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 The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian

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Damian A. Beauchamp
Damian A. Beauchamp

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MessageSujet: The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian   The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian EmptyVen 24 Oct - 23:56


Cup of coffee.


I'm just an american man in the middle of nowhere...





Sanja & Damian



Je déteste ce pays. Non en fait je le hais. Je hais ce froid, je hais cette pluie à la con, je hais ce pays remplit de suédois et je hais ce genou. Je hais cette blessure. L'humidité de ce pays et le froid pénétrant, réveille cette vieille blessure du lycée. Dans l'idée c'est comme si quelqu'un venait passer un morceau de papier de verre au creux de mon articulation, juste histoire de poncer mon os jusqu'à ce que j'en crève. Agréable comme sensation pas vrai ? Un vrai plaisir. Je m'adosse à un réverbère, essayant de reposer ma patte folle. Dieu ce que je hais cette blessure. Mais surtout, ce que je peux haïr cette pluie et ce temps. Oh mon Dieu je jure que ce pays remplit de vodka imaginaire et de jolies blondes dont je n'ai toujours pas vu la moindre mèche d'ailleurs, finira par avoir ma peau. Certainement plus rapidement que les litres de café que j'avale ou le tabac qui encrasse mes poumons, au grand damne de mon médecin. Ouais je sais que c'est une mauvaise idée, mais entre nous, la vie est trop courte et je me prive de bien des choses, alors je peux me permettre de m'en griller une de temps en temps. Toujours adossé à mon réverbère je pousse un soupir, regrettant de n'avoir passé qu'un pauvre sweat-shirt et un pull par-dessus. La prochaine fois je passe à quatre couches de vêtements. Et bon sang, je prends une écharpe aussi. Je comprends pas comme le reste des habitants font pour ne porter qu'une couche de vêtements. Ils sont fous, je les soupçonne d'avoir le sang froid. C'est la seule solution. Je laisse échapper un autre soupir avant de me décider à recommencer à boitiller dans la rue. Je fais quelques pas de plus avant de pousser un juron dans mon plus beau français. Ok c'est plus possible. Faut que je m'assois quelque part sinon je jure que je vais frapper le prochain passant que je vais croiser. Mes yeux se posent alors sur une enseigne qui ressemble vaguement à celle d'un restaurant. Pour être honnête j'arrive même pas à lire la devanture. Sûrement un nom à coucher dehors de toute façon, un truc que mes lèvres seraient parfaitement incapable d'articuler de toute façon. Désolé, mais ma bouche d'américain ne parle que l'élégante langue de Shakespeare et non pas celle des braves Vikings du nord. Même si je dois avouer que ça me servirait pas mal là. Mais au vu de l'odeur plus qu'alléchante qui se dégage de l'établissement, je pense que je peux assumer sans trop m'avancer qu'on doit pouvoir s'assoir dans le coin et manger un morceau en profitant d'un café brûlant. Au pire, j'irais m'échouer ailleurs. Genre… N'importe où qui saura accepter un bel américain un peu boiteux.

Je pousse donc la porte de l'établissement, débarquant dans le restaurant en poussant presque un soupire de soulagement. Si il y a vraiment quelqu'un là-haut, je le bénis. Juste pour avoir donné l'idée à quelqu'un d'ouvrir un restaurant dans le coin. Saut qu'au lieu de faire une entrée discrète, voilà que j'ai le malheur de prendre appuie sur ma jambe droite, provoquant une puissante douleur, qui a le malheur de réveiller mon français. Un magnifique chapelet de jurons m'échappe. Délicat et terriblement français. Un des serveurs s'approche de moi, commençant à me parler dans un suédois que je ne comprends pas. Je le regarde comme un idiot, lui disant que je ne comprends rien. L'homme sourit avant de me demander dans un anglais dont son accent se fait à peine sentir, si je viens pour une table. À ton avis ? Tu penses que je suis juste là pour le plaisir de regarder la tapisserie ? J'adopte donc un sourire contrit tandis que je lui faire part de mon envie de simplement m'assoir de manger n'importe quoi de chaud. L'homme sourit un peu plus avant de me proposer une table de libre. Je vais m'installer à la table qu'il me désigne, étendant ma jambe droite en poussant un soupir. Je donnerais tout pour une aspirine, n'importe quoi pour calmer la douleur de mon genoux. Le serveur revient me voir, me proposant dans un anglais pas mauvais ce que je veux.

"N'importe quoi, tant que c'est chaud et que ça cale son homme. Oh par contre je sais que je veux un café. Une immense tasse de café. La plus grande que vous avez même."

Je vois bien que le serveur se retient de rire, et à mon avis ce n'est pas à cause de ce que je viens de dire mais plutôt à cause de mon accent. Ouais, ouais. Rigole donc. Mais ce petit accent a fait ses preuves auprès des demoiselles. Alors ose rire et je te jure c'est ton accent suédois que je te fais ravaler. Ce dernier me propose alors de prendre tout simplement le plat du jour. Ouais ça fera l'affaire. Et là voilà qu'il rigole. Je m'offusque, commençant à l'insulter dans un français teinté de créole qui le fait rire de plus belle tandis qu'il s'éloigne, sûrement pour aller donner ma commande en cuisine.

"C'est ça file, Drigay…"

Oh une petite insulte en créole. Exotique.


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Sanja Nordenskiöld
Sanja Nordenskiöld

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MessageSujet: Re: The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian   The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian EmptyDim 26 Oct - 12:57



The lost yankee and the grumpy swedes
Damian & Sanja
Ces derniers jours avaient été plutôt intenses. Le restaurant tournait bien, depuis qu’une nouvelle entreprise avait ouvert par miracle en ville, et du coup une dizaine de clients venaient tous les midis prendre leur déjeuner chez moi. En plus de mes anciens habitués. Ajouter à ça les efforts que je faisais pour me montrer plus disponible envers Tim et Yngve, la lutte pour ne pas me renfermer sur moi-même mais au contraire, tenter de veiller sur les autres, de me forcer à comprendre que depuis que Saga n’était plus là, le monde avait continué de tourner, et que je risquais de rater le wagon si je continuais comme ça, dans ma routine de « restau-dodo ». Prendre le temps de discuter avec eux m’avait fait du bien et je voulais tenter de rester sur cette lancée, même si c’est plus facile à dire qu’à faire…

Ma journée avait plutôt bien commencé. J’avais travaillé la semaine dernière sur plusieurs nouveaux plats à ajouter à la carte et je les avais proposés au menu depuis deux jours, récoltant un franc succès. Mon équipe était encore en train de se roder à leur préparation, mais pour un début, c’était plutôt positif. Le service du midi s’était bien déroulé, malgré une table particulièrement chiante qui a commencé à pinailler sur la cuisson de leur dorade, et j’avais été à deux doigts de m’expliquer avec eux, armée de mon couteau pour lever les filets. Heureusement qu’Henrik, mon second, m’avait retenue et s’était chargé de régler ça avec Erb, mon serveur. Pour la peine, je crois que je me suis passé les nerfs sur deux ou trois kilos de patates que j’ai écrasés avec joie, rajoutant des lardons et de la crème pour en faire le déjeuner du personnel après le service. C’était vraiment la pire partie du boulot : les clients. Les poissons ne râlaient pas. Les patates et les brocolis n’avaient jamais de réclamation à faire. Les œufs étaient sages et disciplinés… Si seulement on pouvait servir des gens qui n’iraient jamais se plaindre…

Après avoir déjeuné, vers les 14h, l’équipe a eu sa pause avant de revenir pour le service du soir, et je faisais un peu de compta en cuisine pendant que mon second terminait les deux derniers desserts de la matinée. J’entendis la porte s’ouvrir, une discussion de loin, quelques rires, et je vis Erb passer la tête par le passe-plat et m’annoncer qu’un touriste venait de commander la plus grande tasse de café qu’on ait. Mais pour qui il se prend ? Avec Erb on échange un sourire, parce qu’il sait très bien que face à ce genre de demandes, je suis du genre à mettre mon grain de sel. Je repose mon stylo et m’approche du vaisselier pour prendre une soupière que je pose sur le plan de travail, pendant que j’enclenche la cafetière. Alors bon, ça sera pas des expressos, sinon j’en ai pour l’après-midi à faire chauffer le percolateur, mais le café que je prépare est loin d’être mauvais. Pendant que ça chauffe, je m’occupe aussi du reste de sa commande, à savoir un plat qui colle au corps. Soit.

