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 Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid

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Noah Diesbach
Noah Diesbach

Erre ici depuis : 20/07/2014
Âge : 28 ans
Missives : 920
Occupation : Ancien homme de main & homme à tout faire, facteur de Dödskalle
DC : Yngve l'amoureux des cadavres et Saria, l'amoureuse de la propreté.

Feuille de personnage
Dispo RP: Disponible
Son rêve: Il ne l'a pas encore fait, il est en ville depuis trois ans.
Relations:
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MessageSujet: Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid   Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid EmptyMer 13 Aoû - 14:44

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Drink all the morning
Dream all night
And live with the rest of your time

On avait souvent dit à Noah qu’il était né à la mauvaise époque.

Il ne savait pas si c’était sa taille ou même son honnêteté plutôt dévastatrice qui amenaient un grand nom de personne à sa cette constatation. Ou peut être que c’était tout simplement sa force brute. Oui, peut être qu’il n’avait pas à place dans ce grand siècle de dépression, de communication et d’amputation cérébrale. On voulait les voir parler, on voulait les voir dociles, on voulait leur faire croire que le monde était accessible en un simple clic et que le futur n’était qu’à deux pas, juste un message envoyé à Dieu pour avoir la rétine éblouie et être heureux.

Bonheur? Artificiel. Dommages collatéraux? Bien réels.

Noah lui ne parlait pas, peu en fait, il n’aimait pas les grands discours et la politesse, il avait une sainte horreur des hypocrites et s’il décelait le mensonge dans le ton de quelqu’un, il lui prenait l’envie de saisir la mâchoire dans son interlocuteur et de lui arracher la langue avec ses dents. Il n’était pas un animal très docile et il l'était encore moins quand sa route croisait celle du seul bar de la ville et qu’il buvait assez pour constituer un spécimen assez intéressant à disséquer. Que trouverait-on si on finissait par l’ouvrir en deux? Il paraissait qu’il avait un coeur, quelque part là bas, il n’en était pas certain. Il en doutait sincèrement et il aurait bien voulu poser ses yeux bleus sur ce dernier afin de le réduire en cendres. Pourquoi avait-il bu ce soir là plus qu’un autre? Noah aimait se dire qu’il buvait à la santé de Keir, le disparu, mais ce n’était qu’une excuse comme une autre, trois ans c’était tout de même long et même s’il aimait son cousin de tout son coeur, il n’avait jamais été du genre à avoir des regrets ou même à accord autant d’importance au passé.

Il buvait parce qu’il pouvait boire tout simplement, parce qu’il arrivait à s’oublier un peu plus à chaque verre, parce qu’il ne sentait tout simplement plus trop le poids de son coeur, de ses os à chaque verre, il disparaissait, pas vraiment dans ce monde et la seule chose dont il avait conscience c’était son propre sang qui coulait dans ses veines. C’était une drôle de sensation, le monde se brouillait autour de lui et pourtant il voyait plus clair, beaucoup plus clair, trop conscient des gens qui se trouvaient hors de lui, trop conscient de son propre poing qui se refermait tout seul et qui venait de rentrer en contact avec le visage d’un autre. Les bagarres? C’était toujours lui qui les provoquait, toujours pour des motifs légers qui se seraient généralement résolus par une simple poignée de main, mais non, pas de cela avec lui, à croire qu’il n'était pas tranquille si on ne s’en prenait pas physiquement à lui et qu’on tentait de le maîtriser. Qu’il soit deux ou trois ça n’avait pas d’importance, Noah était rapide, on lui avait appris à l’être et l’alcool ne changeait rien. En dépit de ce qu’on pouvait croire, il n’était pas du genre à charger sans réfléchir, non, il attendait, il observait, laisser toujours les gens attaquer en premier et dès qu’il repérait un point faible, il sautait sur l’occasion. Il ne fallait pas montrer ses faiblesses face à Noah, les articulations de brisaient trop vite et les côtes également. Mais il y avait un sourire sur le visage l’animal et il souriait toujours quand Lyov l’attrapait sans ménagement pour le foutre à la porte.

Dehors, dehors, pas de place ici pour Noah, pas de place dans le monde pour Noah.

Il avait erré, ressemblant très certainement au fantôme de Dödskalle ainsi, sa veste en cuir bien placée sur ses épaules et sa cigarette entre ses lèvres, ses pieds nus sur le sol, l’esprit vide. Il avait la lèvre inférieure qui saignait, il avait mal calculé son coup, peut être que les habitués de Lyov commençaient à savoir se défendre, peut être il s’en fichait bien dans le fond. La nuit ne leur appartenait pas à eux, la nuit était à lui et il pouvait en faire absolument tout ce qu’il voulait, et il choisit de marcher, peut être plus proche des étoiles, peut être plus loin, peu importe, il se sentait mieux comme ça.

Aux premières lueurs du jour, il n’avait plus de cigarettes, et il était temps de passer à la mairie pour récupérer le courrier et de le distribuer. Ce ne serait pas la première nuit blanche du facteur mais Noah aimait le travail bien fait et même s’il avait envie d’aller se coucher, il se dirait qu’il dormirait mieux une fois le courrier distribué. Cela ne dépassait jamais la vingtaine de lettres au final, juste cinq aujourd’hui, dont deux adressés au cabinet d’un certain Sigfrid T. Svensson. Noah poussa un soupir et le pas trainant, il se dirigea vers l’adresse indiquée. Il s’arrêta quand même pour s’acheter un nouveau paquet de cigarettes et c’est toujours en fumant et sûrement avec toujours de l’alcool dans les veines qu’il sonna à la porte du cabinet de Sigfrid. « ‘Avez du courrier. » marmonna t-il alors que la porte s’ouvrait enfin. « Alors Doc’ toujours pas prêt à quitter Dödskalle? Je dois admettre que vous êtes du genre persistant… Allez si vous m’offrez un verre je vous raconterai une histoire drôle à propos de la ville. »
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MessageSujet: Re: Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid   Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid EmptyMar 19 Aoû - 18:09


