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 You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja

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Yngve Angsar
Yngve Angsar

Erre ici depuis : 06/09/2014
Âge : 28 ans
Missives : 319
Occupation : Fossoyeur de Dödskalle, le maniaque à la pelle, il creuse
DC : Noah et Saria, les étrangers

Feuille de personnage
Dispo RP: Disponible
Son rêve: Il meurt après avoir supplié son frère jumeau, Kjell, de ne pas partir.
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MessageSujet: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyLun 8 Sep - 17:15


Sadness, kindness, madness
Only the pain remains
And keep us sane


Il s’était encore réveillé en plein milieu de la nuit.

Il aurait voulu dire que c’était à cause de cette fenêtre qui avait claqué, tôt le matin, un coup de vent, l’extirpant de son sommeil mais c’était autre chose. Autre chose qui faisait battre son coeur aussi vite et autre chose qui avait arraché une plainte de douleur au jeune homme tandis qu’il posait une main sur son coeur, le conjurant de battre moins vite. Il avait peur. Yngve avait peur. Il connaissait bien cette sensation à présent, dansait avec elle au quotidien et elle venait l’extirper de ses rêves pour le punir et lui rappeler qu’il n’avait pas le droit de rêver, qu’il devait demeurer ici, dans le présent… Ici. Pas le droit d’apercevoir le visage de Kjell et de tendre la main pour les passer sur les lèvres de son frère. Non, il se réveillait toujours à ce moment là du rêve. Parce qu’il avait peur, peur de ne pas le reconnaître, peur de ne plus être en mesure de l’aimer, peur d’avoir été oublié, terrassé par le temps, effacé de la mémoire de son jumeau.

Foutaises, se força t-il à murmurer dans le noir avant de quitter son lit, toujours nu pour attraper le briquet qui reposait, bien à sa place, sur la table de chevet. Les pendules indiquaient trois heures et les étoiles dans le ciel confirmait bien cette nuit, peu importe, le suédois savait très bien qu’il ne se rendormirait pas. Il n’était pas dupe, dix ans de la même rengaine, il se connaissait à présent. Au lieu de quoi, Yngve préféra aller s’installer sur les marches du perron, bien assis, allumant puis éteignant son briquet, faisant apparaître puis disparaître cette toute petite flamme. Dödskalle semblait tranquille, presque tranquille quand on était au fait du dernier corps qui avait été retrouvé. Une affaire tragique, une bêtise selon le jeune homme qui ne comprenait pas qui pouvait oser salir leur ville de la sorte et profaner leur ange, leur divinité. Sebastian avait été un fou, et maintenant il était de l’autre côté, pour le meilleur comme pour le pire… Yngve poussa soupir et observant la flamme, il la fit glisser sur la paume de sa main. Juste quelques heures, quelques heures...

Il observa le lever du soleil en silence, observa Noah qui passa distribuer le courrier avec ce même air sur le visage, les épaules nues et le dos courbé, l’esprit vide. Il ne pensait à rien en particulier, il attendait l’heure pour aller travailler et s’oublier un peu. Il finit par se lever vers midi pour rejoindre sa douche, Yngve resta longtemps sous le jet d’eau se forçant à respirer correctement et à penser à tout sauf à sa nuit blanche. Parfois l’absence de Kjell n’était qu’un soupir, quelque chose qui lui caressait la joue, quelque chose de facile à oublier mais il y avait les jours… Les jours comme celui-ci, les jours sans fin où il était incapable de voir par delà le vide et il se sentait même sombrer. Il ne le faisait jamais. Il continuait ses journées, il sortait de sa douche, se séchait, enfilait ses habits dans cette ordre : chaussettes noires bien remontées jusqu’aux genoux, son pantalon de la même couleur funeste, sa chemise blanche qu’il finissait toujours par salir et une veste couleur ténèbres qui commençait à devenir trop grande pour lui. Il n’avait pas mangé depuis quatre jours à présent, mais il pouvait survivre.

Yngve enfilait alors ses chaussures, bien tranquillement, bien docilement  et il se rendait au cimetière le pas traînant. La journée était clémente, pas de pluie, personne pour l’arrêter sur son chemin. Il salua Selma de loin, récupéra sa pelle et avec ses instructions du jour, il savait où creuser. Deux corps de plus cette semaine. Raison du décès? Il s’en moquait, il devait creuser. Le premier trou qu’il faisait, le tout premier en enfonçant sa pelle dans le sol était si petit, si maigre, si insignifiant. Mais il l’agrandissait toujours, toujours avec le sourire aux lèvres, se battant avec cette terre un peu trop ferme par endroit, molle à d’autre, toujours creuser, toujours beaucoup plus profond. Parfois il sifflait, il sentait les gouttes de transpiration rouler sur son cou mais jamais il n’enlevait sa veste, il remontait les manches de sa veste et sa chemise, comme aujourd’hui, et il creusait. Creusait une belle place pour cet autre départ, il construisait des petites boites de repos, des petites boites de paradis et tout allait bien. Tout allait pour le mieux.

Il n’en était qu’à un mètre de profondeur, lorsqu’il aperçut une silhouette familière, ses mèches brunes passaient rarement inaperçues et son sourire s’agrandit en identifiant Sanja au loin. La Nordenskiöld était de ses beautés que Yngve ne comprenait pas, elle était mystérieuse et parfaite à sa manière, parfaite même sans sa jumelle, sans Saga qui n’était plus et qui reposait ici. Il s’essuya le front du revers de la main, de la terre sur sa peau à présent et passant sa pelle sur son épaule, il s’approcha lentement de Sanja, l’ombre d’un sourire sur les lèvres. « Bonjour… si tu demandes d’où vient le bouquet de fleurs c’est de moi. » Il désigna d’un geste de la tête les trois roses qu’il avait posé sur la tombe de Saga il y avait quelques jours de cela. « Je me disais que quelque chose manquait. »
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Sanja Nordenskiöld
Sanja Nordenskiöld

Erre ici depuis : 05/08/2014
Âge : 27 ans
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Occupation : Propriétaire et gérante du restaurant de la ville

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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyMer 10 Sep - 13:16


You can be addicted to a certain kind of sadness
Yngve & Sanja

Le lundi est mon jour de repos. Le jour de la semaine où j’en profite pour prendre du temps pour moi, pour me remettre des longues heures de la semaine, en enchaînant les services du midi et du soir. Je traîne au lit, je regarde un film, je joue avec Takk et je m’occupe de lui. Le pauvre félin ne me voit pas tant que ça les autres jours. Je lis un peu. Parfois, je m’occupe aussi des factures, quand la semaine a été rude et que je vois qu’elles s’accumulent sur un coin de mon bureau, histoire de me mettre à jour avec les fournisseurs. Mais s’il y a bien un truc qui fait toujours partie de mon rituel du lundi : c’est aller voir ma sœur. Le lundi est le jour de la semaine où je vais sur sa tombe. Je peux même pas lutter contre ça, j’en ai besoin. Besoin comme on a besoin de manger, de dormir et de respirer. Je me sens mal si je n’y vais pas, et à un moment donné de mon lundi, je finis toujours par enfiler la parka et à sortir.

Quand on était gosses, j’avais toujours la frousse des cimetières. Enfin, ON avait toujours la frousse des cimetières. Pour nous, c’était un endroit super inquiétant, où on risquait de croiser toutes les créatures de cauchemar qu’on trouvait dans nos livres. On adorait ce qui était effrayant, on se lisait des histoires de fantômes et on passait en boucle le clip de Thriller de Michael Jackson, mais on aurait donné dix fois notre goûter plutôt que d’être obligées de passer près du cimetière et de son portail immense et lugubre. Imaginer qu’on puisse voir un fantôme, un vampire ou un zombie…

Mais ça, c’était avant. C’était avant que la mort, cette belle connasse, ne me prive de la personne à laquelle je tenais le plus au monde. Et me laisse seule, survivante, amputée. Quand elle a déclaré sa maladie, et pendant tout le temps où j’ai été près d’elle, quelque chose me disait que moi aussi j’allais tomber malade. Moi aussi j’allais choper la même saloperie. Après tout, les jumeaux font tout pareil non ? Alors dans ma tête, très tranquillement, je me suis préparée à l’idée d’être malade, moi aussi. Sauf que j’ai passé des examens, et je me porte comme un charme, à part que je fume un peu trop. Et que je bois un peu trop, aussi. Je m’étais préparée à mourir, à rejoindre Saga, et j’avais pas peur.

Mais au lieu de ça, la mort m’avait obligée à subir une torture pire encore : à vivre sans ma jumelle.
Maintenant, le cimetière est devenu comme un salon de thé où j’aurais mes habitudes. Et dans un sens, j’y vais à chaque fois pour retrouver quelqu’un que j’aime. Elle est la seule chose qui me retienne ici, savoir que son corps est prisonnier de la terre, et que je peux pas l’emmener avec moi. Hélas. J’y vais toutes les semaines, réglée comme une horloge, parce que j’en ai besoin. J’ai besoin de voir où elle est, l’endroit où je me sens le plus proche d’elle. Je n’ai plus peur, au contraire. J’aime le calme qui y règne. A force, je suis une habituée. Je remarque tout : une nouvelle tombe. Un bouquet qui a changé. Une statue brisée par le gel ou le vent… Je le connais comme ma poche, et je pourrais me rendre les yeux fermés sur la tombe de Saga. Une fois arrivée je lui parle, je lui raconte ma semaine. Ce qui s’est passé au restaurant, les ragots de la ville, ce qui s’est passé. Je reste une heure, parfois plus, et ensuite je rentre chez moi, apaisée. Enfin, apaisée autant que possible, parce que sa mort a fait mourir aussi une partie de moi, et je suis pas sûre qu’un jour, cette partie-là ressuscite.

Aujourd’hui j’avais fait la grasse matinée, et j’ai eu besoin de sortir après m’être réveillée. Il doit être dix heures quand je claque la porte, habillée d’un jean large, de ma parka, et de mes DrMarteens bien défoncées que j’ai depuis des années. Je marche sans même me rendre compte de ce qui se passe autour de moi, pas encore bien réveillée, et perdue dans mes pensées, mes écouteurs sur les oreilles. J’entre dans le cimetière, un pot de chrysanthèmes rouges sous le bras. Sa couleur préférée. Notre couleur préférée. Le gravier crisse sous mes chaussures. La ville est encore à moitié déserte, et le cimetière encore plus. J’arrive devant la tombe de ma sœur, et je remarque trois roses, posées sur le marbre. Je me penche pour les observer, déposant au passage la plante que j’ai ramenée, quand j’entends une voix dans mon dos. Je sursaute, portant une main à ma poitrine pendant que je me retourne. Merde, j’ai encore mes écouteurs. Je les ôte rageusement de mes oreilles avant de me tourner vers le nouveau venu. Yngve. Un de mes rares copains d’enfance, et surtout d’adolescence.
Yngve Angsar, tu m’as foutu une peur bleue !

Je lui donne un léger coup de poing dans l’épaule une fois qu’il est près de moi, pour le punir de ma frayeur. Il m’explique ensuite que c’est lui qui a déposé les trois roses sur la tombe de ma sœur. Ma gorge se noue un peu, et mon faux énervement se change en gratitude.

Merci pour la petite attention. Je suis sûre que ça lui aurait plu.

Je reprends un peu mon souffle, mon cœur se calmant peu à peu du rush d’adrénaline.

Je sais que ça faisait vide, c’est pour ça que j’ai ramené ça. C’est gentil d’avoir assuré l’interim pour la déco, en attendant. J’espère au moins que tu les as pas piquées à quelqu’un d’autre. Si en plus tu t’attires des emmerdes avec les morts en plus des vivants…

Je lui souris légèrement en coin. Je le connais depuis tellement longtemps que je me donne le droit de lui sortir les pires vannes de merde sans qu’il ait le droit de rire quoi que ce soit.

Tu vas bien sinon?