Je vais pas me prendre la tête, si déjà il se pointe après le service, mais je veux pas me trahir et lui servir un truc dégueu. J’attrape du saumon frais, des œufs et de la crème et je commence à lui faire des œufs brouillés, tout en préparant des pommes de terres rissolées, reste de mon massacre du matin. Le temps que je finisse, la cafetière est presque pleine, et je demande à Erb d’envoyer d’abord le plat, avant la soupière, que je lui tends, remplie et équipée de sa louche en argent. On rigole comme des gosses juste avant qu’il parte et je vois qu’il fait un effort surhumain pour ne pas rire en s’approchant du visiteur. J’observe la scène par le passe-plat. Erb s’incline gracieusement et pose la soupière immaculée devant lui.

Voilà le plus grand récipient que nous ayons. Avec les compliments de la cheffe.

Un petit signe de tête et il tourne les talons avant de me rejoindre dans les cuisines.


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MessageSujet: Re: The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian   The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian EmptyDim 26 Oct - 14:58


Cup of coffee.


I'm just an american man in the middle of nowhere...





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Bon, autant être honnête, dans certains pays, on m'aurait gentiment fait remarquer que l'heure du service est depuis bien longtemps passé et que le client que je suis aurait du se contenter du café. Chose que je comprends pas. Ok peut-être que chez nous, on a la sale habitude de manger tout le temps, mais genre, vraiment tout le temps. Peu importe l'heure, vous trouverez toujours un endroit pour manger. C'est une règle chez nous. Presque une religion même. En y réfléchissant bien, cela en est même un peu effrayant. Bref. Tout ça pour dire que j'ai tout de même de la chance que le service ce fasse encore malgré l'heure. Tandis que je patiente gentiment, attendant ce fameux café et… le plat du coin, je me permet de regarder avec une certaine attention l'intérieur de ce qu'il me semble être le seul restaurant de la ville. Ouais parce que… À bien y repenser, je n'en ai pas vraiment vu d'autres dans le coin. Bon j'ai pas encore eu le temps de tout voir ici… Mais tout de même. J'ai vu plus de restaurants dans des bleds trois fois plus petits... Mais bon encore une fois... Ici, c'est l'Europe. Alors que je flâne, mon regard se promenant un peu partout, une douce odeur me parvient. Rien qu'à sentir les douces promesses d'un plat délicieux, mon estomac se réveil et me fait gentillement comprendre d'un gargouillement discret, qu'il est temps que j'avale quelque chose. Patience gros affamé. Laisse donc le chef faire. Enfin le chef. Tout ce que je vois pour l'instant au travers du peu d'espace qui me permet d'entrevoir la cuisine, c'est une cafetière qui ronronne et une silhouette plutôt féminine...  Serveuse peut-être ? Hum, m'étonnerait. Tout le personnel qui s'occupe du service a l'air exclusivement masculin. J'attends alors avec patience, profitant de la chaleur de l'endroit qui, l'air de rien, soulage la douleur dans mon genou. Dieu merci. Je me laisse bercer par les bruits qui arrivent à me parvenir de la cuisine et l'ambiance plutôt calme qui règne ici. Vous savez ce qui rendrait ça encore plus agréable ? Une bosse tasse de café et quelque chose à se mettre sous la dent. Moi, penser avec mon estomac ? Allons... Faut pas le dire à voix haute.

Et voilà justement que le serveur revient vers moi, plat en mains. Je l'accueille d'un sourire discret tandis qu'il pose devant moi une assiette dont l'odeur des plus alléchantes me donne envie de dévorer son contenu sans plus attendre. C'est limite si je ne prête plus la moindre attention au serveur qui s'éclipse à nouveau, surement pour m'apporter mon café. En attendant je fixe avec envie le plat délicieux qui se trouve devant moi. Tout à l'air tout bonnement délicieux : autant le saumon que les oeufs brouillés et les pommes de terres qui vont avec. Je vous jure que mon estomac en grogne d'envie. J'attrape ma fourchette, et incapable d'attendre plus longtemps, commence à dévorer un bout de mon saumon. Et là, je vous jure que je ronronne de plaisir. C'est juste... Délicieux. Mais genre à un point, que cela devrait presque être interdit de faire quelque chose d'aussi bon. Et je ne dis pas ça parce que je affamé ou quoi hein, je peux vous assurer que si le paradis pouvait se manger, ça aurait ce goût là.

C'est alors que le serveur revient avec... Une soupière. Je le regarde arriver sans trop comprendre. Y'a de la soupe avec le saumon ? Je sais que j'ai demandé un truc qui cale son homme, mais c'est pas non plus une raison pour me servir toute la carte. J'arque un sourcil interrogateur lorsqu'il dépose l'immense soupière devant moi, m'annonçant que c'est leur plus grand récipient et que c'est avec les compliments de la cheffe. Attends, attends... Ose me dire que c'est "mon café". Avant que je n'ai le temps d'ouvrir la bouche, voilà qu'il disparait me laissant en tête à tête avec la soupière. Je jure que si c'est du café qu'elle contient... Délicatement je l'ouvre, découvrant qu'elle est en effet remplit à ras-bord d'un café bien noir. Je reste un instant comme un idiot à regarder... ma... "tasse" de café. Il doit se passer bien une petite minute avant que je n'éclate de rire. Oh moi qui pensait que les gens du coin n'avaient aucun humour, semblerait que je me sois trompé. Rien que pour ça, la "cheffe" va avoir le droit de me voir débarquer dans sa cuisine, pour la féliciter autant pour sa cuisine que pour son humour.

C'est un fait je mange vite. Surtout quand c'est délicieux et que je meurs de faim. Il ne me faut pas longtemps pour terminer mon assiette et ma soupière de café. Alors que le serveur, qui n'arrive pas à dissimuler son amusement, revient me voir pour débarrasser ma table, je lui glisse gentiment que je m'en vais venir faire mes compliments au chef. Ouais, parce qu'il vaut mieux s'annoncer. Ce serait assez discourtois que de débarquer dans sa cuisine, j'ai moyennement envie de prendre une louche dans le museau.

Adossé contre l'encadrement de la porte des cuisines, un beau sourire au coin des lèvres, je regarde tout ce petit monde travailler en paix avant que mes yeux ne se posent sur le chef en question. Alors c'était toi ma belle. Amusant. Je l'observe de haut en bas avant d'attaquer avec une assurance frôlant allègrement l'insolence :

"Je parie que c'était votre idée la soupière de café pas vrai ? Je dois avouer que c'était pas mal, même si le saumon était carrément meilleur."

