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 Take me to Church - Eija & Adrian

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Adrian Lindberg
Adrian Lindberg

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MessageSujet: Take me to Church - Eija & Adrian   Take me to Church - Eija & Adrian EmptyJeu 2 Avr - 12:38

Take me to church

The only heaven I'll be sent to is when I'm alone with you  Δ Hozier

C'est dingue de constater qu'en vieillissant on en vient à ne plus aimer la pluie. Gamin j'adorais enfiler un imperméable et des bottes simplement pour aller gambader dans les flaques d'eau, à chanter des comptines idiotes à propos de grenouilles qui aiment chanter sous la pluie. Des idioties que les gamins aiment chantonner alors qu'ils sautent à pieds joints dans une immense marre d'eau, se réjouissant de sentir l'eau glacé les éclabousser. Je me souviens que ma mère me sermonnait à chaque fois que je rentrais de mes escapades sous la pluie, ne cessant de me dire qu'un jour j'allais attraper la mort à faire toute ses bêtises sous la pluie et qu'en plus j'allais saloper le tapis à mettre de la boue partout. Généralement, j'avais pour consigne d'abandonner la moitié de mes affaires dans l'entrée avant d'aller me jeter dans un bain pour me décrasser. Je faisais semblant de ronchonner avant d'aller avec plaisir me jeter dans la baignoire avec pour ordre de ne pas encore inonder la salle de bain. Ouais, les après-midi sous la pluie, c'était presque ce que j'aimais le plus. Avoir le plaisir de sauter de flaques en flaques, avant de rentrer pour un bon bain et terminer tout ça par un bon chocolat chaud et ma mère qui m'ébouriffait les cheveux en disant que j'étais tout de même un sacré petit monstre… Cette époque semble si loin… Seulement devenir un adulte implique de ne plus apprécier d'être trempé par un jour de pluie, de ne plus supporter d'avoir ses fringues qui collent à votre peau, et d'avoir l'impression qu'on vient de prendre une douche tout habillé… On voit moins le fun qu'on peut tirer de tout ça, on ne pense qu'à s'abriter. Et c'est exactement ce que je cherche à faire, à trouver un endroit qui acceptera de recevoir l'homme trempé que je suis. Seulement tout ce qui se profile à l'horizon, c'est l'église de Dödskalle.

Je pousse un soupir en levant les yeux vers la façade du bâtiment, m'arrêtant face à la porte de l'église. Je ne sais pas pourquoi j'hésite. Je veux dire, il pleut des cordes, ma chemise est imbibé et pour être franc je commence à avoir froid. Alors pourquoi rester sur le pas de la porte, à regarder la façade comme si je craignais quoi que ce soit. C'est une église. Rien de plus. La maison de dieu et tout… L'endroit où n'importe qui peut s'arrêter et y trouver refuge. Enfin, à moins d'être un démon ou Lucifer en personne, mais pour être franc, même si je pense être bon pour l'enfer, je crois que j'ai encore le droit de m'abriter ici, non ? Que Dieu te pardonne, non ? Un autre soupir s'échappe d'entre mes lèvres alors que je fais un premier pas vers la porte, puis un autre, avant de m'engouffrer dans l'église...

Le silence me tombe presque brutalement dessus, m'étouffant presque. Une étrange sensation me saisit à la gorge, alors que subitement, entre ses murs austères je me sens comme un intrus. Comme si je me sentais observé, surveillé. Comme si j'étais de nouveau l'enfant qu'on réprimande sur le pas de la porte parce qu'il rentre en étant complètement trempé. Au point que je m'attends presque à ce qu'on vienne m'engueuler. Mais rien. Juste un silence de mort, digne de celui du cimetière. Rien. Pas un chuchotement, pas un bruit de pas… Juste un silence pur et dur. Un de ceux qui me fait serrer les dents, et qui me met profondément mal à l'aise. Je pousse un long soupir avant de constater que je goutte comme un pauvre chaton sur le pas de la porte. Je lève les yeux au ciel avant de passer un main dans mes cheveux trempés, les ébouriffants quelque peu. Sérieusement, la prochaine fois, je prends un parapluie ou un truc du genre… Oh non, mieux, je ne vais pas au cimetière. Oui, ça c'est une bonne idée. Je passe une main sur mon visage avant de me décider à m'assoir. De toute façon, je suis coincé ici le temps que la pluie se décide à se calmer, alors bon… Je ne prête guère attention à la jeune demoiselle qui semble prier bien sagement dans son coin. Je me laisse tomber sur la chaise avant de soupirer, regardant le crucifix au mur avant de pousser un soupir. Non bah puisque je suis là… Autant en profiter. Je joins rapidement mes mains avant de fermer les yeux et d'esquisser un léger sourire.

