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 Angel in the snow — Andrew.

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Eija L. Åberg
Eija L. Åberg

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MessageSujet: Angel in the snow — Andrew.   Angel in the snow — Andrew. EmptyMer 18 Mar - 3:56


Angel in the snow

I'd say you make a perfect angel in the snow
All crushed out on the way you are, better stop before it goes too far...


Eija avait été contrainte de fouiller dans les vieux vêtements qui trainaient au fin fond de son placard, ceux qu’elle portait encore cinq années en arrière. Naturellement, ils lui allaient toujours, la jeune fille ayant plutôt tendance à surveiller son poids de très près, même si ses goûts en matière de mode avaient bien évolué avec le temps. Mais Eija n’était pas compliquée et du moment qu’elle pouvait se protéger du froid, elle refusait de faire toute une montagne d’un détail aussi futile que sa tenue vestimentaire. En cherchant dans ses affaires, elle été tombée sur une robe que Micael lui avait offerte, pour ses seize ans certainement. Elle ne se souvenait plus exactement. Ou plutôt, elle refusait de se rappeler de ce genre de détails. Elle s’était contentée de reposer ce bout de tissu pour se concentrer sur son objectif : retrouver ce qui pourrait véritablement la protéger du froid de sa ville natale… Et la jeune femme avait fini par mettre la main dessus sans se douter une seule seconde que cette fois-ci, son accoutrement fétiche ne serait pas suffisant.  

C’était à se demander si la neige avait un jour fondu dans cette satanée ville… Non vraiment, on avait l’impression que la poudreuse qui recouvrait les rues et les trottoirs était tombée depuis une éternité. À croire qu’elle n’avait pas bougé depuis le départ du père d’Eija, la brise lui rappelant sans cesse cette nuit de décembre, ravivant le souvenir au point de lui donner l’impression d’avoir cinq ans à nouveau. Pourtant, elle n’avait pas rapetissé, bien au contraire. C’était tout simplement les flocons qui s’étaient entassés depuis ce qui semblait être des millénaires. Combien de générations dormaient sous cette couche épaisse ? Combien de corps avaient été laissés à l’abandon ? Car ce n’était pas la peine de faire semblant, il n’était pas utile de se leurrer. Certains avaient sûrement péris, emportés par la brulure intense du givre et de la glace, gisant là, quelque part où les yeux d’Eija ne pourraient plus les voir jusqu’à ce que la neige redevienne liquide et qu’elle chasse toute cette misère. Peut-être que la blonde devenait folle ? Elle soupira, chassant rapidement ces pensées de son esprit, se focalisant sur autre chose pour tenter de se donner du courage et de ne pas perdre espoir.

Pourtant elle commençait à battre de l’aile, chaque tentative devenant un véritable enfer. La neige la paralysant jusqu’au dessus des genoux, elle avait toute la peine du monde à s’extirper du manteau épais qui recouvrait la terre, et quand son talon parvenait enfin à se hisser à la surface, c’était uniquement pour s’enfoncer quelques centimètres plus loin à nouveau. Eija tentait de garder son calme, les cheveux tirés vers l’arrière de son crâne s’emmêlant encore un peu plus à chaque bourrasque, quelques mèches passant sans arrêt devant ses yeux tandis que la brume, la nuit et la tempête ne l’aidaient pas davantage à y voir plus clair. La blonde prenait de grandes inspirations, s’assurant que ses gants étaient bien en place et qu’ils n’allaient pas lui faire faux bond tandis qu’elle essayait d’avancer à nouveau. Il fallait qu’elle se concentre et qu’elle oublie le froid, la neige, le vent affreusement glacé qui allait bientôt lui briser les os à force de frapper son corps maigre avec une telle violence. Elle n’avait jamais vu cela à Dödskalle, et ce serait sans doute la dernière fois qu’elle assisterait à un tel spectacle, persuadée que le cauchemar allait l’emporter d'ici peu. Non, elle n’avait pas rêvé qu’elle partirait dans de telles circonstances mais qu’importe, après tout elle était humaine et pas plus immortelle que les autres.

Mais alors qu’elle se remettait à bouger dans un ultime effort, son pied rencontra quelque chose au moment de se reposer sur le sol, sa cheville cédant subitement sous son poids dans un craquement qui n’avait strictement rien de rassurant, la poussant au passage à pousser un cri aigu, pas aussi strident que le vent mais tout aussi puissant néanmoins. Ainsi couchée dans la neige, elle allait finir par être ensevelie si elle ne se relevait pas rapidement, et à en juger par la danse des flocons qui atterrissaient autour d’elle, il ne faudrait sûrement pas plus de quelques minutes pour qu'on ne parvienne plus à la distinguer. Elle essaya de se remettre sur ses deux jambes par ses propres moyens d’abord, avant de renoncer, à bout de souffle, désemparée, anéantie à l'idée d’avoir fait demi-tour pour revenir vivre ici quand tout l’avait déjà poussée à fuir une première fois. S’interdisant de pleurer, elle tendit le cou vers le ciel, agitant les bras en l’air pour être certaine que ses mains serraient visibles, criant, s’époumonant afin qu’un habitant des environs puisse peut-être la repérer et l'aider à rentrer chez elle, ou au moins s'abriter jusqu'à la fin de la tempête. « Il y a quelqu’un ?! S’il vous plait?? Est-ce qu’il y a quelqu’un ?! » Et pour ne pas craquer, Eija repoussa définitivement les scénarios les plus atroces qui se bousculaient déjà dans son esprit. Elle allait s’en sortir. Elle finissait toujours par s’en sortir, pas vrai ?...
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Andrew Gustaffson
Andrew Gustaffson

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MessageSujet: Re: Angel in the snow — Andrew.   Angel in the snow — Andrew. EmptyMer 18 Mar - 17:52



Angel in the snow
Eija & Drew
Dodskalle. Trou paumé qui est devenu mon trou paumé, après de longs mois, des années maintenant, à vivre en ermite dans ma petite maison, que j’ai retapée tout seul de A jusqu’à Z. Et j’en suis fier. Fier de mon nid, mon antre, ma tanière. L’endroit où je passe mes journées, l’endroit où je crée. L’endroit où j’enregistre mes émissions, l’endroit où je me tiens au courant de ce qui se passe dans le monde grâce à internet. L’endroit où j’ai réussi à me reconstruire après la tentative foireuse de Londres. Ici où personne pensera à venir me chercher. Après tout, c’est vrai, qui serait assez dingue pour se dire ‘’Allons chercher l’auteur de Shadow Walker dans un des trous les plus paumés de Suède ! » ?