Je fais des efforts pour que mon accent ne bave pas trop sur mon anglais, mais même à mes propres oreilles, je n'entends que ça.


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Sanja Nordenskiöld
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MessageSujet: Re: The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian   The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian EmptyLun 27 Oct - 16:53



The lost yankee and the grumpy swedes
Damian & Sanja

Les suédois sont des gens qui aiment l’ordre en général. Et pour eux, avant l’heure c’est pas l’heure, et après l’heure c’est plus l’heure. C’est pour ça que j’ai été étonnée que quelqu’un débarque aussi tard dans mon restaurant, quasiment un milieu d’après-midi pour un suédois moyen. Et rien qu’à ça, j’ai deviné que le type n’est pas du coin. Je suis occupée, nez dans mes comptes quand j’entends Erb qui m’annonce la commande du type. « Quelque chose de chaud et qui colle au corps » et « la plus grande tasse de café qu’on ait dans le restaurant. » En plus du fait que ça soit assez farfelu, c’est surtout le signe d’un type au bord du désespoir, qui veut juste manger et boire vite et beaucoup, sans forcément se soucier de ce qui sera dans son assiette. Dans l’idée, pour moi c’est un sacrilège. Aimer manger, c’est un peu s’aimer soi-même, et y’a rien de plus triste que ceux qui mangent simplement pour survivre. Je vais lui montrer qu’ici, on vient pas pour manger, mais pour se faire plaisir. Et que ça peut être simple tout en étant bon.

En moins de cinq minutes je me suis lancé dans la confection d’un plat assez basique, mais avec de bonnes choses. Je suis allée acheter le saumon moi-même au port hier, et la caisse de poissons est passée directement du chalutier à ma chambre froide. Pareil pour le reste, œufs, lait et crème de la ferme. C’est meilleur, moins cher et moins compliqué que de faire venir des produits de la grande ville. Enfin grande ville, je m’entends. Je m’active, fouette les œufs, fais rissoler le saumon, m’occupe des pommes de terre, le tout pendant que la cafetière se remplit doucement. J’observe discrètement la réaction du nouveau venu face à mon plat. Il est jeune, et taillé comme une armoire. Joli garçon. Son regard s’illumine comme un sapin de Noël quand Erb pose l’assiette devant lui. Je vois presque la salive couler au coin de ses lèvres. Je vais lui montrer ce que c’est que manger en Suède. A le voir, il pourrait être américain, ou allemand. Australien peut-être. Mais comment est-ce qu’il aurait débarqué ici ?

Enfin, il ferme les yeux à la première bouchée, et engloutit le reste rapidement. Bien. Je croise les bras sur ma poitrine, à moitié penchée vers le passeplat, quand Erb sort une nouvelle fois, avec la soupière de café. Je le suis du regard, il la pose devant le client, qui le regarde sans comprendre pendant quelques instants avant d’oter le couvercle. Il analyse un instant quel peut être ce liquide, avant de relever la tête et se mettre à rire franchement. Je suis surprise, on dirait qu’il a de l’humour ! D’autres auraient beaucoup moins bien réagi, ou se seraient vexés. Il marque un point. Il échange quelques mots avec Erb qui me transmet ses félicitations en revenant.

Je retourne à ma compta pendant que l’étranger termine de manger, et de boire son café, enfin, ses litres de café. Les garçons terminent de ranger la salle, mon barman range les derniers verres et vérifie les stocks. La pièce est calme. C’est juste dommage que Tim ne soit pas là pour jouer du piano. J’aime l’entendre, même si j’y connais rien. Il a le don de me faire voyager, ou de savoir jouer le morceau qui va créer une ambiance douce et apaisante. Et dieu sait que j’en ai souvent besoin !

Une fois mes comptes expédiés, je vérifie rapidement ma cuisine, si tout est à sa place, et prêt à fonctionner pour le service du soir. C’est là que j’entends une voix résonner derrière moi qui me parle en anglais. Mais avec un accent à couper au couteau, au point de mettre une seconde avant de deviner la langue. Je me tourne, les poings sur les hanches.

Vous n’avez rien à faire dans les cuisines, c’est réservé au personnel.

Je le détaille aussi. Joli garçon, mais il a ce sourire des mecs beaux et qui le savent. Sauf que ça fait longtemps que ça marche pas avec moi tout ça…

Oui c’est de moi. Je mets un point d’honneur à satisfaire les demandes de mes clients, quand c’est possible. Et puis, quand quelqu’un demande autant de café, c’est pas qu’il veut le savourer, mais qu’il veut arriver à garder les yeux ouverts et à mettre un pied devant l’autre. Par contre, tout ce qui touche à la cuisine, je mets un point d’honneur à ce que ce soit toujours excellent.

Mes sourcils se froncent une seconde, alors que je croise les bras sur ma poitrine.

Mais vous venez d’où pour avoir un accent qui fait si mal aux oreilles ?


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Damian A. Beauchamp
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MessageSujet: Re: The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian   The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian EmptyVen 31 Oct - 20:40


Cup of coffee.


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J'ai vaguement l'impression de ne pas être complètement le bienvenue. Je viens lui faire des compliments sur sa cuisine, certes avec mon tact d'américain, mais ça reste des compliments tout de même, mais elle me fait tout de même comprendre que je n'ai pas ma place ici. Eh, moi qui venait pour complimenter la sublime personne qui a accepté de me faire à manger, voilà que j'ai le droit à un accueil des plus froids. Eh bien, moi qui pensait que les habitants seraient plus chaleureux que le climat, je me rends compte que c'est loin d'être le cas. Si bien qu'à force je me demande si le problème ce n'est pas moi. Parce que pour que tout les habitants d'une même ville soient aussi désagréable, soit le froid leur a retiré tout sens de l'hospitalité soit c'est que je suis vraiment aussi insupportable que mon patron le prétend. Et entre nous, j'aimerais que ce vieux chacal ai tort. Question fierté. Et aussi du fait que je n'ai pas envie de devoir 50 dollars à Jesse en revenant. Pas question que j'admette que je sois un peu insupportable par moment. Mais bon, la question n'est pas là.

Toujours adossé à l'encadrement de la porte, je l'écoute avec attention. Farouche et un peu distante je dois avouer. Je parlerais à un bloc de glace, je crois que j'aurais ce même frissons sur l'échine. Bon au moins j'avais vu juste pour la soupière, c'était bien son oeuvre. Un rire franc m'échappe face à cette constatation simple et franche qui, de part son côté abrupte, me fait doucement sourire. Même si la suite me fait arquer un sourcil. Mon accent. Wow, wow. Ne jamais surestimer ou médire sur mon accent, ça a le don de me rendre presque désagréable. Je ris une fois déplus avant de faire un pas dans sa cuisine, délaissant l'encadrement pourtant confortable de la porte.

"Et j'apprécie le geste, grâce à vous je vais peut-être réussir à travailler toute la nuit sur mon article."

Je fais un pas vers elle, grimaçant légèrement lorsque je prends appui sur ma jambe droite. Ouch. J'ai peut-être été un peu trop confiant sur mon genou, je pensais que la chaleur du restaurant et un bon café suffirait mais non… Je prends appui sur mon autre jambe, conservant mon sourire qui frôle l'insolence.

