainsi, aussi inadéquat, complètement à côté de la plaque, comme s’il n’appartenait déjà plus à ce monde et qu’il cherchait vainement à en atteindre un autre. Pas seulement une autre sphère faite de peinture et de musique, Tim ne recherchait pas ce genre de bulle ou d’univers puisqu’il l’avait déjà trouvé et cela n'avait pas été suffisant. Non, l’Anglais voulait à tout prix rejoindre l’éternité, la saisir, se l’approprier, et quand il constatait qu’il déambulait encore parmi les vivants, qu’il était bel et bien debout au milieu de tous ces quidams, tout son corps semblait chamboulé, lui infligeant à jamais la peine d’être encore vivant.
Le pianiste se concentrait donc sur la carte, ne sachant pas réellement où il devait regarder pour commencer. Rien ne l’inspirait plus que ça, mais il avait pris l’habitude de faire distraction pour qu’on ne puisse pas remarquer à quel point il refusait de se nourrir quand les aliments ne sortaient pas directement de sachets en plastique. Jetant un coup d’oeil rapide à Noah qui lui proposait d’abord de boire un verre, Timothy fit un signe de tête pour témoigner sa désapprobation. Il se connaissait suffisamment pour savoir qu’il ne parviendrait jamais à commander la moindre boisson à haute voix, et il se serait finalement contenté de faire comprendre qu’il voulait boire la même chose que Noah, ce qui n’était sans doute pas une bonne idée. Le jeune homme reporta donc toute son attention sur son menu, son doigt fin soulignant les noms des plats qui l’intriguaient plus que d’autres, vérifiant discrètement si ses collègues l’observaient. Il se tenait excessivement droit malgré son envie de passer inaperçu, sans doute une mauvaise habitude liée à sa profession qui ne tolérait pas les dos voutés. Et quand bien même il se serait avachi, Timothy se serait sûrement redressé d’un coup en entendant les propos de Noah.
Tim était paralysé, ses paupières refusant même de battre. A date. What do you mean it’s a date ? No, it can’t be I mean… I was late and I… Le pianiste avait conscience qu’il pouvait parfois mériter qu’on complimente sa façon de vêtir, il pouvait même essayer de trouver une raison rationnelle qui permettrait d’expliquer le geste galant de Noah ; mais rien, absolument rien ne justifiait qu’on puisse l’inviter à un rendez-vous de ce type. Est-ce qu’il pouvait seulement s’autoriser à lui dire maintenant, à lui faire remarquer que c’était peine perdue, que Noah serait déçu quand il apprendrait qu’il ne valait pas grand chose, pas même le respect des autres ? Il n’en avait pas la force, évidemment. Et même s’il avait su trouver les mots, Timothy savait que c'était inutile de faire la moindre déclaration à ce sujet, Noah finirait par s'en rendre compte par ses propres moyens de toute façon. Une fois encore, le musicien se contenta d’un sourire, plus sincère cette fois-ci, ravalant les larmes qui naissaient aux coins de ses iris pour se concentrer sur la tâche complexe qu’on lui avait confié. Oui, les larmes. Parce que Tim n’y croyait pas, parce que ce n’était définitivement pas réel, parce que ça ne pouvait pas l’être. Parce qu’il voulait courir loin d’ici avant qu’il ne soit trop tard et que Noah apprenne la vérité. Parce que les battements de son propre coeur ne suffisaient plus, que l’émotion était trop forte, qu’il se sentait ridicule et qu’il aurait voulu être à la hauteur de ce que Noah pouvait attendre.
Prenant une grande inspiration, Tim parvint à reprendre le dessus sur ses émotions en écoutant la voix de Noah, songeant qu’il ne devait rien représenter de plus qu’un homme supplémentaire dans son collimateur, une proie de plus sur son tableau de chasse certainement impressionnant. Les joues toujours écarlates, le pianiste hocha la tête une fois de plus avant de reporter toute son attention sur Noah, un léger rire lui échappant au passage, visiblement gêné en apprenant que son interlocuteur avait un faible pour les accents. « Where… » Tim s’éclaircit la gorge, se dandinant sur son siège, ses pommettes ne palissant pas. Il chuchotait. « …Where did you learn English I mean… Your English is good… » Timothy fuyait le regard du grand blond avec précaution, évitant délibérément la moindre conversation sur ses origines, feuilletant les pages de son menu sans saisir quoi que ce soit au charabia qui défilait sous ses yeux. « Do you think… » Il se pencha en avant, vérifiant si personne ne les écoutait. « …Maybe I could just order dessert ? I’m not really into anything else really I… Not that I want to leave I… just got here I just… I’m… God I'm sorry… » Maybe this was a bad idea after all. Maybe I should just go. Mais Timothy se contenta de se taire et de baisser la tête, cachant ses mains moites sous la table de peur qu'elles se mettent à trembler, une petite voix à l’arrière de son crâne lui rappelant qu’il n’avait pas le droit de s’exprimer librement. Jamais.
Noah Diesbach
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Sujet: Re: For Reasons Unknown — Timothy Ven 8 Aoû - 14:00
Pas de doute Timothy Carrington était un gentleman.