Avec le temps je me suis fait à la solitude. Parce que la peur qu’on découvre qui je suis est toujours là, tenace, même si elle s’est un peu dissipée au fur et à mesure que les semaines, les mois et les années ont passé et, en voyant que personne en avait rien à foutre de moi. Je discutais un peu quand j’allais me poser au bar, les soirs de matchs, quand j’allais faire les courses, et autres. Et le fait que je parle suédois a aussi aidé à me fondre dans la masse. J’avais déjà pas l’étiquette « étranger » sur le dos. Même si parfois ça me manque un peu d’avoir quelqu’un de proche. De vraiment proche à qui je pourrais parler de tout et de rien, et pas ces petites conversations autour de la pluie et du beau temps. Alors heureusement pour ça y’a Skype, pour mes amis de Londres, et les visites que certains m’ont rendu, passant quelques jours ici avec moi.

Et puis…ça m’aide aussi de dessiner. Clope au bec, un vieux vinyle qui crachote gentiment en fond. Mes personnages sont un peu ma famille. Parfois je leur parle, je complote pour eux, des marionnettes entre mes doigts. Et bizarrement quand je bosse avec eux, quand j’écris leur histoire, c’est comme si j’étais plus seul. Je repose mon crayon quand mon vinyle s’arrête et j’écrase mon mégot avant de me relever lentement. En allant vers la platine, je vois que le feu dans ma cheminée commence à s’éteindre. J’attrape une buche dans le panier près du feu et la laisse retomber sur les charbons ardents, attisant un peu les braises, faisant voleter des étincelles contre les briques noires de suie. Merde, c’était la dernière, et le panier est vide. Hmmm autant s’en occuper maintenant, parce qu’en plein boulot à deux heures du matin, j’aurais vraiment pas envie.

J’enfile rapidement mes bottes fourrées et ouvre la porte, en t-shirt et pull à capuche, et observe la neige qui s’accumule dehors. La vache. Depuis le temps que je suis ici, j’ai jamais vu en tomber autant. C’est presque flippant, et j’en suis à me demander si ça va s’arrêter un jour où si au final la Suède va pas se transformer en Arctique bis. Et qu’on va nous retrouver dans quelques siècles, congelés sous des mètres de glace. Je m’enfonce dans la neige quasiment jusqu’aux genoux et me dandine pour aller jusqu’à l’arrière de la maison où je stocke le bois. J’empile rapidement quelques bûches dans mes bras avant de reprendre le chemin de la porte. Mais d’un coup je m’arrête. On dirait une voix. Je laisse passer une seconde, mais rien. Hmmm ptet une hallucination… les choses sont toujours un peu bizarres par temps de neige. Sauf que, presque arrivé à la porte, j’entends à nouveau. Comme si quelqu’un appelait. Je me tourne lentement, regarde autour de moi, et c’est là que je remarque quelque chose qui s’agite dans la neige. Oh merde…je laisse retomber les bûches sur le sol et je me précipite en direction des cris. Au fur et à mesure que je m’approche je distingue une silhouette allongée dans la neige, qui commence déjà par en être recouverte. Une fille. Jeune en plus. Je m’accroupis près d’elle.

Hey ! Qu’est-ce qui…qu’est-ce qui vous est arrivé ? Attendez je…je vais vous aider.

Je me penche vers elle et lui tends la main, l’observant avec attention et inquiétude, cherchant ce qui a bien pu lui arriver.


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Eija L. Åberg
Eija L. Åberg

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MessageSujet: Re: Angel in the snow — Andrew.   Angel in the snow — Andrew. EmptyLun 30 Mar - 23:44

Eija ne connaissait pas ce visage. Elle ne parvenait pas à mettre de prénom sur les traits de ce jeune homme. Pourtant il n’avait pas l’air bien plus vieux qu’elle. S’il avait habité la ville depuis sa naissance, il était évident qu’elle aurait été capable de se souvenir de lui, pas vrai ? À moins que tout ait changé ici, même les gens, même l’air du soir et même cette fichue neige qui continuait de s’entasser et d’empêcher le passage des habitants. Elle avait oublié qu’on n’avait jamais eu le droit de vivre à Dödskalle. Respirer était déjà un véritable luxe, le reste semblait sans intérêt. Vraiment, il ne fallait pas être avare pour peupler les rue de cette maudite bourgade, et apprendre à savoir se contenter de peu. Trop peu au goût d’Eija qui en avait assez qu’on lui arrache tout sans jamais rien lui tendre en retour. À part une main, celle de cet inconnu. Sans doute l’avait-elle déjà croisé à une époque où elle pouvait encore se rendre à l’école tous les matins sans se demander si sa mère serait toujours vivante lorsqu’elle rentrerait chez elle le soir. Ou peut-être que non justement, peut-être qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de se rencontrer par le passé pour la simple et bonne raison que la jeune fille était déjà trop occupée à s’occuper de sa chère et tendre mère.