Ce matin là, Sigfrid observait son cabinet, un sourire satisfait aux lèvres. Il avait réussi. Son installation à Dödskalle était une réussite bien qu’il ait eu quelques craintes par rapport à sa situation. Il avait eu du mal à trouver ce qu’il souhaitait et surtout une entrée qui soit à la fois discrète pour ses patients mais qui ne soit pas non plus excentrée. Un lieu où il leur serait facile de trouver une excuse si jamais ils ne souhaitaient pas que l’on sache qu’ils avaient besoin de voir un psychologue. Balayant son bureau du regard, il replaça un livre dans sa belle bibliothèque et sourit. Tout était fin prêt pour recevoir ses patients correctement : le divan pour ceux qui préféraient une ambiance cosy, le fauteuil pour ceux qui voulaient avoir un médecin en face d’eux et une méridienne pour ceux qui voulaient regarder dehors. Et enfin, une petite table et une chaise confortable avec des feuilles et des crayons pour ceux qui voulaient dessiner en parlant. Il pouvait vraiment les recevoir dans des conditions parfaites pour qu’ils se sentent en confiance et puissent livrer les affres de leurs âmes sans s’inquiéter que le médecin ne les juge. Il n’était pas là pour ça mais pour les aider à surmonter les obstacles de la vie qui les troublaient.

Bien évidemment, il avait fait toutes les démarches administratives et n’avaient pas manqué de se faire connaître auprès de la mairie mais aussi des hôpitaux environnants. Au cours des dernières semaines, il avait déjà rencontré quelques personnes et le bouche à oreille semblait avoir fonctionné. Certains lui avaient déjà demandé un rendez-vous parce qu’ils en avaient marre de devoir courir dans la ville d’à côté. Leur demande fut bien accueillie et Sigfrid fut donc très satisfait de pouvoir recevoir son premier patient dans des conditions aussi remarquables. Il ne manqua pas d’en faire part à la jeune femme qui était entrée dans son cabinet et il l’avait laissé choisir sa place. Elle mit bien plus d’une heure, semblant vouloir toutes les tester. Un petit sourire amusé aux lèvres, le psychologue la laissa faire et commença donc à s’enquérir de la raison de sa visite. A la mention de cauchemars et d’histoire de mort imminente, l’homme ne put s’empêcher de penser qu’il allait avoir besoin d’un bon verre de Whisky ou de Vodka quand elle partirait. Ce qui ne manqua pas d’arriver. Ouvrant le tiroir de son bureau, il avala un verre et entendit sonner. Etrange. Il ne devait avoir son prochain patient que dans l’après-midi. Soupirant, il se leva et alla ouvrir.

Il tomba nez à nez avec un homme blond de stature plus qu’imposante. Etait-ce un tueur à gage que l’on avait envoyé pour lui ? Fronçant les sourcils, il hésita un moment quand il vit les lettres. Ce mec était un facteur ? Ah oui. Il se souvenait de lui à présent. Il l’avait vu plusieurs fois au bar... Mais dans la lumière du jour, il ne l’avait pas reconnu. « Eh non, je ne suis pas prêt de partir. » Un sourire amusé aux lèvres, il hocha la tête. « Bien sûr. J’ai un peu de temps avant mon prochain rendez-vous et j’ai acheté quelques bouteilles comme le magasin sera fermé quand je terminerai ma journée. Entrez-donc. » S’effaçant, il avait entre temps récupérer les enveloppes qu’il ouvrait déjà. Les expéditeurs lui étaient peu familiers mais il découvrit vite qu’il s’agissait encore de paperasserie administrative. Menant Noah jusque dans son bureau, il ouvrit le tiroir et sortit un sac avec les bouteilles. L’une d’elle était déjà entamée. Zut. Sa justification allait tomber à l’eau et si on colportait que le psy de la ville était un alcoolique notoire... Balayant cette pensée de son esprit, Sigfrid sourit. « Alors, je vous sers quoi ? ». Ouvrant la bouteille qui plairait à son invité, il les servit tous les deux et s’assit dans son fauteuil. « Alors, quelle est cette histoire que je dois absolument entendre ? Si elle est drôle, je suis plus que demandeur ! Rien n’est plus plaisant que rire un peu quand on vit dans ce coin de la Suède. Mais Dödskalle est une ville que je trouve toujours agréable. Enfin, du moins ses habitants. Ils sont vraiment... Fascinants ». Et notamment ce facteur, une force de la nature qui avait pourtant ses faiblesses, Sigfrid le sentait bien. Mais on n’attrapait pas les mouches avec du vinaigre...
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Noah Diesbach
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MessageSujet: Re: Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid   Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid EmptyLun 25 Aoû - 22:21

Ce que Noah aimait le matin? Le café. Noir, sans sucre. Et du silence. En général, il ne sonnait pas aux portes des gens, il parcourait les rues de la ville, silencieusement et il observait Dödskalle qui se réveillait. Il regardait les premiers et rares commerces ouvrir, il répondait de loin aux signes de main qu’on lui adressait, il regardait les gens commencer leur routine quotidienne et habituelle, juste pour continuer de vivre, juste une journée de plus. Ici, plus que dans une autre ville, cela n’avait absolument aucun sens. Pourquoi continuer? Pourquoi? Ils n’avaient qu’à fermer les yeux, et attendre qu’on vienne les délivrer tranquillement. Non, le blond ne comprenait pas, il se souvenait des lettres de Keir, ce dernier affirmant savoir, que tout le monde savait et puis… plus rien. Mais il n’avait jamais compris, à quoi bon rester, pourquoi continuer de respirer, d’exister? C’était un concept qui lui échappait totalement...