"Me confesser n'est pas vraiment dans mes habitudes, mais pour être franc, je serais prêt à tout pour une bonne tasse de chocolat chaud et des vêtements secs…. Bon après, je sais que ce n'est pas vraiment le genre de miracle que tu fais, et pourtant, crois-moi c'est tout ce dont j'ai besoin là maintenant."

Un léger rire m'échappe alors que je passe à nouveau mes mains dans mes cheveux, bon ça pourrait être pire. Comment ? Honnêtement je ne préfère pas y penser, de peur qu'effectivement, la journée arrive à empirer.
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Eija L. Åberg
Eija L. Åberg

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MessageSujet: Re: Take me to Church - Eija & Adrian   Take me to Church - Eija & Adrian EmptyMer 15 Avr - 15:25

Eija soupira. Ce n’était pas dans son habitude de se recueillir, ni même de croire en quelque chose. À quoi bon prier à Dödskalle ? Vraiment, c’était à se demander pour quelle raison on avait décidé de garder cette minuscule église où personne ne venait s’égarer. Il n’y avait certainement que le pasteur pour se persuader qu’elle était encore utile à quelqu’un et qu’il fallait à tout prix la conserver. Ou peut-être que pour une fois, Eija était d’accord. Après tout, sans ce refuge, elle n’aurait tout simplement nulle part où aller. Le bar de la ville n’était franchement pas de tout repos quand on connaissait la population qui le fréquentait et hors de question pour la jeune femme d’y mettre les pieds lorsqu’elle voulait s’octroyer un peu de repos. Alors l’église semblait être la seule solution pour échapper aux jérémiades incessantes de sa mère, ses plaintes d’alcoolique et ses pleurs qui commençaient sérieusement à lui percer les tympans. Surtout par temps de pluie, quand les bands du parc ne paraissaient plus si accueillants que cela ou que les étendues vertes des collines près du village ne semblaient plus si apaisantes. Il n’y avait que ces vieux murs de pierre pour accueillir les âmes en peine ou ceux qui s’égaraient, et assise sur l’une des rares chaises encore en état, Eija levait les yeux vers le ciel en se demandant s’il était bien utile d’espérer une quelconque réponse. En vérité, elle l’avait déjà obtenue bien des années en arrière, comme tous ceux qui étaient ici depuis suffisamment longtemps pour savoir de quelle façon ils allaient finir par périr. Tant pis, elle restait ici, s’autorisant un soupir, puis un autre, puis un énième, se nourrissant du calme environnant auquel elle n’était visiblement plus habituée.

Des bruits de pas vinrent alors perturber la jeune femme dans sa léthargie, les talons d’une présence claquant contre les dalles du sol froid et austère de cette demeure censée héberger ce qui croyaient encore. Elle ne cilla pas, fermant même les paupières pour ne pas qu’on vienne la déranger alors qu’elle feignait de prier. Peu instruite sur la question, elle se contentait de tenir ses mains jointes près de sa poitrine, le menton relevé vers le plafond, ses lèvres bougeant dans le vide comme si elle récitait une incantation inaudible qu’elle seule pouvait comprendre. La blonde avait presque l’air folle avec ses ongles vernis de rouge et la bouche presque aussi pourpre, mais tant pis. Elle préférait ça plutôt que d’être importunée par le premier venu qui n’aurait pas compris qu’elle venait simplement chercher le calme et la sérénité là où elle pouvait encore les trouver. Eija finit néanmoins par rouvrir un oeil, observant ce qui se passait autour d’elle lorsque le silence se fit à nouveau, l’inconnu qui venait d’entrer dans l’église lui rappelant vaguement quelque chose sans qu’elle puisse mettre un nom sur son visage pour autant. Sa mémoire lui jouait certainement des tours. Elle avait grandit dans les rues de Dödskalle, évidemment que chaque regard lui semblait familier… Oui mais celui-ci plus que les autres et la jeune femme voulait en avoir le coeur net. Il fallait donc qu’elle fouille dans les méandres sinueux de son esprit en quête d’un quelconque souvenir qui pourrait la rattacher à celui qui venait de s’asseoir dans une position à peu près similaire à la sienne, à l’exception près qu’il était trempé de la tête jusqu’au pied, et que la pluie l'avait certainement imprégné jusqu'aux os.