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Yngve Angsar
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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyDim 14 Sep - 17:32


Sadness, kindness, madness
Only the pain remains
And keep us sane


Il les avait toujours trouvées jolies. Sanja comme Saga, celles qui ne séparaient jamais alors qu'elles courraient dans les rues de Dödskalle, ponctuant leur petite ville de rires enfantins qui ne semblaient pas avoir leur place ici. Pour lui, elles étaient tout simplement parfaites, image identique l'une de l'autre, il n'y avait rien qui clochait dans cette famille rien d'imparfait. Trop de fois après quelques instants passés auprès des jumelles, que ce soit à l'école primaire ou même au lycée, Yngve avait jeté un regard noir à son frère. Mais il ne blâmait pas Kjell, il se blâmait lui, lui le deuxième, lui qui aurait du être une copie parfaite et identique de son frère, pour pouvoir n'exister qu'en lui et par lui. C'était lui l'anomalie et lui dont le coeur brûlait de jalousie à chaque fois qu'il voyait les deux soeurs échanger un sourire ou même une parole. Quand sa main glissait dans celle de Kjell, ça ne pouvait pas être aussi parfait, non ça ne le pouvait pas parce qu'il n'avait pas réussi à être comme elles, non, non… Cette notion l'avait hantée pendant des années et en silence il avait observé Sanja quitter la ville et il était allé rendre de visite de temps à autre à Saga.

Il ne restait plus qu'eux au final. Plus qu'eux pour respirer et plus qu'eux pour survivre. Kjell n'était jamais parti aussi longtemps et Yngve s'était muré dans un silence terrifiant, préférant prétendre que la douleur était supportable. Elle ne l'était pas. Il se souvenait encore de cet article qu'il avait lu à propos d'anciens soldats qui avaient été amputé du bras ou de la jambe, certains ressentaient toujours de la douleur à l'endroit où s'était trouvé leur ancien membre. Pour Yngve s'était pareil, la nuit, seul dans son lit, sa peau le brûlait, son crâne le martelait et il avait mal, mal là où Kjell aurait dû déposer des baisers sur sa peau. Douleur factice, douleur fantôme, il allait bien. Mais non… Kjell était parti, lui aussi avait été délaissé par son autre moitié, lui aussi n'avait plus vraiment de famille. Non pas que les mots aient franchis ses lèvres, non, il avait conservé le silence face à Saga et ils avaient pu leur thé avec des sourires brisés. Et maintenant, elle reposait ici et il conversait avec sa soeur, comme si tout ceci n'était pas foncièrement faux et que tout allait bien. Il s'était presque attendu à ce que Sanja désire être mise en terre le même jour que sa soeur, c'était ce qu'il aurait souhaité, ce qu'il aurait voulu, peu importe son rêve, c'était son existence et sans doute sa raison de vivre, sans son frère… Il ne restait plus rien. Aussi, il se disait, dans son esprit d'enfant gâté et raté, qu'il veillait sur Sanja, s'assurant qu'elle faisait honneur à sa soeur. Même si pour lui le choix était simple, s'il avait été de ses hommes qui tuaient il s'en serait sans doute charé lui même, pour ensuite déterrer Saga et poser sa soeur à côté d'elle et les laisser tranquille. Parce que c'était mieux ainsi.

Au lieu de quoi, Yngve imita l'expression de Sanja, lui offrant un sourire, poli et presque timide pour ceux qui n'auraient pas su lire le jeune homme correctement.  « Tu me connais je suis toujours très apprécié dans les parages… Ne t'inquiète pas pour les fleurs, j'ai fait les yeux doux au fleuriste du coin. » Ce qui était la vérité, il n'avait pas assez d'argent pour remplir son frigo et encore moins des fleurs, mais il connaissait tout le monde ici et on savait qu'il n'allait pas fuir et qu'il n'allait pas partir alors… Alors on fermait les yeux et on laissait Yngve s'en aller.« Je vis. » dit-il simplement en réponse à sa dernière interrogation, il préférait ne pas mentir. Il n'avait pas l'énergie suffisante pour mentir en réalité, il ne pouvait que creuser et rentrer chez lui les mains dans les poches et revenir le lendemain. C'était tout ce qu'il lui restait à présent.  « Et toi le restaurant? J'entends toujours les gens dire que c'est bien mieux depuis que c'est toi qui est aux commandes… Peut être que je passerai en fin de semaine, qui sait? Si je ne suis pas trop pris ici bien entendu. » Il ne viendrait probablement pas, ou alors quand il savait que Sanja était absente, sûrement pour faire les yeux doux encore une fois à un serveur, pour avoir à manger sans payer l'addition. Il ne savait franchement pas où passait son argent, sûrement dans toutes les factures de cette si grande maison qu'il n'avait plus les moyens de s'offrir et qu'il ne pouvait pas abandonner… C'était chez eux, c'était chez lui, il ne pouvait pas vendre ses murs, ses pièces, c'était ses souvenirs. Peut être que s'il avait exprimé toutes ses peurs à voix haute Sanja aurait été en mesure de le comprendre, mais Yngve ne parlait jamais de lui et il n'était pas fort pour les confidences. Il y voyait un signe de faiblesse et personne ne méritait de le voir ainsi, pas même Kjell.

Il détacha ses yeux de Sanja, tournant ses yeux vers la tombe de la défunte. « Elle aurait été fière de toi…  » murmura t-il, une autre vérité quittant enfin ses lèvres.  
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Sanja Nordenskiöld
Sanja Nordenskiöld

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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyMar 16 Sep - 16:35


You can be addicted to a certain kind of sadness
Yngve & Sanja

Yngve, le spectre du cimetière. Je le croise pas toujours quand je viens voir ma sœur, et on dirait qu’il a gardé le côté petit con de quand on avait six ou huit ans. Yngve. On s’est rapprochés, lui et son frère, Saga et moi, parce qu’on était les seuls paires de jumeaux de toute la ville. Enfin, Saga et moi on était de vraies jumelles, eux pas. Ils se ressemblaient comme des frères, mais pas comme nous deux. Identiques. On était un peu des cas à part, des phénomènes. Mais ils habitaient un peu loin de chez nous et on se voyait le plus souvent dans la cour de l’école, moins en dehors. Enfin, ça c’était au début. En grandissant, on a continué à se voir, mais pas pour les mêmes raisons. Bizarrement, de nous quatre, Yngve et moi on s’entendait le mieux, tout comme le courant passait mieux entre Saga et son frère.

Après la crise qui a suivi mon rêve, le fameux rêve, j’ai commencé à être la rebelle des deux. Celle qui aimait bien faire chier. Un peu. Dans l’ensemble je restais quand même polie et bien élevée, mais je faisais plus de conneries. Et mes parents arrêtaient pas de vanter ma sœur, regarde comme Saga est sage, comme Saga a de bonnes notes, comme Saga a rangé sa partie de la chambre… J’en avais presque envie de vomir. C’était vraiment pas de cette manière qu’il fallait procéder pour que je change, même d’un pouce. Parfois ma sœur, quand on était couchées, me demandait pourquoi j’agissais comme ça. Pourquoi je ne faisais plus tout comme elle. Mais sur ce point-là, on s’était jamais comprises. A l’adolescence, on avait commencé à s’éloigner un peu. A se différencier, tout simplement. Elle continuait de s’habiller normalement, alors que moi j’avais claqué tout mon argent de poche pour m’offrir des DrMarteens rouge sang, et je m’habillais en noir. Ou en sombre. Une période où j’avais besoin qu’on soit deux, et non plus deux morceaux d’un tout. C’est à ce moment-là que je me suis mise à voir Yngve. Lui aussi était jeune et un peu con, mais du genre timide. Je l’ai un peu fait devenir mon disciple, dans le sens où il me collait aux basques et me posait des tas de questions sur les filles, ce qui se passait dans nos têtes et dans nos petites culottes. On avait commencé à fumer ensemble aussi, cachés dans la forêt pas loin du bar, toussant comme des asthmatiques en jouant aux grands. C’est aussi le premier garçon que j’ai embrassé. On voulait tester, apprendre, et après avoir piqué une bouteille d’alcool dans le stock du restaurant, on l’avait entamée, et on avait passé une partie de la soirée à se galocher maladroitement, installés sur un vieux tronc d’arbre. Quand j’y repense, c’était pas vraiment romantique.

Mes doigts chauffés par mes vieilles mitaines enroulent le cable de mes écouteurs pendant que je l’écoute me raconter ce qu’il a fait pour Saga. Je souris légèrement, quand il me dit qu’il les a eues en faisant du gringue au fleuriste. Tout lui.

Avec ta belle gueule tu pourrais vendre un frigo à un esquimau tu sais…

Je me penche, balaie les feuilles mortes qui se sont déposées, et essuie le granit lisse avec un torchon que j’ai emmené avec moi. Je l’écoute toujours alors que je m’active. J’aime bien faire ça. Rendre l’endroit où elle vit maintenant propre, et joli. Un peu comme elle. Je place ensuite le gros pot de chrysanthèmes, et remets les roses qu’il a apportées. Il me parle du restaurant, et je hausse les épaules avant de me redresser lentement, et farfouiller dans mes poches à la recherche de mon paquet de clopes. J’en glisse une entre mes lèvres, et lui tend le paquet, voir s’il en veut une. J’inspire une bouffée de nicotine, avant de souffler doucement. La fumée s’élève lentement dans l’air frais.
Ah ouais ? C’est gentil. Il fallait bien que je trouve un truc, quelque chose à faire. Alors ça plutôt qu’autre chose… Au moins ça m’occupe. Et je peux réutiliser tout ce que j’ai appris pendant les années que j’ai passées en Europe. Mais ouais, viens. Je t’offre le déjeuner pour la peine. Ca me fera plaisir.
Nouvelle bouffée. Je lui jette un regard en coin, un peu amusée, avant de m’asseoir sur la tombe de Saga. Dans un sens, c’est comme si on était assis ensemble sur un canapé, ou dehors, sur l’herbe. Je lui fais signe de s’asseoir à côté de moi. Près de Saga.

Y’a tant de morts que ça dans notre patelin, que je doive quasiment prendre rendez-vous ?

Quelques secondes de silence confortable. On fume tranquillement. Je ne pense pas trop à grand-chose, mais le son de sa voix me tire de mes pensées. Je me raidis. Putain. Ca fait un an, un an et sa mort est toujours aussi douloureuse. Comme le fait de piger qu’elle reviendra plus. Que je suis seule, sans elle. Amputée. En moins d’une seconde ma gorge se noue et je sens que j’ai déjà les larmes aux yeux.

Pourquoi ? De l’avoir abandonné et d’avoir parcouru l’Europe sans savoir qu’elle était malade ? Et maintenant, de toujours pas être arrivée à tourner la page ? De pas arriver à quitter ce patelin pourri, parce que j’aurais l’impression de l’abandonner encore une fois ?

Ma voix est rauque, mes yeux sont fixés sur le sol, et je ramène mes mains tremblantes ramènent ma cigarette à mes lèvres pour tirer une nouvelle bouffée.

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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptySam 20 Sep - 20:02


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Regret, chagrin, amertume. Il décelait tout cela dans le ton de Sanja et il se demanda s'il devait tenter de la réconforter ou tout simplement passer ses doigts sur le métal de sa pelle pour aller creuser une autre tombe. Oui, Yngve ne savait pas vraiment si la peine de la jeune femme avait plus d'importance que les autres histoires qu'il voyait tous les jours. Saga était un autre corps qui était retourné sous cette terre, rien d'autre, peut être même qu'elle était beaucoup moins que ça à présent... Peut être que les végétaux avaient commencé à puiser dans sa matière organique pour étendre leur racine, peut être que les différents insectes et autres vermines en avaient fait de même, et qu'ils avaient arraché chaque mèche de cheveux, une à une, puis fait disparaître sa peau, ses muscles et… Peut être qu'il ne restait rien d'autre de Saga c'était leur souvenir à eux et peut être que sa soeur avait juste peur que ces souvenirs-là finissent également par disparaître. Yngve ne savait pas quoi dire ou quoi faire, soulager les autres de leur peine n'était pas quelque chose qu'il savait faire. Il connaissait pourtant la mort et ses conséquences, savait comment elle laissait les vivants plus tremblants et plus terrifiés que jamais et pourtant… Toujours, il observait les larmes rouler sur les joues dans un silence, toujours distant, toujours ailleurs.