Il avait cru qu’il allait mourir tellement de fois dans sa jeunesse alors si à sept ans il avait su qu’il n’allait pas périr des mains de son cher paternel… Il se serait sûrement battu, il l’aurait sûrement rembarré, aurait réveillé sa mère en plein milieu de la nuit et ils auraient fuit, pour aller ailleurs, pour être heureux, pour vivre bordel. Mais non, il avait vécu dans la peur, dans l’inconnu, avec le goût du fer dans sa bouche et les larmes salées qui ne coulaient plus et toujours les mêmes regards de maman qui était trop désolée et qui n’osait pas parler. Comme il avait voulu lui crever les yeux à chaque fois qu’elle le voyait ainsi, recroquevillé dans un coin, regardant son fils, ce cher Noah qui luttait pour reprendre sa respiration et tenter de voir le monde en couleur et pas juste en rouge et blanc. Trop de fois il avait senti la mort s’approcher, vicieuse et presque éternelle, elle s’était enroulée autour de son cou et avait respiré tellement fort dans son oreille qu’il s’était cru mort. Putain de mort. Mais il était là, , avec encore trop d’alcool dans les veines, face à ce putain de médecin, ceux que Noah n’aimait pas… En fait non, Noah n’aimait pas tous les médecins. Que ce soit ceux qui s’occupent de ses cicatrices ou même de son mental, Noah les méprisait vraiment. Il n’avait pas besoin qu’on le rafistole ou qu’on lui demande ce qu’il avait ressenti à ce moment précis ou même s’il avait mal. La douleur avait fait son éducation et il ne se déplaçait pas sans elle, que ce soit son coeur qui soit blessée ou une côté cassée, la douleur était une amie, sa plus vieille amie au final. Mais le médecin, Sigfrid, avait du temps et de l’alcool. Et le Noah avait presque fini sa tournée alors…

Il le suivit docilement dans son bureau, comme un bon chien qui remuait la queue à l’appel de son maître. Le suisse répondait plus au soin d’un bon verre d’alcool, mais c’était juste un détail. « Du gin. » dit-il distraitement, ses yeux bleus passant et repassant sur le bureau de Sigfrid. Il cherchait un détail qui pourrait forcément incriminer le psychologue, peut être qu’il en faisait trop… sans doute. « Non de la vodka. » dit-il après une seconde de réflexion. Hmm, cette chaise avait l’air confortable. Noah se laissa retomber sans qu’on l’ai vraiment invité à le faire, ne se gênant pas du tout pour s’étendre de tout son long, ses bottes sur le bureau du psychologue. « Ou peu importe de la vodka, ou mélangez les deux ça finira au même endroit pas vrai? » Il eut un haussement d’épaules, son regard désormais braqué sur Sigfrid, Noah n’avait toujours pas réussi à cerner ce personnage-là, et il était généralement doué pour lire les gens. Cela était peut être dû au fait qu’il croisait toujours l’autre homme en état d’ébriété, que ce soit totalement ou partiellement d’ailleurs. Il n’aurait certainement pas décrit Dödskalle comme une ville agréable, il ne l’aurait pas décrite du tout à dire vrai, tous les gens qui venaient ici finissaient par s’éteindre alors…

« Ce n’est pas une histoire très drôle et je ne suis probablement pas le mieux placé pour la raconter, juste une toute petite question, est-ce que vous vous êtes déjà aventuré dans les rues de la ville? Est-ce que vous avez vu les mines des gens? » Non pas que Noah soit un expert en la matière mais bon… Peut être que c’était une bonne idée d’ouvrir un cabinet ici, sûrement pour se faire un peu d’argent sur le dos de ceux qui voulaient encore être sauvés. Combien étaient-ils dans cette ville? Sûrement un nombre très restreint. « On a déjà un pasteur question rédemption et pardon donc… Oh non j’oubliais c’est l’esprit que vous essayez de sauver. » Noah avait tenté d’être le moins sarcastique et le moins dédaigneux possible avec ces mots-là mais … ce fut raté. Il vida son verre d’un trait, sans vraiment se soucier de ce qu’il avait dedans et contempla Sigfrid, un franc sourire aux lèvres avant de reprendre : «... Une question, vous chargez combien pour écouter des gens vous raconter que leur parent leur ont donné une fessée de temps à autre… Juste histoire que je rigole un peu. »
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MessageSujet: Re: Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid   Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid EmptyVen 5 Sep - 12:42

Avec le temps, Sigfrid avait fini par se rendre compte que personne n’était « normal ». Chaque être humain comptait des blessures invisibles qui construisaient sa personnalité et pouvait expliquer son comportement. La souffrance était omniprésente pour chacun d’eux. Un amour déçu, un parent absent, une tragédie... Même ceux qui semblaient ne souffrir de rien avait des raisons de pleurer lorsque personne ne les regardait. Loin de se sentir à part, le psy avait tout simplement fini par accepter que lui même était le résultat de toutes ces choses. S’il buvait, c’était bien pour oublier son chagrin d’amour, sa peur d’être retrouvé et jeté en prison...