"Eh, y'a que par chez vous qu'il semble vous heurter les oreilles, mais je peux vous assurer que cet accent a su séduire bien des gens…"

Oh bien des femmes sont tombées en pâmoison devant cet anglais au douces notes de français et de créole. Généralement il me suffit d'un petit sourire et d'un roucoulement en français et tout le monde trouve un soudain regain d'intérêt pour ma personne. Mais avec elle, j'ai bien l'impression que ce n'est même pas la peine d'essayer sous peine de prendre un bon coup de louche dans le museau. Enfin au mieux parce qu'au pire, se pourrait que je prenne pire : genre une bonne casserole de soupe sur les cuisses. Je frémis rien que d'y penser. Je croise les bras, essayant de passer pour le plus agréable que possible.

"Mais pour vraiment répondre à votre question, j'suis de la Nouvelle-Orléans, c'est ce qui me donne cet accent charmant à vrai dire."

Parce qu'il est charmant. Non mais… Enfin je devrais pas m'offusquer, parce que de la part de la femme qui est aussi charmante qu'un alligator avec une rage de dent, c'est un peu osé.


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Sanja Nordenskiöld
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MessageSujet: Re: The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian   The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian EmptyDim 2 Nov - 22:58



The lost yankee and the grumpy swedes
Damian & Sanja
On dit souvent que je suis farouche. Ou sauvage. Que d’emblée, j’ai l’air amiable comme une porte de prison. C’est pas le cas. On va juste dire que la gentillesse c’est pas un état d’esprit naturel et permanent pour moi. Elle se mérite. Comme la confiance. Je suis pas agréable tant qu’on m’a pas donné de raison de l’être. Je suis gentille avec mon équipe, parce qu’ils travaillent pour moi et font un excellent boulot. Je suis gentille avec Tim, parce que j’ai, dès le début, ressenti ce besoin de le protéger. Qu’il était perdu et vulnérable. Pareil pour Yngve, qui est un ami d’enfance avec qui j’ai partagé beaucoup, et qui a aidé ma sœur, en plus. Eux je suis gentille sans même y penser.

Mais si ce yankee pense que je vais ramper devant lui et lui faire une danse du ventre ou je ne sais quelle connerie parce qu’il a eu l’extrême amabilité de rire à une de mes blagues, il se met le doigt dans l’œil et peut directement reprendre l’avion jusqu’à la patrie des cheeseburgers. Surtout qu’il ose penser qu’un sourire en coin, et un regard de lover va me faire tomber en pâmoison. Pardon mon grand mais j’ai mieux à faire…

Sauf que quand je me fous de son accent, je le vois qui s’approche de moi, et je suis prête à l’engueuler comme du poisson pourri quand je vois qu’il boite. Et en plus de boiter, il grimace. Ma colère redescend d’un cran. A chaque fois que je vois quelqu’un souffrir, il faut absolument que j’aille vers lui. Ou que je m’inquiète.

Retournez vous asseoir, vous souffrez quand vous êtes debout…

Je me demande bien où il a pu s’amocher comme ça. Si ça avait été récent, il aurait eu un plâtre, ou une béquille. Vieille blessure. Mais qui le fait encore souffrir. Pourtant il reste planté là, avec ce sourire énervant qui revient son visage dès que la douleur est partie. Il me dit qu’il vient de la Nouvelle Orléans. Je hoche doucement la tête et reprend la discussion en français. Tant qu’à faire. S’il vient vraiment de là-bas, on va le savoir tout de suite.

D’accord Yankee. Yankee francophone en plus. En voilà un oiseau rare à Dodskälle ! Allez vous rasseoir, j’ai pas envie que vous vous cassiez autre chose ici, ou que vous tourniez de l’œil entre deux caisses de saumon et de queues de lotte.

Je plonge mon regard dans le sien, soupirant légèrement avant de me radoucir, et demander avec un petit sourire en coin.

Vous avez besoin de quelque chose d’autre ? Une autre soupière de café peut-être ? Une baignoire de thé ? Une piscine de patates ? Une caisse de morue séchée ?



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MessageSujet: Re: The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian   The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian EmptyMar 4 Nov - 20:52


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Que c'est mignon. C'est marrant, mais un peu agaçant je dois avouer, à quel point les gens changent radicalement d'attitude à mon égard dès qu'il remarque que je boite par moment. Tout de suite ils passent de l'agacement à une pseudo envie de faire attention à moi, dont un relent de pitié se fait tout de même sentir. Tout ça parce que j'ai un genou un peu faible, c'est bon, c'est pas si grave… C'est qu'une vieille blessure et je risque pas d'en mourir. Au pire… Je serais de mauvaise humeur. Surtout si l'on insiste lourdement sur ce point. Je déteste en parler et encore plus laisser les gens exprimer ouvertement leur pitié. De un parce que ça me gêne terriblement et deux… Parce que j'ai un peu trop de fierté pour que l'on me considère comme une petite chose fragile. C'est sûrement stupide de ma part, mais j'ai passé bien trop de temps à m'apitoyer sur mon sort et sur mes espoirs brisés, que maintenant je préfère nier que j'ai mal, et me dire que tout va bien. C'est plus simple pour tout le monde.

C'est donc sans surprise que je balaie sa recommandation d'un vague haussement d'épaule. Je ne souffre pas… C'est juste que le climat n'est pas vraiment accommodant. Salaud de froid va. Il suffit que la température baisse un peu trop ou que le temps se fasse un peu trop humide pour que ma vieille blessure de lycée se réveille… Alors ouais, ce pays a part moment, un vrai petit goût d'enfer. Mon enfer personnel, sauf que celui là est pas vraiment pavé de bonnes intentions. Bref. Il suffit juste que dans ses moments-là je serre les dents et que je change de jambe d'appui. Trois fois rien quoi. Je reste donc avec elle, dans la cuisine, portant tout mon poids sur ma jambe gauche, les bras croisés avec ce demi-sourire plein de charme, que je n'essaye même plus de dissimuler. J'arque un sourcil en l'entendant poursuivre dans la douce langue de mes parents, même si son français possède un accent que je trouve, entre nous, tout a fait délicieux. Même si il ne vaut pas le mien.

"Wow… En français dans le texte ? Je dois avouer que je suis impressionné… C'est plutôt vous l'oiseau rare par ici… Suédoise mais brune et qui parle français. Une vrai exception… Vous inquiétez pas pour mon genou, ça lui arrive par moment, et franchement c'est trois fois rien."

Oh tiens, voilà qu'elle semble se radoucir. A cause du genou ou de mon charme ? À mon avis c'est le genou. Sinon elle n'aurait pas été si froide de prime abord. Je note même un sourire… Oh mon Dieu, elle en est donc capable ? Wow. Moi qui pensait que le froid avait tué toute capacité à esquisser un sourire… Voilà que ce n'est pas le cas. Suffit simplement de savoir s'y prendre. Pas facile à apprivoiser la demoiselle, mais ce n'est pas grave, je voulais simplement être gentil. Je fronce légèrement les sourcils à un mot, penchant la tête sur le côté.

"De la quoi ?"

Attends, je suis pas sûr de comprendre, pire, je ne suis pas sûr d'avoir bien entendu. De la morue séchée ? C'est quoi ce truc ? Je répète le mot plusieurs fois, essayant de trouver un équivalent en anglais. Ouais. Euh. J'imagine que c'est du poisson… Vu qu'ici c'est tout ce qu'il mange. Le truc c'est que je n'arrive pas à mettre une image sur ce mot. Je passe une main dans mes cheveux avant de la regarder, un peu perplexe.

"Hum, je sais d'avance que je vais passer pour un idiot … Mais… Je ne vois absolument pas ce que c'est de la… morue séchée."