Il attrapa la cigarette qu'elle lui offrait et il eut un maigre sourire aux lèvres alors que leur doigt s'effleurèrent, le jeune homme plus que familier avec ce contact. Là encore ce n'était que des souvenirs, souvenirs de sa première cigarette, juste pour pouvoir impressionner Sanja et rester près de celle dont l'allure avait tendance à faire fuir les gens, ils étaient plus jeunes, plus insouciants… Elle avait eu des rêves, elle était partie voir le monde, lui il n'avait jamais aspiré à rien, il savait qu'il allait finir sa vie ici et il avait accepté son sort depuis longtemps. Le monde extérieur de l'intéressait pas et il n'avait jamais levé les mains vers les étoiles en rêvant de pouloir les toucher. Non, Yngve vivait et respirait et peut être qu'un jour il finirait par mourir. Peut être. En attendant, il était là avec Sanja, il se demandait s'il devait passer son bras autour des épaules de la brune et la rassurer. Mais elle n'était pas dupe, il y avait effectivement beaucoup de morts dans leur ville, et lui... Il creusait, creusait un grand trou pour tout le monde dans cette ville et ils allaient tous finir dedans. Certains étaient déjà partis… Il écrasait sa cigarette alors que Sanja lui posait des questions auxquelles il n'avait pas de réponses.

"Elle ne t'en a jamais voulu tu sais…" lança t-il distraitement. Yngve ne pouvait rien ajouter d'autre, il ne voulait pas l'accabler davantage, Sanja se sentait suffisamment coupable et même si, selon le fossoyeur, son crime ne pouvait pas être aussi facilement pardonné, elle souffrirait. Pour toute une éternité et pour tout le reste de sa vie à elle. Pas besoin d'en rajouter davantage, et comme à son habitude, il garderait son jugement et ses confidences pour lui. Et puis il n'était pas dupe, les gens attendaient très rarement qu'on leur dise la vérité. Il pouvait mentir, pour Sanja, Yngve pouvait mentir et prétendre. "Tu es libre, tu peux partir demain, ou même dans la seconde, elle ne t'en voudra pas, elle comprendra je suis certain." dit-il enfin, les yeux sur une des tombes. Il se redressa et s'étira, soudainement incertain, ayant peur de son propre mensonge. Il en voulait à son frère d'être parti et quand Kjell reviendrait… Il ne savait pas ce qui se passerait. Mais Saga avait été douce et aimante et lui il était un Angsar alors… les choses étaient bien différentes. Pour les Nordenskiöld, il existait sûrement une fin meilleure et bien moins âpre. "Tu avais une bonne raison de revenir Sanja, ici c'est chez toi et tu pourras toujours revenir à Dödskalle."

La vérité enfin franchissait enfin ses lèvres alors qu'il se penchait pour arracher de la mauvais herbe là sur la tombe de Saga, Selma lui avait appris à reconnaître les bonnes des mauvaises plantes, ça aidait toujours. Ça aiderait très certainement mieux avec son briquet, mais il ne brûlait plus rien depuis des années, ça ne l'excitait plus autant qu'avant. Avant il se voyait dans chacune des flammes qui étaient produites et ça le grisait d'exister pendant quelques secondes, d'être assez létal et destructeurs pour quelques secondes. Ça c'était avant, maintenant il n'était plus rien, juste éteint, sans vie et parfois lorsqu'il toussait la nuit, il était toujours surpris de ne pas voir de la cendre s'échapper de sa bouche. "J'aimerais te dire je ne sais pas… Que la vie sera meilleure ailleurs, qu'il y aura quelqu'un pour te tendre la main et essuyer tes larmes, mais ce n'est pas ce que je connais. Ici, c'est tout ce que je connais, ici c'est ma maison et c'est ici que se trouve ma famille." Il écarta les bras, faisant référence aux tombes et différentes sépultures. C'était chez lui ici, ce cimetière, parfois il creusait des tombes sans propriétaire, uniquement pour se nicher dedans et pour qu'on l'oublie. C'était silencieux et parfois les gouttes de pluies venaient le sortir de sa torpeur. Yngve haussa les épaules, passant une main dans ses cheveux.

"Et je suis bien incapable de laisser tout ça…Ou alors je dis des bêtises."
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Sanja Nordenskiöld
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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyVen 26 Sep - 16:36


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Yngve & Sanja



C’est agréable de retrouver Yngve, comme revenir dans un endroit où on jouait souvent gamin. Une bouffée de nostalgie, un parfum d’autrefois. Un retour à une époque heureuse où la seule chose à laquelle j’accordais de l’importance c’était comment faire chier mes parents. Simple. Une époque où Saga était encore là, où on était encore deux parties d’un tout. Ou je savais ce qu’elle pensait juste en la regardant, parce que je pensais exactement la même chose. Hier, et des millions d’années à la fois. Mais parler de ma sœur, même un an après, est comme un poignard qu’on m’enfonce dans le cœur. Ma punition pour ne pas avoir pensé à elle depuis cinq ou dix minutes. Et comme à chaque fois, je réagis comme un animal blessé : je montre les dents. Mais on ne fonctionne pas normalement quand on baigne dans une douleur épaisse comme du goudron depuis un an, sans voir d’amélioration.

Il tente de se rattraper, et je souris malgré les larmes qui menacent de rouler sur mes joues, et mes mains qui se sont mises à trembler. C’était bien Saga, toujours douce, et gentille. Elle n’aurait pas fait de mal à une mouche, et je sais qu’elle ne m’en voulait pas d’être partie. Elle avait trop peur de découvrir le monde, ou n’en avait pas besoin, mais je sais qu’elle était contente pour moi. Je tourne un peu mon visage vers Yngve, après avoir pris une bouffée de cigarette.

Au fait, je t’ai jamais remercié pour… pour ça. Pour… lui avoir tenu compagnie. Avoir passé du temps avec elle. Pas l’avoir laissée seule. Je serais rentrée à la seconde où j’aurais appris qu’elle était malade, mais elle voulait rien me dire. Et c’est ma saleté de mère qui a vendu la mèche. Mais trop tard. Le temps que j’arrive, elle était déjà condamnée et j’ai juste pu… l’accompagner jusqu’à… enfin… tu sais. Elle a eu de la chance de t’avoir près d’elle. D’ailleurs si un jour t’as besoin de… quoi que ce soit, t’hésites pas. Jte dois bien ça. Et ça englobe le fait de manger à l’œil au restau…

Je suis reconnaissante à Yngve pour avoir pris de son temps pour ma sœur. Etre allé la voir, lui avoir accordé tu temps, tout simplement. Ce que moi, pendant un temps, j’ai pas pu faire parce que je savais pas. Et je me suis toujours demandé pourquoi, alors qu’on partageait tout, le chagrin, la peine, la douleur, pourquoi j’ai pas senti sa maladie… Je tourne la tête quand il reprend la parole, toujours assise sur le marbre froid de la tombe de Saga.

Je pourrais pas t’expliquer, mais je peux pas. Je déteste ce bled parfois, et si j’ai repris le restau c’est juste pour pas me flinguer. Voyager, je sais pas. Ca me semble même pas intéressant depuis qu’elle est plus là. J’arrive… j’arrive plus à être heureuse. C’est comme… être dans le brouillard. Anesthésiée. Je survis, je vis pas. J’ai plus de plans, plus de projets. Je vis au jour le jour… Désolée, on est pas en pleine séance de psy…

Je termine ma cigarette, et la jette dans les buissons qui bordent le chemin un peu plus loin. Lui s’occupe à brûler des brindilles avec son briquet. Je l’écoute, et sursaute quand il se met à pleuvoir. Je remonte la capuche fourrée sur ma tête, et hoche la tête quand il me dit que lui n’a pas envie d’aller ailleurs parce qu’il n’espère plus rien de la vie. Putain, on est vraiment aussi avancés l’un que l’autre.

Eh Yngve… Tu veux pas qu’on aille au chaud se boire un truc ? Je peux te préparer quelque chose au restaurant si tu veux.

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Yngve Angsar
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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyVen 3 Oct - 8:45


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"Pas la peine de me remercier tu sais... J'ai apprécié lui tenir compagnie."

Il disait la vérité encore une fois, lui et Saga n'avaient pas beaucoup parlé. Yngve n'en avait pas ressenti le besoin outre mesure, cela avait été confortable d'être dans un silence relatif et de se laisser porter par le goût sucré du thé qu'elle lui servait. Ni plus, ni moins. Elle n'était pas de ces femmes à qui il faisait souvent des sourires et qu'il couvrait de baisers lorsqu'il cherchait un peu de chaleur humaine les soirs où le froid se faisait beaucoup trop ressentir. Non, Saga était l'opposé de Sanja et pas question de lui demander comment étaient faites les femmes ou espérer poser ses lèvres sur les siennes. Non, il avait toujours eu beaucoup trop d'estime pour cette jumelle-là. Il respectait Sanja également mais il comprenait que, même identique physiquement, elles étaient complètement différentes en terme de caractère et même leur sourire respectif, pour celui qui savait regarder, n'était pas le même. Donc il s'agissait de très bons souvenirs, des souvenirs dorés parmi la pénombre et sa pelle et le cimetière. Il ne les partagerait certainement pas avec Sanja mais ils étaient là et il ne l'avait jamais fait par pitié ou quelque chose comme ça, mais bien parce que parfois, même lui pouvait se montrer un minimum compatissant.

Compatissant et silencieux face à la peine de Sanja qu'il ne partageait pas et qu'il ne comprenait pas. C'était sa ville, il n'avait pas de rêves, pas d'espoirs, plus d'amour, plus de famille, rien que sa ville. Ce n'était pas la fin d'un gouffre pour lui mais quelque chose de réel auquel il pouvait se raccrocher sans risque de se voir sombrer lui aussi. Il pouvait s'accrocher à Dödskalle de toutes ses forces et se laisser porter, se laisser vivre et se laisser mourir. Ce n'était pas une capacité qui était donné à tout le monde et Yngve pouvait facilement concevoir la faiblesse des autres et la condamner, la sienne était presque sacrée et nécessaire, pas celle des autres. Cependant, Sanja était une amie, il ne dirait rien pour l'instant. "Ne t'excuse pas, je crois que c'est ce qu'on fait tous un peu ici, survivre." commenta t-il tout simplement, son regard s'attardant sur sa pelle. "Toi sans Saga, moi sans Kjell." Une autre vérité qu'il aurait refusé d'admettre en temps normal, une autre vérité déclamée pour le vent et pour personne en particulier. Une autre vérité car il était dans le fond lui aussi complètement perdu, brisé, effrayé et qu'il ne le disait pas.

Yngve enfouissait toute la peine, la douleur, les emmerdes et tout ce qui pouvait au plus profond de lui-même et il s'en servait. Il s'en servait comme énergie pure et comme rage qui coulait dans ses veines pour respirer, se déplacer, vivre. Il n'était rien d'autre que tréfonds et il était encore étonné que personne n'est vu sa petite mascarade. Pas besoin de s'attarder sur ce détail. Il pleuvait à présent. La pluie en personne et la remarque de Sanja le firent sortir de sa rêverie. Il avait laissé du linge dehors lui semblait-il... Oh tant pis, il ne portait que trois chemises de toute façon au final, et l'une d'entre elle avait appartenu à Kjell, seulement l'une d'entre elle. "Je ne vais pas dire non, et je crois que Selma ne m'en voudra pas si je pars un peu plus tôt à cause de la pluie." Sa patronne n'était pas dans son champ de vision et telle qu'il la connaissait, elle devait vaquer à ses occupations quelque part, dans une autre allée de leur cimetière, et la pluie ne la dérangeait certainement pas. Elle était comme lui, elle vivait pour Dödskalle et uniquement pour cela. C'était sans doute pour cette raison qu'Yngve l'appréciait autant. Ça et tous les secrets qu'ils partageaient déjà.