Peu importait dans le fond. Elle avait entendu un bruit sourd, ne sachant pas qu’il s’agissait de bûches qu’on lâchait sous l’effet de la surprise, et puis ce garçon était apparu pour venir l’aider à se sortir de ce mauvais pas. Eija prit quelques secondes pour le détailler, fouillant dans les méandres de sa mémoire pour s’assurer qu’elle ne le connaissait pas déjà. En tout cas, si c’était effectivement le cas, le temps en avait fait son affaire et avait fait en sorte que tous deux ne parviennent pas à se rappeler de quoi que ce soit, le jeune homme s’adressant à elle comme s’il ne la connaissait pas. Mais ce n’était pas possible, n’est-ce pas ? Il n’y avait pas d’étranger dans cette pauvre ville misérable, personne n’aurait l’envie de venir s’égarer ici, ne serait-ce que pour une poignée de jours ou même encore une nuit. Et avec cette neige, les rares têtes brûlées qui avaient osé s’aventurer ici seraient bien vite refroidies et y réfléchiraient certainement à deux fois avant de remettre les pieds ici aux prochaines vacances d’hiver…

Eija ne perdit pas une seconde, saisissant la main qu’on lui offrait, faisant de son mieux pour se hisser à nouveau sur ses deux jambes, posant son pied par terre et remarquant avec effroi que sa cheville lui faisait un mal de chien. Le réflexe voulut qu’elle s’appuya sur l’épaule du brun qui se trouvait à ses côtés, trop apeurée à l’idée de glisser à nouveau ou d’être emportée par la brulure qui lui tiraillait le talon. Inspirant un grand coup, elle fit un effort supplémentaire pour voir si elle pouvait encore bouger son pied sans trop de contrainte. La souffrance paraissait supportable bien que particulièrement gênante, mais soit, il y avait sûrement pire de toute façon. Faisant un premier pas en se tenant à ce pauvre jeune homme qui lui servait maintenant de béquille, elle se tourna vers lui avant de lever les yeux vers le ciel, plus agacée que jamais. « Fichue neige, on n’a jamais vu pareil hiver, mon dieu… » Consciente qu’elle n’avait pas encore répondu à la question du garçon et qu’elle l’accaparait alors qu’il avait sans doute bien mieux à faire, elle finit par croiser son regard en commençant par s’excuser d’agir comme une vieille mégère aigrie avant de reprendre. « J’essayais péniblement de rentrer chez moi, mais il faut croire que ce n’est pas possible dans cette fichue ville… Et bref, je me suis tordue la cheville… » Eija soupira profondément. Il n’y avait vraiment qu’ici qu’autant de mésaventures pouvaient arriver en  l’espace de si peu de temps. « Au moins je n’ai rien de cassé, c’est déjà ça. Enfin je crois ? Dans tous les cas, il y a suffisamment de glace dans les environs pour soulager ma cheville… » Elle tenta un sourire, lâchant enfin l’épaule de l’inconnu. « Merci pour le coup de main en tout cas. »
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Andrew Gustaffson
Andrew Gustaffson

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MessageSujet: Re: Angel in the snow — Andrew.   Angel in the snow — Andrew. EmptyMer 1 Avr - 13:11



Angel in the snow
Eija & Drew
Le froid peut vraiment amener à faire des trucs de dingue. Et amener à des situations de dingue. Comme moi qui gambade à moitié à poil compte tenu du froid polaire en direction de quelqu'un qui demande de l'aide, à moitié enseveli sous la neige. C'est pas à Londres que j'aurais vécu ça, c'est certain. Je commence déjà à sentir le froid qui me gifle, passant à travers mon tshirt et mon gilet à capuche à moitié ouvert. A la base, c'était pas prévu que je reste dehors plus de deux minutes, le temps de récupérer mes bûches. Enfin j'arrive près de la voix. Et elle. Une sorte de belle au bois dormant version reine des neiges, allongée sur son matelas blanc, avec des flocons qui s'éparpillent déjà dans ses cheveux, sur son visage et sur ses cils. J'arrive près d'elle et me penche, lui tendant la main. J'ai même pas de gants en plus. Mais heureusement, elle si. J'attrape sa petite main et l'aide à se relever, sauf qu'à la seconde où elle pose un de ses pieds par terre, je la vois se raidir et vaciller, et s'agripper à moi.

Eh...doucement...on dirait que vous vous êtes bien amochée...Vous...êtes tombée?

Sans trop réfléchir je passe mon bras autour de sa taille, pour l'aider à rester debout, et mes yeux s'agrandissent en entendant que le premier truc qu'elle me sort est de râler sur le temps, alors que je viens quand même de la ramasser à moitié ensevelie dans la poudreuse. Elle lève ensuite les yeux vers moi et me sourit, m'expliquant enfin ce qui lui est arrivé. Ca a pris du temps mais au moins les choses sont claires.

Mais ça va? Vous avez pas trop mal?

Je peux pas m'empêcher de sourire à sa vanne. Au moins la demoiselle a de l'humour! Mais malgré sa répartie bien sentie le problème reste le même. On est toujours plantés au milieu de la rue sous une tempête de neige d'anthologie. Et même si elle est blessée, elle est plus couverte que moi, et je commence à cailler sérieusement.

Ecoutez, vu la neige, avec une cheville même foulée, vous irez pas bien loin... Et les secours pourront pas venir avant un moment. Si...si vous voulez, je peux vous...emmener chez moi. J'habite juste là. Au moins on sera au chaud et je crois que j'ai des bandes qui trainent quelque part pour vous faire un bandage...

J'ai dit ça un peu sans réfléchir, poussé à la fois par l'idée de l'aider, parce qu'elle a l'air si fragile et paumée, et aussi par le froid qui commence à transformer mes doigts en MrFreeze et mon torse en bonhomme de neige. Je suis même à deux doigts de claquer des dents. Quand elle accepte on se met en route, et je l'aide à traverser la neige haute et fraîche jusqu'à arriver devant ma porte. Je la pousse du pied et l'aide à s'asseoir sur le canapé en face du feu.

B...bougez pas, je vais juste chercher du bois...

Drew t'es con. Bien sûr qu'elle va pas bouger. Avec sa cheville flinguée on est loin d'une pointe de vitesse à la Husein Bolt. Mais bref. Je la laisse une seconde le temps de ramasser les bûches que j'avais laissées retomber près de l'entrée, et les ramène près de l'âtre. Je remonte le zip de mon pull jusqu'au col et m'assieds face à elle, sur le rebord de la cheminée, soupirant en sentant quasiment la brûlure du feu sur ma peau, et la chaleur des briques sous mes mains.

Vous...vous voulez que je vous aide à enlever votre veste? Vous...voulez quelque chose à boire? Ou que...que j'appelle quelqu'un?

Je me sens con. Et paumé. C'est vrai, c'est pas tous les jours que je ramène des inconnus. Surtout des inconnus que je pèche dans la rue. Et je suis pas encore certain de gérer toutes les conventions sociales. Prions seulement pour qu'elle me considère pas comme un psychopathe.