Et très certainement dans le sens premier du terme, sans aucun doute, Timothy était ce genre de gentilhomme qui allait très certainement vous tendre la main en cas d’infortune pour vous aider à vous relever et pour vous offrir un sourire. Jamais pour parler, non, jamais pour parler car il ne prenait la parole que pour les plus parfaites des occasions ou uniquement pour dire des mots justes, pour déclamer des vérités que personne n’avait envie d’entendre dans le fond car trop justes, trop creuses et trop cruelles pour la pauvre nature de l’âme humaine qui ne ferait que se courber et finir par… brûler tout simplement sous les mots de Timothy. Noah aurait imaginé un tel diable, un tel gentilhomme, un peu plus grand, un peu plus imposant, mais c’était bien cela qui faisait la force de Timothy car seuls les plus attentifs pouvaient le remarquer et repérer sa véritable beauté et peut être même que s’ils étaient assez chanceux, peut être que Timothy finirait par leur parler juste pour regarder la vérité les consumer eux aussi. Quoi de plus normal qu’il soit discret, quoi de plus normal qu’il possède des jambes assez longues pour lui permettre de fuir à la première occasion et ainsi garantir un effet maximal… Ce n’était pas le diable qui était assis en face de lui mais bien quelque chose d’autre, et Noah ne savait pas encore quelles étaient les limites, il ne savait pas encore ce qui se passerait s’il était lui même près de Timothy et toutes ces zones d’ombres lui donnaient tout simplement envie de reculer. Et pourtant, il était bien là, littéralement pétrifié sur place, il ne pouvait plus bouger et il se retrouvait presque à la merci de l’autre homme sans pouvoir rien faire. Ce n’était pas une sensation déplaisante, il se doutait que ce n’était pas Timothy qui allait porter le coup final face à l’homme qu’il était déjà à terre, non, Timothy était un gentilhomme, il allait très certainement lui… tendre la main. Il l’espérait vraiment.
Et non, Noah n’avait pas encore bu, il n’avait pas encore coincé une cigarette au coin de ses lèvres aujourd’hui et il voyait donc plus clair que jamais. Il voyait tout ceci sur le visage de Timothy et dans ses traits, et dans son regard… Le blond pouvait y voir des larmes en train de se former, imperceptibles pour quelqu’un qui se serait contenté de faire la conversation avec l’autre homme, mais Noah lui avait dit, il l’avait signalé, ses intentions étaient plus que claires et il avait bien conscience de la valeur de ses mots. C’était ses mots à lui qui avaient fait apparaître cette couleur sur les joues de Timothy et bien ses mots qui l’avait fait sourire. You look right like this, you should smile all the time. Noah ravala la remarque, qui n’avait pas sa place entre eux, ils se connaissaient à peine et Noah ne comptait définitivement pas toutes les fois où il avait observé Timothy jouer, non, ça c’était trop privé, trop personnel, trop pervers dans un sens et dès qu’il y pensait, la honte qu’il n’avait pas éprouvé depuis des années revenait à la charge.
Turn your eyes, don’t look, he’s already perfect on his own.
Mais il avait accepté, Timothy avait tout de même dit oui et le gentilhomme était là aujourd’hui et le coeur de Noah avait beau battre très fort, trop fort, dans sa poitrine, personne ne savait encore comment cette histoire là allait se terminer. Mais Timothy souriait et c’était l’essentiel pas vrai? Il riait même, juste pour Noah, Noah qui venait juste de décider que cela était définitivement son son préféré. Il souriait, il chuchotait, il n’y avait que Timothy et le reste de l’établissement semblait même s’effacer et Noah était content. Oui, content d’avoir osé l’inviter et content que Timothy soit venu. Lui aussi avait une bonne raison de sourire. « Well thank you…Not in school obviously, but in Poland mostly and also a bit more when I was in the United States and yes, I did travel a lot before finding my way … here. » C’était une manière polie de dire la vérité, une manière trop juste de dire qu’il avait fuit toute sa vie ne trouvant sa place nul part. À Dödskalle, Noah était venu s’oublier, Noah était venu mourir et crever la bouche grande ouverte sans qu’on lui demande pourquoi ou même qu’on tente de lui faire comprendre que la vie méritait d’être vécue et qu’il y avait encore beaucoup de choses à voir dans ce monde … Il disait merde au beau discours et aux optimistes, merde à ceux qui tentaient de décrire la couleur du ciel à quelqu’un d’aveugle. Bleu, bleu, cette couleur ne prenait vraiment de sens que si on avait deux yeux là, bien ancrés dans son crâne et qui fonctionnaient assez pour pouvoir accueillir cette lumière vive et sans compter le coeur qui devait être ému, qui devait être remué pour que la couleur prenne forme et ait un véritable sens. Bleu, les yeux de Noah étaient bleus mais c’était d’un bleu interdit et il se savait aveugle depuis longtemps, il n’y avait rien de ce monde qu’il désirait voir, il avait grandi dans les montagnes et la seule chose qui arrivait toujours à le réconforter était le blanc des chutes de neige. Le monde lui? Le monde était sale et peuplée d’âmes pas très redevables, la sienne y compris, les hommes l’avaient souillé ce monde et il ne restait plus rien du tout.
Alors non, Timothy ne serait pas l’espoir, il ne serait pas sa raison de vivre, non, il serait son quart d’heure de paix avant l’ivresse, avant la chute finale, avant la note fatale, alors qu’ils rient, qu’ils dansent, qu’ils mangent et qu’ils oublient tout… Tout simplement tout. « Of course you can just order dessert, I can’t see why not, but I’m still having my steak, in case you didn’t notice, I’m tall like that. » répondit Noah, laissant échapper un rire lui aussi, ses yeux toujours sur le visage de Timothy. Il avait baissé le regard, il avait peur… Peur de quoi? De Noah? Oh s’il avait pu le grand blond aurait saisi le menton de Timothy pour que l’autre homme soit en mesure de lui faire face. Qui avait déjà cassé le gentilhomme? Certainement pas Noah, et peut être que ses mains à lui étaient déjà gelées mais il pouvait essayer de panser les blessures de Timothy… Peut être. Il se redressa sur son siège, tournant les pages du menu et il présenta les desserts à Timothy, son index passant sur les noms suédois. « So what do you want… You know, Swedish desserts are not that bad… If I were to recommand something, I’d say you should Prinsesstårta or as you may know it in English, princess cake… But since you’re British I think you should have the ostkaka, the cheesecake. » Depuis quand une conversation sur les desserts était-elle devenue aussi passionnante?