"Et puis un repas chaud ça ne refuse pas." Depuis combien de temps n'avait-il pas mangé lui même? Bonne question, son estomac avait besoin d'être rempli de temps à autre pas vrai? Il accepta donc de suivre docilement Sanja, pas en mesure de refuser un repas. Yngve n'était tout simplement pas doué avec l'argent, il lui en manquait toujours et en cherchait toujours, le monde des factures n'était tout simplement pas fait pour lui. "Je t'inviterai un jour à la maison, quand ce sera un peu plus présentable, tout ça... Çe ne sera pas de la grande cuisine mais bon…." Il haussa les épaules, il pouvait faire un plat simple et décent s'il se concentrait un minimum, pour Sanja.
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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptySam 11 Oct - 17:39


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On est seuls et le calme règne au cimetière. On entend juste le vent qui souffle dans les branches, les oiseaux qui piaillent de temps en temps, et c’est tout. Une tranquilité qui fait du bien. Même si on ravive des souvenirs pas forcément gais. Je souris un peu malgré ma gorge nouée, et hoche doucement la tête quand il a dit qu’il a aimé passer du temps auprès de ma sœur. Je suis contente de savoir que c’était pas une corvée, et qu’il s’est pas forcé pour le faire. Je sais que Saga détestait qu’on la prenne en pitié, et qu’elle n’aurait pas aimé que Yngve vienne la voir pour se donner bonne conscience. On sent ce genre de choses, on sent quand les gens se forcent. Elle a dû être contente d’avoir eu ses visites. Quelqu’un de familier, qu’elle appréciait, pour lui tenir compagnie.

Après quelques secondes je parle, et je raconte des choses intimes, sans même faire gaffe. Comme si, c’était sorti tout seul, sans même que j’aie le temps d’empêcher les mots de se former. On dirait qu’ils étaient là, impatients, comme des chiens derrière une porte qui attendent le retour de leur maître. Avant Yngve, je n’ai jamais parlé à personne de ce que je ressentais. Pourquoi ? Parce que pour moi, personne ne pourrait comprendre. Personne ne pourrait même s’imaginer, ce que ça fait de mourir à moitié. Personne à part Yngve. Il connaît le lien des jumeaux, pour en avoir un lui-même, bien que ce soit un faux. Leur lien existait, comme celui entre Saga et moi. Comme pour le restau, je m’étais mis en tête que ça, c’était quelque chose que j’allais devoir gérer seule. Ca et tout le reste. Avec ma sœur ou personne, comme toujours. Alors depuis un an, c’est personne. Je parle un peu à Tim, à mes employés, mais c’est tout. Putain, c’est vraiment pathétique de me dire que la personne avec laquelle je parle le plus dans ce patelin pourri et ma sœur morte. Je vais finir à l’asile à ce rythme là.

J’inspire et hoche la tête, tirant une profonde bouffée de cigarette entre mes doigts tremblants. Bizarrement, rien que sa phrase me fait du bien. Comme si on m’avait enlevé un sac à dos trop lourd. Pourquoi je suis pas allée le voir plus tôt ? J’aurais dû. Au final on se ressemble, et c’est confirmé par la suite de son discours.

Ouais… T’es le premier à qui j’en parle vraiment. Y’a que toi qui peut comprendre ce que c’est… Ce que c’est de perdre sa moitié. De perdre la personne la plus importante dans sa vie…

Et pourtant, Yngve a cette chance : son frère est toujours en vie. Il est juste loin. Moi ma sœur est morte, et je ne la reverrai plus. Jamais. Rien que de me sentir comprise, même un peu, m’apaise. Sauf que la pluie s’en mêle et je sonne le repli. Je souris légèrement quand il accepte de me suivre au restau pour qu’on se prenne un truc. Je tapote le marbre de la tombe avant de me relever, comme pour lui dire au revoir, et je quitte le cimetière avec Yngve. Heureusement, le restau est à même pas dix minutes à pied du cimetière. La pluie redouble, et on se met à courir pour pas se faire tremper. J’attrape mes clefs, et ouvre la porte, nous laissant nous réfugier à l’intérieur. Il y fait bien chaud, et je tâtonne pour allumer les lumières. Je referme derrière nous et je suspends ma parka trempée à un porte manteau, avant de faire signe à Yngve de me suivre jusqu’aux cuisines.

Tu veux un café, un thé ?

Je mets de l’eau à chauffer, avant de me retourner vers lui alors qu’il me rejoint.

Viens, t’en fais pas. Lundi c’est le jour de fermeture, on est seuls.

Je sens qu’il est pas très à l’aise, et j’ai envie qu’il se sente bien dans l’endroit qui est le plus important pour moi. Celui qui m’occupe l’esprit, qui m’empêche de sombrer, mais aussi m’empêche de partir. La cuisine est rutilante et bien rangée, et pas un bruit s’élève, à part le ronron de la chambre froide. Une fois qu’il est près de moi je commence à regarder ce qui me reste dans le frigo. Le voir ici me fait bizarre. Je crois même que c'est la première fois qu'il vient.

Tu veux quelque chose de sucré ou de salé ? Qu’est-ce qui te ferait envie ?

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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyVen 17 Oct - 19:35


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Selon Yngve, toute cette pluie ne pouvait pas être quelque chose de positif.

Peut être un signe du destin, peut être quelque chose de néfaste, peut être qu'une goutte allait en entraîner une autre, et une autre, et qu'ils allaient tout simplement finir par disparaître. Ou alors il voyait trop dans de simples gouttes de pluie et peut être qu'il aurait dû dire à toutes ses pensées de cesser d'exister à l'intérieur de lui. Se laisser mourir et pourrir lui aussi, être rongé par les vers et par la terre et laisser les effets du temps et de mère nature, cette traîtresse, ronger son beau visage et faire disparaître ce qu'il avait de plus désirable en lui. Mais là encore, peut être que le brun lisait trop dans de simples gouttes de pluie.

Il suivit Sanja, il connaissait le trajet par coeur après tout, c'était sa ville, c'était leur ville, leur belle Dödskalle complètement trempée. Il se souvenait de journées telles que celle-ci où il pouvait se blottir dans les bras de Kjell, son briquet à la main, regardant la flamme s'allumer et s'éteindre alors qu'il sentait les mains froides de son frère passer sur son dos. Le bruit des gouttes d'eau qui tapait à leur fenêtre avait pour habitude de le rassurer, bien plus que les mains de Kjell qui semblaient vouloir apaiser ce coeur qui battait beaucoup trop vide et cet esprit trop vif qui en demandait trop à la vie. Trop pour un jour de pluie. Combien de fois avait-il eu envie de griffer son frère ou de dire à ce dernier d'arrêter doux. Il voulait le voir brutal, il le poussait toujours dans ses retranchements pour voir Kjell faire un pas, puis un autre puis reculer et s'enfermer dans une autre pièce où il pouvait balancer tous les objets sur le sol. C'était ce monstre-là qu'il aimait, et toute cette pluie décidément, n'aidait pas.

Ce n'était pas Kjell qu'il suivait à présent et définitivement pas chez lui qu'il se rendait. Yngve eut un sourire aux lèvres en voyant le restaurant vide. Il trembla avant de serrer ses vêtements mouillés contre lui. Plus besoin de prendre une douce en rentrant pas vrai? Oui, au moins l'affaire était réglée. Les cuisines vides faisaient presque office de cimetière, personne à nourrir, personne à servir. Le jeune homme trembla une nouvelle fois, la sensation de froid se mêlant à la faim, le laissant pantelant. "Du thé s'il te plaît." lâcha t-il dans un souffle, tentant de frotter ses deux mains pour les réchauffer. Il en oublia Sanja quelques instants, trop préoccupé par ses deux épaules qui se secouaient, il finit tout simplement par laisser tomber sa veste, puis sa chemise suivie également. Se disant qu'il aurait tout de même froid, Yngve se délesta tout aussi de son pantalon, retrouvant ainsi l'usage de la parole. "J'aimerais éviter de tomber malade, je crois qu'on a encore besoin de moi." Dit le fossoyeur en guise d'explication, faisant de son mieux pour étendre ses vêtements dans cette cuisine à la taille quasi industrielle.

Yngve n'avait pas franchement de honte à se retrouver ainsi, en sous vêtements en plein milieu du lieu de travail de Sanja, il n'avait pas véritablement intégré les notions de honte et de pudeur. En cela, il était restait très enfant et de la même manière qu'un gamin de six ans, il ne comprenait pas vraiment pourquoi il devait faire l'effort et se montrer décent. Chez lui, il traînait le plus souvent dans le plus simple appareil… Combien de fois avait-il ouvert au facteur de la sorte? Noah n'en avait que faire et il faisait son boulot, les affaires des autres ne le concernaient pas, chose que Yngve respectait, ils étaient pareil en ce sens. Le jeune homme tremblait encore et il croisa ses bras sur sa poitrine, observant les cheveux de Sanja qui étaient collés à son visage car encore mouillés. "Une aubaine que tu sois venue au cimetière, je crois que j'aurais continué de creuser sinon et qui sait dans quel état j'aurais fini." La pluie, le vent, la neige, les ténèbres même, rien ne pouvait le déranger lorsqu'il était lancé et qu'il creusait. Il fut tiré de ses pensées par la tasse de thé qui fut posé devant lui et il la remercia avec un sourire, les seuls qu'il semblait faire ces temps ci.

"Et je ne sais vraiment pas… surprend moi! Je suis prêt à avaler quoi que ce soit, du moment que c'est comestible, je ne suis pas très regardant tu sais…" Le jeune homme n'exagérait pas, il se fichait bien de ce qu'il mettait dans son corps, du moment que son estomac le laissait en paix pour qu'il puisse dormir, il en était heureux. "Mais joins toi à moi aussi, je n'ai pas vraiment envie d'être le seul à manger, ça serait vraiment trop bizarre." Plus que de se tenir en petite tenue dans cette cuisine? Probablement.
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Sanja Nordenskiöld
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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptySam 25 Oct - 9:35


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Comme pour Tim l’autre jour, je me rends compte que ça fait presque un an que je suis là, que je suis revenue en ville, et pourtant, j’ai à peine croisé Yngve, comme j’ai à peine pris le temps de discuter avec Tim, malgré le fait qu’il soit fragile, et qu’il ait besoin d’attention. Mon chagrin, ma tristesse m’ont fait perdre le compte du temps qui passe et aussi le fait de m’intéresser aux autres. C’est pas que je veux pas, juste que je percute pas tant qu’on me met pas le doigt dessus. Tim s’est fait agresser l’autre jour et sans même y réfléchir j’ai pris sa défense, et je l’ai réconforté ensuite. Mais s’il y avait pas eu cet incident… Je vais mal, et je le sais. Est-ce qu’un jour j’irai de nouveau bien ? Est-ce que je pourrai passer une journée sans sentir cet étau qui broie ma poitrine ? La culpabilité du survivant…j’ai lu ça dans un bouquin. Putain de connerie. Intérieurement, je me promets de faire plus attention aux gens qui m’entourent et à qui je tiens, après un si long moment où ma peine m’a aveuglée. C’est pour ça que je propose à Yngve de venir au restaurant avec moi pour qu’on partage un moment tous les deux. Que je m’occupe de lui à ma manière, à savoir en faisant à manger. L’amour passe par l’estomac, et de toute façon, je saurais pas exprimer mes sentiments différemment qu’à travers une assiette bien présentée, un plat qui sent divinement bon.

Je me rends compte qu’à prendre le temps de parler avec Yngve, ça me soulage. C’est l’un des seuls qui puisse comprendre ce que je vis. J’aurais dû faire ça plus tôt. Putain. Espérons juste qu’il est pas trop tard… On rentre vite au restau sous une pluie battante, et dès que la porte est fermée je suspends ma parka au portemanteau de l’entrée, avant de pousser la porte des cuisines, Yngve sur mes talons. Je m’active derrière mes fourneaux et fais chauffer de l’eau avant de jeter un œil à la chambre froide, pour voir ce que je pourrais faire avec ce que j’ai sous la main. Il nous faut quelque chose de reconstituant, qui colle bien au corps. Oh tiens, pourquoi pas… J’attrape deux œufs, une bouteille de crème et des lardons, avant de revenir dans la cuisine, et je manque de tout lâcher quand je vois Yngve à moitié à poil. Enfin à moitié…quasiment à poil. Et d’un coup je me rappelle depuis combien de temps j’ai pas vu un mec aussi peu habillé ailleurs qu’à la télé. Heureusement qu’il s’explique tout de suite, parce que j’étais vraiment en train de penser qu’il se faisait des idées et qu’il avait pris ma proposition de manger un morceau comme une invitation à s’envoyer en l’air.