Elle fixait son dos, ce dernier ne pouvant pas la voir de l’endroit où il se trouvait, et les sourcils fronces, elle voyait défiler sa vie devant ses yeux, vérifiant au passage si elle avait déjà croisé cet homme par le passé. Pour une raison qu’elle ne comprit pas vraiment, elle réussit enfin à déterminer de qui il s’agissait lorsqu’un vague écho eut le malheur d’atteindre ses oreilles, ce dernier révélant les souhaits les plus profonds du jeune homme. Du chocolat chaud et des vêtements secs. Bon sang, mais c’était lui ! Ni une, ni deux, Eija ne prit même pas la peine de vérifier son hypothèse avant d’ôter sa veste, la jetant de toutes ses forces sur le dos du brun qui se tenait deux rangs devant elle, ricanant en cachant sa bouche derrière une de ses mains comme elle avait l’habitude de le faire. « Voilà pour tes vêtements secs ! » s'écria-t-elle alors, et surprise par sa propre voix qui raisonnait à l’infini contre les parois de pierre, elle écarquilla de grands yeux ronds avant de se mordre la lèvre, gênée d’avoir été aussi bruyante. Ce n’était pas si grave que cela dans le fond, car le tonnerre grondait déjà au dehors, certainement pour lui répondre, et elle s’empressa de se lever pour venir s’asseoir aux côtés de celui qu’elle croyait avoir rencontré bien des années en arrière. Grossière erreur. Ce n’était pas lui, non. Ce n’était pas le petit frère de Micael. La ressemblance était frappante mais quelques détails faisaient tout de même la différence. À commencer par les jambes de cet homme qui fonctionnaient normalement, contrairement à celui qu’elle connaissait… Confuse, sa main se plaqua à nouveau sur ses lèvres, étouffant ses premiers mots, la contraignant alors à se répéter plusieurs fois avant que sa phrase ait du sens. « …J’ai cru que vous étiez quelqu’un d’autre, mon dieu… Je suis désolée, je… Enfin c’était de bon coeur, il ne faut pas le prendre mal, vraiment. Encore navrée. »
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Adrian Lindberg
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MessageSujet: Re: Take me to Church - Eija & Adrian   Take me to Church - Eija & Adrian EmptyDim 3 Mai - 11:00

Take me to church

The only heaven I'll be sent to is when I'm alone with you  Δ Hozier

L'eau ruisselle doucement sur ma peau, sur mes vêtements, gouttant de mes cheveux pour s'écraser lentement sur le sol de l'église trop silencieuse à mon goût. Mes prières semblent résonner dans le vide alors que les murs austères m'entourent, me rappelant amèrement qu'ici, malgré tout ce que je peux dire, rien ne prouve que mes prières sont entendues. Ma mère disait souvent "tu peux prier les anges autant que tu veux, même si ils t'entendent, rien ne t'assure qu'ils t'écouteront." Et pourtant c'est elle qui tout les dimanches allait prier pour le salut de son âme. Comme quoi… Peut-être pensait-elle que les anges finiraient par en avoir marre de l'entendre demander encore et toujours la même chose et qu'agacés, ils auraient finit par lui accorder ce qu'elle veut… Allez savoir. Si jamais je découvre que ma mère a eu ce qu'elle voulait, peut-être qu'à mon tour je commencerais à passer mes journées à prier. Simplement pour avoir ce que je veux. Je ferme les yeux et réprime un frisson… Avant de cesser de respirer alors qu'une veste m'atterrit lourdement sur les épaules.