A présent revenu dans cette petite ville, il comptait bien aider les habitants. Habitants qui semblaient eux aussi connaître quelques souffrances. Il y avait quelque chose de glauque ici... Pourtant Sigfrid ne se laissait pas impressionner. Il y trouvait même un certain charme. Tout comme ce facteur qui se voulait fort et sans peur alors qu’il sentait bien qu’il cachait quelque chose au fond de lui. Sachant qu’on n’attrapait pas des mouches avec du vinaigre, il ne tentait jamais de lui sortir les vers du nez au contraire. Et puis, il n’était pas l’un de ses patients. Bien sûr, il était curieux, comme tout le monde. Il aimait comprendre ses semblables, pouvoir mettre des mots sur leur personnalité. Qui était Noah ? Avait-il besoin d’aide sans le savoir ? L’homme ne le savait pas encore très bien. Une chose cependant était certaine : le facteur aimait bien un petit verre de temps en temps et il n’oserait probablement pas refuser un verre.

Une fois dans son bureau, il l’invita à s’assoir. Bien sûr, il avait pris soin de prendre une posture décontractée, histoire de mettre le blond en confiance. Il lui réclama du Gin. Puis de la Vodka. Hochant la tête, il sortit la bouteille et lui servit le verre demandé. « Ce sera donc Vodka ». Un sourire amical aux lèvres alors qu’il mimait lentement le psychologue. Il l’avait ferré. Noah se sentait suffisamment à l’aise et en général les gens commençaient alors à dévoiler quelques pans de leurs secrets les plus profonds. Ceux qu’ils enfouissaient et qui ressurgissaient la nuit sous forme de cauchemars.  « Un mélange ? Il est vrai qu’au final ça ne changera pas grand chose dans l’estomac, mais je pense qu’au niveau du goût, ce ne sera pas terrible. Mais nous avons tout le temps pour goûter les deux ». Un sourire complice aux lèvres, il demeurait pourtant bien mystérieux lui aussi. Oh, les questions sur sa présence ici ne manquaient pas et il avait toujours la même réponse qu’il servait invariablement sur le même plateau. « Quelque chose vous tracasse ? ». Oui, il n’avait pu manquer le regard de Noah fixé sur lui. L’homme avait sûrement envie d’avoir la vraie réponse. Et le psy n’était pas décidé à se confier à son facteur.

C’était un bon compagnon de beuverie et quand il voulait se changer les idées, ils pouvaient sûrement se retrouver au bar mais heureusement Sigfrid n’avait pas encore laissé son secret lui échapper. Ici, il n’avait fait aucune mauvaise rencontre donc oui, la ville était agréable.  A l’idée d’entendre une « histoire drôle », le psy se montra très chaleureux. Il appréciait bien de rire mais le facteur lui assura ensuite que rien ne serait amusant. Fronçant les sourcils, Sigfrid pourtant l’écoutait attentivement. « Dans les rues ? Oui. Peut-être pas récemment mais je connais bien cette ville. Quant aux gens, ils ont l’air tous d’être agréable bien qu’un peu terne. Mais il n’y a pas grand chose à faire ici, je pense que c’est simplement l’influence de la météo et de l’ennui. ». Beaucoup de gens ne se satisfaisaient pas de leur vie. Le ton sarcastique ne surprit pas Sigfrid. On y était.

Noah commençait à dévoiler ses doutes. Il lui rappela qu’ils avaient déjà un pasteur pour la rédemption et le pardon. Mais ce n’était pas son métier à lui... Noah avait-il besoin de pardon ? « De sauver ? C’est bien réducteur. Et je ne tente pas de voler le travail de ce pasteur. Nous n’avons pas le même métier. J’aide les personnes qui souffrent à trouver les raisons de leur souffrance et la solution pour les en sortir. Je les aide mais je ne leur impose aucune solution, aucune prétendue salvation spirituelle... Avez-vous besoin d’être pardonné, Noah ? »

Il lui avait adroitement posé sa question. Il lui posait beaucoup de questions. Le prix ? Bien sûr. La méfiance était bien compréhensible. « C’est un travail sur le long terme. Contrairement à ce que vous croyez, je ne charge pas mes patients. J’ai divers revenus, certains venant de l’hôpital ou même de la police. Dans ce cabinet, c’est dérisoire. » Il ne le quittait pas des yeux non plus mais il attrapa son verre et le vida également d’une traite avec un nouveau sourire. « J’attends toujours de connaître votre histoire. Je doute que ma rémunération ait un intérêt sauf si elle concerne un autre psychologue qui aurait effectivement pu abuser des habitants de cette charmante ville ». De la répartie, il en avait lui aussi.
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Noah Diesbach
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MessageSujet: Re: Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid   Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid EmptySam 6 Sep - 21:04

De la vodka donc.

Certainement pas son premier choix, mais quitte à prendre ses aises dans le bureau de ce cher Sigfrid Svensson, le blond n’allait pas être mal élevé au point de refuser son alcool. Les pieds sur la table c'était suffisant, merci bien. Noah avait un sourire aux lèvres alors qu’il fit tourner le liquide transparent dans son verre, avant de le vider d’un trait. Ça n’avait rien avoir avec de l’eau et ce n’était définitivement pas du café, mais à présent, Noah avait tout le mérite d’être réveillé. Il reposa son verre sur le bureau, croisant les bras pour étudier Sigfrid. Le médecin des maux, pas de l’âme mais de la souffrance. Le titre lui allait bien et il avait presque l’air sincère. Presque, presque alors qu’il expliquait à Noah son véritable travail. Oh ça, Noah n’avait pas besoin de le savoir. Il en avait connu des comme lui, des fouineurs, des emmerdeurs, des curieux, qui voulaient savoir la vérité sur cette nuit-là et avec quelle précision Papa avait réussi à transpercer Maman et comment Noah n’avait pas crié. Rien, il n’avait rien lâché, cette nuit-là était sa tombe, son secret et la vérité resterait entre les deux Diesbach et leur bourreau. Juste lui et son père désormais, juste eux deux pour témoigner de la folie de l’un et la lâcheté de l’autre.