Il ne savait pas, peut être que c’était juste Timothy.
Timothy L. Carrington
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Feuille de personnage Dispo RP: 4 sujets en cours - Occupé Son rêve: N'a pas encore fait son rêve, est en ville depuis environ un an. Relations:
Sujet: Re: For Reasons Unknown — Timothy Dim 10 Aoû - 20:40
Cheesecake, did you just say cheesecake ?!
Timothy n’aurait sans doute pas du s’attarder sur ce genre de détail. Après tout, il y avait sûrement tant à dire sur les voyages de Noah et sur les raisons qui l’avaient poussé à venir vivre ici. Étaient-elles les mêmes que Tim ? Peut-être, qui pouvait véritablement le savoir à part Noah ? Néanmoins, le pianiste avait été véritablement intrigué l'espace d'une fraction de seconde, avant que l’autre homme ne reprenne la parole, évoquant cette fois-ci le plat qu’il avait prévu de commander. Ce n’était pas étonnant au fond si Noah avait bien plus d’appétit que lui, et Timothy sourit, retenant la remarque qu’il allait faire au plus profond de ses entrailles, ses lèvres fines se chargeant de témoigner son amusement. L’Anglais aurait pu se permettre une ou deux questions à ce sujet également, ne serait-ce que pour savoir si Noah ne rencontrait pas trop de difficultés au quotidien du fait de sa grande taille ; car il fallait bien avouer que le musicien croisait rarement des personnes qui pouvaient le toiser si facilement de quelques centimètres, et il s’efforçait tant bien que mal de ne pas être déconcerté par cette découverte. Il avait ensuite perdu de précieux instants à essayer de comprendre pour quelle raison la stature de Noah avait finalement plus d’impact sur lui que les trois boutons de sa chemise qu’il n’avait pas pris la peine de fermer, quand Noah orienta alors son menu de sorte que Tim puisse voir de quoi il parlait.
Le monde cessa de tourner et le temps s’immobilisa au moment précis où Noah pointa un dessert du doigt, prononçant la traduction suédoise du mot cheesecake. Timothy devait soudainement avoir l’allure d’un enfant de cinq ans, l’éclat dans son regard illuminant son visage. S’il n’avait pas eu peur de passer pour un véritable gamin, il se serait sans doute mis à trépigner sur son siège, remuant dans tous les sens pour faire signe au serveur de venir prendre sa commande sur le champs, ne pouvant plus attendre. Alors comme ça même en Suède, dans une ville qui semblait être perdu au bout du monde, on servait le dessert favoris de Timothy Carrington dans le restaurant du coin ? Il n’avait pas besoin d’y réfléchir à deux fois, ses doigts agrippant déjà son propre menu pour en feuilleter les pages à la hâte afin de retrouver la même page que celle que Noah venait tout juste de lui montrer. Ostkaka, is that right ? Les yeux du blondinet s’attardèrent longuement sur le mot suédois, sa langue passant doucement sur ses lèvres, ses papilles rêvant déjà du gout sucré du dessert qui viendrait les réveiller. Est-ce qu’il serait capable de finir la part qu’on lui servirait ? Pour la première fois depuis longtemps, Timothy ne se posait pas la question. Peu lui importait de savoir s’il parviendrait à avaler plus de deux bouchées, de toute manière il allait les savourer et s’en délecter.
Subitement, il était transporté une bonne vingtaine d’années en arrière, dans la froideur de l’hiver, dans les paysages enneigés de sa campagne natale, assis au coin du feu, lisant une bande dessinée que son père avait négligemment laissé trainer vers le sapin que l’enfant avait pris soin de décorer avec sa mère. Il se revoyait encore dans le canapé, saisissant les lunettes que son géniteur avait oublié sur la table basse avant de les mettre sur son nez, les montures glissant sans cesse mais après tout, tant pis, il ressemblait à son papa et c’était suffisant. Holden Carrington s’esclaffa en trouvant son fils ainsi, embrassant son front aux jolis boucles blondes avant de lui tendre une énième part de son gâteau d’anniversaire. Lisa leur avait fait remarquer qu’ils allaient finir par se rendre malades s’ils ne mangeaient que cela toute la journée, mais ils avaient réussi à lui prouver le contraire, ricanant comme des enfants, le petit corps de Tim se blottissant contre le torse de son père. Et puis, bien plus tard, quand Holden avait disparu depuis longtemps et que Timothy avait fait ses valises pour aller s’installer à Cambridge, le jeune homme y avait trouvé un salon de thé où il pouvait venir réviser de temps à autre, sirotant sa boisson préférée en s’autorisant une part de cheesecake pour la première fois depuis une décennie.