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Eija L. Åberg
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MessageSujet: Re: Angel in the snow — Andrew.   Angel in the snow — Andrew. EmptyVen 17 Avr - 13:10

Bien des femmes auraient certainement préféré braver la tempête plutôt que d’accepter de se rendre chez un inconnu. Après tout, n’était-ce pas de cette manière que les films d’horreur commençaient généralement ? Une jolie jeune fille contrainte et forcée de faire confiance au premier venu après s’être foulée la cheville dans un décor enneigé ou post-apocalyptique. Et puis l’homme en question devenait fou, enfermant la belle demoiselle dans sa cave ou dans sa chambre s’il était plus clément que la moyenne, la menaçant de mettre fin à ses jours si elle tentait de s’échapper. Mais Eija ne craignait rien de tout ceci, parfaitement consciente de la façon dont sa vie allait lui être ôtée, et à moins que celui qui venait de l’inviter à se mettre à l’abris ne soit effectivement le père de son futur enfant, elle n’avait pas franchement de quoi s’inquiéter. D’ailleurs, même si c’était effectivement le cas par le plus grand des hasards, elle aurait neuf mois pour se sortir de ce mauvais pas et elle se doutait bien que cela serait largement suffisant. Ainsi, Eija n’avait pas peur et elle n’hésita pas une seconde avant de répondre positivement et de suivre cet inconnu jusque chez lui, où il prit soin de l’aider à s’installer sur le canapé avant de retourner chercher du bois. Il avait l’air aimable et charmant, des qualités qu’Eija avait pu retrouver chez bien des hommes par le passé, et même si cela la faisait sourire, elle n’en n’était pas particulièrement étonnée pour autant. Elle profita plutôt du fait qu’elle soit au sec pour fouiller dans les poches de sa veste afin de vérifier si son portable et ses clés s’y trouvaient toujours, ravie de constater qu’elle n’avait rien perdu dans sa chute.

Elle sortit alors son téléphone, constatant qu’elle ne captait plus, son bras cherchant un quelconque signal dans l’air environnant. Mais rien, définitivement rien. Eija soupira à nouveau. Tant pis, sa mère ne serait jamais mise au courant de l’état dans laquelle la pauvre blondinette se trouvait, ni de l'endroit où elle se trouvait exactement. La jeune femme connaissait suffisamment sa mère pour savoir qu’elle allait certainement faire la crise de larmes et le caprice du siècle en espérant qu’Eija puisse l’entendre de là où elle se trouvait, et avec un peu de chance, elle était même déjà en train de laisser des centaines de messages sur le répondeur téléphonique de sa fille dans le seul but de la faire culpabiliser pour qu’elle rentre le plus vite possible au bercail. Un sourire se dessina lentement sur les lèvres d’Eija qui se perdait dans ses pensées, songeant au fait qu’elle tenait enfin l'excuse parfaite pour ne pas avoir à rentrer chez elle et prétendre une fois encore qu’elle n’avait pas allumé son téléphone ou qu’elle l’avait perdu. Non, elle pouvait se contenter de faire sa vie, la tempête de neige était responsable de son absence cette fois-ci et il s'agissait même de l’alibi idéal. Peu importait l’état dans lequel elle retrouverait sa mère, Eija ne pourrait tout simplement pas s’en vouloir.

Une fois revenu avec le bois, le jeune homme s’installa sur le rebord de la cheminée, la blonde l’observant, se disant qu’il allait certainement s’embraser s’il restait trop près du foyer. Mais elle finit par sourire à nouveau, voyant à quel point il était inquiet et embêté pour elle. « Si vous avez un chocolat chaud, je suis preneuse. Ça doit faire une éternité que je n’en n’ai pas bu… » Se débarrassant enfin de ses gants, Eija ouvrit sa veste pour l’enlever et la poser à ses côtés, faisant de même avec son écharpe, remarquant finalement toute la neige qu’ils avaient trainé avec eux à l’intérieur dans la précipitation. « …Désolée pour tout ça. Si vous avez une serpillère qui traine, je vous promets de m’en charger dès que ça ira un peu mieux. » Elle n’attendit pas sa réponse avant de poursuivre. « Ah, d’ailleurs… Je ne suis pas contre les bandes dont vous parliez toute à l’heure, si ça ne vous dérange pas. » En vérité, elle n’osait pas vraiment se séparer de ses bottes pour constater l’étendue des dégâts, mais il le faudrait bien à un moment ou à un autre. « Désolée encore de vous envahir à ce point. Et merci surtout. » Plus généreuse que jamais, elle lui offrit un autre de ses sourires en échange de son amabilité.
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Andrew Gustaffson
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MessageSujet: Re: Angel in the snow — Andrew.   Angel in the snow — Andrew. EmptyMar 28 Avr - 17:15



Angel in the snow
Eija & Drew
Je l'installe tant bien que mal dans mon salon, sur mon canapé, en face de la cheminée. Heureusement il fait bien chaud ici, merci au millefeuille de laine de verre que j'ai posé tout seul pendant l'été qui a suivi l'achat de la maison. Mon nid douillet.Mon antre et ma tanière. Ma forteresse de solitude, comme dirait Superman. Sauf que j'ai ni cape, ni collants, bien que je viens de sauver une demoiselle à moi tout seul. Je ravive les braises qui restent, et m'excuse avant de filer ramener les buches qui attendaient sagement en vrac dans la neige. J'en glisse une ou deux et les flammes repartent, le bois sec crépitant joyeusement. Et je commence de nouveau à découvrir ce que c'est que ce truc merveilleux qu'on appelle avoir des sensations.