Noah n’avait jamais ouvert la bouche pendant toutes ces séances de thérapies, il n’avait pas besoin qu’on le répare, il connaissait sa place, pauvre enfant battu qui avait vu sa mère se faire tuer sous ses yeux… Pas besoin d’un diplôme pour voir qu’il y avait quelque chose qui clochait chez lui et qu’observer les yeux de sa mère en contemplant son propre reflet n’aidait pas. Mais il avait accepté ça depuis longtemps et il avait continué d’avancer, de mordre, de jurer… De vivre tout simplement. Le pardon? Le pardon n’était pas un concept dans lequel Noah croyait, en tout cas, personne ici n’avait encore le pouvoir faire ça. Noah haussa donc les épaules, toujours ce sourire mutin sur les lèvres. « Appelons cela de la curiosité personnelle… Et okay, vous ne faites pas parti de ces médecins corrompus, un point de plus pour vous. » Il lança un clin d’oeil outrancier à Sigfrid avant de se redresser un peu pour sortir son paquet de clopes de la poche de sa veste, il avait dû éteindre la première pour boire et il comptait bien envahir le petit cabinet le plus possible.  « Et vous allez sûrement attendre longtemps Doc’... Pour mon histoire je veux dire... » commença le blond faisant craquer son allumette. Oh précieuse nicotine, Noah poussa un soupir en laissant passer la fumée entre ses lèvres, en direction du médecin qui ne fumait sûrement pas. Lui devait mieux être au fait des dangers et autres… Noah s’en contrebalançait tout simplement.

La vie, la mort, tout ça, ce n’était que des illusions et des idées tellement… humaines. Il ne voyait plus rien de particulièrement attrayant dans le fait de respirer... Un verre d’alcool ça le motivait, le soleil qui se levait, un morceau de piano… c’était captivant. Le reste? Pas tellement. « Contrairement à la plupart des patients que vous allez avoir, je connais mes torts et entre vous et moi, j’aurais dû être interné depuis longtemps mais… Je le vis bien. » Une autre vérité qui n’effrayait pas Noah, son cas aurait sans doute intéressé Sigfrid et les autres conspirateurs de la raison mais Noah avait apprivoisé chacun de ses démons et quand la pression devenait telle qu’il ne pouvait plus respirer… Il s’asseyait tout simplement et contemplait sa propre noirceur jusqu’à être en mesure de l’avaler, de la digérer, pour enfin se lever et continuer à avancer. C’était ainsi que Noah fonctionnait, pas besoin de pardon, pas besoin d’une présence extérieure. « Vous devriez quitter la ville pendant qu’il en est encore temps, que vous êtes encore plein de bonnes intentions et … en vie surtout. » Le blond lâcha un léger rire, presque jaune dans le fond avant de poursuivre : « Vous avez vu le journal récemment, on a plus de pages pour annoncer les morts que pour autre chose, vous êtes déjà pâle mais... vous feriez très certainement un mauvais cadavre Doc’. »
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MessageSujet: Re: Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid   Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid EmptyVen 19 Sep - 18:32

Sigfrid ne répondait pas à toutes les provocations du blond. Il avait bien compris que son facteur cherchait plus ou moins un affrontement. Ce dernier n’était pas forcément physique, mais il semblait fonctionner sur ce mode combatif et le psychologue ne pouvait pas toujours être son miroir. Ce petit jeu se dessina lentement entre eux et c’était toujours avec une certaine réflexion que le psychologue répondait au jeune homme. Ignorant les traumatismes qu’il avait pu connaître enfant, il faisait son travail pour comprendre où voulait en venir Noah.

En dehors du fait qu’il le pensait corrompu. D’où lui venaient ces idées saugrenues ? On n’était plus au 18e siècle, les asiles n’existaient plus. On ne faisait plus de trépanation pour sauver de pauvres âmes en détresse. Bon, certains les bourraient de médicaments mais Sigfrid était plutôt réfractaire à cette solution de facilité. Ces drogues n’arrangeaient rien. Oh bien sûr, la personne se sentirait mieux mais tout cela était factice et empêcher la guérison. Hochant la tête avec un sourire, il préféra ne pas relever. Le clin d’oeil lui suffisait quoique d’un autre côté, ça l’agaçait. Il n’aimait pas que l’on remette en cause ses compétences. Il n’était pas parfait, lui même était un peu paranoïaque parfois et pouvait bien se tromper mais il voulait sincèrement aider ses patients. Il en arrivait même à se détruire lui même parfois pour eux. Bien sûr, il s’aperçut bien que le blond éludait ses questions.

Quand il sortit son paquet de cigarettes, il eut envie de lui dire que ce n’était pas vraiment autorisé mais là aussi, il cherchait à le provoquer. Sigfrid ne lui fit donc aucun commentaire et le laissa fumer tout son saoûl. Il en fut même de plus en plus certain lorsqu’il souffla la fumée vers lui. S’il cherchait à l’énerver, Noah courait vers l’échec. S’il avait bien appris une chose avec son métier, c’était la patience. Et ce petit qui venait de s’empêtrer dans ses filets finirait bien un jour par se confier. Ces choses là venaient toujours avec le temps. « Je ne parlais pas de votre histoire personnelle, Noah. Mais de cette histoire que vous m’aviez vanté lorsque vous me donniez mon courrier. ». Un sourire aux lèvres, Sigfrid sourit. Oui, il ne se laissera pas leurrer très longtemps.