Dix autres années s’étaient à présent écoulées mais les souvenirs restaient intacts malgré tout, et à chaque bouchée, à chaque fois qu’il pouvait sentir ce goût sur ses lèvres, que ce dernier enivrait aussitôt le moindre de ses sens, le passé refaisait surface pour son plus grand bonheur, pour lui rappeler qu’il n’avait pas encore tout perdu puisqu’il pouvait encore s’émerveiller et être ponctuellement surpris par la beauté du monde. Pour la plupart des gens, cela aurait pu sembler exagéré, mais personne ne pouvait véritablement comprendre le plaisir pur qui se dégageait des choses les plus simples telles que partager un repas sain avec un homme apprécié quand la vie avait tenté de tout anéantir à maintes reprises. Timothy regardait à présent Noah comme si celui-ci venait de lui offrir tout l’or du monde sur un plateau, mordillant sa lèvre inférieure pour contenir son appétit évident, ne réalisant pas qu’il avait déjà murmuré trois fois le fameux mot pour être certain de le prononcer à la perfection quand un de ses collègues viendrait prendre la commande. Parce qu’il était en sécurité avec Noah, il pouvait se permettre de parler, pas vrai ? Ou peut-être qu’il ne voulait partager sa voix avec personne d’autre. Tim n’en savait rien, il se contentait de sourire, trépignant d’impatience à l’idée de retrouver bientôt dans son assiette une petite part de l’enfance qu’on lui avait arraché…
Il rougit lorsqu’il réalisa que les yeux bleus de Noah étaient évidemment toujours braqués sur lui. « I’m gonna have the… Ostkaka? Did I say it right ? » Timothy s’était penché davantage vers l’avant pour s’assurer que Noah pourrait l’entendre, son doigt posé sur la ligne où le nom du dessert était écrit. « Have you ever tried it ? I mean not here but… like… somewhere else… In the States maybe ? Because you should… you should really try it. » Tim are you going to ruin your own date because of some stupid cheesecake ? Get a grip already. Le pianiste s’éclaircit la gorge, conscient qu’il se laissait certainement emporter par sa gourmandise ou par le méli-mélo d’émotions qui s’était bousculé en lui depuis qu’il avait rejoint Noah. « I’m sorry », reprit-il aussitôt. « I probably just talk too much. » Évidemment qu’il était sincère et qu’il croyait vraiment à ce qu’il racontait. Évidemment qu’il se rendait compte du poids de chacun de ses mots. Évidemment qu’il avait la sensation d’être bien trop bavard puisqu’il n’avait pas autant parlé depuis… au moins deux bonnes décennies. « You can erm… you can order now… If you want. » La tête à nouveau baissée, il se maudissait déjà d’avoir tout gâché en agissant de manière aussi puérile, prenant rapidement conscience que Noah ne voudrait certainement pas le revoir après ce déjeuner.
Au moins et dans le pire des cas, il aurait un autre souvenir agréable à associer à son dessert préféré.
Noah Diesbach
Erre ici depuis : 20/07/2014
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Sujet: Re: For Reasons Unknown — Timothy Jeu 14 Aoû - 15:58
Quelque chose disait à Noah que Timothy ne savait pas mentir. Il abordait une expression trop honnête, trop pure même pour être corrompue et plus il l’observait et plus il était conforté dans son idée. Il ne distinguait aucune des habituelles mimiques ou micro-expressions qu’on pouvait voir sur le visage d’un hypocrite. Non, peut être que Noah avait enfin tiré le jackpot, peut être que Timothy était unique et le blond ne savait même pas pourquoi est-ce qu’il accordait autant d’importance à ce genre de détails dans l’immédiat, peut être parce que le visage de l’autre homme s’était illuminé à l’entente du nom du simple dessert et peut être parce que Noah était fier d’avoir provoqué cette expression, d’avoir provoqué ce sourire. Et si ce sourire était faux, il ne pourrait tout simplement pas s’en remettre, il ne voulait pas que Timothy lui mente ou qu’il agisse comme quelqu’un d’autre le ferait à un rendez vous, c’est-à-dire tout faire pour se faire bien voir et apprécier de l’autre.
Noah ne voulait pas de faux semblants, il avait passé l’âge des premiers amours et des premières déceptions, il avait déjà eu le coeur brisé, il avait déjà connu les femmes, il avait déjà connu l’amour, la peine, la déception et toutes les choses dont personne ne parlait, tout ce qu’on écrivait pas sur les sentiments, sur l’humanité et qui finissaient toujours par vous lacérer le coeur et vous laisser pantelant. Il arrivait donc, déjà brisé et déjà marqué, les mains dans les poches, oh non, il n’espérait pas que Timothy le sauve ou lui apporte des réponses non, pour l’instant il ne voyait pas plus loin que ce rendez vous, pas plus loin que cette journée. Il n’était pas particulièrement pessimiste ou optimiste, il savait que ce n’était pas après une petite heure passée auprès de Timothy qu’il pourrait décider s’il voulait vraiment continuer et se jeter dans l’inconnu. Enfin, quand Noah disait l’inconnu, il n’était pas totalement sincère, il avait déjà été en couple, il avait déjà été à quelqu’un, mais voilà, si cette affirmation était vraie, l’inverse ne l’était pas, il n’avait jamais eu quelqu’un à lui, quelqu’un qui l’aimait assez et qui lui faisait suffisamment confiance pour accepter de s’abandonner dans ses bras et c’était très certainement ça le plus triste.
Il n’était pas triste en observant le visage de Timothy et il trouvait même l’autre homme nouveau et rafraîchissant, lui qui n’était pas du tout enclin à répondre aux questions ou même à parler de lui-même en temps normal, se disait que peut être le pianiste méritait d’en savoir un peu plus. Oh peut être pas toute l’histoire, peut être pas la vérité, mais assez pour comprendre quel genre d’animal était Noah, assez peut être pour tenter de l’apprivoiser, et assez pour savoir s’il pouvait lui faire confiance ou pas. Cependant, l’autre homme baissait déjà la tête, gêné? Timide? Non… Rien qu’en regardant Timothy agir de la sorte, avoir honte de ses propres désirs, de sa propre curiosité, Noah savait qu’il venait de loin, que lui aussi on lui avait fait comprendre que sa voix n’avait pas d’importance et qu’elle ne méritait pas d’être entendue. Il n’y avait rien de pire selon Noah, lui avait longtemps connu l’inverse, on l’avait trop aimé, on avait voulu faire de lui quelque chose d’autre, alors c’était les coups, alors c’était des mains trop brusques, mais on ne l’avait pas ignoré. Il s’était tut pendant longtemps de sa propre volonté, il se souvenait encore des moins passés allongé sur le sol de sa nouvelle chambre, sous le regard inquisiteur de Sören qui ne savait pas quoi faire pour que Noah lui adresse ne serait-ce qu’un seul regard, quelque chose, n’importe quoi. Mais on ne l’avait pas ignoré non, bien au contraire. Il avait attendu volontairement, le bon moment, l’opportunité… Ceci expliquait peut être pourquoi est-ce qu’il était si impoli et si brusque maintenant, peut être.