J'essaie de faire la conversation, ce qui est pas gagné au vu de mes capacités sociales totalement pourries face aux inconnus. Mes amis de longue date, pas de problème. Les fans aussi, parce que je suis caché derrière mon masque. Mais là, à visage découvert face à une fille que j'ai jamais vue, blessée entre autres... C'est carrément lamentable. Mais bizarrement on dirait qu'elle sent que je suis pas vraiment à l'aise et me sourit gentiment. Pas le genre de sourire pour se foutre de non. Plutôt celui qui me montre qu'elle va pas me manger. Ca m'étonnerait qu'elle y arrive, vu son gabarit de poids plume, mais j'en suis quand même à me poser la question. Putain Drew t'es pathétique. Et elle me sauve un peu en me disant qu'elle prendrait un chocolat. Sur le coup j'en souris presque. J'ai tellement l'habitude d'entendre les gens autour de moi prendre du café ou du thé... Je me relève, quittant le feu qui me mordillait agréablement mon dos glacé, et je file vers la cuisine.

Ouais je vais voir s'il m'en reste. Normalement oui. Je...je reviens.

Sauf que je suis en train de parler quand je commence à marcher vers la cuisine, et que je ne fais pas gaffe à un pied de lampe sur mon passage. Je manque de le faire tomber, étouffe un juron entre mes lèvres, heureusement en anglais, et j'espère qu'elle le comprend pas, avant de filer à la cuisine, honteux. Une fois là, loin de son regard, je souffle doucement tout en ouvrant les placards à la recherche du cacao perdu. Putain Drew mais t'es vraiment cassé comme mec... Une inconnue débarque et t'agis comme le dernier des crétins... Enfin je tire un paquet de cacao d'un fond de placard, et remplis une tasse de lait que je mets au micro-ondes. Pendant ce temps je verse du chocolat dans une coupelle, et je sors aussi la boite à sucres. Je mets tout ça sur le plateau et je le lui apporte, déposant ça devant elle, sur la table basse.

Je...vous laisse le doser. Y'a du sucre là si vous voulez...

Je la vois terminer d'ôter son manteau et ses gants, qu'elle dépose sur l'accoudoir du canapé, et s'excuse à propos de la neige fondue qu'il y a sur le parquet.

Oh vous en faites-pas, c'est pas du parquet verni. Ca aura disparu quand ça sera sec. Vous inquiétez-pas, on va plutôt s'occuper de votre cheville...

Elle a vraiment l'air douce, et gentille. Elle s'excuse sans cesse, alors qu'il y a vraiment pas besoin... C'est marrant que je l'aie encore jamais vue...en cinq ans ici, un si petit bled... Enfin bref. Je la laisse s'occuper du chocolat pendant que je retourne à la cuisine chercher la boite en fer qui contient le kit de premiers secours du bricoleur. Désinfectant, pansements, gel à l'arnica contre les courbatures, pince à épiler contre les échardes... elle a déjà été rentabilisée celle-là d'ailleurs. Et des bandes. J'en attrape une, et le gel, et je retourne vers elle, posant le tout près de sa tasse, avant qu'un grattement me fasse me tourner.

Ah ben enfin!

Je me tourne vers elle, et n'excuse en lui disant que je reviens tout de suite, avant d'aller ouvrir. Mon colocataire imprévu entre, me lançant un regard qui a tout d'un "T'aurais pas pu ouvrir plus tôt", avant d'entrer en trottinant vers la cheminée. Je ferme la porte ,et c'est là que le renard remarque ma visiteuse. Il se fige une seconde avant de prendre ses jambes à son cou, et file se glisser dans la première cachette possible : sous ma table à dessins, observant mon invitée de ses yeux dorés.

Oui je...c'est un renard et il s'appelle Pudding. Je l'ai trouvé à moitié mort de froid y'a deux hivers alors je l'ai ramené ici. Depuis, il vient de temps en temps manger un bout, lézarder devant le feu avant de repartir... Une sorte de...colocataire un peu spécial... Mais il est pas méchant hein... Il va rien vous faire...

J'imagine qu'elle doit me prendre pour un dingue... Enfin, peut-être pas plus que ce qu'elle a déjà vu... Je me gratte nerveusement le crâne avant de m'approcher d'elle et de mettre un genou par terre, tendant les mains vers sa cheville blessée. Je prends doucement sa botte et tente de la faire glisser le plus doucement possible, souriant un peu pendant la manoeuvre.

Ca a un petit côté Cendrillon, vous trouvez pas?


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MessageSujet: Re: Angel in the snow — Andrew.   Angel in the snow — Andrew. EmptyLun 11 Mai - 4:02

Eija n’avait strictement rien d’une princesse. Non, quoi qu’on puisse en dire, même si son visage parfaitement dessiné leurrait bien des hommes et faisait chavirer leurs coeurs et leurs comptes en banque par la même occasion, la jeune femme ne pouvait être comparée à la moindre héritière digne de ce nom. Peut-être qu’en effet, il n’y avait bien que le surnom de Cendrillon qui pouvait lui aller, elle qui avait passé la moitié de sa vie à passer derrière sa mère et à s’assurer qu’elle n’allait pas encore se noyer dans une de ses bouteilles de vodka. La petite Eija avait du apprendre à faire ses armes seules, nettoyant et astiquant la misérable demeure qu’elle habitait avec sa génitrice quand celle-ci était encore occupée à distiller son chagrin dans un nouvel alcool fort, ou qu’elle s’était tout simplement endormie sur le canapé du salon. Alors à chaque fois, l’enfant tentait de se retenir de pleurer, prenant son mal en patience, se disant qu’un jour on viendrait l’extraire de ce monde ignoble dans lequel elle vivait en enfilant une belle pantoufle de vair sur son pied. Elle y avait cru pendant bien des années, allant même jusqu'à se dire qu’elle ne pourrait jamais trouver de prince plus parfait que Micael. Elle en gardait encore une trace autour de son cou, un joli pendentif fin en or blanc qu’elle retirait avant chaque rendez-vous avec un client. Pas par respect pour Micael, non, elle avait bien fini par comprendre qu’il s’en fichait éperdument de là où il se trouvait ; mais pour elle-même, pour la jeune Eija de quinze ans qui y avait cru l’espace d’un instant, bien longtemps avant de se retrouver à Dödskalle au milieu d’une tempête de neige dévastatrice avec une cheville à présent en miettes.