Finalement, Sigfrid ne put s’empêcher de rire. « Interné ? Vraiment ? Sincèrement j’en doute, Noah. Vous m’avez l’air de quelqu’un d’assez équilibré. Bien sûr, vous avez vos faiblesses, vos blessures, toutes ces choses qui vous ont construit et fait de vous ce que vous êtes aujourd’hui. Si vous n’avez pas de problèmes d’insomnie, si vous n’avez pas de crises d’angoisse, si vous ne ressentez pas de dépression ou une souffrance qui vous empêche d’avancer dans la vie, vous n’avez pas besoin d’un psychologue. Et je ne vous ai pas fait entrer pour vous analyser. Je voulais juste vous offrir un verre et entendre cette histoire drôle que vous m’aviez promis. ». Il lui sourit encore. « En revanche, si vous sentez que vous perdez pieds et avez besoin d’aide, en ce cas je serai plus qu’honoré de vous aider. Mais tant que vous n’en éprouvez pas le besoin, je n’en ferai rien. ».

Le silence plana quelques secondes avant que le sujet qui l’intéressait soit abordé. « Quitter cette ville ? Il y a-t-il une menace quelconque ? Un volcan ? La montée des eaux ? Parce que je n’ai jamais rien entendu d’étrange à propos de cette ville. » Il le vit rire et il parla d’un nombre de morts anormal. Mmmh. Le psychologue recula dans son fauteuil, semblant plonger dans ses réflexions. Il lui fallut encore un moment pour réagir. « C’est peu surprenant. Notre taux de natalité est très bas. La population est vieillissante et nous vivons dans une contrée où le soleil nous manque. Il n’est pas étonnant qu’il y ait autant de suicides. Malheureusement, j’aurais souhaité pouvoir empêcher l’un de ces actes malheureux... Mais rassurez-vous Noah, je ne suis pas dépressif. ». Oui, il n’avait pas entendu parler de cette malédiction et il trouvait toujours des causes rationnelles pour chaque argument qu’on pourrait bien lui avancer. « Mais selon vous, cela reflète quelque chose. Quoi ? Qu’est ce que cela veut dire pour vous ? » . Bien plus curieux, il s’était penché en avant pour boire chaque mot du blond.
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Noah Diesbach
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MessageSujet: Re: Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid   Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid EmptyMar 30 Sep - 12:57

"Si vous pensez sincèrement que je n'ai pas besoin d'être interné... Vous êtes encore plus mauvais médecin que ce que je pensais. Mais soit, vous ne me connaissez pas, et je ne suis pas du genre à faire des confidences bourré ou même des confidences tout court."

Dans le fond, et même s'il refusait de l'admettre, cela embêtait bien Noah que Sigfrid ne soit pas plus irrité que cela par sa présence ici. Il aurait bien voulu voir le psychologue en colère, sortir un minimum de ses gonds et rappeler le blond à l'ordre en lui faisant remarquer qu'il n'était pas chez lui ici. Peut être que Noah se trompait... Peut être que tout le monde était chez lui dans le cabinet de Sigfrid, peut être que c'était comme ça qu'il arrivait à convaincre les gens de vider leur sac et de se montrer un peu plus conciliant que d'ordinaire, afin qu'il réussisse à leur dire ce qui n'allait pas chez eux. Sans doute... Peut être. C'était une théorie intéressante que Noah gardait dans un coin de sa tête. Cela n'éclipsait pas le fait que voir l'autre homme en colère aurait pu être intéressant, on en apprenait tout de suite plus en voyant un homme en colère. On voyait de quelle façon il aimait, de quelle façon il détestait et de quelle façon il réagissait dans les pires moments. Était-il violent? Ou au contraire calme et posé, ou encore pire, réfléchissait-il à ses actions avant de se montrer destructeur? Peut être que Sigfrid n'appartenait à aucune de ces catégories... Peut être que Noah en faisait trop comme à son habitude. Le médecin ne le qualifiait pas de fou et il voulait juste entendre ce qu'il avait à dire. Ce que Noah pensait lui de toute cette situation. Il était doué, Noah devait le reconnaître, mais il préférait se concentrer quelques instants sur sa cigarette, ne se gênant absolument pas pour envoyer la fumée en direction de Sigfrid.

"Vous avez raison. Je ne suis pas venu parler de moi mais de la ville et pourquoi il est crucial que vous partiez." Il répétait son avertissement comme l'homme qui n'avait pas dormi qu'il était, espérant que cela parviendrait à le protéger. Ce n'était vraiment pas son genre de raconter l'histoire de Dödskalle, mais ça n'était pas de la faute de Sigfrid non plus... Il avait juste choisi la mauvaise profession et désormais, Noah estimait qu'il était de son devoir de l'avertir. C'était le calme avant la tempête, tôt ou tard, il y aurait un corps, juste là dans le cabinet de Sigfrid et alors, trop tard pour faire marche arrière, trop tard pour se repentir et trop tard pour chercher des explications. La ville était pourrie jusqu'à l'os, pas d'âme à sauver par ici, enfin... Pas que Noah sache. "Ce ne sont pas des suicides. Ni des meurtres vraiment. Ce sont juste des morts naturelles qui arrivent comme ça, sans raison, mais dont tout le monde a parfaitement conscience." Il haussa les épaules comme si ce n'était rien, arrivant au bout de sa cigarette. Il l'écrasa sur le sol, le plus naturellement possible avant de remettre son pied à sa place sur le bureau du médecin. Pas des suicides, c'était normal de croire à ce genre d'explications. Il n'y avait rien ici et n'importe qui pouvait se laisser mourir ou même mourir sous prétexte que justement... Il n'y avait absolument rien. Lui-même, et en dépit de ce que Sigfrid pouvait croire ou penser de lui, n'était pas vraiment là par choix. Ou si, un choix de trouver un refuge, un abris où on le laisserait tranquille, un endroit où il pouvait finir par mourir tout simplement, voilà tout ce que représentait Dödskalle aux yeux de Noah et il n'avait pas vraiment envie qu'un quelconque sauveur ou autre médecin vienne perturber ce petit équilibre.