« Trust me Timothy, you don’t talk too much. » répliqua tout simplement Noah. Il aurait voulu poser une main sur le menton de l’autre homme et lui relever le visage pour que leur deux regards se rencontrent et pour le rassurer. Et lui dire qu’il pouvait parler car les mots qu’il dirait à Noah ne seraient que pour Noah seulement et personne ne pourrait leur enlever ça, il n’y avait qu'eux et le silence et Timothy ne devait pas en avoir peur car le silence et les ténèbres ne voulaient pas forcément dire qu’il n’existait plus. Non, s’il ne voulait pas se forcer, s’il ne voulait pas jouer le jeu de la normalité ou se faire bien voir, il pouvait ne rien dire et rester blotti dans les bras de Noah, il pouvait être silencieux et il pouvait même mourir dans ces bras là… Ce n’était certainement pas le blond qui viendrait le tirer trop tôt de sa torpeur. Le temps, il n'était pas venu le chercher à Dödskalle, il était venu le perdre, et il pouvait bien passer du temps sur Timothy, ce n’était pas un problème. « And yeah.. I’m not into desserts, even if I do eat some they’re mostly german, I’m one of those people that only eat fruit and vegetables and a lot of meat, I’m on a very special diet and I try to avoid fat and sugar and stuff like that... » Noah eut un nouveau sourire alors qu’il essayait d’expliquer son régime alimentaire du mieux qu’il pouvait, et, s’assurant une nouvelle fois que Timothy était prêt, il fit un signe de main au serveur et il commanda pour eux deux, le cheesecake pour Timothy et une belle pièce de viande pour lui. Il attendit que l’employé s’éloigne pour pousser un soupir, s’installant plus confortablement dans son siège, son regard bleuté se alors posa sur le piano et il fit un signe de tête à Timothy.
« You probably miss it… Playing I mean… you’re better than most people have heard behind that thing and yes, it’s a compliment…. » lança distraitement Noah, tournant la tête pour de nouveau fixer Timothy. « My grand ma’ had that thing about people that can play… any kind of instrument, she used to say that was a way to see what they were truly made of, their soul in sort some of way… » Il traduisait du mieux qu’il pouvait une vieille expression allemande, la langue de prédilection des Diesbach. Noah se souvenait encore de ses leçons de piano. Il avait eu en horreur l’instrument pendant des années mais maintenant il comprenait ce que sa grand mère avait tenté de faire, sûrement lui faire oublier cette nuit tragique avec un peu de musique, sûrement noyer sa peine et permettre au petit enfant qu’il était de passer à autre chose. Il n’avait pas vécu les choses de la même manière et il se souvenait de n’avoir que très rarement bougé ses doigts pour produire des sons de lui-même. « ‘Never believed in that sort of thing … well that was before I saw you play… Where did you learn by the way? » demanda t-il enfin, curieux à son tour.
Timothy L. Carrington
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Sujet: Re: For Reasons Unknown — Timothy Jeu 28 Aoû - 14:13
« Trust me Timothy, you don’t talk too much. » Le pianiste aurait du se lever à cet instant précis sans se poser de questions, sans même y réfléchir à deux fois. Il aurait du fuir tant qu’il en était encore temps, laisser Noah derrière lui et faire en sorte de l’oublier, de le pousser dans le coin de sa tête où il rangeait tout ce qu’il cherchait désespérément à oublier. Timothy aurait du prendre ses jambes à son cou et partir sans se retourner pour ne plus jamais croiser le regard de Noah, pour qu’il ne songe plus à ses yeux posés sur lui, pour que son sourire devienne un lointain souvenir et que sa voix lui échappe et s’évapore pour se transformer en songe, qu’elle ne soit plus réelle. Oui, le musicien aurait du déguerpir aussi vite que possible en entendant ces mots franchir les lèvres de Noah plutôt que de cacher ses mains sous la table une fois de plus, trop apeuré à l’idée que celles-ci ne se mettent à trembler. Il baissa la tête pour ce qui semblait être la millième fois en l’espace de quelques minutes, mais que pouvait-il dire ? Rien justement. Il n’avait pas de mots, aucune expression, pas le moindre propos pour tenter d’exprimer ce qu’il ressentait, pour expliquer calmement à quelqu’un d’autre que les choses n’étaient pas aussi simples, aussi limpides, aussi claires. Timothy n’était pas vexé ni contrarié. Il n’était pas irrité non plus. Était-il seulement capable de s’énerver et de se révolter ? Bien sur que non. Il suffisait de jeter un oeil à ses épaules et ses bras trop maigres, trop faibles, incapables de soutenir le poids d’une quelconque rebellion. Alors il n’avait pas bougé d’un cil tandis que son corps hurlait, le suppliait de s’enfuir le plus rapidement possible, de quitter le restaurant pour regagner son lit et se rouler sous sa couette après avoir pris soin de fermer tous les volets. Est-ce qu’on lui avait déjà confié une telle chose ? Est-ce qu’on lui avait déjà fait ce genre de remarque ? Non. Aussi loin que ses souvenirs lui permettaient de remonter, il revoyait toujours sa mère lui demander poliment de se taire. Et puis, avec les années, la douceur de sa génitrice s’était estompée, ordonnant brutalement à Timothy de rester silencieux. Inutile de parler de ce que son oncle avait ensuite fait de lui pour que les lèvres du garçon restent paralysées jusqu’à la fin des temps. Tout sa vie durant, Tim avait rêvé du jour où on l’écouterait enfin, où une oreille attentive se pencherait vers lui pour recueillir le moindre de ses secrets sans prendre peur, sans chercher à le fuir. Il avait espéré, prié, supplié le ciel de lui envoyer quelqu’un qui pourrait venir se laisser bercer par ses murmures, mais à présent qu’il était là, juste assis en face de lui, Timothy réalisa qu’il n’était pas prêt, que tout espoir était effectivement perdu, que ses mains ne pouvaient cesser de frémir contre ses cuisses frêles, que cette simple phrase n’avait pas réussi à lui faire relever la tête. Le jeune homme aurait du s’excuser avant de disparaitre. Ce n’était pas pour lui, ce n’était pas lui que Noah recherchait, il en était convaincu à présent. Parce que les choses n’étaient pas aussi évidentes que cela, que Timothy était trop fragile pour ne pas accorder trop d’importance aux mots des autres, lui qui avait pris l’habitude de ne pas en prononcer un seul. Et ce que Noah venait de dire était trop beau, trop inespéré, trop inattendu pour que Tim ne prenne pas subitement peur.