Elle sourit donc à cette remarque, comme elle avait sourit quand son hôte avait manqué de trébucher et de tomber, jurant dans une langue qu’elle avait parfaitement reconnu. Elle n’avait mis les pieds que très rarement en Angleterre, mais elle avait appris les bases, à savoir les formules de politesse et… Quelques expressions pour le moins grossières. À Stockholm aussi, elle avait pris l’habitude d’entendre discuter les individus qui l’entouraient dans la langue de Shakespeare, s’amusant à déceler les mots que Micael lui avait transmis quelques années auparavant, son visage s’illuminant à chaque fois que son oreille pouvait enfin repérer l’un d’entre eux. Et puis les riches hommes d’affaires disparaissaient et elle regagnait son appartement de la capitale suédoise qu’elle avait voulu assez petit pour qu’il ne paraisse jamais trop vide ; la vie continuait et reprenait tout simplement son cours... Eija laissa ainsi le brun s’occuper de tout, le remerciant pour son chocolat chaud, prenant soin de le doser à son goût avant de venir y porter les lèvres une première fois. Il y avait un petit côté rassurant à boire une boisson comme celle-ci. Le thé, c’était pour les personnes d’un certain âge, installées sans doute dans la vie active ou sur le point de prendre leur retraite ; ou bien c’était pour rester sagement dans un gros pull devant la fenêtre à regarder les flocons virevolter au dehors. Le café, c’était pour le matin, pour avoir un peu plus de force afin d'affronter la journée qui se dessinait. Tandis que le chocolat… Et bien il n’y avait tout simplement rien de mieux que ce breuvage pour se remettre de toutes les blessures. Ce dernier rappelait les bons goûters pris en famille, les éclats de rire, les enfants turbulents qui auraient passé trop de temps à jouer dans la neige et qui se seraient réfugiés à l’intérieur pour quémander un grand bol de lait chaud avec du cacao.

Perdue dans ses pensées, Eija quitta sa tasse des yeux lorsque l’homme qui l’avait accueillie revenait avec de quoi la soigner, un grattement les interrompant alors. En vérité, si la blondinette n’avait pas déjà reposé le récipient encore plein et bouillant qu’elle tenait entre les mains une seconde auparavant, elle l’aurait très certainement renversé sur elle en voyant débarquer… Un renard. Rien que ça. Écarquillent de grands yeux, Eija observa la bête qui la contempla en retour avant de se carapater dans un coin de la pièce, Eija continuant de la suivre un instant du regard afin de s'assurer qu’elle n’avait pas été victime d’une hallucination quelconque ou qu'elle ne se trouvait pas au beau milieu d'un rêve comme une certaine autre princesse... Ce n'était tout de même pas son chocolat chaud qui avait été empoissonné, pas vrai ? Non, aucune chance, cette vision était bel et bien réelle, et le propriétaire des lieux lui donnait déjà quelques explications auxquelles elle se contenta d’hocher la tête sans un mot, abasourdie à l’idée de constater qu’elle ne connaissait pas encore tous les mystères de Dödskalle. Elle était donc ailleurs, essayant toujours d'apercevoir l’animal qui s’était réfugié sous ce qui semblait être une table à dessin, quand l’inconnu s’agenouilla devant elle pour prendre soin de son pied endolori.


Eija sourit à nouveau, pour ce qui semblait certainement être la millième fois. « J’espère que j’ai meilleure allure que Cendrillon… Enfin, si vous avez un château qui traine quelque part, ça ne me dérange pas forcément non plus de vous suivre. » Elle s'autorisa un ricanement, et retirant ensuite sa chaussette, elle préféra tenter de se charger de son bandage par elle-même, ne souhaitant pas embarrasser ce jeune homme encore davantage. « Ne vous en faites pas, je vais m’en occuper. » Pliant doucement la jambe pour que sa cheville se retrouve posée sur son autre cuisse, elle se concentra un instant sur son articulation blessée pour voir si celle-ci n’avait pas gonflé depuis le choc qu’elle avait subit. Puis, se rappelant qu’elle était observée, Eija releva rapidement la tête, esquissant un énième sourire. « D’ailleurs, je m’appelle Eija, et… You, English ? » Les joues d’Eija rougirent alors, un léger rire fuyant aussitôt ses lèvres. « Désolée, je ne maitrise pas vraiment cette langue. Mais… Je suis enchantée tout de même ! Enchantée de rencontrer Pudding également ! » Après tout, elle allait sûrement passer la nuit ici, autant qu’ils apprennent à tous faire connaissance...  
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Andrew Gustaffson
Andrew Gustaffson

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MessageSujet: Re: Angel in the snow — Andrew.   Angel in the snow — Andrew. EmptyJeu 14 Mai - 13:07



Angel in the snow
Eija & Drew
Je crois que c'est la première fois où une inconnue rentre chez moi. Le reste du temps, c'est des amis, ou Noah le facteur, et ça doit être à peu près tout. Alors là, c'est comme si, en la voyant installée sur mon canapé, y'avait une anomalie dans mon paysage habituel, comme le jeu des 7 erreurs entre deux images qu'on trouve parfois dans les journaux. Là, la seule erreur, c'est elle. Mais en même temps, je me suis même pas posé de questions en la sortant de la neige et en la ramenant ici. Je suis peut être handicapé des relations sociales, mais pas au point de la laisser claquer dehors juste parce que ça me fait chier d'ouvrir la porte.

Et puis elle a pas l'air méchante, et je pense pas que quelqu'un lance un plan assez tordu pour qu'elle se casse la cheville juste devant chez moi, histoire que je la fasse rentrer, et qu'elle puisse espionner mon boulot. Alors oui je sais que quelques planches qui filtreraient sur le net avant la sortie officielle affoleraient le monde geek, et que ça se vendrait foutrement cher, mais ça serait quand même foutrement tiré par les cheveux. Enfin, maintenant qu'elle est là, je tente de me montrer sous mon meilleur jour. D'être sympa. Et j'ai pas trop à me forcer. Et petit à petit je me sens un peu plus à l'aise. Comme si mon cerveau enregistrait enfin que c'était pas une menace. Juste une fille qui avait besoin d'aide.