Il y avait une raison qui faisait que certaines personnes restaient et d'autres partaient. Ne pas poser trop de questions pouvait avoir du bon parfois... Souvent même. "Donc j'ai une question pour vous Doc'." reprit lentement Noah en enlevant enfin ses pieds de la table, ses jambes commençaient à s'engourdir et il avait horreur de cette sensation. Il poussa un soupir et continua: "Si vous savez que vous aller mourir le 8 avril en passant cette porte, est-ce quand même un suicide si vous poussez cette fameuse porte le 8 avril?" Parce que c'était bien ça qui se passait à Dödskalle dans le fond, bien trop décidaient d'ouvrir cette porte sans se poser de question parce que... C'était le bon moment tout simplement, que l'heure était arrivée et franchement... Noah ne pouvait pas vraiment les juger.
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MessageSujet: Re: Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid   Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid EmptyDim 5 Oct - 12:39

Sigfrid sourit. « Vous pensez avoir besoin d’être interné ? Je ne pense pas que ce soit la solution à tous les problèmes au contraire. Et je ne vous crois pas souffrir de quelques maladies mentales que ce soit. Votre discours est cohérent. Peut-être avez-vous simplement besoin de vous confier, en effet. Mais si vous vous y refusez, c’est votre choix et je pense que tout le monde ici le respecte. Vos amis. Votre famille. Moi. Vous êtes libres, Noah et je n’ai pas pour habitude d’interner les gens. Je laisse cette part aux psychiatres quoiqu’une étude a bien prouvé qu’ils étaient capables de libérer des personnes souffrant de graves troubles mentaux et d’en interner des saines. La médecine de l’esprit n’est pas une science exacte mais ce qui compte, c’est de soulager les maux. Trouver une solution afin que le patient puisse continuer le cours de sa vie et être heureux. »

L’attitude du jeune homme pouvait être irritante mais Sigfrid gardait son calme et son sourire. Il ne lui faisait aucune remarque. Après tout, il avait cerné le blond comme étant un brin provocateur et il refusait d’entrer dans son schéma tout prêt. Il ne pourrait certainement pas se servir de lui pour s’enfoncer dans son cycle sans fin et puis toute son attitude parlait pour lui. Peut-être se trompait-il mais le facteur lui apparaissait comme un homme ayant perdu quelque chose, une blessure béante qu’il masquait derrière une grande assurance. Des peurs aussi. Il voulait donner l’image d’un homme fort mais le seul qu’il trompait dans cette pièce, c’était lui-même. Le psychologue ne l’obligeait à rien et pourtant si Noah le souhaitait il pouvait parler. Mais cherchait-il un ami confident ou un psy ? Peut-être les deux. Recevant un nuage de fumée, Sigfrid baissa légèrement la tête et toussa un peu. « C’est pas de la cigarette pour ado ça ». Il rit légèrement mais ne s’offusqua apparemment toujours pas. Pourtant, il se contenait vraiment. La dernière fois, il avait vraiment failli faire un homicide et il ne pouvait surtout pas faire ça ici. Même si les morts s’enchaînaient à une vitesse ahurissante ici...

Recadrant Noah habilement, lui faisant entendre que c’était son histoire qui l’intéressait et pas celle du facteur lui-même. Que pensait-il lui apprendre ? Il répéta son avertissement, semblant vouloir absolument effrayer le brun. Mais Sigfrid n’était pas facilement impressionnable. Les mots qu’il prononça lui fit hausser un sourcil. Pas des suicides. Pas vraiment des meurtres. Des morts naturelles dont tout le monde a conscience. Mais que lui racontait-il là ? « Parce que selon vous certaines personnes n’ont pas conscience de ces morts ? ». Oui. Il ne comprenait pas. Certains s’en fichaient ? Ses mots étaient on ne peut plus mystérieux. Oui, Sigfrid avait mal compris où voulait en venir son facteur. « Je dois vous avouer que j’ai du mal à suivre votre histoire... ». Un sourire et un rire un peu gêné, il le vit ensuite le plus naturellement du monde écraser sa cigarette par terre. Mémo pour plus tard : amener un cendrier... Juste au cas où. Et il faudrait qu’il passe l’aspirateur avant l’arrivée de son prochain patient ainsi qu’aérer la pièce.

Plongé dans ses pensées, il leva les yeux sur le blond qui avait encore une question pour lui. Décidément... « Allez-y », lui répondit-il en hochant la tête. « Mais personne ne connaît la date de sa mort. Ou le moment précis. Seuls ceux qui sont très malades peuvent en avoir une idée mais ils ne savent pas le jour exact. ». Oui, sa question lui semblait tout simplement surprenante. Mais acceptant de jouer le jeu, il joignit ses mains, posant ses indexs sur son nez. « Mais admettons que je le sache... Je pense que je profiterai de chaque instant pour vivre le plus heureux possible. Je suppose que les problèmes mineurs qui parfois empêchent d’avancer deviendraient superflu. Je crois que je tenterai de réaliser chacun de mes rêves et au moment d’ouvrir cette porte... Peut-être que je ne le ferai pas. Mais on touche alors à tous ces concepts de destinée et de cause à effet. En refusant d’ouvrir la porte, quelles en seront les conséquences ? Me ferai-je écraser par une voiture au lieu de glisser sur le perron ? Ou bien est-ce que j’annulerai du même coup la notion de destin et continuerai de poursuivre ma vie ? Le libre arbitre est quelque chose de fragile mais je crois en ce que chacun a le choix. Alors je suppose que j’essaierai de ne pas l’ouvrir et si jamais ça arrivait malgré tout et bien au moins j’aurais essayé. Un suicide, non. Je pense que c’est simplement une question de choix. »
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Noah Diesbach
Noah Diesbach

Erre ici depuis : 20/07/2014
Âge : 28 ans
Missives : 920
Occupation : Ancien homme de main & homme à tout faire, facteur de Dödskalle
DC : Yngve l'amoureux des cadavres et Saria, l'amoureuse de la propreté.