Le temps d'une seconde je reste figé, surpris par cette attaque autant que par la voix mielleuse et délicieuse à souhait qui se mêle à ce geste fort familier.  Les mèches humides de mes cheveux se perdent devant mes yeux, ainsi quand son regard croise le mien, je suis perdu. Complètement. Parce que son charmant minois ne me dit rien et à voir l'air qui se peint dans son regard, je comprends aisément qu'elle aussi ne sait pas qui je suis. Qu'il y a erreur sur la personne et qu'elle pensait donner cette veste à un homme dont elle avait l'habitude de croiser le regard. Alors immédiatement, ses mains viennent couvrir sa bouche, alors qu'elle s'empêche de bafouiller, cherchant visiblement quelques mots d'excuses. Et étrangement je ne peux m'empêcher de l'observer… Parce que… À sa manière de parler, de bouger… Elle me rappelle tant Hannah. Ses yeux, son regard… Tout. C'est comme si ma tendre étudiante se trouvait là, avec moi, dans cette église. Mais l'inconnue n'est pas mon Hannah. La mienne m'aurait sauté au cou, en me traitant d'ancien, avant de poser ses lèvres sur les miennes. Ses ongles peints en turquoise auraient caressés ma nuque alors que le baiser qu'on aurait échangé aurait un goût de fraise. Oui, mon Hannah était tout ça…  Et elle… Elle a beau lui ressembler, elle reste une inconnue. Étrangement, cette double méprise m'arrache un sourire. Elle pensait retrouver un ami et moi une amante. Le monde est étrange. Mon regard se perd dans le sien et pendant une seconde, j'hésite, avant d'esquisser un sourire.

"Ne vous inquiétez pas… Faudrait être idiot de déclencher une guerre pour une simple méprise… Et puis dans l'idée, l'intention était des plus charmantes…"


Presque gêné c'est à peine si je la regarde, enfin du moins j'ai du mal à soutenir son regard, parce qu'elle lui ressemble trop. Bien trop. Alors à la place je me contente de retirer la veste de mes épaules, tenant ainsi entre mes mains, le tissu qui s'est lentement humidifié au contact de mes vêtements trempés.

"Je… Je suis désolé de ne pas être celui que vous cherchez… Vraiment."

Doucement je lui tends la veste, me doutant qu'elle n'a peut-être pas réellement envie de me la laisser, étant donné que je ne suis pas celui qu'elle cherchait. Mais je m'étonne à m'excuser. Pourquoi ? Ce n'est pas grave. Vraiment pas. Une simple méprise. Alors pourquoi m'excuser ? Parce que je m'en veux de ne pas être celui qu'elle cherche ? Mais qu'est-ce qui m'arrive ?

"Si cela peut vous rassurer…."

Je me penche quelque peu vers elle, comme si j'allais me confier à elle, un léger sourire aux lèvres.

"Je pensais aussi que vous étiez quelqu'un d'autre alors… Ou alors que vous étiez la réponse à mes prières."

Oh si le ciel pouvait toujours envoyer des anges aussi délicieux à observer, je pense que je passerais bien plus de temps à l'église. Que dis-je… Je viendrais prier tout les matins, simplement pour avoir le droit à une faveur de ce genre plus souvent. Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je plonge mon regard dans le sien, ne prêtant plus attention aux gouttes d'eau glacées qui dévalent mon échine.
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Eija L. Åberg
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MessageSujet: Re: Take me to Church - Eija & Adrian   Take me to Church - Eija & Adrian EmptyJeu 14 Mai - 1:28

Si l’Église de Dödskalle était bien plus minuscule que les autres, elle n'était pas mieux chauffée pour autant. Eija l’avait bien senti au moment d’ôter sa veste, la pluie qui s’abattait à l’extérieur n’arrangeant strictement rien à la fraicheur et à l’humidité du bâtiment, et parcourue d’un frisson, elle avait senti tout son corps trembler lorsqu’elle s’était levée pour se rendre compte qu’elle avait fait erreur sur l’identité de l’individu se trouvant face à elle. La surprise la fit frémir à nouveau, et si ce n’était pas pour la douce chaleur qui s’était alors emparée de ses deux joues, la jeune femme aurait certainement fini par conclure qu’elle était tout simplement en train de se changer en glaçon. C’était sans compter sur le visage de cet inconnu qui ne manquait pas de la faire fondre. Oh, il en fallait bien davantage pour parvenir à la charmer, mais le simple fait que cet homme puisse lui rappeler le seul être qui avait réussi à la faire craquer la déstabilisait quelque peu. Et c’était compréhensible. Ce n’était pas non plus le portrait craché de Micael, le premier client qui l’avait prise sous son aile et qui lui avait appris à exercer le seul métier qu’elle se sentait maintenant capable de faire et qu’elle pratiquait toujours aujourd’hui ; mais cet homme ressemblait au petit frère du Cornell au point de la perturber.