Et là j'ai l'impression d'être un gamin. Ça faisait bien longtemps que je ne restais pas démunis face à un mot. Pourtant j'ai été élevé dans les deux langues… Mais y'a certains mots qui diffèrent tout de même du français régulier. Et même certains que nous n'employons jamais. Parce que… Bah parce que certains trucs n'existent pas par chez nous, et quelque chose me dit que sa fameuse morue séchée en fait partie. Quelque chose me dit que si ça n'a pas franchit l'Atlantique c'est pour une bonne raison, que je ne vais pas tarder à connaître.


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Sanja Nordenskiöld
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MessageSujet: Re: The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian   The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian EmptyVen 14 Nov - 9:13



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Dödskalle est un petit trou perdu, et on est franchement loin d’une destination touristique. Autant dire que des étrangers, j’en vois pas souvent. A la rigueur quelques fondus d’ornithologie qui viennent observer quelques espèces rares qui nichent sur la côte, mais c’est à peu près tout. On a peut-être eu une fois des allemands, avec des chaussettes de laine dans leurs sandales qui avaient atterri ici par hasard, et c’était les visiteurs les plus exotiques, ou presque, qu’on ait eus. Alors un yankee, quelqu’un qui vient de l’autre côté de la planète, c’est soit qu’il a une sacrée bonne raison de venir ici, soit que son avion s’est écrasé en route. Qu’est-ce qui peut bien lui avoir fait poser ses valises ici ? Déjà en Suède, mais surtout, ici ?

Il garde son sourire pendant que j’enfonce le clou, et je sais pas s’il est en train de me narguer, de me draguer, ou de me faire les deux en même temps. Pourtant, il a l’air épaté de m’entendre parler français. Il croit quoi, qu’on parle tous le Krisprolls et qu’on vit encore comme à l’ère des Vikings ? Je vais me la jouer modeste et ne pas ajouter que j’ai aussi appris l’allemand, un peu d’italien et de quoi me débrouiller en romanche, cet obscur patois que j’ai découvert pendant les mois que j’ai passés en Suisse. C’est à mon tour de lui lancer un sourire mi-amusé, mi-méprisant, mes mains toujours sur mes hanches.

Et encore yankee, vous n’avez encore rien vu… Mais pour info on a l’eau courante, l’électricité, et on ne s’habille pas avec des peaux de bêtes. Dingue non ?

Je m’amuse un peu plus, maintenant qu’il a compris de quoi bois je me chauffais, et que son numéro dégoulinant de charme ne prenait pas. J’avoue que ça m’a plu de lui faire cette blague à ma façon, et il a au moins eu le mérite d’en rire, et pas de tirer la gueule comme la majorité des personnes l’auraient fait. Pour ça, il a gagné un point. Mais bon, les points, il peut vite les perdre, alors tout va dépendre de comment il manœuvre. J’en rajoute une couche en lui demandant s’il ne veut pas une baignoire de thé ou d’autres conneries, et je le vois tiquer quand je parle de morue séchée. Il fronce les sourcils, hésite, et finalement me demande ce que c’est. On dirait un gosse qui avoue qu’il a fait une connerie. Je soupire, levant les yeux au ciel.

Mon dieu mais on vous apprend rien à l’école ? La morue c’est un poisson. On peut aussi l’appeler cabillaud. Attendez…

Si déjà il est là, autant qu’il découvre les spécialités locales. Je tourne les talons, entre dans la chambre froide et en sort une morue encore luisante posée dans une caisse de glace. Je la dépose sur le plan de travail devant lui, et soulève le poisson en le tenant par la queue.

Voilà une morue. Elle a été pêchée ce matin, je viens de la ramener du marché. Ca c’est la tête qu’elle a quand elle sort de l’eau. Sauf qu’à l’époque, les chambres froides et les frigos, ça existait pas, alors pour conserver la viande et les poissons on les faisait sécher dans du gros sel. Ou on les faisait fumer.

Je vais dans le cellier, où j’entrepose la nourriture qui n’a pas besoin d’être au frais, et détache d’un crochet fixé au plafond un filet de morue séchée, que je lui ramène.

Ca c’est quand on l’a séchée. Elle devient dure et rêche. Comme ça c’est immangeable. Il faut la faire tremper dans l’eau toute une nuit pour ôter tout le sel et que la chair se réhydrate. Si vous aimez pas le poisson, vous allez souffrir par contre. Enfin, on produit de la très bonne viande, il faut juste savoir où la trouver…Voilà pour la leçon du jour, yankee.

Je reprends ma caisse de glace et retourne la mettre dans la chambre froide, mais laissant la morue séchée sur le plan de travail. Après tout, elle va pas s’en aller.

Par contre si vous comptez faire des recherches sur le tour de poitrine des suédoises ou leurs mœurs sexuelles, je vous préviens tout de suite que vous vous êtes trompé d’adresse. Au fait, qu’est-ce qui vous amène dans cette ville ? C’est rare que les gens débarquent ici par choix, surtout pas d’aussi loin…



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MessageSujet: Re: The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian   The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian EmptyDim 16 Nov - 18:46


Cup of coffee.


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Je pensais être la douceur exotique de ce pays, devenir le bel étranger à l'accent sensuel qui traîne dans les rues de ce bled, mais semblerait que j'ai trouvé encore plus étrange que moi. Une suédoise grincheuse, qui parle un français des plus agréables à écouter et qui, cerise sur le gâteau, se trouve à avoir le genre d'humour qui sait marquer des points avec moi. Derrière ses airs de jeune femme du nord avec un fort caractère qui essaye de se débarrasser plus ou moins subtilement de moi, se cache quelqu'un qui est plus agréable qu'il n'y parait. Pourquoi se la jouer aussi désagréable alors ? Parce que je suis un étranger ? Si c'est ça, je vais finir par croire que c'est purement raciste. Tout ça parce que je suis un américain au charme presque irrésistible. Ah comme la vie est cruelle par moment. Qu'il est compliqué d'être un beau cajun… Bon j'arrête de m'envoyer des fleurs.

J'éclate de rire. Pas mal. Même si je n'aurais pas dit non à être accueillit à l'aéroport par une douzaine de belles blondes enroulés dans des peaux de bêtes, ça aurait été mieux que le blizzard et le froid. Je repousse gentiment sa proposition de baignoire de thé, lui assurant que ça va aller, par contre cette histoire de morue séchée me laisse plus perplexe, et comme un enfant encore balbutiant, je me retrouve à lui demander ce que c'est. Le mot m'échappe tandis que j'essaye de trouver un équivalent… C'est alors qu'elle soupire, levant au passage les yeux au ciel. Eh pas de ça avec moi, ça me donne l'impression d'être un gamin à qui il faut tout expliquer. Je laisse échapper une moue de gamin que l'on vient de gronder au moment où elle se moque ouvertement de moi.

"Désolé mais dans mon pays on n'apprend pas vraiment les espèces de poissons mais plutôt les trucs qui servent genre… Je sais pas, l'indépendance des États-Unis ou même l'économie… Vous savez nous aussi on est civilisés, c'est juste qu'on porte pas un culte aux poissons mais plutôt aux valeurs de la liberté."

Oh et j'entends déjà les mauvaise langues cracher leur venin, je vous arrête tout de suite mes petits, aussi imparfait que puisse être ma terre natal, pour moi cela reste le plus bel endroit de cette planète. Je la regarde disparaître un instant, revenant avec une caisse contenant un immense poisson. Qu'elle me présente dans une magnifique glacière. J'esquisse un sourire, l'écoutant sagement me faire la leçon. Je me retiens de faire une remarque sur cette merveille à écaille, mais croyez-moi ça me démange.