Ouais je… Attends, viens. Ca va aller plus vite comme ça.

Je me penche et allume le four, donc j’entrouvre la porte, et je suspends ses fringues juste au-dessus du filet d’air chaud.

Voilà. D’ici dix minutes tu verras, ça sera sec et chaud. En attendant…

Je pose ce que j’avais en main sur le plan de travail et j’ouvre un placard situé près de l’entrée de service. Je lui ramène une polaire et un pantalon à carreaux.

Tiens, tu peux enfiler ça. J’ai toujours une tenue ou deux pour les employés, quand ils commencent. Le temps qu’ils achètent la leur. Ca sera ptet un peu grand mais au moins tu seras pas à poil…

Je lui souris légèrement et je le laisse enfiler tout ça pendant que je sers deux grosses tasses pleines d’eau chaude et je pose une grande boite où s’entassent plein de sortes différentes de thé et tisanes.

Choisis ce que tu veux…

J’attrape un élastique dans ma poche et attache mes cheveux trempés avant de passer un tablier et commencer à faire chauffer de l’eau pour cuire les pâtes.

Spaghettis carbonara ça te va ? C’est simple et ça réchauffe !

Je prends une casserole et fais rissoler les lardons tout en continuant notre discussion.

Je vais voir ma sœur tous les lundis. C’est mon petit rituel, quand le restau est fermé. J’en ai…besoin. C’est peut-être con à dire, mais j’ai jamais raté un seul de ces… « rendez-vous » depuis qu’elle a été…enfin tu sais. Je te vois parfois, mais t’es souvent loin ou très occupé alors j’ai jamais osé te déranger. Et en général c’est un moment où j’ai besoin d’être seule.

Je rajoute de la crème et une bonne odeur commence à s’élever dans la cuisine.

Enfin, ça m’a fait plaisir qu’on discute. Plus que du plaisir ça m’a…fait du bien. Parler avec quelqu’un qui a connu Saga et qui… me comprend…

Je laisse ma sauce prendre et je m’approche pour prendre une longue gorgée de thé, avant de soupirer de satisfaction.

J’espère que t’as faim…

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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyDim 2 Nov - 17:27


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"Merci." avait murmuré Yngve face aux vêtements.

Ils étaient vraiment trop grands pour lui mais en même temps… Cela n'était pas très difficile. Il haussa les épaules avant d'enfiler le pantalon du mieux qu'il le pouvait, repliant le tissus au niveau de ses chevilles pour être en mesure de se déplacer dans la cuisine. Il voulait dire à Sanja qu'il n'avait plus aussi froid que dehors mais il se contenta de croiser les bras sur sa poitrine, le brun grattant sa barbe qu'il n'avait pas rasé depuis trois jours. Il n'avait décidément plus l'habitude des élans de gentillesse ou qu'on s'occupe de lui tout simplement, c'était toujours Kjell qui s'en chargeait car il avait assez de patience pour parer aux lubies de son frère et accomplir le moindre de ses désirs. Yngve ne pouvait pas se montrer trop regardant aujourd'hui et il observa la brune se déplacer dans la cuisine comme si elle était parfaitement dans son élément ici. Peut être, se disait-il soudainement, qu'il devait avoir l'air à son aise dans le cimetière de la ville, quand il déambulait entre les  tombes et qu'il s'occupait des morts. Sûrement, comme Sanja, il ne devait pas y penser plus que cela, c'était mon métier alors… Il faisait son métier tout simplement. Le brun prenait mentalement des notes, essayant de mémoriser tous les ingrédients qu'il devrait acheter s'il était seul. Lui dans une cuisine? C'était tout simplement un désastre, il faisait tout brûler et n'arrivait à jamais rien de comestible. Son existence tournait donc autour de plats déjà préparés et de paquets de chips et autres aliments secs.

Il attrapa sa tasse de thé et fut content que la boisson chaude lui brûle quelque peu la langue, il avait vraiment besoin de cela en ce moment semblait-il. Juste besoin de se sentir en vie. "Je comprends, je t'ai souvent vue mais je me suis dit que tu n'avais pas besoin de compagnie, je déteste vraiment déranger les gens quand ils viennent se recueillir sur une tombe." lança t-il d'un ton monocorde, s'accoudant contre la table. Yngve vida sa tasse de thé et fixa un instant le visage de Sanja. Oui, il avait connu Saga, sa jumelle vivait aussi et encore dans sa mémoire à lui mais aussi ans la mémoire de tous ceux qui l'avaient connue et d'un bon nombre d'habitants dans cette ville. Elle n'avait pas complètement disparu. Le brun ne voyait pas la mort comme une fatalité ou quelque chose de tragique, non, il était confronté à la mort tous les jours et ce depuis trop longtemps, il avait appris à faire avec et à ce dire que tout le monde fermait les yeux et qu'il devait l'accepter. Lui avait été près à mourir après le départ de Kjell, il était là cependant, il vivait, il respirait… "Je meurs de faim." laissa échapper le jeune homme en se redressant. "Mon dernier vrai repas remonte à trop longtemps, on devrait faire ça plus souvent, tu sais… Se retrouver comme ça, parler juste de tout et de rien, sans que ça ne fasse de sens. Ça peut être bon parfois, ça m'évitera de parler tout seul ou même avec les morts." Il laissa échapper un rire, amer, la vérité se cachant derrière ces mots. Oh le jeune homme était persuadé que tous les fossoyeurs du monde se laissaient aller de la sorte, il ne pouvait pas être le seul à le faire, c'était impossible.

Et, il le réalisait en relevant les yeux vers Sanja, que c'était bien la première fois depuis trop longtemps qu'il n'était pas en colère ou qu'il ne pensait pas à son frère ou qu'il ressentait le besoin de creuser une tombe. Il se sentait presque bien et même son instinct qui lui disait d'ordinaire de fuir ce genre d'interaction n'était plus présent. "On pourrait s'organiser ça plus souvent, une fois chez toi, une fois chez moi. Je ne sors pas beaucoup, il faudrait que je passe le permis un jour mais ça me paraît stupide… C'était plus facile quand on était au lycée pas vrai?" Oh il se revoyait encore, assis dans l'herbe avec Sanja, à tenter de fumer comme elle alors que Kjell les observait de loin, faisant de son mieux pour cacher sa colère. Non, son cher grand frère n'avait jamais compris comme il pouvait être proche d'une femme de la sorte, il n'avait jamais compris les femmes en général mais ce n'était pas Yngve qui allait se charger de lui expliquer. Aux côtés de Sanja, il avait été libre et c'était encore le cas pour tout. Aussi, encore de façon très innocente, Yngve franchit la distance qui le séparait de Sanja et il prit la jeune femme dans ses bras, la pressant contre son torse.

"Tack." murmura t-il, la remerciant pour beaucoup de choses. Beaucoup de choses qu'il n'aurait pas su dire ou exprimer avec des mots tout simplement parce qu'il était aussi perdu qu'elle.
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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyVen 7 Nov - 10:01


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Yngve est maigre comme un clou. Ses muscles secs sont à peine accrochés sur ses os, sans une once de graisse pour enrober tout ça. La peau sur les muscles, si on peut dire. Il me fait de la peine sur le coup, à se laisser aller comme ça. Enfin, je peux parler, moi qui aie trainé en pyjama dans mon appartement pendant des jours après être revenue du cimetière une fois que Saga… Bref. C’est vrai que le restau me rappelle à l’obligation de manger plusieurs fois par jour, et mes horaires à rallonge, mais réguliers, me traînent dans une certaine routine qui me maintient en vie. Enfin, c’est ce que je crois. Mais il est comme moi dans le fond. Il survit. Jour après jour, pas après pas. Garder la tête hors de l’eau, parfois par réflexe plus que par conviction, je le sais bien.

Il savoure son thé, et je souris un peu en le voyant soupirer de satisfaction. C’est mon côté mère poule, comme pour Tim, j’ai besoin que les gens se sentent bien ici, dans mon restaurant, à leur place, au chaud et à l’abri. Un endroit réconfortant et apaisant. Je l’entends qui me parle pendant que je lance la première phase de notre déjeuner.

J’ai parfois du mal avec les proportions. Je crois qu’il y en aura pour une armée, mais je te donnerais un Tupp, tu pourras te réchauffer ça demain, ou dans la semaine. T’auras au moins un vrai repas, chaud, dans le ventre.

Je prends ensuite mon thé, adossée au plan de travail, que je bois à petites gorgées. Je sens le liquide brûlant glisser dans ma gorge et sa chaleur se disperser dans tout mon corps, détendant mes muscles. C’est apaisant comme rituel. Ma gorge se serre un peu quand il me dit qu’on devrait se voir plus souvent, comme ça, pour rien.

Je suis d’accord avec toi. Depuis que Saga… j’ai l’impression d’être… comme en pilotage automatique. D’enchaîner les journées et de me plonger dans le boulot pour pas… pour pas avoir l’esprit libre. Parce que si je me pose trop longtemps, je me mets à gamberger et c’est juste… pas bon. Et t’es le seul dans ce bled qui… puisse comprendre ce que je traverse. Par contre, pour le côté parler aux morts… Tu dis ça à une fille qui va raconter sa semaine à sa sœur tous les lundis sur sa tombe hein… Point de vue santé mentale on aura fait mieux aussi.

J’en ris presque. C’est drôle, parce que je ris jamais quand il s’agit de Saga. Mais là, y’a une certaine ironie, de l’humour noir, que j’avais jamais expérimenté avant. Une toute petite étincelle pour me signaler la lumière au bout du tunnel ? J’en sais rien… Je me dis que je suis tellement paumée que je pourrais passer à côté d’un signal de la taille d’un feu de la Saint Jean…

Je veux bien ouais. Après tout, je fréquente quasiment personne depuis mon retour. Depuis toujours en fait. T’as…t’as été un de mes seuls amis d’enfance, alors ça serait con de… de plus en profiter alors … qu’on vit tous les deux ici. Entre deux écorchés on peut se serrer les coudes…

Un léger rire s’échappe de mes lèvres, le premier aussi depuis des jours. J’avais presque oublié quel effet ça faisait, quelque chose d’aussi simple. Le bon vieux temps. Les conneries qu’on avait faites ensemble. Les belles conneries.

Oh ouais c’était plus facile. Les clopes qu’on piquait à nos parents et qu’on allait fumer dans les bois derrière le bahut. Nos premières galoches aussi…

Et pas que ça. Yngve a été le premier pour beaucoup de choses. Le premier copain que j’ai eu, le premier petit copain aussi, même si on s’est jamais identifiés comme « ensemble ». C’est le premier qui m’ait embrassée, et celui à qui j’ai offert ma première fois, sur une couverture, perdus dans les bois alors qu’on était allés voir des aurores boréales. Des beaux souvenirs quand même. Et ce passé vient me frapper avec la violence d’une gifle quand il vient me serrer contre lui. Je l’ai même pas entendu ou senti s’approcher, perdu dans mes pensées, mais à peine contre lui, en sentant son odeur, une foule de souvenirs me reviennent en mémoire. Je glisse mes bras autour de son cou, savourant cette sensation toute bête d’être dans les bras de quelqu’un. Ce type de contact, je ne l’ai plus eu depuis… longtemps. Je ferme les yeux, mon visage dans son cou, inspirant profondément son odeur.

Pendant quelques secondes, on ne dit rien, on reste juste l’un contre l’autre. La chaleur humaine, j’avais presque oublié ce que c’était. Ce que ça faisait, que quelqu’un veuille me sentir contre lui. Je recule légèrement mon visage pour plonger mon regard dans le sien, avec un léger sourire, et le ventre noué.

C’est drôle… ton odeur… ton odeur a pas changé depuis… depuis qu’on était ado. Tu sens comme dans mes souvenirs. Quand on…

Je laisse le reste de ma phrase en suspens, certaine qu’il sait de quoi je parle, gardant mon regard dans le sien, simplement.