Toujours aussi embarrassée, elle sourit simplement au son de la voix de cet étranger alors que leurs regards s’étaient perdus l’espace d’un instant, comme si tous deux avaient été déçus de constater le genre de tour sordide que la réalité pouvait leur jouer. Il s’excusa à son tour, visiblement gêné de ne pas être celui qu’elle cherchait avant de lui rendre la veste qu’elle venait de lui jeter dessus. Rien qu’en y songeant à nouveau, ses joues se teintèrent de plus belle, la même tiédeur l’envahissant sans qu’elle ne puisse rien faire. Elle mit un temps fou à tendre la main vers le vêtement, encore absorbée dans ses pensées, se résignant finalement à imiter le jeune homme en se penchant vers lui à son tour pour écouter sa confidence. Eija se redressa ensuite, le sourire qui étirait déjà ses lèvres ne s’estompant pas le moins du monde. Elle avait l’habitude de ce genre de compliment ; elle les connaissait presque tous par coeur à force de les avoir entendu. Non pas parce qu’elle était jolie, non, ce n’était même pas cela. Mais parce que les hommes qui s’adressaient à elle savaient pertinemment ce qu’ils pouvaient espérer en échange de quelques mots doux avant de passer aux choses sérieuses et de lui tendre un chèque ou une liasse de billets. Les discours mielleux et romantiques disparaissaient ensuite et la soirée prenait généralement une toute autre tournure… Alors face à cet homme-là, elle eut la même réaction que d’habitude, feignant d’être flattée quand elle ne pouvait se résoudre à y croire un seul instant. Simple déformation professionnelle, en quelque sorte.

Sa main saisit enfin la veste qu’elle hésita à remettre sur ses épaules. En vérité, à le voir ainsi trempé jusqu’aux os, elle se demanda si elle ne devait pas tout simplement essayer de lui venir en aide pour qu’il ne se retrouve pas cloué au lit le lendemain matin. Baissant la tête vers le bout de tissu entre ses doigts, elle se mit à réfléchir à toutes les options qui se présentaient à elle. Conseiller à cet homme de se débarrasser de tous ses vêtements humides pour qu’elle aille lui chercher une toge quelconque dans un coin de l’église n’en n’était définitivement pas une. Pas question non plus qu’il se couvre uniquement de sa veste qu’elle lui aurait prêté généreusement. Que faire alors ? « Vous devriez peut-être la garder… Enfin, juste un moment bien sûr mais… Si vous restez comme ça vous allez vraiment finir par tomber malade et vous savez, je crois que même si on se mettait à prier toute la nuit, je ne suis pas certaine que qui que ce soit puisse nous entendre dans ce fichu patelin. Peut-être que… » Après tout, la première option ne semblait pas si idiote que cela. Il y avait bien de quoi s’isoler dans le minuscule confessionnal, et un accoutrement qui devait trainer quelque part dans ce maudit lieu de culte, non ? « Peut-être qu’en fouillant un peu on pourrait trouver de quoi vous habiller plus chaudement. Ou vous pourriez peut-être vous sécher les cheveux avec ma veste ? Vous ne pouvez pas rester comme ça, vraiment… » Est-ce qu’elle s’était déjà permise de partir ainsi à l’aventure ? Pas à des fins si innocentes, non. Un peu comme elle l’aurait fait avec le frère de Micael, dans le fond… « Aller venez, au point où nous en sommes de toute façon… Et puis il faut bien que je trouve un moyen de me faire pardonner, pas vrai ? » Toujours aussi rayonnante, Eija lui tendit la main, oubliant subitement le froid de la ville et de leur refuge.
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MessageSujet: Re: Take me to Church - Eija & Adrian   Take me to Church - Eija & Adrian EmptyJeu 11 Juin - 21:48