La pauvre, je vois qu'elle flippe quand Pudding fait son apparition, et finalement, les deux sont terrifiés. Même si elle se reprend plus vite que la bestiole, dont on voit juste les deux yeux qui la scrutent par-dessous mon bureau. L'air inquisiteur du "Mais tu fous quoi chez moi?". Sauf qu'il doit se rappeler qu'on est colocs, et que j'ai le droit d'inviter qui je veux. Alors il vaudrait mieux qu'il s'habitue, surtout que c'est moi qui paie les croquettes pour chat qu'il adore. Pendant ce temps je lui ôte sa botte, le plus doucement possible, avant qu'elle vienne ôter sa chaussette et tendre la main vers le gel à l'arnica que j'ai ramené.

Vous êtes sûre que vous vous en sortirez?

Je recule d'un pas alors qu'elle commence à s'occuper de sa cheville. Et je me sens un peu inutile alors j'avale une gorgée de café et souris quand elle se présente. Eija. C'est joli comme prénom, même si ça me rappelle une chanson d'Outkast ''Hey Ya". Mais je vais me la fermer. Elle risque de le prendre mal.

Enchanté Eija. Moi c'est Andrew. Et ouais, je viens d'Angleterre, même si ma mère est originaire de la ville. D'ailleurs, ça fait longtemps que vous êtes en ville? En cinq ans je vous ai jamais vue... Bon après, je sors pas beaucoup...

Je ris doucement en l'entendant tenter l'anglais, avec un petit accent charmant.

Enchanté aussi. Et vous en faites pas on peut rester au suédois.

Je la vois terminer son bandage, et j'en profite pour m'accroupir près du bureau, tenant la main vers la boule orangée. Il fait timidement un ou deux pas, venant renifler mes doigts, avant que je l'attrape en passant mes mains autour de son thorax et je l'attire vers moi. Il s'est raidi, et une fois que je le prends dans mes bras, il me lance un regard qui veut dire "Putain espèce de traitre! Tu vas voir je vais me venger en chiant sur le tapis et en bouffant tes pinceaux". Mais je continue de le caresser alors que je m'approche d'Eija toujours installée.

Vous pouvez le caresser. Rassurez-vous il est pas méchant, juste un peu con par moments. Comme bouffer une porte de placard parce que cet idiot avait réussi à s'enfermer et a paniqué... Son point faible, c'est derrière les oreilles.

Sous ma main je sens qu'il panique, son coeur bat vite et son souffle est rapide, mais je gratte doucement sa fourrure. Il sursaute quand la main de la jeune femme se pose sur ses poils, avant de se détendre quand il se rend compte que c'est assez sympa ce qu'elle lui fait. Mais c'est un renard, et pas un chat. Alors il la laisse le toucher quelques secondes avant de se débattre et se glisser hors de mes bras, avant de filer à la cuisine.

Il est comme moi, il est pas très sociable...

Je lui lance un petit sourire d'excuse avant de jeter un oeil dehors. La nuit commence à tomber.

Ecoutez je sais que...ça va vous paraître un peu...bizarre mais vous pouvez rester là. Je peux déplier le canapé ou vous laisser la chambre en haut, mais c'est un escalier assez raide. Enfin...comme...comme vous voudrez...


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Eija L. Åberg
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MessageSujet: Re: Angel in the snow — Andrew.   Angel in the snow — Andrew. EmptyVen 29 Mai - 0:12

La jeune femme se contenta d’un hochement de la tête à la première question d’Andrew avant de s’affairer à la tache et de faire en sorte que sa cheville soit bien maintenue par le bandage. Pas question de se refaire mal au moment où la neige aurait enfin fondue et qu’elle pourrait repartir chez elle en priant pour que sa mère ne soit pas dans un état lamentable. À l’heure actuelle, la pauvre femme devait encore être en train de se noyer dans ses bouteilles, et certainement pas par inquiétude pour sa fille, bien au contraire. Johanna devait sûrement être en train de se remémorer ce fameux soir de Décembre particulièrement enneigé où son mari avait pris la route, disparaissant dans la nuit noire sans demander son reste. Combien d’hommes avaient fini par faire pareil ce soir-là, alors qu’Eija venait de se tordre la cheville en luttant contre la tempête ? Combien d’entre eux avaient décidé de tailler la route sans un regard en arrière ? La blonde préféra chasser toutes ces pensées pessimistes de son esprit, se concentrant à présent sur les déclarations du brun qui se tenait en face d’elle, ce denier lui énonçant alors son prénom avant de lui demander depuis combien de temps elle habitait ici.

Elle se contenta de réfléchir, remontant à l’année de sa majorité pour en déduire depuis combien de temps elle avait quitté Dödskalle, les yeux toujours rivés sur sa cheville endolorie. Andrew était déjà parti récupérer l’animal qui s’était dissimulé sous sa table à dessin, le ramenant auprès de la jeune femme pour qu’elle puisse le caresser elle aussi. Eija hésita longuement. Après tout, rien ne lui permettait de s'assurer que la bestiole n’était pas truffée de puces ou autres parasites en tout genre, et elle se força à sourire pour la première fois de la soirée tandis que sa main frôla à peine le pelage de l’animal avant de reporter toute son attention sur autre chose, renfrognant un ricanement quand Andrew affirma qu’il était aussi associable que la boule de poils. Il n’avait pas franchement l’air de l’être pourtant. À moins que ce ne soit elle qui dégage cette aura rassurante et apaisante. Eija n’avait pas pour habitude de s’envoyer des fleurs mais elle connaissait suffisamment les hommes pour pouvoir affirmer qu’ils avaient simplement besoin d’une présence féminine auprès d’eux pour s’ouvrir et se révéler bien plus bavards et sensibles qu’ils n’y paraissaient. La blonde ne cherchait pas non plus à tirer de conclusions trop hâtives, mais il lui semblait bien qu’Andrew ne rentrait pas encore tout à fait dans cette catégorie de personne à laquelle il disait pourtant appartenir. Elle resta pourtant muette à nouveau, prenant la parole une fois son bandage terminé et son pied rangé dans sa chaussette qu’elle avait réussi à épargner de l’impressionnante couche de neige qui régnait au dehors.