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Yngve Angsar
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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptySam 15 Nov - 11:27


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Serrer Sanja c'était comme revenir à la maison. Il la connaissait et elle le connaissait, elle l'avait vu dans ses bons et dans ses mauvais jours. Elle l'avait vu grandir et se réjouir et presque mourir. Mais il était bon de la tenir contre soit et Yngve aurait pu en pleurer tant c'était ça qui lui avait manqué. Des mains contre lui mais des mains qu'il connaissait, des mains qui connaissaient et qui voyaient ses cicatrices et derrière lesquelles il n'aurait pas besoin de se cacher. Derrière lesquelles il pouvait être imparfait. Elle le connaissait. Il se souvenait encore de toutes ses intonations de plaisir alors qu'il s'immisçait en elle avec une lenteur folle, contemplant son visage, persuadé qu'il allait comprendre de cette manière ce qui la rendait si spéciale. Il n'avait pas compris en étant plus jeune, trop emporté par ce qui se passait dans son propre corps et trop occupé à en vouloir plus. Il avait réalisé des années plus tard que c'était un désir bien futile mais tant pis, c'était son souvenir, leur souvenir, là bas, cachés dans les bois et cachés du reste du monde alors qu'il avait soufflé dans son cou, faisant d'elle une femme.

Et puis elle était partie et il y avait eu Saga. Yngve n'avait pas prévu cette après midi là, il avait pris l'habitude de lui rendre visite, avant même d'apprendre lui même qu'elle était malade. Saga n'était pas dupe, elle savait qu'elle n'avait pas la fougue de Sanja et avec cette jumelle il n'avait pas partagé les mêmes souvenirs mais tant pis… Tant pis, elle était là et c'était elle qui lui avait offert du thé, elle qui avait eu les mains tremblantes et qui avait renversé le plateau sur le sol. Elle avait formulé des excuses à voix basse et Yngve l'avait aidée, il lui avait assuré que tout allait bien et il n'avait pas supporté de la voir ainsi. Seule et blessée, alors il avait embrassé pour la rassurer et les baisers s'étaient enchaînés, il n'avait pas vraiment su s'arrêter, avide de ses lèvres comme on pouvait avoir envie d'eau après une longue traversée dans le désert. Sanja comme Saga, il leur avait fait l'amour, mais pas comme l'homme dérangé qu'il était mais comme quelqu'un qui avait quelque chose à offrir, quelque chose à donner et à partager. Juste quelques secondes, un moment son odeur…

Un sourire se dessina sur ses lèvres à sa remarque, elle le connaissait comme personne, presque aussi bien que Kjell dans le fond. Ses mains quittèrent la taille de la brune pour se poser sur ses hanches, Yngve la regardant à présent avec un de ses, rares, véritables sourires. "La tienne a changé… Mais ce n'est pas une mauvaise chose." murmura le fossoyeur. Elle saurait qu'il faisait référence aux années passées loin de Dödskalle, mais elle était là, là belle Sanja, elle était rentrée à la maison et il pouvait la serrer dans ses bras. Il se pencha pour déposer un baiser sur le front de Sanja, sa barbe de trois jours contre le front de la jeune femme. "Ça fait longtemps, toi, moi… Enfin il n'y a pas de nous mais … Tu vois ce que je veux dire." Des mois pour être exact, dès fois il s'autorisait à faire le beau devant des habituées du bar, elles connaissaient toute son petit jeu, savait qu'il n'offrait qu'une seule nuit, pas de promesse et pas de futur, juste une nuit sur le canapé de la maison des Angsar, le fossoyeur de la ville entre ses jambes… Quand son frigo était vide et que les sous venaient à manquer, il n'hésitait pas à faire de l'autostop jusqu'à Överleva, il était tellement beau dans ses jours là, dans le costume de son père et tirer à quatre épingles. Et il souriait, et il baisait pour la nuit et il finissait par récupérer ses sous et s'éclipser. Sans absolument aucune honte car il savait ce qu'il faisait et savait que personne n'aurait jamais vraiment son corps.

Sanja était là et c'était différent, il replaça une des ses longues mèches derrière son oreille, l'écartant de son visage. Il l'avait toujours trouvée belle, plus jeune, il avait eu ce rêve fou de lui faire des enfants, tant pis si elle se montrait rebelle et qu'elle voulait partir, il aurait ses enfants et il pourrait les aimer. Il ne voyait plus le futur maintenant mais elle était encore plus belle. Il s'avança encore un peu plus et ses lèvres rencontrèrent une nouvelle fois le front de la brune. Puis sa joue. Puis son cou, et le coin de ses lèvres. "Arrête moi si ce n'est pas ce que tu veux." lança t-il rapidement, les mots ne faisant presque aucun sens, le Suédois semblant brouillé. Yngve finit enfin par poser ses lèvres sur celle de Sanja, tout doucement au début, comme une caresse, comme pour lui rappeler que tout ceci était familier et qu'elle n'avait aucune raison d'avoir peur. Ses mains caressaient à présent les hanches de la jeune femme, l'incitant à se détendre, et, inspirant une grande goulée d'air, son air, il finit enfin par l'embrasser correctement, sa langue partant à la recherche de ce goût familier qu'il aimait tant. Home.
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Sanja Nordenskiöld
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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyMar 18 Nov - 11:00


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Sentir des mains. Des mains d’homme sur ma peau, sur ma taille. Des bras autour de moi. Le truc si simple, si bête, et que je ne connais plus depuis un an. Depuis que je suis revenue. Et pourtant, avant, pendant mes voyages, je voyageais comme une feuille emmenée par le vent, claquant la porte d’un endroit pour poser ma valise ailleurs la semaine d’après. Une autre région, un autre pays. D’autres hommes. Des mecs que j’ai fréquentés pendant quelques semaines, d’autres pendant une nuit seulement. Me laisser balloter au gré de mes envies, de mes rencontres. Sans penser à quoi que ce soit. Et tout ça m’avait juste…quitté quand j’étais revenue et que je m’étais occupée de ma sœur. Autre chose en tête. L’inquiétude, d’abord. Et l’horreur, de la voir mourir. Et enfin la douleur qu’elle soit plus là, et moi encore sur terre. Me faire à l’idée de vivre sans elle. J’avais oublié tout ça. Je m’étais oubliée moi.

Alors, j’avais un peu l’impression de me sentir…revivre. Un tout petit peu. Comme quand on a les pieds gelés et qu’on commence à sentir la chaleur de son bain. Là c’était la chaleur humaine, le contact que j’avais repoussé depuis si longtemps, pensant que personne, personne ne pourrait m’aider, ne pourrait comprendre. Ne pourrait m’apporter ce que j’avais perdu en mettant Saga dans la terre noire et glaciale de notre ville. Ma respiration s’accélère, et ma gorge se noue en le sentant m’attirer contre lui. En sentant ses bras m’attirer contre son torse. Me sentir protégée… C’est si bon, si agréable…si simple, avec lui. Yngve, mon meilleur ami, mon premier amant. L’homme des premières fois… Pourtant dix ans ont passé, voire plus. On a grandi, on a évolué. Je suis partie et il est resté. Et je le retrouve.

Ses mains glissent sur mes hanches alors qu’il plonge ses yeux dans les miens. J’avais oublié leur couleur. Celle de la mer les jours de tempête. Et son sourire aussi. Celui d’un gosse, quand il voulait. Je lui rends son sourire quand il me dit que mon odeur a changé, mais que c’est quelque chose qui lui plaît. Et je ferme les yeux quand ses lèvres se posent sur mon front. Je sens son menton mal rasé qui râpe ma peau fine. C’est doux. Et en même temps j’ai le cœur qui bat. J’ai l’impression d’être des années avant. Quand on était seuls tous les deux. Quand on découvrait l’un avec l’autre ce que c’était que de rouler un patin ou s’envoyer en l’air. Lui aussi se souvient.

Ouais…je vois…

Un homme contre moi. Ses mains sur mes hanches. Cet air de déjà-vu. Il me recoiffe, comme il le faisait parfois, et que je me foutais de lui parce que ça faisait trop prince charmant de Disney, avant de m’embrasser à nouveau sur le front. Et sur la joue. Mon cœur s’emballe quand il descend jusqu’au coup, et mon ventre se noue quand il effleure ses lèvres des miennes. Il veut que je l’arrête. Non. Non je ne veux pas l’arrêter, parce qu’il est arrivé à rallumer en moi quelque chose que je pensais éteint. Qu’en un simple contact, et ses lèvres sur les miennes, il me fasse retrouver l’envie. L’envie de lui. De retrouver ça. De partager ça. Alors je ne réponds rien parce que je veux pas qu’il s’arrête. Et il m’embrasse. Ses lèvres ont encore le goût des vieilles cigarettes qu’il fume toujours, avant qu’il ne m’attire encore plus contre lui, ses mains sur mes hanches, autoritaire, et ma langue vient retrouver la sienne, comme deux vieux amis qui se retrouvent.

Une douce chaleur m’envahit quand je presse mon corps contre le tien. J’ai envie. Envie de lui. Et je suis presque surprise par la…violence avec laquelle c’est monté. Brutalement. En une seconde. Comme une claque. Mes mains viennent se glisser sur ses joues, dans ses cheveux, avant de commencer à agripper le pull que je lui ai donné, que je l’aide à enlever. Je refais connaissance avec ce torse que je n’ai plus touché depuis dix ans, cette peau que je n’ai plus embrassée depuis si longtemps. Mon cœur s’emballe alors que je caresse doucement sa peau brûlante, ne quittant pas ses lèvres, et je sens qu’il me pousse doucement vers le comptoir.

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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptySam 22 Nov - 15:58


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Yngve ne pensait pas être en mesure de s'arrêter. Il était déjà beaucoup trop tard pour cela et sentir les lèvres de Sanja contre les siennes, sa langue contre la sienne, ses mains contre sa peau… Cela lui avait manqué, ce n'était pas comme avec les autres, elle n'était pas comme les autres et il se sentait même un peu changé sous ses caresses. Ou alors c'était tout simplement parce qu'il ne pensait pas clairement dans un tel moment et que son esprit était rempli de l'odeur de Sanja et de sa poitrine de femme contre sa peau nue. Les baisers brûlants et enivrés s'enchaînaient et il la gardait tout près de lui, espérant quelque part qu'elle le consume et qu'elle le force à disparaître. Elle voulait de lui, lui, Yngve, pas un mensonge, cela n'était pas arrivé depuis tellement longtemps que ses soupirs de plaisir contre les lèvres de la brune était bien réels. Ses mains sur les hanches de Sanja se firent plus insistantes tandis qu'il la guidait vers le comptoir, ne maîtrisant soudainement plus ses pulsions ou ses gestes. Il aurait été incapable de s'arrêter à présent et il espérait qu'elle ne le lui demande pas, ce serait causer sa perte.

Yngve s'écarta de ses lèvres, obligé de respirer une grande goulée d'air, en profitant dans le même temps pour promener son regard sur Sanja. Elle n'était plus une simple amie à cet instant précis mais bien une femme, juste un corps qu'il voulait posséder, juste une poitrine qu'il voulait se voir se soulever alors qu'elle luttait pour prendre sa respiration et pour gémir son prénom. Il la voulait elle, tout simplement. Assez d'être misérable et de se morfondre, il voulait vivre. Tout simplement. Sans aucune restriction. Son regard sur la brune n'avait duré que… trente secondes et quand il se rapprocha d'elle cette fois-là, les deux mains d'Yngve étaient plus haut pour lui caresser le visage et pour déposer un baiser plus doux. Presque pour lui demander encore une fois la permission. Le baiser fut long et enivrant, du genre de baiser qu'il avait un jour échangé avec son frère mais il avait l'esprit seulement fait de souvenirs de Sanja et il en oubliait tout le reste. Les premières cigarettes, les premiers élans de rébellion face aux mauvaises notes, faire le mur et explorer les rues désertes de la ville, tenter de s'introduire dans la piscine tard le soir… Des souvenirs qui refaisaient leur apparition à cet instant précis, Yngve perdu contre les lèvres de Sanja.