"Salut beauté…"

Ok c'était plus fort que moi, je remonte les yeux vers la jeune femme avant de la laisser poursuivre son explication, m'amenant cette fois-ci ce que je pense être un des sept démons de l'enfer. J'arque un sourcil en considérant l'horreur qu'elle me présente. Alors c'est ça ? Mais qui voudrait ce faire autant de mal juste pour manger…. ça ?! Faut vraiment avoir envie de souffrir mille morts. Ou alors d'aimer manger des trucs qui ressemble vaguement à une serpillère congelée. Y'en faut bien pour tout les goûts après tout. Je désigne la… chose du doigt tandis que je pose sur elle un regard presque dégoûté.

"Attendez… Y'a vraiment des gens qui acceptent que vous leur serviez ça ? Je comprends mieux pourquoi je connais pas ce mot, chez nous on a la politesse de pas servir ce genre de truc. Heureusement que vous avez de la viande, parce que je préférais me laisser mourir de faim que de manger ce truc…"

Et je suis presque sérieux. Pas question que je mange… ça. Sérieusement. Je dis jamais non à découvrir de nouvelles choses, mais dans ces cas-là, je préférais que ce ne soit pas quelque chose qui manque de me tuer. Alors qu'elle va ranger le poisson frais, je regarde la version séchée qui reste devant moi. Rapidement j'effectue un signe de croix avant de murmurer un truc en cajun. Pourquoi ? Parce que Mamie Beauchamp disait toujours que face aux démons, y'avais rien de plus efficace. Et faut toujours écouter Mamie Beauchamp, paix à son âme d'ailleurs. La belle revient alors vers moi, me posant une question que bien des gens en ville se posent. J'étouffe un sourire avant de croiser les bras, quittant la monstruosité séchée pour la regarder.

"C'est une obsession chez vous ou quoi de savoir pourquoi les gens viennent ici ? On ne peut pas simplement avoir envie de découvrir la ville ?"

J'aimerais que ce soit le cas pour moi, vraiment. Mais non. J'y suis parce que je n'ai pas le choix. Enfin, surtout parce que je me suis perdu.

"Enfin, on se doute que pour un 'yankee' comme vous aimez m'appeler c'est pas commun… Oh d'ailleurs plutôt que de continuer à me filer ce surnom presque raciste… Vous pouvez m'appeler Damian. Yankee c'est pour les intimes. Quant à ce que je fais ici… J'aimerais que ce soit pour vos moeurs sexuels, mais je n'ai plus 15 ans pour faire ce genre de blagues… Non disons que je suis là pour visiter le pays dans le but de rédiger un article, et mon patron étant un gros idiot, il a trouvé qu'envoyer le cajun de la bande serait le plus logique… Parce que vu que je parle français, je me débrouillerais mieux en Europe que les autres, qui baragouinent déjà difficilement un anglais correct."

Je pense que c'est un bon résumé et puisque la cheffe semble soudainement d'humeur à bavarder, pourquoi ne pas en profiter pour en savoir un peu plus sur elle. J'esquisse un sourire tandis que je reprends, toujours aussi mielleux et charmeur qu'avant.

"Et vous ? Je parie que vous êtes native de la ville hein ? Si je puis me permettre… Pourquoi être restée ici pour ouvrir un restaurant ? Vous auriez pu le faire à Stockholm, surtout que vu la qualité de ce que vous cuisinez, je pense que ça pourrait marcher pour vous…"


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Sanja Nordenskiöld
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MessageSujet: Re: The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian   The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian EmptySam 22 Nov - 10:15



The lost yankee and the grumpy swedes
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Il semble le prendre mal que je hausse les yeux à sa réflexion sur le poisson. Non mais sérieusement, c’est qui l’inculte dans l’histoire ? Lui ou moi ? Bordel. Je peux pas le laisser dire des énormités pareilles. Surtout me connaissant.

Alors, de un, c’est pas être incollable sur la déclaration d’indépendance qui va remplir votre assiette, et ensuite, on est loin d’être aussi ignares. Je pense même que la majorité des suédois en sait même peut-être plus que votre pays que la plupart des autres yankees. On appelle ça la culture générale…

Enfin, je suis dans un jour où j’ai l’âme charitable alors je pars sur une leçon de chose qui ne lui fera pas de mal. Surtout quand on connaît le pays, où c’est le poisson qui est le plat national. Il va falloir qu’il s’y fasse, et vite, mais au moins il aime déjà le saumon. Je file dans la chambre froide pour lui en montrer une en chair et en os, enfin, en chair et en arrêtes plutôt, et j’étouffe un léger rire à son commentaire sur le poisson. J’avoue qu’il sait être drôle, quand il veut, ce yankee… J’enchaîne sur la morue séchée, et là je le vois reculer comme si on avait libéré tous les démons de l’enfer, ou qu’il était en train de contempler une vieille nudiste de 90 ans. Comme un chat, il l’examine avec attention, avant de la désigner du bout du doigt.

Elle est séchée. Et avant d’être séchée, elle est morte. Elle a plus de tête, plus de dents, donc elle est inoffensive. La pire chose qui pourrait vous arriver, c’est l’odeur…

Mon dieu quelle princesse ! Sérieusement ! Eh, ici c’est la Suède, on est loin de leurs supermarchés où tout est emballé, empaqueté, et ne ressemble plus à rien, au point qu’une vache y reconnaîtrait pas son veau. Il finit même par se signer.

Euh… C’est que du poisson hein. Du poisson. Pas le suppôt de Satan. Ni Alien VS Predator.

J’essaie de lancer la discussion, d’échanger un peu, mais il part en mode « délire de persécution ». Mon pauvre petit yankee. Dès que j’ai ramené ma morue dans la chambre froide je reviens vers lui, alors que lui quitte pas le bout de poisson sec qui trône encore sur le plan de travail.

Pardon de vouloir me renseigner, mais j’avoue que demander ce que vous fichez, vu que cette ville est un trou paumé, est une question plutôt logique… J’allais pas entamer la discussion en vous demandant si vous préférez les slips ou les caleçons, ou encore savoir si vous avez des bons rapports avec vos parents ! Non mais sérieusement…

Je l’écoute alors me raconter les raisons de sa venue, me radoucissant un peu quand il se donne la peine de tout m’expliquer. Ouais. Ca se tient. Je hoche doucement la tête, lui montrant que j’avais compris, avant de répondre.

En effet, il est vraiment con votre chef… dire que les français et les suédois sont pareil c’est…même en France, quand on est à Marseille ou à Paris c’est la nuit et le jour, alors dans deux pays différents…

Il recommence avec son sourire de lover mielleux, et cette fois lance la conversation sur moi. Instinctivement je me raidis quand il me demande ce que je fais encore là. Pourquoi je suis pas partie tenter ma chance ailleurs…

Merci du compliment, et oui, je suis née ici. Pour ce qui me fait rester ici, ce sont mes affaires, pas les vôtres. Vous pourrez fermer en partant.

J’attrape le morceau de morue séchée et je tourne les talons pour aller le remettre dans le fumoir. J’attends que le yankee ait quitté la pièce et soit retourné à son boulot avant de sortir de ma cachette. Le yankee est allé trop loin et il m’a coupé toute envie de lui parler. Il a abordé LE seul sujet dont je ne veux jamais parler. Jamais. Heureusement il semble comprendre le message et je l’entends tourner les talons et retourner dans la salle. Putain de yankee stupide…

*Quelques jours plus tard*

Le yankee se pointe tous les jours, et reste scotché là comme une moule à son rocher. Mais une moule immense, taillée comme une armoire à glace. Il se pointe en milieu de matinée, quasiment quand les commis commencent à préparer le premier service, et reste toute l’après-midi. Parfois je me demande même si c’est pas un de ces stalker flippant, le genre qui observe sa victime pendant des jours, et parfois je me mets à flipper en me disant que je vais peut-être le retrouver chez moi, à caresser Takk pendant qu’il renifle mes petites culottes. Quelle horreur.