Feuille de personnage
Dispo RP: Disponible
Son rêve: Il ne l'a pas encore fait, il est en ville depuis trois ans.
Relations:
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MessageSujet: Re: Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid   Leave the bourbon on the shelf — Sigfrid EmptyVen 17 Oct - 23:15

"There you have it doctor." dit le blond avec un sourire aux lèvres. Le genre de sourire qui n'annonçait jamais bon de rien, sauf que Sigfrid n'avait absolument rien à craindre.

Le loup allemand était enterré depuis bien longtemps, mort sans doute, enterré par son propriétaire en personne, enterré par Noah qui n'aspirait à rien et qui n'avait plus envie d'avoir les mains couvertes de sang. Il était là par choix lui, ici, dans les rues de Dödskalle, c'était bien par choix. Le blond en avait eu assez de ce poids sur ses épaules, assez de la vie, assez de se demander s'il allait bientôt être le prochain et si tout ceci allait vraiment se terminer un jour. Noah aimait le contrôle, il le chérissait à un point qui était quasi malsain. Il n'était absolument rien sans ce contrôle, il avait besoin de limites et de barrière et il avait besoin de savoir. Besoin de savoir ce que la mort avait réservé pour lui et de quelle manière elle allait tirer ses ficelles, oui, il avait besoin de savoir de quelle manière allait se faire cette note finale pour lui. Ne pas savoir était encore pire et cela le rongeait véritablement de l'intérieur. Alors il avait suivi les dires de Keir et il était arrivé ici. En toute connaissance de cause et sans même se leurrer, il lui restait encore quatre années à tirer avant de savoir, il attendrait bien sagement, bien docilement, en buvant ses bières et en fumant avec toute la peine du monde. Noah s'autoriserait à rêver de temps en temps, peut être que Timothy représentait tout ceci, il n'avait pas encore décidé de toute façon, se contentant de l'observer de loin pour le moment. Pour l'instant, ses yeux bleus étaient rivés sur Sigfrid et son perpétuel air sérieux et quasi stoïque même.  

"C'est une question de choix." répéta le blond, fier quelque part que le médecin soit arrivé à la même conclusion que lui. "Choisir de ne pas l'ouvrir, choisir de rester ici, choisir de continuer à se battre, choisir Dödskalle, choisir sa mort." Enfin là encore, Noah était optimiste, entre le suicide et ce que la grande faucheuse avait réservé pour lui, il préférait de loin tout simplement accepter sa fatalité et ne pas essayer de jouer à dieu. Il connaissait sa place et de toute façon à quoi bon lutter? Il était venu ici pour cette raison et il était grand temps d'assumer. "Certains pensent qu'ils n'ont plus le choix et c'est bien ça le problème. Ils ont oublié, aveuglé par la peur, leur croyance religieuse, un peu des deux…"  Noah était croyant, oui, en dépit de tout ce qui lui était arrivé, la notion de dieu était une notion très facile à accepter pour lui. Les hommes n'avaient pas toutes les réponses et il devait avoir plus, forcément plus que ce que c'est deux yeux lui montraient, forcément. Noah croyait au concept de Dieu dur comme fer mais pour autant, il ne laissait pas une telle notion l'aveugler. Dieu ne prenait pas les décisions mais bien lui, peut être que certains éléments de sa vie avait été arrangé d'une certaine façon, cependant, c'était bien lui qui tirait les ficelles quoi qu'il advienne. Cette liberté était pourtant bien maigre en comparaison du reste et il était même risible de se dire que Noah se considérait libre. Libre de pouvoir aimer, libre de pouvoir choisir, libre de mourir en paix, libre de s'égosiller et d'accepter son destin ou pas. Libre tout simplement. Tous ne voyaient pas la même chose de cette façon et c'était bien cela que Noah déplorait dans cette ville, le manque d'espoir et le défaitiste. Pouvait-on vraiment blâmer les habitants de cette ville? Non, pas vraiment, ils n'étaient pas tous fait pareil et ne voyaient pas les choses de la même manière.

Noah soupira avant de finalement ôter ses pieds de ce fameux bureau, il avait passé du temps à retourner le problème dans tous les sens, pour tout simplement se dire qu'il n'y avait pas d'issue de secours. Il était là, il était ici, dans cette ville et c'était bien pour une raison.  "Peut être que si vous arrivez à faire comprendre aux habitants de cette ville qu'ils ont vraiment le choix, peut être que vous aurez vraiment réussi quelque chose… mais en attendant…" En attendant, il ne leur restait plus rien et en attendant, tout le monde était désespéré, ils voulaient tous des réponses. Mais ça, ce n'était pas Noah ou même Sigfrid qui pouvait les leur fournir de toute façon alors…. "Je vous ai donné votre courrier, je vous ai averti, je ne peux rien faire d'autre." Noah haussa les épaules, sur ses deux pieds à présent. Non, il ne pouvait rien faire de plus.
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