Il entreprit ensuite de déshabiller la jeune femme, tirant sur son pull et sur son haut sans ménagement, venant réclamer un autre baiser en fait, comme s'il s'agissait de quelque chose qu'ils faisaient régulièrement et qu'il avait le droit de déjà le droit de connaître les règles… Comme si. Enlever le pantalon de la jeune femme fut plus difficile et il ne put s'empêcher de laisser échapper un léger rire alors qu'ils se livraient à cette gymnastique très compliqué. Surtout avec les chaussures. "Peut être que c'était plus pratique dans les bois au final." dit Yngve, joueur au possible. Mais il ne se laissa pas démonter et il ne trouvait pas du tout la situation bizarre possible et encore moins lorsqu'il se retrouva à genoux en train de défaire les lacets des bottines de Sanja. Non, cela lui paraissait naturel. Yngve se redressa enfin, laissant échapper un soupir de plaisir en la voyant en sous vêtements, juste là, si proche de lui. Il la souleva sans effort pour la poser sur le comptoir, oui, beaucoup le voit comme maigre et perdu mais il fallait de la force et des muscles pour creuser toutes ces tombes et ça il en avait à revendre. Yngve déposa un autre baiser au coin des lèvres de Sanja, incapable de s'en lasser, se faufilant entre ses jambes. Il avait le souffle court et de nouveau le front presser contre elle et lui caressa lentement l'intérieur des cuisses, Yngve ne savait pas pourquoi il se sentait obligé de ralentir, mais il le fit, son propre coeur battant à tout rompre dans sa poitrine, tout son corps lui conjurant d'aller plus vite. Il ne le fit cependant pas et ses doigts remontèrent lentement le long de sa peau diaphane, jusqu'à la barrière formée par ses sous vêtements.

Il inspira profondément, lâchant son prénom dans des allures de prières qui n'en était pas une, mais il pouvait la sentir, là, juste là et n'y tenant plus, il passa deux doigts contre le vêtement, affreusement lentement, pressé contre l'intimité de la jeune femme, redécouvrant son corps.
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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyMer 26 Nov - 21:36


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Mon cœur s’était enfin mis à tambouriner dans ma poitrine quand Yngve se presse contre moi. Tellement longtemps que je n’ai plus été proche comme ça, d’une homme, d’une chaleur, d’une peau nue contre la mienne. J’en avais envie. Terriblement envie. Ses mains commencent à se faire plus pressantes, plus impatientes même, alors qu’il vient me pousser contre le plan de travail. Mon souffle se fait court et mes mains se promènent sur sa peau, retrouvant le dessin d’un muscle, l’arrondi d’une épaule, le creux de l’omoplate. Ces choses oubliées et qui reviennent tellement vite maintenant que je les ai de nouveau sous les yeux, sous les doigts.

Nos lèvres se quittent, et il recule son visage du mien pour me regarder. Là je suis un peu perdue. Est-ce qu’il veut arrêter ? Est-ce qu’il est revenu à lui et qu’il se rend compte que c’est une connerie ? Après tout, c’est peut-être pas la meilleure chose à faire, et pourtant… Pourtant on est seuls, cabossés tous les deux, et là, maintenant, pour ce soir, on a besoin de quelqu’un d’autre. J’attends, je le regarde. Yngve qui est toujours lui mais qui est aussi un autre, ayant quand même changé en dix ans… Peut-être que je lui plais plus, et que c’était simplement une bouffée d’adolescence à retardement. Mais mon cœur s’arrête quand il se repenche vers moi, et pose ses mains sur mes joues avant prendre mes lèvres. Il embrasse toujours de la même façon, avec plus d’assurance, mais sa façon de jouer avec ma langue, de la caresser de la sienne, tout ça n’a pas changé. Yngve… l’homme aux premières fois. Et là aussi, la première fois que je me donne à un homme depuis la mort de ma sœur. Il y a encore une heure je me serais marrée si on me l’avait dit, mais mon corps est en train de me dire que j’ai eu sacrément raison…

Ses mains agrippent mon pull et je lève les bras pour l’aider à me déshabiller, me retrouvant en soutien gorge face à lui, avant de revenir m’embrasser, avide et impatient. On a la même maladresse de quand on était mômes, mais un corps d’adulte, maintenant. Il semble le remarquer alors qu’il rit quand ses mains tentent d’ôter mon pantalon. Je partage son rire, sans rien ajouter parce qu’il n’y a rien à dire. Je sens le tissu frôler mes jambes, et il se met à genoux pour délacer mes chaussures. Une fois presque nue, il se redresse, et vient presser son corps contre le mien. Sans même m’en rendre compte, il m’a attrapée par la taille et m’assieds sur le comptoir froid alors que je pousse un petit gémissement de surprise.

La température monte encore alors qu’il vient contre moi, entre mes jambes, et je sens son envie à travers le tissu de son pantalon. Mes mains tâtonnent jusqu’à la fermeture de son jean, que j’ouvre pour le laisser en boxer contre moi. Il n’y a plus qu’une fine barrière de tissu entre nous, et je frémis quand ses mains rêches et calleuses se glissent sur mes cuisses, alors qu’il presse son front contre le mien. Le désir. J’ai envie de lui à en avoir mal. J’ai envie qu’il me rende vivante, qu’il me ramène à la vie, et à l’époque où on n’était bien, et on n’avait pas de problème. Je ferme les yeux, soupirant doucement quand sa main vient se poser sur mon entrejambe, curieuse et en même temps affreusement lente. Par réflexe, mes cuisses se sont resserrées contre ses hanches, alors que mes mains viennent s’agripper à ses épaules. Mes lèvres viennent effleurer son oreille, et je murmure entre deux respirations rapides.

Yngve…Yngve…j’ai… envie de toi. Tu m’as … tu m’as manqué…

Et je l’attire plus près de moi, tout près, pour qu’on ne forme plus qu’un, et pour que je m’oublie, enfin, dans autre chose que le travail, ou l’alcool, alors que mes mains descendent le tissu de son boxer, les mains tremblantes.

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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyVen 5 Déc - 21:43


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Il lui avait manqué. Il avait manqué à Sanja. Était-ce si difficile de concevoir que bien plus que les gestes, bien plus que ses mains qui courraient sur sa peau et bien plus que tout, c'était les mots de Sanja qui l'affectaient le plus. Yngve avait le coeur qui battait à tout rompre dans sa poitrine et il sentait le coeur de la brune battre fort tout comme le sien, leur deux coeur semblaient même battre en rythme, tout près dans cette étreinte. Et il caressait la peau de la jeune fille et il avait de nouveau l'impression d'avoir quinze ans, sauf que cette fois-ci, il savait quoi faire et qu'il ne s'agissait pas d'un accident et qu'il était certain de ce qu'il voulait. Elle le voulait lui et personne d'autre et à cet instant, elle le comblait et faisait de lui quelqu'un d'entier et quelqu'un de nouveau. Yngve remonta ses mains jusqu'à la taille de Sanja, laissant échapper des soupirs de plaisir en sentant les doigts de la jeune femme contre son boxer. L'envie était réciproque, il se disait même quelque part que ce n'était pas sain de vouloir son amie de cette façon mais au diable la raison, il s'était déjà envoyé en l'air avec d'autres femmes pour des raisons pires que celle là.

Aujourd'hui il pleuvait et ils étaient tous les deux là, de quoi avaient-ils besoin d'autre? De rien juste pour quelques minutes, quelques heures, juste pour ce moment. "J'ai envie de toi aussi, j'ai vraiment envie de toi." laissa échapper le jeune homme avant d'accompagner les mains de Sanja pour descendre son boxer, il s'en débarrassa complètement, sans aucune honte. Le brun était complètement nu au milieu de la cuisine du restaurant, son désir apparent plus que visible, il revint l'embrasser, parce qu'il semblait en avoir besoin et il enleva les sous vêtements de son amie aussi. Il les fit glisser sur ses chevilles et les lui retira avec une précaution folle, ses doigts presque tremblant car il se refusait de la brusquer. Peu de gens avait l'occasion de voir son côté doux mais il l'était, les mains d'Yngve ne servaient pas qu'à soulever la terre et il le prouva en ôtant son soutien gorge à Sanja. Ils étaient tous les deux nu à présent et il esquissa un sourire aux lèvres, pour effacer toute trace de gêne et il l'embrassa, lui soulevant les hanches pour pouvoir se mettre entre ses jambes, se pressant contre la jeune femme. Il grogna en sentant la moiteur qui émanait de son bassin et il perdit quelques précieuses secondes à se frotter, là, juste là, sans aucune retenue, ressentant l'excitation de la jeune femme. Yngve avait fait ça, il l'avait excitée à ce point là, et juste pour quelques secondes, elle était à lui. Il n'y tint plus et dans un habile mouvement de hanches, il laissa aller à son instinct, s'immisçant au plus profond d'elle, avec une lenteur et une assurance certaine.

Les grognements se firent entendre alors que ses hanches rencontraient la peau de Sanja, signe plus qu'évident qu'il était complètement en elle et qu'il la possédait. Elle était à lui là tout de suite, tous les cris qu'elle allait faire, tous les sons qui allaient s'échapper d'entre ses lèvres étaient à lui. Galvanisé par cette pensée et par la sensation de sentir la jeune femme tout autour de lui, à côté de lui, contre lui, il l'embrassa et bougea les hanches. Tout son monde était fait de Sanja à présent et il allait tout faire pour la contenter. Alors Yngve avait bougé les hanches, ressortant de la jeune femme seulement pour revenir l'envahir avec passion, ses cuisses frottant contre le comptoir alors qu'il faisait l'amour à Sanja. Il nicha sa tête contre le cou de la jeune femme, lui léchant la clavicule et passant ses mains sous les cuisses de Sanja pour légèrement venir la soulever alors qu'il rentrait de nouveau en elle. Yngve avait le souffle court et la peau qui semblait lui brûler et Sanja était parfaite et il se sentait enfin en vie.
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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyVen 12 Déc - 17:19


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Yngve & Sanja



Je frissonne, enfin. Je frémis, enfin. Je me sens vivante, comme si je sentais enfin mon cœur battre, mon souffle parcourir mes poumons, ma peau brûler. Comme si Yngve était en train de me sortir de l’hibernation dans laquelle je m’étais plongée depuis un an. C’est bizarre, et en même temps ça l’est pas. Une sorte de boucle bouclée, celui qui a fait de moi une femme, et qui m’en fait redevenir une après plus d’un an sans un corps contre le mien, à part ma sœur mourante que je tenais dans mes bras. Ses mains rêches caressent ma peau, redéfinissent les limites de mon propre corps. Me rappeler que je suis là, une femme, et pas juste des mains qui découpent et qui cuisinent. Pas juste une voix qui annonce les commandes. Une tête qui me penche sur les factures.

Ses mains se posent sur les miennes et glissent le long de ses jambes alors qu’il enlève son boxer, et il s’en débarrasse avant d’ôter le mien. Mes mains viennent se glisser sur la peau douce de son dos alors qu’il vient contre moi. Je soupire rien qu’en sentant sa peau enflammée contre la mienne, sans plus rien qui nous sépare, et je resserre mes cuisses contre ses hanches alors qu’il revient m’embrasser. Nos deux corps ont bien changé, en dix ans, et en même temps c’est comme si c’était hier la dernière fois qu’on s’était retrouvés l’un dans l’autre.

Comme deux vieux partenaires de danse, nos corps retrouvent leurs vieilles habitudes. On est l’un contre l’autre, et je frémis de sentir Yngve tout contre moi, presque en moi, pendant quelques secondes. Et, impatiente, je le presse contre moi, glissant une main contre sa nuque. Je serre mes jambes encore plus fort alors que je sens qu’il entre en moi, lentement, doucement, profondément, et j’étouffe un soupir, mon front contre son épaule. Oh putain qu’est ce que c’est bon… C’est bon de se donner, de se sentir désirée. Nos lèvres se retrouvent, fiévreuses, alors qu’il commence à bouger en moi, me prenant par les cuisses pour que je sois encore plus contre lui, pour qu’il soit encore plus en moi.