Cette après-midi là je suis en cuisine, et je teste une nouvelle recette de velouté de homard au curry. Un truc sympa et raffiné, avec une touche d’exotisme. Sauf que j’hésite sur le dosage des épices. Les gens du coin sont un peu frileux du palais, à défaut de l’être du slip, et je sais qu’ils ne vont pas apprécier que je leur propose qui arrache de trop. Le problème, c’est que je supporte très bien les épices. Trop bien même. Je peux aller chez un indien et me faire un plat entier de poulet vindaloo sans ciller. Mais c’est pas le cas de tout le monde. Merde. J’ai besoin d’un autre palais que le mien. Neutre. Je tourne le dos à mon plan de travail et je parcours la cuisine du regard. Personne. Il est quelle heure au fait ? Ah ouais, 15 heures… ils sont tous en pause.

Eho ? Erb ? Henrik? Camilla?

Personne. Merde, je voulais être sûre aujourd’hui, pour lancer ça la semaine prochaine… Je fais quelques pas dans les cuisines, regardant si par miracle il resterait pas encore quelqu’un, et c’est à ce moment que j’entends quelqu’un tousser dans la salle. Le yankee… Sur le coup, je crois que je préfèrerais encore aller jusqu’au cimetière avec mes cinq assiettes pour les faire goûter à Yngve, mais il fait un temps de chien dehors et j’ai pas le temps. J’hésite une seconde avant de capituler. Je pousse la porte de la cuisine et passe la tête dans la salle.

Oh, le yankee ? J’aurais besoin de vous en cuisine…

Je le vois me sourire et se lever avant de venir me rejoindre, et je me plante devant cinq assiettes de velouté fumantes. Devant chacune, j’ai griffonné un petit papier avec la quantité d’épices, pour que j’arrive à m’y repérer. Je désigne les assiettes d’un petit mouvement de main et lui explique en anglais.

Voilà, je suis en train de tester une nouvelle recette. Sauf que je sais pas quel dosage serait le mieux pour le curry et les épices. Je peux manger très épicé ça me dérange pas, mais les gens du coin ont le palais sensible. Je voulais pas vous déranger mais c’est la pause du staff et j’ai que vous sous la main…

Je tente un léger sourire pour le faire capituler et je lui tends son arme : une cuillère à soupe.

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MessageSujet: Re: The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian   The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian EmptySam 22 Nov - 22:25


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Je sens que je viens de poser la seule question à ne pas poser dans tout cette univers. Comment je le sais ? Suffit de voir la tête qu'elle me tire. Wow, on dirait qu'elle vient de sucer une cargaison de citron. Je vous jure. Je peux sentir d'ici et avant même qu'elle n'ouvre la bouche, que je ne suis plus le bienvenue par ici. Elle attrape même le morceau de poisson séché et l'emmène avec elle, tandis qu'elle m'ordonne de fermer la porte derrière moi. Je pense qu'elle n'aurait pas pu faire plus limpide. Honnêtement je commence à penser que soit ils sont tous très mal lunés dans le coin soit je suis vraiment insupportable comme garçon. Je pousse un soupir passant une main dans mes cheveux. Je ne pensais pas la faire fuir avec cette simple question, mais maintenant que je le sais, j'éviterais à l'avenir d'en parler avec elle… Ce serait dommage de la faire fuir à chaque fois.

Je reste un instant sans bouger, finissant par abandonner en voyant que visiblement, elle préfère rester en tête-à-tête avec la morue qu'avec moi. Pourtant, moi au moins j'ai le mérite de ne pas sentir le sel et la mer, et aussi d'être plus appétissant à regarder. Je pousse donc la porte des cuisines sans dire un mot, allant récupérer mes affaires pour m'éclipser, boitillant jusqu'à mon appartement. Intrigante la suédoise tout de même.

*Quelques jours plus tard.*

À force de venir tout les jours, je commence à croire que je vais finir par avoir ma propre table et mes petites habitudes… Oh mais attends voir, c'est déjà le cas. Depuis quelques jours, j'ai ma petite routine, je débarque avant le servir du matin, commande deux tasses de café et me met à bosser. Je reste pour manger à midi et ensuite je file en milieu d'après-midi, pendant la grosse période creuse de l'après-midi. Un vrai habitué, au point que j'ai commencé à sympathiser avec le serveur. Sympa comme garçon…

Cet après-midi là, alors que j'ai le nez entre mon ordinateur qui me sert plus ou moins de traducteur, et de prof' de suédois et les ébauches de mon article. Ce qui entre nous se résume à pas grand chose. Faut dire qu'ils ne sont pas trop aidant dans le coin. A ce rythme-là, je vais y rester jusqu'à la fonte complète de la banquise, et pour être honnête avec vous j'aimerais me tirer avec le printemps. Je suis donc tranquillement devant mon article lorsqu'une voix familière que je n'avais pas entendu depuis un moment vient sonner à mes oreilles. Je lève la tête croisant au passage le regard de la douce Sanja. Un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je referme mon ordinateur.

"Besoin de moi ? Quoi ? Vous n'avez personne d'autre pour être votre chevalier servant….? Ce serait avec grand plaisir."

Je me lève, la suivant jusqu'à la cuisine. J'arque un sourcil lorsqu'elle me met face à cinq assiettes de soupe. Je me retiens de rire, croisant les bras en l'écoutant sagement. Sérieusement ? Je passe ma main sur mes lèvres, essayant de dissimuler mon amusement.

"Je sais que la soupe fait grandir mais vous ne trouvez pas que j'ai passé l'âge pour ça ?"

J'attrape la cuillère entre ses doigts avant de lui adresser un clin d'oeil et de commencer à goûter la première assiette. M'ouais un peu fade, mais pas dégueulasse. Je goûte la deuxième. Oh mon Dieu. Non. Trop épicée. J'étouffe une quinte de toux. Ok même pour moi qui suis Cajun, c'est juste pas possible. J'ai l'impression que je viens d'embrasser Lucifer en personne. Et croyez-moi, c'est pas le genre à qui j'aimerais rouler un patin tout les matins. Une fois ma langue un peu calmé, je goûte la troisième assiette. Ok. Alors, ça, c'est divinement bon. Pas la peine de goûter les deux autres. Je lèche la cuillère avant de lui jeter un regard en coin.

"Ouais alors… La première c'est même pas la peine, boire de l'eau ce serait pareil. La deux… Euh… Disons que si vous avez un évier à déboucher… Ce sera parfait. Mais la trois… wow. Un délice. Le genre de truc qui vous donne envie d'épouser la personne qui vous cuisine ça."

J'attrape l'assiette en question et recommence à manger, sous le regard presque réprobateur de la chef. Je me lèche les lèvres comme un chat le ferait devant un bol de lait.

"Quoi ? Non mais je vous dis, la trois est bien hein, pas la peine de goûter les deux autres… Oh, et je meurs de faim… Je peux finir non ?"

Je lui adresse un petit clin d'oeil avant de prendre une autre cuillère, passant allègrement ma langue sur mes lèvres.