Observant le bout de ses ongles, le pianiste se concentrait sur les traits de sa main, les effleurant à peine, cherchant une distraction susceptible de lui faire oublier la crainte qui lui nouait l’estomac et lui donnait envie d’aller se réfugier dans le premier trou de souris qu'il trouverait. Les mots de Noah auraient du avoir l’effet inverse. Ils auraient du l’apaiser, le faire sourire, lui redonner un peu plus confiance en lui. Mais au lieu de cela, Timothy avait peur. Peur de ne pas être à la hauteur, de tout gâcher, de dire des bêtises, de trébucher sur certains mots, de faire des lapsus, de parler trop vite, de parler trop doucement ou pas assez distinctement pour que Noah puisse véritablement l’entendre. Le grand blond en face de lui avait repris, évoquant sans aucun mal le type de régime alimentaire auquel il était habitué, arrachant un léger sourire au pianiste qui n’avait pourtant toujours pas relevé la tête. I crave fat and sugar and stuff like that, songea alors Timothy dont la nouvelle distraction consistait à passer en revue tous les aliments dont il raffolait. Le constat fut sans appel, l’alimentation du jeune homme se résumant à des biscuits secs, du thé, de rares desserts et quelques recettes de son pays d’origine qui ne manquaient pas d’être riches en graisse et en calories… Timothy frotta ses mains l’une contre l’autre comme s’il cherchait à s’échauffer les doigts, maitrisant sa respiration pour calmer les battements de son coeur qui s’étaient emballés bien malgré lui, son regard toujours rivé vers ses pieds lorsqu’un de ses collègues s’approcha d’eux pour prendre leur commande. Le pianiste n’osa pas croisé le regard du serveur, ni même sortir ses mains de leur cachette improvisée pour lui tendre son menu. Peut-être qu’il aurait du parler ? Peut-être que s’il avait eu la force de confier à Noah qu’il ne se sentait soudainement plus très à l’aise, le grand blond l’aurait immédiatement ramené jusque chez lui sans lui poser davantage de question, sans l’importuner en lui demandant d’expliquer ce soudain revirement de situation ? Peut-être que Noah aurait tout simplement compris ? Timothy se maudissait d’être aussi peureux et de ne pas être plus à l’aise. Et plus les secondes s’écoulaient, plus ses craintes étaient alimentées par la tonne de pensées négatives qui se déversaient dans son esprit comme de véritables torrents de boue dont il ne parvenait jamais à s’extirper. Il fallait qu’il respire, qu’il se détende, et machinalement, son regard vint se poser une fraction de seconde sur le piano silencieux à l’autre bout de la pièce. Ses yeux caressaient doucement les touches de manière experte, chaque note parvenant à son oreille sans qu’il ait besoin de jouer, son regard suffisant à faire naitre la mélodie dans son esprit embourbé.
Noah avait du le remarquer. Ou peut-être était-ce une simple coincidence. Dans tous les cas, Noah voulait savoir si son piano lui manquait et si Timothy avait été capable de répondre, il aurait sans doute avoué qu’il n’y avait pas une seule seconde au cours de laquelle les touches blanches et noires de son instrument de prédilection ne le laissaient pas vide de leur absence. S’il avait été assez fort et assez confiant pour se déplacer sans avoir peur que ses deux jambes ne cèdent sous son poids, Timothy se serait levé pour aller se dégourdir les doigts sur le bijou qui n’attendait que lui, parce qu’il n’existait pas de meilleure réponse à offrir dans ces cas là. Mais il se contenta de relever la tête, le bleu de ses yeux croisant celui de Noah, ses joues s’embrasant suite au compliment de l'autre homme, ses lèvres s’étirant en un sourire timide. Le silence s’installa, Tim prenant seulement conscience de la boule qui s’était nouée dans sa gorge et qui l’empêchait de dire quoi que ce soit. Il déglutit, difficilement, faisant comme si de rien n’était, son doigt s’aventurant pudiquement vers le col de sa chemise pour essayer de libérer un tant soit peu son cou. Il tenta un premier son qui mourut sur ses lèvres, incapable de regarder Noah dans les yeux à présent. Avec toute la peine du monde, il s’éclaircit la gorge, un chuchotement lui échappant alors. « Cambridge University. » Sous la table, il pris soin d’entrelacer ses doigts pour les empêcher de trembler. « But that’s not where you really learn… I mean… It’s not… Like… Not to be pretentious or anything but you know… It’s really not just about… I mean it’s a great place to learn but it’s… It’s not like… God, I’m sorry. » Peut-être était-ce la force du désespoir qui avait réussi à convaincre Timothy qu’il fallait qu’il se lève, se retrouvant debout au milieu de la salle de restaurant, certains regards intrigués se tournant vers lui, ce qui ne manqua pas de le couvrir de honte. « I’ll be right back », avait-il rapidement murmuré avant de se diriger vers les toilettes, les joues rouges, les mains moites et tremblantes, la peur se lisant sur son visage. Can you please just stop ruining everything ? Of course you’re not going to see him ever again if you keep acting like this. So get a fucking grip Timothy, breathe, and stop freaking out over nothing. Se passant de l’eau sur le visage, le pianiste n’avait de cesse de maudire le reflet dans le miroir, priant pour que les battements de son coeur ralentissent et que sa respiration ne se fasse pas plus désespérée. Il fallait au moins qu’il reprenne le contrôle de ses émotions et qu’il ait suffisamment de courage pour retourner auprès de Noah afin de s’excuser et de lui faire comprendre qu’il perdait son temps à essayer de s’intéresser à lui. Timothy n’en valait pas la peine. Timothy n'en valait plus la peine depuis longtemps.