Je m’agrippe à lui comme un naufragé à sa planche de bois, comme pour ne pas replonger dans cette espèce de glue noire et poisseuse dans laquelle je me suis enlisée depuis que je suis seule au monde. Alors je murmure entre deux soupirs :

Fais-moi tout oublier…

Ses mains tiennent mes hanches, imposent son rythme, et je cale ma respiration sur ses coups de reins qui se font de plus en plus profonds et intenses. Je suis à lui, totalement, abandonnée. Je crois que personne d’autre qu’Yngve n’aurait pu être le premier à qui j’accorde ça. Avec qui j’accepte de lâcher prise, à qui je confie mon corps. Parce que j’ai confiance. Parce qu’il ne m’a jamais fait de mal. Parce qu’un seul gémissement de douleur, un seul mot et il arrêtera. Mais c’est de tout sauf ça dont j’ai envie.

Il sait ce que j’aime, tout comme je sais ce qui lui plait, et petit à petit je sens des vagues de plaisir monter en moi. Légères, au début, puis plus intenses, alors que des gémissements s’échappent de mes lèvres qui courent sur son torse. Mes mains se promènent dans son dos et sur ses reins, griffant légèrement, m’accrochant à lui, suivant le rythme de plus en plus rapide qu’il m’impose. Je sens enfin cette chaleur dans mon ventre, ce brasier qui s’allume, le sang qui pulse dans mes veines.

Comme une mélodie son nom franchit mes lèvres une fois, deux fois, avant de gémir doucement sous ses coups de reins, le plaisir grimpant en flèche.

Ne t’arrête pas Yngve…continue…me laisse pas…


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Yngve Angsar
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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyJeu 18 Déc - 20:04


Sadness, kindness, madness
Only the pain remains
And keep us sane


Il n'avait absolument aucune intention de la quitter. Pour la première fois depuis trop longtemps, Yngve avait enfin l'impression de redevenir lui-même. Là, entre les cuisses de Sanja. L'absence de son frère et les mauvais jours et les morts avaient commencé à raviver ce qu'il y avait de plus mauvais chez lui, il parlait de moins en moins et son visage se fermait encore plus que davantage. Il n'y avait que Sanja qui avait pris la peine de prendre de ses nouvelles et Sanja encore qui lui avait tendu une main, bien par amitié et non par pitié. Il n'avait probablement qu'une seule amie dans cette ville et c'était elle, elle le connaissait et il se retrouvait enfin, à grogner et à lutter pour puiser de l'oxygène dans l'atmosphère alors que son corps semblait en vouloir plus. Toujours plus. Il frissonna en sentant les ongles de Sanja courir sur sa peau et il tourna la tête pour la fixer du coin de l'oeil, avec un sourire sur le visage sans le savoir. "Recommence s'il te plaît, recommence." lâcha le fossoyeur d'une voix rauque, ayant ralenti le rythme. Il baissa les yeux quelques secondes, juste pour que ses prunelles capturent l'image quasiment obscène de son corps ne faisant plus qu'un avec celui de Sanja et graduellement, avec plus de force, Yngve revint posséder la jeune femme.

Il savait qu'il n'allait pas tenir longtemps à ce rythme, surtout pas comme ça. Surtout pas comme ça non. Il l'embrassa, s'arrêtant encore une fois, pour la faire basculer lentement sur le comptoir de la cuisine. Il l'accompagna dans le mouvement, sa poitrine contre celle de Sanja et il lui redressa les jambes pour qu'elle les enroule autour de sa taille. Voilà, comme ça c'était parfait. Peut être qu'Yngve l'avait simplement pensé, peut être qu'il l'avait dit à voix haute, il s'en foutait. Il savait juste que la place de ses lèvres était contre le cou de Sanja, à déposer des baisers sur sa peau d'une blancheur immaculée tandis qu'il bougeait, lui faisant l'amour avec des gestes quasi désespérés. Mais il était désespéré, complètement, désespéré de retourner dans cette femme, et de l'entendre gémir et de sentir ses ongles sur sa peau. Il était désespéré pour les marques qu'il allait avoir dans quelques minutes, dans quelques heures, le lendemain. Yngve saurait alors que tout n'était pas mort en lui et qu'il pouvait encore exister sans son jumeau, encore une fois et contenter celle qui avait été la première femme qui l'ait jamais vraiment aimé. Oui, il réalisait ici, là, en grognant, qu'il tenait à Sanja, il tenait à leur amitié et à tous les souvenirs qu'ils avaient ensemble. Il ne lui en voulait plus et il était content qu'elle soit revenue, juste là.

Il allait bientôt sombrer et succomber au plaisir qui courrait sur sa peau, dans son coeur, là dans ses entrailles, il le savait, ce n'était plus qu'une question de secondes et Yngve attrapa les mains de Sanja pour qu'elle s'agrippe à ses épaules et le tienne contre lui comme s'il était la chose la plus importante du monde à cette seconde précise. Juste pour tous les moments qu'ils avaient passé ensemble, juste pour leur éternité et tous les beaux jours qu'ils n'auraient jamais. Si Yngve n'avait pas été autant lui-même, peut être qu'il l'aurait suivie dans son tour du monde et qu'ils auraient eu quelque chose d'autre ailleurs… Il n'eut même pas le temps de la prévenir, il avait été surpris lui même par la force de ses pensées et encore plus par son orgasme. Mais tout était tout, trop précipité, trop confus et elle sentait tellement bon contre lui. "Sanja, Sanja." Il murmura son prénom alors qu'il bougeait encore une fois, tout doucement, collectant les derniers gémissement et souffle plaisir de la brune. Yngve cessa enfin de bouger, se laissant aller contre son corps, tremblant. Il ferma les yeux un instant, se préparant à se lever et à retourner à sa vie normale. Ça n'avait été qu'un écart et un remède à la douleur…

Rien de plus.
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Sanja Nordenskiöld
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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyJeu 25 Déc - 16:24


You can be addicted to a certain kind of sadness
Yngve & Sanja

Je fais courir mes ongles de plus belle sur la peau du dos d’Yngve. Je sais qu’il aimait ça, et ce qu’il m’a murmuré m’a juste confirmé qu’il en voulait plus. Alors je le griffe, pas trop fort, mais assez pour le sentir frémir, pour lui laisser des marques, avant qu’il ne reprenne son rythme sauvage, mes jambes serrées contre ses hanches et mon front contre son cou, mes longs cheveux noirs cascadant sur les épaules et retombant sur mes seins. Yngve, tu me ramènes à la vie. Tu me rappelles ce que c’est. D’oublier. D’oublier tout jusqu’à soi-même. De plus s’occuper que du plaisir. Des frissons sur la peau, des caresses, des morsures. De rien d’autre.
Après un dernier baiser, il m’allonge doucement sur le comptoir, et je frémis en sentant l’inox glacé dans mon dos, tout en plongeant mon regard dans celui d’Yngve. Son regard a changé. J’y lis autre chose. C’est plus le même que celui à qui je me donnais, dans une tente perdue au fond des bois, sur une couverture posée sur la plage, ou encore à l’arrière de sa vieille bagnole quand il venait d’avoir le permis. Un homme blessé et plus un ado rebelle. La même chose qu’il doit lire chez moi, sûrement. Ses lèvres reprennent les miennes alors qu’il fait remonter mes jambes, que je noue dans son dos. Il est au-dessus de moi, comme à l’époque, comme pendant nos premières fois, maladroites et en même temps passionnées, imbibées d’alcool et de cigarette. J’ai aimé ces moments avec lui, et je ne les regretterai jamais.

Il recommence ensuite ses va-et-vient, plus profonds, et au bout de quelques secondes à peine je suis totalement à sa merci, en train de gémir à son oreille, à gémir son nom, à gémir de ne pas arrêter, mes mains continuant à marquer son dos, à glisser dans sa nuque, se perdre dans ses cheveux pendant qu’il couvre mon cou de baisers. Ses grognements s’intensifient alors qu’il me prend avec plus de force, et parfois la douleur se mêle au plaisir. Mais c’est ça aussi, être vivante.
Plus il vient avec fièvre, plus je sens que j’approche du point de non-retour. Lentement. Marche après marche. Coup de rein après coup de rein, et halètement après halètement. Je m’agrippe à lui, juste pour l’avoir le plus près de moi possible, le plus en moi possible, mes mains sur ses épaules et dans les bas de son dos. Mes jambes se mettent à trembler et je retiens mon souffle alors qu’arrive l’explosion.

Plus fort…plus fort…

Quelques coups de rein puissants pour prolonger encore mon plaisir, pendant que mon cri se meurt dans son cou. Yngve bouge encore très doucement avant de s’arrêter, et pendant quelques secondes on reste immobiles, reprenant notre souffle, avant que mes mains, d’abord, ne se remettent en mouvement et caressent la peau trempée de son dos, glissent dans sa nuque, tout en le gardant contre moi. En moi. J’en ai encore besoin. De lui. Quelqu’un contre moi, ses bras autour de moi. Je me laisse me rallonger sur le comptoir, mes jambes toujours enroulées autour de la taille d’Yngve, et je dépose quelques baisers dans son cou.

Merci…je me sens vivante…grâce à toi…

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MessageSujet: Re: You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja    You can be addicted to a certain kind of sadness — Sanja  EmptyLun 29 Déc - 22:07


Sadness, kindness, madness
Only the pain remains
And keep us sane


Yngve tremblait encore et il était certain qu'il allait trembler pendant toute la soirée.

Il respirait bruyamment, Sanja toujours contre lui. Il ne s'était jamais senti aussi vivant. Elle lui avait demandé de la faire exister, de la faire renaitre et il l'avait fait. Mais il se sentait mieux lui aussi, il avait froid, il avait chaud, son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine et il se surprenait à vouloir sourire et même à vouloir rire. Il n'avait pas été ainsi depuis des années, personne, non personne ne l'avait vu comme ça depuis des années et c'était la belle brune qu'il devait remercier. Yngve conserva néanmoins le silence et il resta tout contre elle, en elle, pendant quelques minutes supplémentaires, aussi longtemps que son corps le lui permettait. La partie rationnelle de son cerveau lui rappelait qu'ils n'avaient pas utiliser de protection et qu'ils étaient toujours dans la cuisine du restaurant de Sanja. La vérité c'était que… Le brun s'en foutait. Il l'embrassa encore une fois, une dernière fois avant longtemps semblait-il et il finit par se redresser et se relever, sortant lentement du corps de la jeune femme. Un soupir lui échappa et il se recula le plus lentement possible ne souhaitant pas la brusquer.

Que devait-il dire? Yngve ne savait pas vraiment. Il eut un mouvement de recul, respirant une grande goulée d'air, toujours pas gêné par sa nudité. Il n'avait absolument aucune raison de l'être mais il ne voulait pas créer un malaise entre eux, aussi il commença à ramasser leur mouvement d'abord ceux de Sanja, puis les siens qui devaient avoir sécher depuis longtemps. Il les enfila comme s'il s'agissait du meilleur des costumes et comme s'il était né pour enfiler ces vêtements là et rien d'autre. Yngve se retourna vers Sanja, plus habillé à présent et il lança avec un sourire : "Dis c'est normal si j'ai deux fois plus faim maintenant?" Avec tout ça, il restait toujours le repas que la jeune femme avait préparé quelques minutes auparavant. Tout ceci lui paraissait tellement loin à présent. "Ce serait dommage pas vrai? Attends je te sers et je me sers et ensuite je rentrerais chez moi." Yngve était plus que déterminé à reprendre le cours normal de la soirée pou bien lui prouver qu'il savait parfaitement ce que tout ceci signifiait. Ils étaient juste des amis, deux amis qui s'étaient retrouvés encore une fois et ils avaient tous les deux perdus quelque chose. Elle sa soeur et lui son frère. C'était comme lorsqu'ils avaient seize ans, ils allaient tous les deux rentrer chez eux et ça n'aurait pas plus d'importance que celle du moment présent.

Yngve allait enfin manger, avec plus d'entrain que ces derniers cours et oublier ses problèmes et finir par rentrer dans la grande maison de famille des Angsar dont il était désormais le seul occupant, mais ça n'avait pas vraiment d'importance. Ce soir-là il avait une bonne raison de sourire et ça c'était grâce à Sanja. Il pouvait vraiment lui dire merci.

Fin du Sujet
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