Take me to church

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Que disais-je à propos des émissaires que le ciel pouvait ou non envoyer ? Ah oui. Que si ils étaient tous aussi charmant que la jeune femme qui se tient face à moi, je serais bien plus pieu. Enfin, du moins j'harcèlerais les anges jusqu'à ce que l'un d'entre eux se décide à venir jusqu'à moi. Surtout si il avait ce charmant minois qui me rappelait étrangement ma douce Hannah. Oui, si tout les anges avaient se visage… Peut-être que je commencerais à penser que Dieu existe peut-être et que par moment, il s'intéresse suffisamment à l'humanité pour envoyer quelques anges de ce genre. Mais bon. Ça reviendrait à vivre dans un monde dans lequel on pense que sous nos pieds se trouve réellement un royaume composé d'éternelles souffrances et de flammes dont le roi n'est autre que Lucifer en personne… Et désolé, mais j'ai du mal à m'imaginer ça. Mon esprit s'y refuse tout simplement. Tout simplement parce que je dois être le genre de personne qui n'arrive pas à concevoir une vie après la mort. Les autres font ce qu'ils veulent hein… Mais personnellement j'ai du mal à me dire qu'il y a vraiment quelque chose après. L'existence est vaine en soit, vide de sens, alors pourquoi serai-on récompensé à la fin ? On a réussit à survivre pendant des années… Pas de quoi nous ouvrir les portes d'un paradis éternel.

Mais passons, je me perds en considération inutiles alors que la jeune femme récupère la veste humide du bout des doigts, non sans un brin d'hésitation. Je fronce quelque peu les sourcils alors qu'elle aussi se perd dans un long moment de réflexion, ne me laissant qu'avec le bruit de la pluie qui frappe le pavé dehors. Un moment où je ne cesse de l'observer, ne pouvant que m'étonner de sa ressemblance avec Hannah… Tout y est. Autant le sourire que cette mine pensive. Au point que son prénom me brûle les lèvres, tout comme l'envie de venir ne serait-ce qu'effleurer du bout des doigts sa joue, pour sentir à nouveau le grain de sa peau… Chose que je ne peux pas faire… Pas avec une étrangère. Car même si elle lui ressemble étonnamment, elle n'est pas elle, elle ne le sera jamais. Je l'ai perdu comme tout le reste et il n'y a rien que je puisse faire à cela… Si ce n'est penser à elle lorsque j'en regarde une autre. Peut-être que c'est avec ce genre de réflexion qu'on finit en enfer… Si c'est ça… Je connais bien peu de monde qui aurait réellement le droit à sa place au paradis. Mes yeux croisent les siens alors qu'elle ose enfin percer le silence de l'église. Je hausse un sourcil à sa réflexion alors qu'un léger sourire se dessine sur mes lèvres.

"N'ayez crainte… Il m'en faut plus pour tomber malade… Au pire demain, j'aurais vaguement mal à la gorge. Et puis je ne suis pas le genre de personne à prier… Si jamais je suis malade, parait qu'aller voir un médecin c'est plus efficace que de prier le ciel."    

Mais la belle insiste, me disant qu'il faut vraiment que je me sèche… Et je ne peux cacher un rire quand elle m'annonce qu'il faudrait que je me change. Et avec quoi ? C'est pas comme si je pouvais voler un pull et un jean par ici… Et je ne vois pas non plus de rideaux dans lesquels m'envelopper… Sans compter que bon, je ne suis pas sûr que Dieu soit vraiment heureux qu'un mec se balade à poil dans sa "maison." Mais passons… J'attrape délicatement sa main avant de me relever, lui glissant un sourire plus qu'aimable.

"Vous faire pardonner ? Pourquoi ? Pour le fait d'essayer de m'empêcher d'attraper la mort ? Allons… Par contre… Je ne suis pas sûr qu'aller voler la soutane du prêtre soit une bonne chose… Mais si je pense que j'aurais l'air ravissant là-dedans… Je n'aimerais pas que le Tout-Puissant m'en veuille simplement pour ça… Mais soit… Je vous fais confiance…"

Un rire m'échappe alors que je commence à déambuler à ses côtés dans l'église bien vide.

"J'ai l'impression d'être un gamin qui s'apprête à faire une bêtise… Oh… On pourrait aussi en profiter pour remplacer l'eau bénite par du vin de messe… J'avais des copains, quand j'étais gamin qui faisaient ça…"
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