Noah Diesbach
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Sujet: Re: For Reasons Unknown — Timothy Ven 29 Aoû - 18:56
Timothy ne le savait probablement pas mais Noah se foutait de tout. Depuis longtemps. Il avait perdu ce petit quelque chose qui l’aurait forcé à répliquer si quelqu’un parvenait enfin à nouer ses deux mains autour de sa gorge pour le priver de sa respiration. Il n’y avait plus ça, c’était parti, plus rien pour le faire vibrer, plus rien pour le faire remuer, plus rien pour le forcer à respirer.
Oh bien sûr… Le grand blond n’avait pas toujours été aussi distant. Dans son enfance, cela avait été nécessaire. La douleur physique elle Noah s’était rapidement rendu compte qu’il pouvait la supporter. Papa frappait et lui il guérissait. Juste des cicatrices, juste un peu de sang, des os brisés, mais il vivait, il respirait, ce n’était rien d’insurmontable. Papa lui répétait que la chair était faible mais bordel, il se trompait, putain, il se trompait. Si la chair était si faible, il y a bien longtemps que tout cet amour serait venu à bout de son fils et qu’il aurait été obligé de creuser dans la neige pour lui faire une tombe. Noah avait été petit et chétif un jour, Maman avait peur, Grand Mère avait peur, il était si menu et si faible comme gamin… Mais… Pas besoin d’être fort pour s’accrocher à la vie, il suffisait juste d’avoir un coeur bien adapté et des ongles acérés pour les planter contre le plancher et pour s’accrocher. La chair n’était pas faible. C’était autre chose qui atteignait Noah, c’était les yeux de sa mère posés sur lui. Parfois à l’heure du bain quand ils se retrouvaient seuls et qu’elle passait le gant sur le corps de son fils et que ce dernier sursautait quand elle passait sur ses plaies, il y avait ses yeux posés sur lui et ce regard. Qui avait-il dans ce regard? De la pitié, du désespoir, de l’amour? Verlassen, lassen Sie mich in Ruhe. Il avait lâché les mots durs et froids, un jour, peut être qu’il avait sept ans, peut être moins, disant à sa mère de le laisser, de quitter la salle de bain, il n’avait pas besoin d’elle, il n’avait pas besoin de sentir sa culpabilité à elle sur ses épaules, elle n’avait pas à le voir ainsi. Alors Mia Diesbach était parti, elle l’avait laissé et Noah n’avait plus que ce regard pour le hanter. Il ne supportait pas la pitié, il ne supportait pas les mots doux et les caresses qu’on aurait pu lui donner, peut être que Papa avait eu raison de le battre, il n’était qu’un animal…
Il avait été désensibilisé à la mort de Maman, il avait été obligé de prendre du recul pour ne pas sombrer, il avait été obligé d’être nonchalant. Car elle était là bas, et lui ici, les barrières étaient pourries et floues et Noah avait juste envie d’hurler. Tout le temps. De se frapper la poitrine et de demander à ce putain de Dieu pourquoi est-ce qu’il ne l’avait pas pris lui, mais il se taisait et était distant, à treize ans, il avait appris le contrôle. Contrôle qu’il avait gardé. Plus rien pour l’émouvoir, plus rien dans ses yeux bleus à part quand il se l’autorisait, à part quand il baissait sa garde. En général, seules les femmes et la vue du sang arrivaient à faire cela. Son travail était assez gratifiant pour qu’il s’autorise un grognement en achevant ses victimes. German wolf. Il aimait son surnom, il le portait bien, et la couleur du sang? Oh… Il avait appris à l’aimer depuis longtemps. Il aimait ça, il aimait sentir ceux qui résistaient tout contre lui, il aimait voir l’horreur sur leur visage au moment où il comprenait qu’il n’allait pas mourir tout de suite et que oui, il prenait un certain plaisir à faire cela. Il se rappelait encore d’une nuit où il avait pelé le visage de quelqu’un avec un couteau en argent. « Commence par la joue gauche. » lui avait dit son patron, et tout ce que Noah se rappelait de cette soirée là... C’était que la nuit était putain de belle, la pleine lune et les cris, rien d’autre pour aller se coucher et se réveiller avec le coeur léger. Il ne se souciait que de cela.