"Hm, d'ailleurs, faut m'appeler plus souvent pour me faire goûter vos plats, hein, ce serait avec grand plaisir… D'ailleurs, si je puis me permettre, vous appelez ça comment chez vous ? Non parce que, quitte à l'apprécier, autant le faire en suédois…"


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MessageSujet: Re: The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian   The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian EmptyDim 23 Nov - 13:41



The lost yankee and the grumpy swedes
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Je suis contrainte et forcée de demander l’aide du yankee qui semble considérer la salle de mon restaurant comme un asile pour réfugiés politiques et SDF. Et je me demande même s’il est vraiment en train de bosser sur son PC, et pas se mater des séries en boucle. Après tout, j’ai déjà vu sur internet des clodos avec des Mac alors…

Encore une fois il me sort une petite réflexion à la con, à croire que ce gars doit avoir un bonus à chaque fois qu’il arrive à caser une vanne pourrie, ou alors il a un deuxième job qui consiste à écrire des dialogues merdiques pour des sitcom plein de rires en boite… Je soupire quand je dois lui répondre.

Hélas non j’ai personne, c’est la pause donc… j’ai que vous…

Pendant une seconde, je rougis quand même quand il me dit qu’il se voit mon chevalier servant et qu’il est content de m’aider. Vu ce que je lui balance, il doit être franchement pas net le pauvre garçon… Il me suit jusqu’à la cuisine, et je le plante face à mes cinq assiettes, pour qu’il m’aide à décider quel est le bon dosage pour mon nouveau projet. Je m’apprête à parler quand il ressort un de ces commentaires qui m’exaspère, et je peux pas me retenir de lui balancer une réplique cinglante.

Oh y’a toujours quelque chose à faire grandir, et je parle pas de ce que vous avez dans votre pantalon. Visez plus haut.

Non mais il croit quoi ? Le grand sauveteur du bouillon cube perdu ? Le pourfendeur du velouté maudit ? Il regarde trop la télé… Je lui tends une cuillère à soupe, et je le vois ensuite prendre son rôle très au sérieux en goûtant la première. Petite grimace. Il aime pas. Merde. Je reste près de lui, les bras croisés sur la poitrine, étudiant sa réaction face au plat. Parce que les clients réagiront comme lui, et découvriront le plat au moment où ils porteront la première cuillère à leurs lèvres… Il se met à tousser pour la deuxième. Ok, il vient de tomber sur celle où j’avais mis le plus d’épices. Eliminée donc. Je lui tends un morceau de pain pour faire passer le feu dans sa bouche, qu’il attrape avec avidité. Il attaque ensuite la troisième assiette. Je le vois fermer les yeux et pousser un soupir de plaisir. Je me détends un peu en voyant qu’il en apprécie au moins une. Et je souris à sa remarque. Mais ça me surprend même de rougir à nouveau quand il me dit que la personne qui a cuisiné ça serait bonne à être épousée. C’est flatteur. Peut-être même un peu trop.

Oui enfin si c’est votre seul critère pour épouser une fille, qu’elle sache faire à manger, engagez une cuisinière. Ca vous fera moins d’emmerdes. Mais ouais, vous pouvez finir. Je peux même… vous en refaire, si vous avez faim. Cadeau de la maison pour m’avoir aidée…

Il s’attaque directement à l’assiette, et en reprend quelques cuillères avant de reprendre son discours, se léchant les lèvres comme un chat qui vient de finir sa coupelle de lait. Je hausse le sourcil quand il me remercie de l’avoir quasiment exploité en l’obligeant à ramener ses fesses et jouer aux goûteurs. Celle-là, je m’y attendais pas. Encore une fois je veux répliquer quand il me demande comment s’appelle ce que je prépare. Je hoche doucement la tête.

Ok. Alors ce que je prépare c’est une soupe. On appelle ça « soppa ». Et c’est logique, on retrouve ça dans l’assiette à soupe. C’est « sopptallrik ». Essayez de le dire pour voir ? Bon, c’est une soupe au homard. Le homard on appelle « hummer », et pas votre espèce d’immense bagnole. Dites-le. Non attention à la prononciation… c’est pas tout à fait comme ça. Passez-moi le couteau s’il vous plaît.

Et petit à petit je commence à lui montrer comment faire un velouté de homard, en lui apprenant le suédois…

© Pando

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Damian A. Beauchamp
Damian A. Beauchamp

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MessageSujet: Re: The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian   The lost yankee and the grumpy swedes - Sanja & Damian EmptyLun 24 Nov - 0:39


Cup of coffee.


I'm just an american man in the middle of nowhere...





Sanja & Damian



Oh mais serait-ce un petit rougissement que je vois là ? Aurais-je réussis à toucher la jeune femme qui se cache derrière ce dragon ? Possible. Du moins le temps d'un instant elle cesse de sortir les crocs et sourit simplement à ce que je dis. J'ai vaguement l'impression d'avoir marqué un point avec elle, et étrangement cela me fait plaisir de voir qu'elle n'est pas un mur qui repousse tout être humain qui l'approche. Je n'en demandais pas plus. Je souris allègrement à sa remarque. Moi qui m'attendais ce qu'elle me sorte une autre remarque acide à souhait, voilà qu'elle me propose même de me faire un deuxième service. Eh bien. Soit je suis particulièrement agréable aujourd'hui, soit elle est de très bonne humeur. Ou alors un étrange mélange des deux.

Je me pourlèche les lèvres comme un chaton, et repose l'assiette devant moi, léchant une dernière fois la cuillère. Je l'écoute doucement, avec attention même. Les mots sonnent étrangement bien à mon oreille, me faisant presque relativiser ma première impression du suédois. C'est peut-être pas si barbare que ça. Bon ça reste un langage de Vikings, hein, certains mots te donnent quand même l'impression que les mecs veulent se servir de ton crâne pour boire leur bière. Bon ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis, c'est pas la langue la plus sexy de l'univers, mais dans sa bouche, ça sonne étrangement bien. Même si je me pense bien incapable de prononcer de tels mots avec une telle aisance. Comme si ma bouche se refusait à produire de tels sons. Non mais ma langue délicate de cajun ne saurait reproduire ça… Je fronce les sourcils, penchant la tête sur le côté.

"S-soppa ? Wow non mais… Attendez, je ne pense même pas être capable d'articuler ça correctement, je ne suis pas un Viking… Les cris de guerre c'est pas mon truc."

Je retiens un sourire lorsqu'elle compare le homard à un hummer imaginant assez mal le mélange des deux. Elle me corrige sur ma prononciation hasardeuse. En même temps avec mon accent de cajun, il est compliqué de ne pas massacrer toutes les langues de ce monde. Déjà que pas mal de mes compatriotes ne supportent pas mon accent lorsque je parle ma douce langue maternelle qu'est l'anglais, alors je n'imagine même pas ce à quoi mon suédois doit ressembler. Oh sûrement à un mélange infâme tout droit sorti des enfers. Le genre de truc qui te donne l'impression d'écouter une pierre passer au mixer. J'arque un sourcil, me battant avec ma propre langue tandis que j'essaye de répéter ce qu'elle me dit. J'attrape le couteau et vient me placer à ses côtés, répétant difficilement ses mots. Et l'air de rien, voilà que je me retrouve à préparer sa fameuse "soppa" avec elle, répétant comme un gentil garçon la recette en suédois.

Et sans trop nous en rendre compte, c'est comme devenue une habitude. Je passais l'après-midi avec elle, l'aidant à préparer divers plats apprenant au passage le suédois. Et pendant ce temps-là, tant pis pour mon article.


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