« Comme vous voulez, vraiment, ça ne me dérange pas de rester sur le canapé, au contraire… Et puis le temps de savourer mon chocolat… » Elle n’allait tout de même pas se précipiter pour regagner la chambre ou se mettre au lit sans avoir terminé sa tasse, pas vrai ? Eija porta d’ailleurs le récipient jusqu’à ses lèvres en prenant garde de ne pas se brûler. « Par contre, si vous avez une ou deux couvertures qui trainent, je ne serais pas contre. J’espère que cette foutue neige aura disparue demain matin pour que je puisse rentrer. » La blonde laissa échapper un soupir, ses pensées voguant à nouveau jusqu’à sa mère dont elle ne voulait même pas imaginer l'état. Elle savait pertinemment qu'il s'agissait d'une perte de temps, et pourtant la jeune femme ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Un jour, Johanna finirait par avoir raison de sa fille et ce serait sans doute tant mieux. Eija n’aurait plus de soucis à se faire ainsi… Relevant la tête vers Andrew, une autre requête lui vint alors subitement à l’esprit. « Oh, et si vous pouviez… simplement… prendre le renard avec vous… Non pas que je n’apprécie pas sa compagnie mais… Je ne suis pas trop habituée aux animaux, voilà tout… » Il n’y avait pas à dire, Eija avait beau avoir grandi dans les rues de Dödksalle, elle n’en n’avait pas oublié le luxe qu’elle avait pu connaitre à Stockholm pour autant, exigeant certaines choses essentielles et privilégiant souvent son confort sur tout le reste. Et puis, sans parler de ça, pas question qu’elle partage le salon avec un animal sauvage imprévisible. Elle ne voulait pas se réveiller dans une pièce où le renard aurait soudainement eu la brillante idée de marquer son territoire sur ses affaires… Remarquant aussitôt qu’elle avait oublié de répondre à l’une des questions d’Andrew, elle reprit la parole dans la foulée. « Et c’est normal si nous ne nous sommes jamais croisés par le passé… Je suis née ici mais je suis partie il y a six ans environ. Peu de temps avant que vous arriviez au final, si j’ai bien compris. Ceci explique donc cela. » Elle haussa distraitement les épaules, se délectant d'une autre gorgée, un énième sourire se posant sur ses lèvres.
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Andrew Gustaffson
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MessageSujet: Re: Angel in the snow — Andrew.   Angel in the snow — Andrew. EmptyJeu 25 Juin - 10:08



Angel in the snow
Eija & Drew
Je me sens un peu con, à rester planté là sans rien faire pendant qu'elle se soigne, mais elle fait ça clairement mieux que moi. Je suis tellement nul pour m'occuper de moi ou des autres que j'aurais sûrement fini par lui faire plus de mal que de bien. Au point que ça aurait pu dégénérer en septicémie, ou en gangrène et on finira par lui couper le pied. Ouais je suis tellement doué que ça pourrait être dans mes cordes... Alors, pour m'occuper, mais surtout parce que je pense que ça lui ferait plaisir, je lui apporte Pudding, qui se laisse faire quelques secondes avant de se carapater dans la cuisine, nous observant, caché sous l'évier. Et je sens qu'elle est soulagée que le monstre se soit éloigné. Encore une mauvaise idée. Merde Drew t'es vraiment con... Tu lui colles une créature sauvage sous le nez alors qu'elle avait peut-être la trouille et qu'elle n'a pas osé t'en parler. Mon dieu mais y'a vraiment rien à sauver chez toi. Reste dans ta tanière et arrête de croiser d'autres gens que tes amis, parce que ça finit toujours en catastrophe...

Je passe nerveusement ma main dans mes cheveux et me lance timidement à propos du fait de la garder avec moi cette nuit. Bien sûr j'ai déjà eu des copains de Londres qui sont venus me voir mais... c'est la première inconnue qui reste dormir et je sais pas vraiment comment faire. Enfin théoriquement si, mais... je suis pas à l'aise. C'est tellement nouveau pour moi.

Oh bien sûr. Je... vous vous mettez au lit quand vous voulez hein. Je suis plutôt du genre couche tard de toute façon... Donc si...euh... pour vous occuper j'ai la télé, quelques DVD... j'ai aussi pas mal de bouquins, de comics et de BD... Servez-vous. Et n'hésitez pas à me dire quand vous voulez que je vous laisse tranquille...

Drew t'es pathétique. Vraiment...

Pour les couvertures, ça arrive...

Je me tourne, et ouvre un coffre caché sous la banquette placée devant la fenêtre, en tirant un oreiller en plus et deux couvertures de laine. Je dépose le tout sur l'accoudoir avant de me rasseoir en face d'elle.

Voilà. Si jamais vous en voulez d'autres, il y en a encore une ou deux là-dedans. Et si c'est dégagé je vous ramènerai en voiture. Avec votre cheville ça serait pas raisonnable de vous laisser traverser la ville à pied...

Je termine ma tasse et l'observe. C'est elle qui débarque chez un inconnu et pourtant elle a l'air tellement à l'aise. Tellement détendue. C'est dingue. Moi je sais à peine quoi faire et où me mettre... Je hoche la tête quand elle parle de Pudding.

Oui bien sûr. Je le mettrai dans le garage pour la nuit. Il va ronchonner mais il survivra...

Et enfin elle m'en dit plus sur elle, et sur son arrivée en ville. C'est vrai que j'avais posé la question il y a un moment, mais entre sa jambe et l'arrivée de la créature, le sujet était un peu passé à la trappe. Je l'écoute avec attention. Son explication est claire et limpide, et je souris, un peu plus à l'aise.

D'accord. Mais ça ne fait pas longtemps que vous êtes revenue alors... Vous êtes partie faire vos études ailleurs? Je... pardon, ça ne me regarde pas. Et euh... pour cette nuit... est-ce qu'il vous faut autre chose? Je peux vous prêter un pyjama, il doit y avoir une brosse à dents neuve dans un placard... je...

Je me mords les lèvres une seconde, faisant tourner le fond de café dans ma tasse avant de relever les yeux vers elle.

Je suis désolé d'être... aussi peu doué. C'est la première fois que je sauve une princesse des neiges alors il faut me comprendre, l'émotion tout ça...

J'essaie un petit sourire timide, pour bien lui faire comprendre que je plaisante, même si au fond c'est la vérité...


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