Et les femmes… les femmes c’était une autre histoire, il y avait eu sa maîtresse, il ne connaissait même pas son prénom, il avait été trop perdu dans les "yes madam" et trop perdu à tout faire pour la contenter. Elle avait compris à quel point Noah avait besoin de contrôle, sans ce précieux contrôle il ne pouvait pas vivre, il avait besoin de connaître les limites de toutes les situations, besoin de barrières pour vivre et pour ne pas imploser, il avait besoin qu’on le punisse et qu’il y ait des conséquences s’il ne suivait pas les règles… Il lui fallait ça. Sera elle… Sera avait été une belle erreur, le pauvre fou c’était cru amoureux, pourquoi? Parce qu’elle savait la vérité et qu’il pouvait être brutal avec elle, la soulever et lui faire l’amour contre le sol alors qu’il avait encore les mains couvertes de sang? Oui, sûrement… Il ne se souciait plus de rien depuis qu’elle avait pleuré parce qu’elle portait son enfant. "Qui voudrait un enfant de lui?" avait-elle hurlé. Il comprenait vraiment. Il lui avait laissé de la place, du temps pour réfléchir et elle était morte. Suicide? Plus qu’évident. Oui, peut être que tout ce que Noah avait d’inspiration ou de curiosité était mort cette nuit-là, en voyant les larmes sur le visage de Sera alors qu’elle le maudissait, tenant son ventre comme une bannière, comme une preuve de leur méfait. Oh diable son coeur il n’y avait plus rien.
Il s’était retrouvé ici et il avait fuit, fuit pour oublier et pour devenir… Paralysé. Du coeur, de la tête, de partout. Et puis Timothy. Timothy et son visage serein, Timothy qui semblait tellement en paix derrière ce piano qu’il en était tellement beau, que Noah voulait ça, il voulait une part de cette paix, de ce bonheur, peu importe. La conclusion était simple, il le voulait lui. Il y a des années, il se serait sûrement précipité, l’aurait mordu à la gorge tel l’animal qu’il était et l’aurait regardé se vider de son sang. Plus maintenant, plus maintenant, les bagarres le soir lui suffisait à apaiser sa rage, passer ses nerfs sur Elsa, sur Sigfrid, tout était bon … Timothy était autre chose, et Noah ne se faisait pas confiance, d’où le rendez vous, formel, dans ce restaurant. Timothy était proche de son piano, presque proche de sa maison quelque part. Noah pensait sincèrement que c’était suffisant, il n’y avait pas réfléchi plus que ça, pourtant ce furent ces mots qui firent apparaître de l’inquiétude et de la panique sur le visage de Timothy. Oh ça, il était doué pour paraître normal, Noah devait le lui accorder mais Noah voyait, il observait et dans cette tête qui se baissait et ses mains qui se frottaient, Noah en lisait beaucoup trop. Timothy avait peur, il était terrifié et Noah le regardait, le visage vide de toute émotion, ne comprenant pas ce qu’il avait pu dire ou faire… C’était juste une question, Timothy n’avait pas à répondre, après tout, qui avait envie de s’étendre sur ses années passées à l’école, quoi de plus normal. Noah aurait compris, mais il était perdu, il ne connaissait pas les limites là… Merde, il s’était lancé sans y réfléchir à deux fois, il aurait dû expliquer les choses calmement à Timothy et pas débarquer en pensant que l’autre homme aurait compris qu’il s’agissait d’un rendez vous et que Noah était intéressé. Intéressé par cette infime possibilité, cette ridicule éternité qu’ils auraient pu partager.
Timothy s’éclaircit la gorge, il allait parler. Safeword, just use it. Pensa aussitôt Noah, dans une autre situation, Timothy en aurait utilisé un, pour indiquer son malaise croissant et Noah serait parti et il lui aurait laissé du temps. Plus tard, ils auraient analysé ce rendez vous pour déceler la véritable raison de la panique de Timothy. Mais les gens normaux ne faisaient pas ça, pas de limites définies, pas de sorties possibles, rien que des situations maladroites. Comme les mots de Timothy, Noah se leva avec lui par réflexe et il le regarda s’éloigner. « O… Okay. » Noah se mordit la lèvre inférieure, lâchant enfin le souffle qu’il retenait depuis plusieurs minutes. Merde, merde. Il frappa son poing contre la table, se maudissant intérieurement. Couldn’t you just see this was too much for him, aren’t you supposed to be good at this? Noah aurait dû savoir, prévoir ce genre d’éventualité, les questions avaient été de trop, ils auraient dû manger dans le silence le plus complet et total pour commencer, Noah connaissait le silence, pourquoi diable choisir de parler, il ne se sentait pas obligé de remplir les vides en temps normal mais non… Il ne s’agissait pas de cela avec Timothy, il était vraiment curieux, il voulait l’entendre parler de son passé et des choses qu’il aimait. Merde.
Noah était toujours debout quand le serveur apparut avec leur deux commandes, il jeta un regard intrigué à Noah qui était toujours debout et ce dernier haussa les épaules avant de lui demander s’il pouvait lui emprunter son stylo. Voilà, il déplia une des serviettes, rédigea quelques mots à la hâte et se tourna de nouveau vers l’employé. « Just… do me a favor, can you give that to Timothy… You know the guy that plays the piano here, he’s in the bathroom, don’t follow him or anything okay? » Il appuya sa phrase par un haussement de sourcils significatif avant de tirer une cigarette du paquet toujours bien rangé dans la poche de son jean. Noah jeta un dernier regard sur le siège où se trouvait Timothy il y a quelques minutes.
Il aimait le piano, le cheesecake, il avait étudié à l’université de Cambridge et il était véritablement originaire d’Angleterre… Pourquoi Noah avait envie d’en savoir plus? Il poussa un soupir et repartit du restaurant comme il était venu, pied nu, incertain, le coeur battant, une envie de fumer se profilant à l’horizon.
Dear Timothy, Not good at this, saw the panic in your eyes and no. This is probably an easy way out but I don’t wanna cause problems or stuff like that. Sorry if I got you out of your comfort zone, won’t ever do that again. Here’s my phone number : 042-9710275 I really want this to work but I won’t push. Call me or text me at any time of the day if you want to. Noah.